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Politique Publié le mercredi 29 avril 2009 | Nord-Sud

Jugé pour assassinat d`un jeune juif : Youssouf Fofana encourt la réclusion criminelle à perpétuité

A compter de ce matin, jusqu'au 3 juillet, Youssouf Fofana et les autres membres du « gang des barbares » seront jugés devant la Cour d'assises à Paris. Le procès qui s'ouvre sur fond de polémique devrait permettre de déterminer le rôle joué par chacun des prévenus.


L'affaire du « gang des barbares » qui a suscité un vif émoi en France, en février 2006, refait surface. C'est ce matin que Youssouf Fofana, le présumé chef dudit gang et vingt sept de ses co-accusés (dont deux mineurs) comparaissent devant la Cour d'assises de Paris. Jusqu'au 3 juillet, cette juridiction, placée sous la présidence de Mme Ajjan, tentera de faire la lumière sur une affaire criminelle toujours ancrée dans les esprits. En tenant compte, évidemment de l'instruction menée pendant plusieurs mois par Mme Goutman.

Le procès devrait se tenir à huis clos, malgré les réticences des parents de la victime qui réclament des audiences publiques, afin que les aveux des tortionnaires soient sus de tous.
Né le 2 août 1980 à Paris, de nationalité française, Youssouf Fofana (dont les parents sont d'origine ivoirienne) est poursuivi pour sept chefs d'accusation. Parmi lesquels : « actes de tortures et de barbarie, meurtre avec préméditation, commis à raison de l'appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, commis par plusieurs personnes agissant en bande organisée… »
Si la culpabilité des vingt huit mis en examen n'est pas sujette à caution, le caractère antisémite du crime, lui, suscite déjà polémique. Alors que les avocats de la famille Halimi et une grande partie des médias s'évertuent à évoquer le caractère antisémite de l'affaire, d'autres voix semblent rejeter ce motif. Me Philippe Missamou, (l'un des trente six avocats contactés puis dessaisis par Fofana) est de ceux-là. « L'accusation aujourd'hui est assise évidemment sur le caractère antisémite de ce crime. Moi je récuse cette qualification. J'en veux pour preuve la demande de rançon faite au lendemain de l'enlèvement. Bien qu'il existe le préjugé du ''Juif riche et solidaire'', ces jeunes n'ont pas une conscience politique et idéologique. La haine raciale et antisémite repose sur un certain nombre d'éléments, notamment la haine viscérale qui conduit à dénier à autrui le droit à la vie. Or le meurtre d'Ilan Halimi n'est que la conséquence des échecs successifs de la remise de la rançon», se justifie t-il. De son côté, Adama Diomandé, président de l'Association pour la défense de la démocratie et des libertés (Addl) et ami de la famille, il insiste sur le caractère difficile du jeune homme. Sa mère aurait fait des mains et des pieds pour le tirer de la délinquance, en vain. Son père, chagriné et meurtri par les agissements de son fils, est mort l'année dernière.

Le principal accusé lui-même ne facilite pas la tâche à tous ceux qui souhaitent le défendre et lui éviter la peine maximale : la réclusion criminelle à perpétuité. Youssouf Fofana, selon Me Missamou tient parfois des propos dignes d'un psychopathe. Tantôt il s'enorgueillit de son geste par des propos indécents, tantôt il réclame des sommes faramineuses pour mettre son « histoire » sur écrit destiné à être publié. Son lourd passif judiciaire est aussi accablant pour lui. Il a été plusieurs fois condamné pour vols avec violences, tentatives d'enlèvement et d'extorsion de fonds.

Sans avocat, Youssouf Fofana devrait faire profil bas à l'audience, en lieu et place de l'attitude de mégalomanie dont il fait preuve depuis son arrestation. Au risque de subir toute la rigueur de la loi.

Karim Wally
Correspondant permanent à Paris
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