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Art et Culture Publié le jeudi 30 avril 2009 | Fraternité Matin

Ibrahim Sy Savané interpelle les journalistes : “Que la presse n’en rajoute pas aux tourments de nos concitoyens”

Le ministre de la Communication a reçu, hier, le nouveau bureau de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire.

Une rencontre qui vaut son pesant de constats et de conseils. En recevant, hier, la délégation de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire, le ministre de la Communication, Ibrahim Sy Savané, n’a pas manqué de leur faire partager ses préoccupations. Elles pourraient s’articuler autour de deux points principaux, qui prennent racine, dans ce qu’il a appelé «la recherche de la cohésion sociale au sein de la corporation», afin de ne pas «privilégier les antagonismes qui font perdre beaucoup de temps et affaiblissent tout le système médiatique».

En attendant, il a insisté, d’un, sur le sujet brûlant de la protection sociale des journalistes «la plus urgente et la plus importante», dont il urge d’y «apporter une réponse adéquate» face à la précarité de l’existence des concernés. «Une ressource humaine désaxée, précisera-t-il, rongée par ses propres peurs du présent et des lendemains ne peut pas fournir un travail de qualité». Se refusant à participer aux commentaires sur la convention collective, il aura encore ces mots: «Les règles de fonctionnement de la convention sont dans la convention elle-même». Elles ne sont certes pas parfaites, mais elles doivent être appliquées, car «ne pas l’appliquer, équivaut à ne pas comprendre que la ressource humaine est la variable stratégique» de toute entreprise.

De deux, sur la question de la qualité éditoriale, il exprimera devant ses hôtes du jour «une très grave préoccupation» avec «le retour des manquements aux règles et normes professionnelles»; «les atteintes à la vie privée…et la propension de quelques-uns à créer ou à maintenir un climat détestable». Dans le contexte qui est le nôtre, celui de la sortie de crise, «où la situation générale du pays est très fragile»; la situation psychologique davantage «qu’on ne le pense», il est regrettable de constater ces retours qui assombrissent petit à petit l’horizon non encore dégagé de tous ces petits riens qui peuvent le brouiller, hypothéquant l’espoir d’un retour à la paix. Or, pense-t-il, «l’honneur de la presse, dans cette période particulière, est d’aider à rendre intelligible cette situation générale; de veiller à ne pas en rajouter aux tourments de nos concitoyens». Sa conviction est établie: «beaucoup de choses négatives sont solubles dans la concertation».

S’il se réjouit de cette visite du nouveau bureau de l’Unjci conduit par Criwa Zéli, au-delà de la démarche institutionnelle, fraternelle, confraternelle, c’est parce qu’il partage certaines de leurs préoccupations, contenues dans le programme du nouveau président de l’Union. Criwa Zéli, d’ailleurs, en donnera, au cours de cette rencontre, quelques aspects qui rassurent le ministre: formation des journalistes «que les journalistes qui passent le test d’entrée à l’Institut des sciences et techniques de la communication, Istc, bénéficient d’une prise en charge»; la convention collective (à défaut de son application totale que soient au moins pris en compte l’assurance-maladie, le transport, le logement); l’appel à plus de responsabilité des journalistes au mois de juin à travers une journée de la citoyenneté les invitant à célébrer la paix; la subvention pour les représentations de l’Union; le fonds de soutien à la presse; le problème de la distribution des journaux avec Edipresse; au bout, le souci de rassembler tout le monde autour de l’Union, et cette profession de foi: «Le score que nous avons obtenu nous engage à plus de responsabilité». Le porte-parole de l’Unjci, César Etou, dans le compte-rendu du récent congrès de l’union (4-5 avril 2009) n’a d’ailleurs pas manqué de le souligner. Se félicitant de ce que «tout s’est bien passé», «sans contestation après trois semaines», il précisera que dans l’histoire de l’Union, c’est la première fois qu’est enregistrée une liste de 261 votants (175 auparavant). «Un score extraordinaire» qui a porté Criwa à la tête avec 217 voix.

De tous les problèmes soulevés par ses visiteurs, le premier responsable de la presse a rassuré, les uns et les autres, de son soutien constant à tout ce qui fait progresser la corporation et sa volonté d’aider à consolider les acquis; mieux à donner un cadre propice au travail. Le ministère n’entend pas être défaillant pour mener ce combat. Comme, entre autres, la question du fonds: «les 3% sur la publicité seront appliqués… Le fonds sera alimenté; l’essentiel a été fait. Ne vous inquiétez pas, ma hantise, aujourd’hui, c’est la cohésion». Très bientôt, il fera connaître certaines de ses propositions en ce sens.

En attendant la cérémonie d’investiture du nouveau bureau le 13 mai, et le séminaire programme pour présenter ses activités, le ministre en a profité aussi pour donner au nouveau bureau cet autre conseil: la transparence dans la gestion: «Si vous voulez être indépendants, projetez des budgets qui sont à votre portée. Nous sommes entrés dans un contexte qui exige beaucoup plus de rigueur. Placez votre mandat sous le signe de la transparence…».



Michel Koffi
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