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Société Publié le mardi 28 avril 2009 | Fraternité Matin

Cantines scolaires : Béninois et Guinéens vont s’inspirer du modèle ivoirien

La mission d’études et d’échanges d’expériences des délégations du Bénin et de la Guinée en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’élaboration de leur politique nationale d’alimentation scolaire a pris fin la semaine dernière. Et cela après la visite des cantines scolaires de Kpakossou (Iep de Divo), de Guézen, (Iep de Guibéroua) dans le département de Gagnoa et de Bézibouo (Iep d’Issia2) à Daloa classée deuxième au concours national de la meilleure cantine l’année dernière, où ils ont particulièrement été séduits par les réalisations du groupement « Oléyê » de Bezibouo-Zuzua et Biga,(s/p de Boguédia) qui lutte contre la pauvreté en milieu rural et soutient la cantine scolaire avec l’appui des cadres. A leur tête, le général Lago Daléba, président du comité de gestion des établissements scolaires (Coges), chargé des relations extérieures. Il a fait un témoignage édifiant sur l’importance des cantines scolaires.

Au primaire, dans son village, il devait chaque jour parcourir trois kilomètres avec une banane à cuire pour son repas de midi. Certains de ses camarades de promotion intelligents mais ne pouvant supporter cette situation et la faim de midi, ont dû abandonner l’école. 20 ans après, les choses n’ont pas évolué.

C’est ainsi que lorsque son épouse Mme Odette Lago Daléba, directeur national des cantines scolaires, a fait la sensibilisation à Boguédia, le message est tout de suite passé. Et les résultats ont été immédiats. De 90 élèves, l’école du village est passée à 600 élèves aujourd’hui. D’autre part, de 2006 à 2007, sur 65 candidats au concours d’entrée en 6ième, l’école a enregistré 46 admis, et de 2007 à 2008, 64 admis sur 69.

A force de travail, le groupement n’est plus sous la tutelle du Pam. Il arrive à prendre en charge tous les élèves du village. Le reste de la production est vendue et l’argent déposée à la banque. Le général Lago Daléba a par ailleurs indiqué que c’est à partir de la cantine scolaire qu’une stratégie a été adoptée pour engager le programme de développement du village. Ce qui lui fait dire que les cantines scolaires sont un moyen pour amorcer le processus de développement. Ce programme a permis le lotissement et l’électrification du village. Le général Lago Dalela a pu mobiliser les cadres à Abidjan et de la diaspora pour apporter une aide aux villageois. Une bourse alimentaire a été introduite pour les meilleurs élèves et ceux qui ne peuvent pas s’offrir un repas à 25 f.

Mme Alti Bema qui représentait le Pam, initiateur de la mission des deux délégations en Côte d’Ivoire, a souhaité que les pays développent un partenariat comme celui que son organisation a avec la Direction nationale des cantines scolaires (Dnc). Afin que le Pam puisse faire confiance aux capacités nationales. Elle a également souhaité que l’Etat contribue à renforcer les capacités de ces structures pour la bonne marche des cantines. La représentante du Pam a cependant souligné que si le programme de pérennisation des cantines marche bien en Côte d’Ivoire, c’est grâce à la personnalité de Mme Odette Lago Daleba affectueusement appelée « maman cantine ». Ses collaborateurs et elle ont été félicités par M.Kouakou N’dri, le secrétaire général de préfecture, représentant le préfet de Daloa, pour leur travail qui assure une renommée à la Côte d’Ivoire. Où le nombre de cantine est estimé à 5046, avec une progression de 4% l’an contre 1160 au Bénin et 1328 en Guinée. Le secrétaire général de préfecture a dit aux membres des deux délégations que sans l’implication des cadres, l’école ne peut connaître de succès, encore moins les cantines. Il a relevé le fait que les cantines sont également un instrument de manifestation de la solidarité dans une localité. Aussi, a-t-il exhorté les hôtes de la Côte d’Ivoire a adapter l’expérience ivoirienne aux réalités de leur pays. Mme Clémence Fatoké, directrice de la promotion de la scolarisation au ministère de l’Enseignement maternel et primaire au Bénin, au nom des deux délégations, a émis un vœu lors de l’étape de Kpakossou (Iep de Divo). Celui de voir les cantines de leur pays respectifs faire des progrès, après la mission en Côte d’Ivoire, pour prouver au monde que l’Afrique peut s’autosuffire.




Marie-Adele Djidjé
Envoyée spéciale
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