Yamoussoukro - Mortalité maternelle -Dr Bénié : “La moitié des décès maternels est d`origine hémorragique”

Une trentaine de spécialistes de la santé maternelle (infirmiers sages-femmes et médecins) des districts sanitaires de Yamoussoukro, Toumodi et Bongouanou ont achevé le 24 avril une formation en soins obstétriques et néonataux d'urgence (Sonu). Un renforcement des capacités initié par le Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa) et animé principalement par Dr Bénié Alexis, gynécologue accoucheur au Centre hospitalier régional (Chr) de Yamoussoukro. Au terme de la formation, Dr Bénié a révélé que « près de la moitié des décès maternels est d'origine hémorragique. » Selon le formateur, les principales causes de décès des parturientes sont l'hypertension artérielle, les infections, et l'hémorragie, cette dernière étant de loin celle qui fait le plus grand nombre de victimes. Au Chr de Yamoussoukro, atteste Dr. Bénié, on enregistre annuellement environ 5.000 cas d'accouchement. En 2007, poursuit-il, il y a eu 26 cas de décès de femmes en grossesse dont 10 pour des questions hémorragiques, 3 pour un neuropaludisme, 1 par hypertension artérielle et 2 par avortement etc. En 2008, sur 30 parturientes décédées, 15 l'ont été du fait d'un problème d'hémorragie. Les autres cas de décès se repartissent comme suit : 3 d'hypertension, 3 de fièvre typhoïde et de paludisme, 3 d'avortement… Des statistiques qui, explique Dr Bénié, justifient le choix du module « l'hémorragie au cours de la grossesse ». Après la théorie, ont suivi des exercices pratiques dans les services de la maternité, de la pédiatrie et de la réanimation du Chr de Yamoussoukro. Le Fonds des Nations unies pour la population est fortement engagé dans l'amélioration des conditions de travail dans les services de la santé de la reproduction. Ce, afin de réduire la mortalité maternelle et infantile. Ainsi, plusieurs centres de santé ont été réhabilités ou équipés en matériels performants : tables d'opération, d'examen gynécologique, et d'hospitalisation. Il y a aussi eu remise de kits de santé de la reproduction aux formations sanitaires pour faciliter le travail des prestataires des services de santé maternelle (infirmiers sages-femmes et médecins). Car, a expliqué Dr Yao Konan Jules, coordonnateur de l'Unfpa à Yamoussoukro, «Il est inadmissible de donner la vie et perdre la sienne».

Ousmane Diallo
Correspondant régional