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Société Publié le jeudi 7 mai 2009 | Le Jour Plus

Profanation scandaleuse des tombes

Le trafic des organes humains est devenu, hélas, un commerce. C’est une pratique récurrente dans les cimetières d’Abidjan. Le corps humain peut s’acheter en pièces détachées. La demande est forte et est soutenue par certains sorciers, amateurs de sacrifices et fabriquant des amulettes à base d’organes humains. Sous d’autres cieux, cette activité est menée par les centres de transplantation en quête d’organes transférables. De quoi attiser la cupidité de trafiquants, d’individus sans foi ni loi qui sont régulièrement à l’affût. Devant l’argent que cela génère. Du cimetière de Williamsville en passant par ceux de Yopougon et d’Abobo, la pratique a pignon sur rue. Vous avez besoin de crânes humains, d’os, de langue, de linceul, de sexe, de cœur du cadavre, les profanateurs des tombes vous les livrent. Tout se commercialise. Tout est possible pourvu que vous mettez la main à la poche. Un commerce insolite et honteux qui est devenu la principale source de revenu de certaines personnes. Autour des cimetières, ils ont tissé un véritable réseau. Prêt à rendre n’importe quel service. Des individus les sollicitent pour des enterrements clandestins, d’autres pour des messes noires dans les cimetières, exorcismes dans les hautes sphères, cultes religieux en faveurs des divinités païennes et autres rites étranges. Pour des espèces sonnantes et trébuchantes, les tombes sont fouillées. Des corps déterrés et mutilés. La nuit, les cimetières sont l’objet d’intenses activités. Chômeurs, cadres, politiciens, commerçants, ouvriers etc. Nombreux sont ceux qui en cachette sollicitent le pouvoir des morts. Souvent par l’entreprise d’un marabout, de féticheurs et sorciers. Un phénomène qui dépasse l’entendement. Et que nous avons tenté de comprendre à travers cette enquête. Qui nous aura permis de « vivre en direct » et expérimenté ce trafic honteux. Qui est symptomatique de la dérive de la société actuelle. Où on meurt de sa belle mort dans l’indifférence. Où on trouble le sommeil des morts au nom du dieu argent. Où les valeurs ancestrales sont vouées aux gémonies. Voici le miroir d’une société en pleine déperdition du fait de la quête effrénée de l’argent et du pouvoir. « Un peuple qui n'est plus alarmé par la mort et qui banalise la vie est comme un navire sans boussole. Il est voué à l'échec et meurt lentement mais sûrement », dit le sage. Une réalité, certes difficile à accepter mais évidente à Abidjan. Les cadavres ne sont plus en sécurité dans les cimetières. De nombreux corps sont mutilés. Face à ces dérives, il est impérieux de faire les clôtures des cimetières. Afin de réglementer les entrées et de suivre au mieux ce qui se fait par les vivants dans les cimetières. Ces hauts lieux du repos éternel. Car aujourd’hui, n’importe qui peut avoir accès aux cimetières par des pistes et autres passages clandestins pour y faire n’importe quoi. Il faut agir vite pour garantir le repos de ceux qui nous ont précédé dans l’au-delà.

Abou Traoré

Organe Prix


Crâne humain sans chair : 20 à 150 000 fcfa
Crane humain d’un nouveau cadavre : à partir de 150 000 fcfa
Cheveux de cadavre : à partir de 15 000 fcfa
Orteil et doigt de nouveau mort : à partir de 100 000 fcfa
Os du cadavre : à partir de 10 000 fcfa
Linceuil : à partir de 5000 fcfa
Langue : à partir de 150 000 fcfa


Nb : Ces tarifs ne sont pas figés. Ils peuvent être revus à la hausse ou à la baisse selon l’interlocuteur. Ou selon que le cadavre à exhumer a été enterré, il y a longtemps ou pas. Ou encore les conditions du demandeur. Qui peut exiger que l’exhumation se fasse en sa présence ou s’accompagne de d’autres rites .

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