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Politique Publié le mardi 21 avril 2009 | Notre Voie

Ça me révolte : Là-bas, on palabre

Au dire de certains analystes, c’est dans l’ordre normal des choses et c’est propre aux partis politiques. D’autres, sans dire le contraire, soutiennent que c’est la vie de tous les jours des partis politiques qui ont des ambitions. Pour ces spécialistes, les palabres dans les partis politiques, surtout à la veille des élections, même si elles sont mal vues, ne dégagent pas que de mauvaises odeurs. Elles permettent le débat, mobilisent et, lorsqu’elles sont bien gérées, finissent par rassembler. Au Front populaire ivoirien (FPI), les palabres se suivent et se ressemblent. Que ce soit à Dabou, à Toulépleu, Aboisso, Soubré ou à Issia (pour ne citer que les plus médiatisées), c’est toujours le leader reconnu qui est aux prises avec ses camarades. Les reproches et le fond des problèmes diffèrent effectivement d’une ville à une autre, mais, reconnaissons-le, leur règlement met assez de temps. C’est dernièrement que les problèmes nés depuis 2004 entre Paul Wood Agnéro et Serges Mélèdje Agnéro (une affaire d’Agnéro) ont trouvé solution. Quant au cas de Toulépleu qui, lui, est né en 2002 entre le clan Voho et celui de Dokui, c’est lors de la dernière convention du FPI qu’il a été réglé. Pareil pour Aboisso où la solution au litige Koffi et Kadjo n’a trouvé de solution que l’an dernier. Le dernier palabre en date que vient de régler la direction du FPI, c’est celui qui oppose Miaka à Gogui. Ici comme à Dabou, on est allé très loin dans l’invective et ce n’est pas si sûr que le règlement soit définitif. Nous avons écouté parler, il y a deux semaines, Serges Agnéro ici à notre rédaction. Les propos qu’il tenait ne donnent pas du tout à espérer une paix durable. Dans l’un ou l’autre cas, ou même dans tous les autres cas, les plaies ouvertes seront difficiles à panser.

Voyez ce qui se passe actuellement à Issia entre les ministres Bohoun Bouabré et Désiré Tagro. C’est le nouveau palabre. Les chefs traditionnels ont essayé de les réconcilier, échec. Le député Madi Bouabré a essayé, à deux reprises, de leur faire parler le même langage, il est aujourd’hui plus que déçu. D’autres jeunes, amis des deux cadres, ont fait leur médiation ; elle n’a pas connu un meilleur sort. C’est que l’antagonisme est si dangereusement prononcé que les deux clans n’osent même plus se regarder dans les yeux. Quand l’un pense à un problème et décide de le prendre par la gauche, l’autre y pense et le prend par la droite, systématiquement. A Issia et à Saïoua, dans les villages, leurs parents paysans sont déboussolés. Ils ne savent plus très bien lequel des deux discours écouter avec attention, même si les indécrottables partisans, qui ne sont pas toujours les plus nombreux, n’ont pas ce problème d’appréciation de discours. Pourquoi des frères peuvent-ils se vouer tant d’animosité, de haine et d’inimitié ? Evidemment, comme de coutume, chaque clan rejette la faute sur l’autre avec ses preuves qu’il juge irréfutables. Mais il n’est pas tard et il y a une lumière quelque part. Couverte encore de quelques nuages qui ne vont plus tarder à s’effacer, elle va éblouir, jeudi le 23 avril, les populations.

Saïoua et Issia attendent, avec impatience et joie à peine contenue, les fruits de la médiation menée par Jeannette Koudou, la sœur cadette de l’ancien patron du FPI devenu président de la République. Il y a près de trois mois qu’elle a pris le dossier en main et, aux dernières nouvelles, elle a bouclé ses entretiens avec réussite. Les deux parties en conflit s’étant mises d’accord sur l’essentiel : la mise en commun de leurs intelligences pour développer leur région et, au niveau politique, faire gagner le FPI et Laurent Gbagbo lors des élections générales. Mais, déjà, l’on se demande, là aussi, si cette réconciliation sera basée sur du solide. Les clans formés sont si solidement enracinés que, selon des analystes, cette réconciliation a lieu dans un difficile contexte de veille de choix de candidats aux élections locales. Chaque clan a ses candidats à la candidature et, pour les départager, une primaire pourrait ne pas suffire. A moins que…

Par Abdoulaye Villard Sanogo
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