Mme Touré Massogbè (pdte du comité d’organisation de la Conférence internationale sur la noix de cajou): "Sans transformation, la filière cajou africaine disparaîtra par faute de débouchés"

L’Association pour le développement de la filière cajou Africain (ADEFICA) organise du 12 et 13 mai 2009 à Abidjan (Complexe CRRAE-UEMOA-Plateau).Dans cet entretien, la présidente du comité d’organisation situe les enjeux.

Madame la Présidente, pouvez-vous nous présenter l’ADEFICA ?

Créée le 10 Septembre 2004 à Abidjan, l’ADEFICA (Association pour le développement de la filière cajou Africain) compte à ce jour 60 membres ressortissants de 14 pays Africains (Bénin, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Nigeria, Mozambique, Sénégal, Tanzanie, Togo, Gambie).

Elle a pour mission de promouvoir la filière cajou africaine, en mettant l’accent sur l’industrialisation, la promotion et la commercialisation des produits, la démarche qualité, la recherche de financement, les échanges d’expériences, le lobbying auprès des autorités locales, régionales et internationales.

Pourquoi l’ADEFICA organise-t-elle la conférence sur la transformation de la noix de cajou africaine ?

L’Afrique avec une production de plus de 650.000 tonnes de noix de cajou brutes assure plus du tiers de la production mondiale. Du fait qu’elle transforme moins de 2% de cette production, elle est totalement absente sur le marché international des amandes cajou. En effet, plus de 98% de la production africaine de noix de cajou est exportée en état brut en Inde et au Vietnam.

L’Inde et le Vietnam traitent le produit pour revendre l’amande brute sous le label indien ou vietnamien sur le marché international des amandes dominé par les USA et l’Europe.

Face à la mondialisation des économie et aux menace qui pèsent sur la filière notamment les risques de surproduction, d’application des critères de traçabilité et de baisse excessive des prix, tous les professionnels et experts de la noix de cajou s’accordent sur le fait que la transformation sur place des noix de cajou produites en AFRIQUE est la seule porte de sortie de la filière cajou africaine.

Autrement dit, sans transformation, la filière cajou africaine disparaîtra par faute de débouchés dès que l’ASIE, pour une raison ou une autre arrêtera les importations des noix brutes africaines.

C’est pour faire face à cette menace que l’ADEFICA organise la présente conférence dont les recommandations permettront aux acteurs de la filière de prendre toutes les dispositions nécessaires à la transformation sur place des noix produites en Côte d’Ivoire.

Quels sont les objectifs de la conférence ?

Les objectifs visés sont les suivants :

Ø Faire le point des réalisations des résolutions issues du séminaire ténu les 08, 09 et 10 Septembre 2004 ;

Ø Définir les actions concrètes à mettre en œuvre pour assurer localement la transformation des noix de cajou produites en Afrique ;

Ø Définir et développer une stratégie de démarche qualité systématique au niveau aux unités existantes et des acteurs de la filière ;

Ø Développer une stratégie de promotion et de commercialisation des amandes cajou Africaines, prenant en compte les nouvelles contraintes imposées par la crise financière internationale ;

Quel est public cible ?

Les Producteurs, les Exportateurs , les Industriels, les Décideurs politiques et administratifs , les Consultants, les Transitaires, les Organismes de contrôle qualité, les Banques et Etablissements financiers, les Partenaires au développement, les ONG et Associations actives dans la filière cajou sont attendus à la conférence.

Quels sont les grands axes de la conférence ?

Elle s’articulera autour des axes suivants :

AXE 1 : Etat des lieux de l’industrialisation de la noix de cajou en Afrique

La conférence fera le point de l’industrialisation de la noix de cajou en Afrique et proposera ensuite les solutions aux problèmes rencontrés.

AXE 2 : Politiques fiscales d’incitation au développement de l’industrialisation de la noix de cajou en Afrique.

Cet exposé ouvrira le débat sur les principales mesures fiscales à mettre en place par les Etats en faveur de la transformation des noix brutes produites en Afrique. Aussi, le projet de politique commune d’industrialisation des noix de cajou africaine après discussion approfondie avec les représentants des Etats est attendu.

AXE 3 : Stratégie de promotion et de commercialisation des produits transformés.

La conférence définira la stratégie de promotion et de commercialisation des produits transformés en vue d’assurer une meilleure rémunération aux acteurs de la filière, en particulier les producteurs.

AXE 4 : Financement de la filière

Il s’agira de définir un système de financement pratique et efficace de la filière en fonction des centres d’intérêt des bailleurs de Fonds.

6 – Quels sont les résultats attendus ?

A l’issu de la conférence, les participants adopteront :

- la politique commune de transformation locale des noix de cajou produites en Afrique ;

- la stratégie de démarche qualité systématique au niveau des unités et des plantations existantes ;

- la stratégie de promotion et de commercialisation des amandes cajou Africaines ;
- le système financement pratique et efficace de la filière cajou.

- la politique commune d’industrialisation de la noix de cajou en Afrique

Quels sont vos souhaits ?

Je souhaite une participation active de toutes les sommités de la noix de cajou attendues en Côte d’Ivoire afin que tous les acteurs, au sortir de la conférence soient au même niveau d’information. Formés, ils seront prêts à relever les nombreux défis rencontrés par la filière.

La filière cajou bien gérée peut contribuer à la lutte contre la pauvreté, le chômage, l’exode rurale , les disparités régionales etc. Sans oublier l’augmentation des revenus des producteurs et des recettes fiscales des Etats.

Les opérateurs ne demandent que la mise en place d’un partenariat gagnant- gagnant avec les Etats.

Par le service communication