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Politique Publié le mardi 5 mai 2009 | Le Patriote

Comment ADO a sauvé le pays

Quand les temps sont durs, ce sont les durs qui montent en première ligne. Et le président du RDR, Alassane Dramane Ouattara est un dur. Un vrai. Pas de cette ‘’dureté’’ qui caractérise les hommes violents, mais de celle qui consiste à relever les défis et de redonner espoir aux uns et aux autres quand tout semble être perdu. Et ce n’est pas feu Félix Houphouët-Boigny, le tout premier président de la République de Côte d’Ivoire, le père de la Nation, qui dira le contraire. Encore moins ceux qui étaient dans le sillage du ’’Vieux’’. Fin 89 et début 90. Le vent de l’Est qui souffle sur le continent n’épargne pas la Côte d’Ivoire, cet havre de paix. Pour la toute première fois, Houphouët-Boigny est confronté à une crise économique. A cette époque, l’on parlait de la conjoncture. Pour la première fois aussi, Houphouët sent que le navire Ivoire dont il était le seul capitaine à bord, tangue. Comme un bateau ivre. Et comme quand le bateau se met à tanguer, les passagers paniquent et crient au secours, la crise qui venait de secouer le pays, a mis le Vieux et son régime à mal. Mais celui-ci n’est pas de ceux qui se découragent à la moindre bourrasque. Il tente de sauver ce qui peut encore l’être pour que les Ivoiriens ne perdent leur confiance qu’ils ont placée en lui depuis un certain 7 décembre 1960, où il prononça l’indépendance de son pays. C’est ainsi qu’il entrepris d’énormes reformes et des plans d’ajournements structurels. Dont le plan Koumoué Koffi, du nom du ministre de l’Economie et des finances. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les mouvements sociaux ont commencé à obscurcir l’horizon. C’est la panique.
Toutes les coches socio professionnelles du pays et les Ivoiriens se demandant bien ce qui leur arrive. Avec à leur tête, un président de la République qui tient à son honneur et à sa réputation. Pendant ce période, le temps passait. Indifférent aux calculs des Ivoiriens. Insensible à leur détresse et à leurs préoccupations.
Puis, Euréka! Houphouët-Boigny vient de trouver l’oiseau rare. L’homme qui allait le sortir de cette mauvaise passe et lui permettre de regarder droit dans ses yeux, ses compatriotes. Le nom de ce joker?
Un certain Alassane Dramane Ouattara. Houphouët fit de lui, le président du Comité interministériel de stabilisation et de relance économique. Puis Premier ministre. Le premier dans l’histoire de la Côte d’Ivoire et le seul Premier ministre de Houphouët-Boigny. Pour certains, il s’agissait d’un parfait inconnu. Pour d’autres, la réputation de celui qui deviendra plus tard ADO, selon ses initiales, l’avait déjà précédé. En réalité, le nouveau Premier ministre de Houphouët-Boigny n’est pas un néophyte en matière d’économie. Bien au contraire. C’est un pur produit de son domaine. En effet, pour répondre à l’appel au secours du ‘’Vieux’’, Ouattara a dû abandonner des privilèges et non des moindres. Ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, (BCEAO), il a laissé ses bureaux douillets de cette Institution financière de la sous-région, pour voler au secours d’un pays en détresse. Et il n’a pas déçu. Conscient de ce qui l’attendait et sachant qu’il ne pouvait être jugé qu’au résultat, le Premier ministre Ouattara s’est aussitôt mis à la tâche. Il a pris des décisions difficiles certes mais courageuses et nécessaires à la sortie de crise pour remettre à flot les caisses de l’Etat. La réimmatriculation des véhicules, avec plaques minéralogiques beaucoup plus sécurisées, la privatisation de certaines sociétés d’Etat. Mais aussi et surtout, l’instauration de la carte de séjour. Si certains veulent considérer cela comme un point noir dans la politique de redressement mise sur pied par Alassane Ouattara, celui-ci l’assume.
Comme il l’a d’ailleurs fait dans une interview accordée à la chaîne de télévision Africa 24. Question du journaliste : «Quand vous étiez Premier ministre en 1990, pourquoi avez-vous instauré la carte de séjour qui a causé beaucoup de torts aux ressortissants des pays voisins?»
Réponse de ADO : «Vous savez en réalité lorsque nous sommes arrivés, la Côte d’Ivoire était en crise, une crise très profonde au plan financier, nous cherchons de l’argent. On avait ce projet de carte de séjour que nous avons mis en œuvre parce que cela devrait apporter de l’argent. Après malheureusement, ceci avait été utilisé par un certain nombre de gens contre les ressortissants des pays frères. Ceci était inadmissible. J’ai trouvé un projet en place et je l’ai mis en œuvre donc j’assume mes responsabilités, parce que j’aurais pu ne pas mettre en œuvre ce projet. Donc je ne voudrais pas accuser qui ce que soit. A partir du moment où nous cherchions de l’argent, c’était une fenêtre d’opportunité et nous avons donc assumé. (…) » C’est toute cette politique qui a permis à la Côte d’Ivoire de respirer financièrement.
A ce propos, son bilan de gestion du pays en 1000 jours a démontré que les choses avancent à pas de géants. Une expérience qui a pris fin à la mort de Houphouët-Boigny le 7 décembre 1993. Mais tout le monde entier retiendra que de 1990 à 1993, la Côte d’Ivoire a eu l’un des meilleurs Premiers ministres de son histoire.

Yves-M. ABIET
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