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Politique Publié le lundi 4 mai 2009 | Notre Voie

Après l’interview du chef de l’Etat : Les élucubrations du RDR

En réaction au message du chef de l’Etat à la Nation, le RDR, comme à son habitude, est entré dans tous ses états pour dire des contrevérités.

Le président de la République Laurent Gbagbo a, la veille de la fête du travail, adressé un message sous forme d’interview à la nation.

Abordant la question électorale, le chef de l’Etat a indiqué que l’élection présidentielle aura lieu cette année, en octobre ou en novembre. A cet effet, a encore indiqué le président Gbagbo, la Commission électorale indépendante (CEI) lui a présenté trois schémas. Le chef de l’Etat a enfin indiqué que ces schémas sont à l’étude et qu’il attend d’avoir une certaine lisibilité dans l’évolution du processus de paix pour signer, en accord avec la CEI, le décret fixant la date de l’élection présidentielle. “J’ai déjà signé un décret en 2005 qui n’a servi à rien du tout. J’ai signé un autre décret en 2007 qui n’a, lui aussi, servi à rien du tout. Je ne veux pas signer un troisième décret qui va connaître le même sort. Je veux signer un décret qui servira effectivement à organiser l’élection présidentielle”, a argué le président Gbagbo.

En réaction aux propos somme toute réalistes du chef de l’Etat, le RDR, par la voix de Mamadou Sanogo, son secrétaire national en charge des élections, estime qu’en se donnant le temps d’examiner les propositions de la CEI avant de signer le décret fixant la date de l’élection présidentielle, le président Gbagbo veut “tourner les acteurs politiques en bourrique” parce qu’il “ne veut pas aller aux élections”. Pour lui, le président de la République devrait, tel un robot et sans autre forme de procès, signer le décret à lui présenté par la CEI et qui fixerait l’élection présidentielle au 11 octobre 2009.

A cela, le président Gbagbo a déjà répondu en disant qu’il n’est pas un notaire. Mais qu’en tant que président de la République, sa responsabilité est grande dans l’organisation des élections. Il importe donc qu’il s’entoure de toutes les garanties, avant de signer le décret fixant la date de l’élection présidentielle. Il convient cependant de rafraîchir la mémoire au secrétaire national chargé des élections du RDR, en lui indiquant que la loi électorale stipule clairement, en son article 3, que le président de la République convoque le collège électoral par décret. Il en résulte que, même si la CEI a la charge de l’organisation de l’élection, c’est en définitive le président de la République qui assure la responsabilité de sa tenue. Et qu’en réalité, c’est lui qui transfère une partie de ses pouvoirs à la CEI. Il ne saurait donc agir sous les ordres de la CEI en agissant comme un notaire. Car, si les élections ne se tiennent pas à la date indiquée par la CEI, c’est bien au président de la République que s’en prendra le même RDR, comme il l’a déjà fait par le passé. Pourquoi le chef de l’Etat doit-il assumer la responsabilité de la non-tenue de l’élection à la date indiquée s’il n’a pas le droit de donner son point de vue dans la fixation de cette date ? A quelle logique cela obéit ? Quand on a rien à dire, on se tait.

Par ailleurs, on se souvient qu’au cours d’un meeting tenu la semaine dernière à Abobo, le Premier ministre Alassane Dramane Ouattara, président du RDR, a indiqué que l’élection présidentielle se tiendra le 11 octobre. Il s’est voulu même plus rassurant et plus catégorique en insinuant que “la date du 11 novembre est non négociable”. Alors question : en qualité de qui le président du RDR a-t-il fixé la date du 11 octobre ? Est-il le nouveau président de la CEI qui, comme le rappelle si bien le secrétaire national chargé des élections du RDR, est la seule institution habilitée à fixer la date de l’élection présidentielle. La question est d’autant plus pertinente que ladite institution n’a encore rien dit sur la date de la dite élection. Doit-on croire, dans l’entendement du RDR, que c’est son président, Alassane Ouattara, qui n’occupe aucune fonction étatique, qui a le droit de fixer la date de l’élection présidentielle et non celui qui assume les fonctions de président de la République ? Si le ridicule tuait !

Le fait que le président du RDR ait fixé la date de l’élection présidentielle avant même qu’elle ne soit rendue publique par l’Etat pose le problème de la confidentialité des délibérations de la CEI. Pire, le fait que les délibérations de cette institution se retrouvent toujours dans les mains des dirigeants du RDR avant même qu’elles ne soient soumises au chef de l’Etat entache gravement son indépendance, et donc sa crédibilité. Et pourtant l’élections présidentielle à venir est vitale pour la Côte d’Ivoire. De la réussite de cette élection dépend l’avenir immédiat de ce pays. Sa réussite voulant dire qu’elle aura été juste et transparente, et que les résultats sortis de cette élection auront été acceptés de tous. Il importe donc qu’elle soit organisée par une structure qui ne souffre d’aucun soupçon de partialité. Or, pour le moment, au regard de ce s’y passe, la CEI de Beugré Mambé ne semble pas rassurer tous les acteurs politiques. Car toutes les résolutions arrêtées par cette institution se retrouvent toujours dans les mains de la direction du RDR ou dans les organes proches de ce parti. Cela veut dire qu’il y a au sein de la CEI des gens qui ne jouent pas franc-jeu. Le président Beugré Mambé doit donc y mettre de l’ordre avant qu’il ne soit trop tard.


Boga Sivori: bogasivo@yahoo.fr
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