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Politique Publié le vendredi 8 mai 2009 | Le Repère

Grande interview - Maurice Kakou Guikahué (SGA du PDCI chargé de l’organisation et de la mobilisation) : "Voici comment les tournées de Bédié se préparent"

Satisfait des innovations apportées à la tournée du président du Pdci-rda, Henri Konan Bédié, dans le Moyen-comoé et le Zanzan, le Pr Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire général adjoint chargé de la mobilisation et de l'organisation du même parti revient sur cette mission qui aura tenu toutes ses promesses. Et ne manque pas de rafraîchir la mémoire au président du Fpi, Pascal Affi N'guessan à la suite de sa sortie "hasardeuse" dans les colonnes du journal de son parti.


M. le ministre, le président de votre parti vient de boucler sa tournée dans le Moyen-Comoé et le Zanzan. Quel bilan faites-vous de cette tournée ?

Parler de bilan, c'est difficile. Parce que l'objectif, c'est de mettre les militants en ordre de bataille pour les prochaines élections. Donc, c'est au soir des échéances présidentielles que nous saurons si ce que nous venons de faire s'est bien passé. Mais, je pense qu'il s'agit d'un bilan sur le plan de l'organisation et sur les objectifs immédiats que nous nous sommes assignés. C'est-à-dire que nous nous sommes donné le pari d'organiser 14 jours de tournée du président de notre parti formatés sur la campagne électorale. Dans le code électoral, la campagne dure 15 jours. Donc nous avons fait un essai en alternant les meetings, les rencontres et les déplacements entre les villes. Le président est rentré sur Daoukro, toutes les délégations également. De ce point de vue, nous pouvons dire que le bilan est positif. Parce que nous avons fait toutes les actions que nous avions prévues. Nous avons même ajouté Assuefry et Transua et nous sommes tous revenus sains et saufs. Au dernier meeting de Nassian, le président qui a eu 75 ans ce jour-là était très tonique. Nous avons tenu ce test d'endurance. Donc le bilan de ce point de vu est positif.


Vous avez dit que des étapes ont été ajoutées. Est-ce que vous pouvez nous donner les raisons pour lesquelles Assuefry et Transua ont été ajoutées ?

Le président doit se rendre dans presque toutes les régions de Côte d'Ivoire avant les prochaines élections. Vous savez qu'il y a une inflation de sous-préfectures, de préfectures et de communes en Côte d'Ivoire.

La France, par exemple avec 60 millions d'habitants a 101 départements. La Côte d'Ivoire, avec 18 millions d'habitants, a 98 départements aujourd'hui. Et les sous-préfectures sont encore plus nombreuses. Si on veut aller à chaque chef-lieu de sous préfecture, personne ne pourra boucler la Côte d'Ivoire en moins de 5 ans, à moins que vous ne soyez en tournée de façon permanente. Ce qui est difficile. Donc, nous avons décidé de visiter les chefs-lieux des départements, qu'ils soient nouveaux ou anciens. Dans ces 2 régions (Moyen-Comoé et Zanzan), il y a 10 départements. Les nouveaux départements créés sont Béttié, Sandégué, Nassian et Transua. Et les 6 autres sont des anciens départements. Donc, il n'y avait aucun problème. Nous avions programmé les meetings. Et quand nous sommes allés sur le terrain en pré-mission de reconnaissance, nous sous sommes heurtés à un problème que nous connaissions déjà.


Quel problème ?

