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Politique Publié le mercredi 22 avril 2009 | Notre Voie

Le conclave des Forces nouvelles demande à Soro de rester à son poste : Un autre échec des manipulateurs

Le rejet par les Forces Nouvelles de l’appel à la démission du Premier ministre par leurs délégués constitue un autre échec de la France qui manipule les déstabilisateurs du processus de paix.

Au cours d’une réunion tenue la semaine dernière dans leur fief à Bouaké, les délégués généraux des Forces Nouvelles (FN) avaient appelé le Premier ministre Guillaume Soro à démissionner de son poste de chef du gouvernement. C’est pour examiner cet appel des délégués que les FN se sont réunies en conclave, le lundi 20 avril 2009, toujours à Bouaké. Toutes les instances dirigeantes ont pris part à ce conclave.

Après débat, les FN ont rejeté l’appel à la démission des délégués et ont plutôt demandé au Premier ministre de demeurer à son poste et de poursuivre son travail. Voici ce que dit à ce propos la réunion : «Le conclave prend acte de la déclaration faite par les délégués généraux des Forces Nouvelles le 14 avril 2009 et décide de faire confiance au Premier ministre pour la suite à donner à cette demande de démission ; félicite et encourage le secrétaire général, le premier ministre Soro Guillaume, et son gouvernement pour le travail important abattu en deux ans, tant pour la sortie de crise que pour la construction post-crise du pays, et les exhorte à garder le cap et à tout mettre en œuvre pour la tenue urgente des élections».
En d’autres termes, le conclave des FN a désavoué les délégués généraux, même si elles tentent d’habiller cela subtilement. Mais toujours est-il que le Premier ministre Guillaume Soro ne démissionnera pas.

Le rejet de l’appel à la démission de Soro constitue un autre échec des manipulateurs tapis dans l’ombre dans leur volonté de nuire au processus de paix en Côte d’Ivoire. Car c’est bien eux qui sont derrière le mouvement de déstabilisation du processus de paix qui s’est exprimé à travers les délégués généraux.

En effet, ils n’ont jamais accepté le dialogue direct qui a accouché de l’accord politique de Ouagadougou. La raison est toute simple. Le dialogue direct signait la mort de la table ronde de Linas-Marcoussis et, par conséquent, de l’accord issu de cette table ronde dit «Accord de Linas- Marcoussis». Or l’échec de l’accord de Marcoussis est le signe de l’échec de ceux qui l’ont initié dans le processus de recherche de la paix en Côte d’Ivoire. Il va sans dire que le dialogue direct est perçu par eux comme un affront fait par le président Gbagbo, initiateur de ce dialogue direct aux Forces Nouvelles. Il ressort de ce qui suit que la réussite de l’accord politique de Ouagadougou constitue, aux yeux, de ces manipulateurs, un mauvais exemple pour les autres pays africains. En ce que ceux-ci pourraient suivre la voie ainsi tracée par la Côte d’Ivoire pour se débarrasser de la domination coloniale. Comme on le voit donc, ils n’ont pas intérêt à ce que la Côte d’Ivoire retrouve la paix par l’accord politique de Ouagadougou (APO).

D’aucuns diront qu’ils ont pourtant adhéré à cet accord sorti des discussions ivoiro-ivoiriennes dans le pays du président Blaise Compaoré. A ceux-là, il convient de faire remarquer que le contexte qui prévalait au moment où le président Gbagbo a lancé le dialogue direct avec les Forces nouvelles ne les autorisait pas à s’y opposer. Ils venaient d’essuyer un échec au Conseil de Sécurité de l’ONU dans leur volonté diabolique de suspendre la constitution ivoirienne. En réaffirmant, ce jour-là, la souveraineté de la Côte d’ivoire et la primauté de sa constitution, contrairement à la volonté de la France par exemple, les autres membres du conseil de sécurité de l’ONU reconnaissaient implicitement l’implication du pays de Molière dans la crise ivoirienne. A partir de ce moment, le président Gbagbo était en droit de récuser la France de Chirac comme arbitre. C’est ce qu’il a fait en initiant le dialogue direct avec les Forces Nouvelles. Dans cet élan, la France, qui venait d’être affaiblie par ses pairs du Conseil de Sécurité, a été contrainte à y adhérer en nourrissant le secret désir de le boycotter.

L’ambassadeur André janier avait d’ailleurs prévenu sur ce point. Invité en son temps par la rédaction de Fraternité Matin, il avait dit, s’agissant du financement du processus de paix, que c’est celui qui a initié le processus qui le finance, au moment où la communauté financière internationale avait fait la promesse de donner de l’argent. L’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire voulait ainsi dire aux autorités ivoiriennes : «Puisque vous avez rejeté l’accord de Marcoussis initié par la France au profit de l’accord politique de Ouagadougou initié par vous-mêmes, débrouillez-vous à trouver l’argent pour le financer». Depuis lors, les autorités françaises ont fermé les robinets des bailleurs de fonds en direction de la Côte d’Ivoire. Conséquence, le processus de paix est plombé par manque de financement. Et comme cela ne semble pas suffire à leur volonté de nuire au président Gbagbo, ces manipulateurs ont voulu asséner au processus de paix un coup fatal, en contraignant le Premier ministre Guillaume Soro à la démission, en se servant des délégués généraux des Forces Nouvelles. Mais le réalisme et la clairvoyance de la direction des Forces Nouvelles ont noyé ce projet macabre. Et c’est tant mieux pour la Côte d’Ivoire.

Boga Sivori: bogasivo@yahoo.fr
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