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Politique Publié le jeudi 23 avril 2009 | Nord-Sud

Meurtre de deux prisonniers à la Maca - Le sergent Mabé prend 15 ans fermes

Le sergent de police Mabé Koko Hyacinthe a été condamné à 15 ans de prison ferme. Il est aussi radié de l'effectif de la police nationale. A la fin de sa punition, le sous-officier devra payer une amende de 100.000 Fcfa. Pour le Mdl Louhouet Claude Clavaire, les charges de complicité d'évasion et d'abandon de poste ont été abandonnées. Il a donc recouvré la liberté. C'est le jugement rendu par le tribunal militaire d'Abidjan hier lors de sa rentrée solennelle. Les faits remontent au 15 février aux environs de 21 heures, à la Maca. Traoré Yodafo Mathurin et Gouédou W. deux détenus sont froidement abattus par le sergent Mabé au moment où ils tentaient de s'évader en compagnie de deux autres pensionnaires du pénitencier. Ces derniers ont pu prendre la clé des champs après avoir escaladé la clôture haute de 10 mètres. Par contre, l'opération tourne mal pour les deux premiers cités. Traoré se brise la hanche lorsqu'il tombe de sa chute. Pendant ce temps, Gouédou se fracture la jambe gauche. Après avoir franchi la clôture, ils sont rattrapés par l'équipe mobile du Centre de commandement des opérations de sécurité (CeCos) commandée par le lieutenant Kouassi Zagba, chef du dispositif sécuritaire à la Maca. Selon ce dernier, les deux prisonniers ont été appréhendés au moment où ils s'apprêtaient à passer entre les grilles pour rejoindre la forêt du Banco. «Il y a deux équipes de 4 éléments, explique-t-il à la barre, qui se relaient deux fois par jour. C'est au moment où nous échangions avec les détenus interpellés que des coups de feu sont partis. On n'a pas compris l'attitude du sergent Mabé qui a tiré les coups de feu». Pour le 3ème commissaire du gouvernement, Koffi Yao Roger, il n'y a pas de doute sur l'homicide volontaire commis par le sergent. «Le prévenu reconnaît avoir tiré en direction des deux prisonniers cinq coups de feu. Il a volontairement mis sur rafales son arme, une Kalachnikov. C'est donc un crime gratuit. Il a tué froidement ces détenus car le sous-officier de police était en possession de toutes ses capacités physiques et intellectuelles. Le rapport du médecin psychiatre l'atteste. Il n'y a pas de doute que c'est un homicide volontaire», s'est persuadé le magistrat. Dans un long plaidoyer, l'avocat de la défense a soutenu que son client a «de façon involontaire commis l'homicide». Selon lui, il doit bénéficier de la loi d'amnistie promulguée en 2007 par le chef de l'Etat. Les avocats de la partie civile ont soutenu que les victimes ont été lâchement tuées par un agent des forces de l'ordre alors qu'il avait la possibilité de tirer des coups de sommation pour freiner la fuite des prisonniers. Le sergent Mabé s'est défendu en ces termes : «Nous n'a pas reçu une formation adéquate. On a fait 6 mois pour nous familiariser au métier des armes. Après cette formation éclair, j'ai été au front à Gagnoa au moment où la guerre faisait rage». Le tribunal militaire présidé par Coulibaly Ahmed a qualifié les faits d'homicide volontaire à l'encontre du sergent Mabé. En repression, il a été condamné à 15 ans de prison ferme et radié des effectifs de la police nationale.

OM
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