Le problème est qu'Assuefry ne voulait pas reconnaître la nature de département donnée à Transua. C'est-à-dire Transua comme chef-lieu de département. C'était un conflit ouvert. Nous avons donc approché les uns et les autres. Donc, il était difficile de se rendre à Transua sans s'aliéner les gens d'Assuefry. Le conflit étant ouvert, nous avons décidé de faire une approche pour que le président reçoive les uns et les autres dans le cadre de sa visite à Tanda. Ainsi, il y avait 3 meetings à Tanda. Mais chemin faisant, tout le monde voulait voir le président. Les cadres de Bondoukou, du Zanzan et de Transua ont poussé pour que le président aille à Transua. Ce qui était presque acquis parce qu'au moment où nous discutions, il n'y avait aucun problème. Il nous revenait d'harmoniser les choses. C'est la raison pour laquelle en notre qualité d'organisateur, nous avons suggéré au président de faire 2 meetings. C'est-à-dire à Transua et à Assueffry. Ainsi, nous sommes passés dans chaque localité alors qu'ailleurs on ne faisait que le chef-lieu de département. Malheureusement, à un mois de la visite, pendant que nous en parlions, le FPI a voulu faire de la haute politique. Le préfet a été affecté à Transua. Il y a donc eu confirmation avec l'affectation du préfet. Il y a 3 voies pour aller à Transua. De Tankessé à Transua, ça fait 41 km en état piteux comme toutes les pistes de Côte d'IVoire. Il y a une piste de Koun Fao à Transua de 31 km, mais impraticable. Il y a également la piste Gouméré-Assuefry de 23 km et d'Assuefry-Transua fait 18 km. Et cette dernière voie qui est presque la voie officielle. Quand on a annoncé que le préfet de Transua devrait être installé, les jeunes d'Assuefry ont fait abattre 3 gros bois de bille pour empêcher de passer. Et cela à partir de 8 km entre Transua et Assuefry. Et après les bois, vous avez 10 km.


Donc, vous êtes en train de dire qu'ils n'ont pas tombé les arbres pour protester contre l'arrivée du président Bédié ?

Bien au contraire, les arbres ont été abattus pour empêcher que Gbagbo installe son préfet et ce sont les termes exacts qu'ils ont utilisés.


Le problème, c'est que le député de Transua, Kobénan Tah Thomas, a été pris pratiquement à partie par la population d'Assuefry.

Le problème est complexe. Le drame, c'est que Kobénan Tah Thomas est ressortissant de la sous-préfecture d'Assuefry. Et Assuefry a un maire FPI, alors que les élus de Transua sont PDCI. Quand le chef-lieu a été donné à Transua, Kobénan Tah Thomas a commencé à faire la sensibilisation pour amener les populations à l’accepter. Les gens d'Assuefry pensent que c'est une trahison, pendant que le maire FPI était à la tête de la marche contre la décision de Gbagbo. La population comprend mal que le député qui est d'Assuefry les sensibilise pour accepter une telle décision au lieu de lutter pour que le chef-lieu vienne à Assuefry.


L'affaire a pris une tournure de sorte qu'il y a pratiquement un conflit ouvert entre le député Kobénan Thomas et le ministre Adjoumani.

Avant d'en arriver là, je pense qu'une très bonne question a été posée et il faut que j'aille jusqu'au bout. Parce que nous avons appris 2 choses : d'abord que les gens avaient coupé les bois pour empêcher Bédié de passer, ensuite qu'on a saccagé le véhicule de Kobénan Tah Thomas devant Bédié.


Où avez-vous appris cela ?

J'ai lu dans la presse. C'est écrit noir sur blanc. En ce qui concerne les bois, référez-vous à "Frat Mat" et pour le véhicule voyez "Nord Sud". S'agissant du bois, il faut dire qu’il est là depuis 3 semaines au moins.


Mais, M. le ministre, pourquoi l'organisation n'a pas fait le point de cette situation aux journalistes pendant que le président Bédié était…

Je vous ai dit, notre position au départ était que tous les militants viennent au meeting de Tanda. Comme il y a conflit, nous avions demandé que Transua, Assuefry, tout le monde vienne à Tanda pour qu'à Tanda, le président accorde une matinée de grande interview pour essayer de discuter avec les uns et les autres. Mais en cours de route, à partir d'Abengourou, il y a eu une forte pression des populations. Alors, nous nous sommes dit qu'il ne fallait pas frustrer les militants. Donc, nous avons fait Assuéfry et Transua. Nous avons tenu à être logique. Pour nous, comme il y a conflit, on fait les deux. Le Député devait aller sur le terrain pour préparer Transua. Il a préparé Transua, mais en passant par Tankessé. Et avec ce qui existait déjà, les gens étaient plus ou moins fâchés. Les gens d'Assuefry nous ont envoyé un message pour dire, du fait qu'ils ne reconnaissent pas le Département, ils viennent au meeting de Tanda. Donc, ils sont venus massivement au meeting de Tanda où il y avait même deux danses d'Assuéfry.


