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Société Publié le mercredi 29 avril 2009 | Le Temps

Enquete express / Yamoussoukro - La prostitution comme moyen de subsistance des jeunes filles

La capitale politique de la Côte d'Ivoire vit au rythme d'une course effrénée pour la prostitution. Qui malheureusement, engage des adolescentes de tous genres en foutant la morale hors de son cadre institutionnel.

Capitale politique et administrative de la Côte d'Ivoire, Yamoussoukro est en passe de devenir un lieu de prédilection de la débauche sexuelle où des jeunes filles et parfois même mineures jouent avec le sexe en défiant la morale. En effet, il s'agit pour le nouvel arrivé dans la capitale de la région des Lacs, une nuit pour se rendre compte de l'ampleur de la prostitution qui gangrène le train-train quotidien des habitants et surtout des noctambules. "Les filles n'ont aucune honte. Faites un tour dans la buvette d'à-côté, et vous verrez", raconte un jeune tenancier de bar. Nous indiquant une buvette non loin de la place publique communément appelée " la gare " pour sa capacité d'accueil de véhicule en transit. Sans plus tarder, nous décidons de jeter un coup d'œil dans cette buvette. Grande est notre surprise en cette journée du 17 avril 2009 de voir des jeunes filles dont l'âge varie vraisemblablement entre 16 et 21 ans s'adonner à des scènes véritablement en deçà de la morale. " Bonjour monsieur, moi, je suis actuellement libre. Venez prendre un pot avec moi ", tel est en résumé, l'accueil qui vous est réservé en entrant dans ce lieu si exigu mais combien renfermant d'actes ignobles. En tous les cas, comme l'explique cet interlocuteur, la vie ici à Yamoussoukro se résume au sexe. " Ces filles que vous voyez ne vivent que de ça ", précise-t-il. Non sans surprendre, c'est leur pitance journalière. Cette situation s'aggrave à la tombée de la nuit. Où des " clients " prennent des formes différentes. Rendant la lutte rude et au vu et au su des forces de l'ordre elles-mêmes parties prenantes. Si personne ne semble lever le petit doigt pour dénoncer cette montée fulgurante du plus vieux métier du monde dans la capitale politique du pays, cela traduirait inéluctablement une complicité tacite de part et d'autre. Vu la pauvreté grandissante dans cette partie du pays où presque tout se discute en argent. Et à une plus forte valeur. En fait, au terme d'un constat, Yamoussoukro serait une des villes les plus chères en Côte d'ivoire.

Le moyen de survivre passe par la prostitution

"La vie est si chère. Du petit piment à la banane en passant par la viande, le riz, l'igname… tout est cher", nous confirme M. Konaté, commerçant de son état. Et G. Jeanne, opératrice économique d'ajouter qu'à Yamoussoukro, "les habitants survivent au lieu de vivre". Une véritable caricature qui en dit long sur le comportement des filles. Elles aussi qui ont envie d'exister. "Nous ne nous prostituions pas. Contrairement à ce que les gens pensent. C'est une manière pour nous de se faire un peu de sou pour joindre les deux bouts", simple aveu et mauvaise appréciation de la réalité d'une jeune fille, âgée à peine de 17 ans. Qui ne manque pas de faire des révélations : "Si nous ne faisons pas ça comment allons-nous vivre " ? Autant de justifications qui confortent ces jeunes louves dont l'avenir se confond honteusement au sexe. Des quartiers précaires aux plus luxueux, le constat est le même. Des jeunes filles arborer des habits, ont ne peut plus décents, défient les regards des hommes, également prêts à " bondir sur la plus offrante ". Que de files d'attente au bord des artères principales la nuit tombée. Aux environs de 22 heures et au-delà, la vie à Yamoussoukro semble s'arrêter au sexe. Tous les yeux sont braqués vers ses silhouettes ondulantes et provocantes. A la recherche de la monnaie trébuchante soutirée dans les poches obscures. Mais, grâce à laquelle les filles gagnent leur pain quotidien. Malheureusement, hors des prescriptions bibliques qui consacrent. " L'homme gagnera son pain à la sueur de son front ". Loin d'appliquer cette devise spirituelle, les filles de Yamoussoukro, pour certaines d'entre elles, la prostitution reste la seule cartouche pour survivre. Décidément, la débauche sexuelle à Yamoussoukro prend une ampleur non mesurée pour ses habitants. Encore plus pour les plus attachés au principe du respect de la morale. Cette vertu qui gouverne le bien-être en toute société. Malheureusement, dans la capitale des Lacs, cette vertu semble foutre le camp. Face aux péripéties des adeptes du sexe qui à la tombée de la nuit, bravent les rues et ses dangers pour " s'exposer ". Comment comprendre que des gamines (16 ans et même moins) jouent à ce jeu (la prostitution) en défiant les rues. Partout aux abords des rues, le sexe a quitté les chambres pour être à la portée de tous. De toutes les bourses. " Le sexe a un autre pouvoir ici ", renchérit Demoiselle Y. E. Qui a conclu en des termes plus éloquents mais empreints d'irréalisme et porteurs de conséquences lourdes : "Nous ne pouvons faire autrement. Sinon, comment joindre les deux bouts ? L'essentiel pour nous est de survivre et de pourvoir aux besoins de nos familles respectives". En tout état de cause, Yamoussoukro vit au rythme d'une prostitution effrénée. Où jeunes filles et assoiffés de sexe s'en tirent à cœur joie au détriment de la morale. Qui elle a foutu le camp dans la capitale des régions des Lacs donnant libre accès au Vih/sida.

Toussaint N'Gotta
Correspondant régional
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