OFFPI-Bonoua : Marie-Odette Lorougnon réconcilie ses troupes

Véritable séance d’explication que celle organisée samedi dernier, à Bonoua, par la secrétaire nationale de l’Organisation des femmes du Front populaire ivoirien (OFFPI). Marie- Odette Lorougnon, qui a bénéficié du soutien du ministre Christine Adjobi, cadre de la région, avait à cœur d’instaurer un climat favorable à la victoire du président Laurent Gbagbo à la présidentielle.
Pendant plusieurs heures d’horloge, les femmes du FPI ont craché leurs griefs à la face de leur première responsable. “Nous sommes abandonnées à nous-mêmes. Nous n’avons aucun soutien quand le malheur nous frappe. Nos cadres entretiennent de nouveaux compagnons que nous n’avons pas vus pendant les moments de braise et qui profitent du fruit de notre lutte”, ont repris en chœur de nombreuses intervenantes.

La direction et les cadres du FPI n’étaient pas seuls au banc des accusés. Les militantes de la fédération de Bonoua, qui couvre également Bassam, ont écorché leur secrétaire fédérale, Marguerite Aoulou, à qui elles reprochent “son indisponibilité et son absence dans les sections”. Face à cette sortie musclée de ses camarades, Marie-Odette Lorougnon a dû user de tact pour apaiser les esprits. “Merci de nous avoir ouvert vos cœurs. C’est votre rôle de nous parler franchement comme vous l’avez fait” ,dira-t-elle. Pour “la Nationale”, les griefs soulevés sont fondés mais elle estime que la situation de crise que traverse la Côte d’Ivoire ne favorise pas pour le moment la satisfaction des différentes préoccupations. “Vous avez raison de vous plaindre. Mais le moment n’est pas indiqué. Le président Gbagbo n’a pas eu le temps d’appliquer le programme de gouvernement pour lequel vous l’avez élu. Il se consacre à la gestion de la crise. Prions Dieu pour que la crise prenne fin et vous sentirez les effets du pouvoir que vous avez donné à Gbagbo”, a-t-elle plaidé. Avant d’ajouter que le FPI n’oubliera jamais sa base, qui constitue sa première force, même si elle reste convaincue qu’aucun parti ne peut résoudre les besoins individuels de tous ses militants. La patronne de l’OFFPI a donc invité sa troupe à se réarmer moralement pour relever l’ultime défi de cette année électorale : la réélection du président Laurent Gbagbo dès le premier tour de la présidentielle. Cette victoire, selon Mme Lorougnon, passe par une mobilisation autour de l’enrôlement électoral.

Pour sa part, Christine Adjobi s’est réjouie de ce que la “Nationale” ait pu colmater les brèches de la famille OFFPI à Bonoua. La ministre chargée de la lutte contre le sida a demandé à ses camarades d’aller à la rencontre des électeurs qui ne sont pas FPI mais qui préfèrent Laurent Gbagbo.

La secrétaire fédérale a abondé dans le sens de la mobilisation autour des élections après avoir présenté humblement ses excuses à celles des militantes qu’elle aurait frustré es par ses actes ou propos.

Notons que la secrétaire nationale de l’OFFPI avait à ses côtés quelques membres de la direction de sa structure, dont Simone Hué Lou, Ouattara Ehivet Clotilde et Germaine Ballo.

Junior Dekassan Envoyé spécial