Monsieur le ministre, quel est l'objet de la petite rencontre que vous avez eue au niveau de la délégation de Transua ?

C'est une petite rencontre qui est devenue très grande. Le problème a été posé et le président Bédié s'est dit : je prends sur moi de venir vous rendre visite. Je vais Assuéfry, à Transua et après je vais à Amanvi pour saluer le Roi. Les gens d'Assuéfry ont indiqué qu'il y avait un arbre abattu pour abstruer la route. Le président Bédié a demandé au chef et au président des jeunes et ses amis d'aller découper cet arbre. Et ils se sont retirés. Nous, nous sommes partis. D'habitude, je devance. Mais cette fois-ci, le président rentrait à Bondoukou pour passer la nuit. Or, il ne peut pas rentrer à Bondoukou à mon absence. Si nous dormions à Tanda, je serais parti à Transua ou Assuéfry la nuit. Donc nous rentrions à Bondoukou.


On vous a trouvé chez le chef en compagnie du Député.

Je suis arrivé très tôt au petit matin sur le terrain. Avant que je ne quitte, j'avais les informations selon lesquelles le président Bédié avait demandé d'enlever l'arbre qui barrait la route. Mais le Député, ayant un véhicule de type 4x4 est arrivé tôt. Et avant que le chef ne réunisse les gens, le Député aurait pris la gendarmerie pour aller couper l'arbre. Ce qui a révolté les populations. C'est la version qu'on donne et que les jeunes récupèrent pour justifier leur inflexibilité. A savoir que le Député même n'a pas respecté l'esprit du président, donc ce n'est pas eux qui doivent le respecter. Voilà ce qu'ils vont ressortir après. Je suis arrivé très tôt le matin. J'ai pris le Député et nous sommes allés sur les lieux. Il y avait trois arbres. Nous avons coupé le premier arbre qui était à un km. Chemin faisant, un éclaireur, nous a rattrapé pour nous dire qu'il ne fallait pas que le député arrive au lieu où se trouvaient les arbres. Il y avait la gendarmerie pour sécuriser. Les jeunes étaient nombreux. La gendarmerie était inquiète pour moi. Et je suis arrivé sur les lieux. La tronçonneuse se trouvait dans le véhicule de transport en commun (Badjan) qui nous a transportés. Arrivé aux arbres, j'ai discuté avec eux pendant 40 mn. Après quoi, les jeunes nous ont autorisé à découper les arbres. Manque de pot pour moi, la tronçonneuse se trouvait à l'endroit où se trouvait le Député. Quand ils ont vu le député, ils sont revenus trois fois plus nombreux et ont refusé de découper les arbres et dire que tant que le Député ne quitte pas les lieux, ils ne coupent pas les arbres. C'est la présence du Député qui a empêché qu'on découpe les arbres. Si j'étais parti seul, ils allaient accepter. Donc, nous avons réfléchi. Si le président venait le lendemain je découpais les arbres, parce qu'ils étaient presque ramollis, il fallait demander pardon. J'ai dit alors qu'on allait couper la poire en deux. On ne découpe pas les arbres, dans ce cas le Député ne quitte pas la ville. Or, j'ai dit que je perds sur les arbres, et le Député ne doit pas quitter la ville. Malgré cela, les enfants ne démordaient pas. C'est ainsi que je suis allé chez le chef, avec le Député pour négocier. Parce qu'ils exigaient que le député aille à Transua et que tant qu'il est à Assuéfry, ils ne reçoivent pas le président Bédié. Je me suis mis un peu dans la peau du délégué de Gagnoa que je suis. Le président Bédié ne peut pas aller en visite à Gagnoa, d'où moi je suis absent. Si je suis absent de Côte d'Ivoire qu'il est allé, d'accord. Il est impensable que je sois présent et laisser aller le président tout seul. Le président Bédié ne peut pas se rendre dans une localité si le Délégué n'y est pas. Je suis parti négocier, pour dire vous avez raison, vous avez accepté que le président Bédié vienne. Si le député est absent et le président Bédié vient, c'est comme si le président Bédié n'est pas arrivé. Donc, si vous acceptez que le président Bédié vienne, il faut que son représentant soit là. Ils disent comme nous voulons que Bédié vienne, on va faire une mobilisation. Les journalistes on dû le constater. Or c'est la veille à 16h qu'on leur a annoncé notre arrivée. La mobilisation était monstre. Ils ont posé un autre problème. A savoir que le Député peut être présent, mais il ne prendra pas la parole. C'est là que j'ai convoqué les jeunes pour leur demander pardon comme on le fait dans la transition. Je leur ai donné de la boisson et ils ont pris l'engagement de ne pas le huer, mais comme on ne peut pas attraper la voix. Effectivement, quand il a pris la parole, il y a un groupuscule qui l'a hué. Mais vous avez vu que le président Bédié a été beaucoup applaudi. C'était un problème simple du Député et non un problème du président Bédié. Et cela, il faut qu'on le sache. Ensuite, quand on a fini le meeting, il fallait une déviation. On ne pouvait plus refaire les 18 km. Donc nous avons fait une déviation de près de 60 km pour nous rendre à Transua. Mais, qui connaissait la route ? C'est le député. Il était dans sa voiture et on le suivait. Nous sommes ainsi arrivés à Transua. Donc premièrement, on n'a jamais coupé des arbres pour empêcher le président Bédié de venir. On a coupé les arbres pour empêcher Gbagbo d'installer son préfet. Deuxièment, on n'a jamais saccagé le véhicule de Kobénan Tah Thomas. Si derrière nous, on a saccagé le véhicule du Député, c'est autre chose. D'ailleurs, c'est faux. C'est de l'intoxication.


Monsieur le ministre, d'après ce que vous venez de dire, quelle est votre réaction quand on lit dans la même presse, que le Député accuse son collègue délégué Adjoumani, d'avoir manigancé tout cela ?

Je ne veux pas juger, mais ce que j'ai remarqué, à Transua, il y a une entente parfaite entre le Délégué, le président de la JPDCI et la présidente de l'Ufpdci. A Assuéfry, j'étais même obligé de lever un peu le ton. Entre le président des jeunes et le député, vraiment, c'est la guerre. Le député dit même qu'il n'a pas de contact avec le président des jeunes depuis des mois. Mais avec la présidente des femmes, il s'entend. Historiquement, Assuéfry et Tanda font partie du département de Tanda, comme Koun-Fao et Kouassidatékro. Le président du conseil général de Tanda, c'est lui qui couvre Koun-Fao, Transua, Assuéfry, Kouassidatékro et Tanda. C'est le ministre Adjoumani. En tant qu'élu, il rayonne sur tout cela. Par son dynamisme, il est souvent présent.

Souna Kobenan était le seul Délégué avant la visite du secrétaire général. Et c'est après cette visite que nous avons découpé Tanda. Michel Kouamé a pris Koun-Fao, Adjoumani, en tant que politique, travaille sur le terrain pour le PDCI. Malgré le fait que Tah soit délégué et élu en plus du travail énorme qu'il abat, les secrétaires de sections se sont tournés vers Adjoumani. Il faut reconnaître cela. Donc, les gens préfèrent travailler avec Adjoumani, surtout ceux d'Assuéfry, même de Transua. Mais depuis qu'il y a eu le conflit au chef-lieu de département, Transua a pris un peu de recul et s'est tourné vers Kobenan Tah Thomas et Assueffry qui ne veut pas voir Thomas, s'est tourné vers Adjoumani. Hors, c'était un travail antérieur qu'Adjoumani faisait. Donc les secrétaires de sections sont souvent plus avec Adjoumani que Tah Thomas. C'est la raison pour laquelle Tah Thomas pense que c'est Adjoumani qui a monté tout cela. Je ne peux pas trop expliquer, mais c'est une impression. Je sais que tout Assuefry écoute Adjoumani.


Par rapport à cette situation, qu'est-ce que votre parti compte faire pour colmater les brèches ?

Nous revenons de mission. Ce sont des situations que nous avons vécues. C'est cela l'objectif des missions. Lorsqu'il y a des problèmes, nous les réglons. Vous avez même fait un éditorial sur ce genre de situation concernant Abengourou. Je pense que la direction du parti ne va pas rester inactive.


Les adversaires politiques pensent que 75 ans de Bédié est l'âge de la retraite politique. Or, nous savons très bien que l'accord de Pretoria a réglé ce problème. A ce jour, qu'est-ce que cela vous inspire ?

C'est comme si quelqu'un qui disait, si je savais, nous allons revenir en arrière. Nous sommes dans un arrangement politique. Donc, il ne faut pas parler de 75 ans, sinon Laurent Gbagbo n'a plus le droit d'être chef de l'Etat depuis 2005. Depuis 2005, Gbagbo ne devrait plus être chef de l'Etat. S'il l'est, c'est parce qu'il a eu un arrangement. Et c'est le même arrangement qui a dit qu'il n'y a pas limite d'âge. Abdoulaye Wade a 80 ans et plus. Lorsque François Mitterrand était candidat, il avait plus de 75 ans. Donc l'âge ne pose pas problème.


Le président du FPI estime que c'est une tournée d'au revoir. Quel est votre commentaire sur son opinion ?

Effectivement, j'ai lu cela hier à la " une " du journal du FPI, Notre Voie. A l'intérieur du journal, j'ai aussi lu qu'il estime que le président Bédié a laissé les Ivoiriens entre les " griffes " du général Guéi. Il n'a rien compris aux tournées du président Bédié et je ne saurais commenter son opinion. Mais cela appelle de ma part trois remarques.

Premièrement, c'est à la faveur du coup d'Etat de Guéi que lui, Affi, est devenu ministre dans ce pays. Si les Ivoiriens étaient entre les " griffes " de Guéi, comme il le dit, c'est qu'il était aussi dans ses griffes à lui. Il est un putschiste puisqu'il a participé à ce gouvernement et a adhéré au putsch. Sans ce coup d'Etat, le FPI ne serait jamais parvenu au pouvoir.

La deuxième erreur qui est du reste grossière est qu'il fait une mauvaise appréciation de la situation en confondant la personne du président Bédié et le PDCI en tant que parti politique. Bédié est un leader et le chef d'une équipe qui l'a choisi en toute conscience pour qu'il soit son porte-flambeau.

La troisième remarque c'est que Affi N'Guessan a dit que le président Bédié n'a plus rien à proposer. Ici encore il n'a rien compris. Qu'est-ce que les Ivoiriens demandent aujourd'hui ? Ils demandent tout simplement que les chantiers suspendus après le coup d'Etat qui a chassé le PDCI du pouvoir reprennent, pour que le développement redécolle. C'est tout. Et si Affi N'Guessan ne comprend pas cela, c'est qu'il est totalement déconnecté. C'est que les bases du FPI ne fonctionnent plus, car ses militants lui auraient dit que sur chaque passage du président Bédié, c'est cette chose simple que les Ivoiriens lui demandent. En définitive, Affi N'Guessan a volontairement décidé de fermer les yeux, de fermer les oreilles. Il vit dans une bulle. Il est dangereux pour le FPI et pour le président Gbagbo.


Lors de cette tournée, il était prévu une étape à Sorobango qui a été annulée. Qu'est-ce qui s'est donc passé pour qu'on annule cette étape ? Il se dit aussi que les militants étaient aussi fâchés parce qu'ils attendaient le Président Bédié à la maison du parti à Bondoukou. Pouvez-nous faire la lumière sur ces deux rencontres manquées ?

Je peux en parler parce que les gens de Bondoukou ont reconnu leur erreur. Quand nous préparons les visites du Président, nous allons en pré-mission. Nous faisons des propositions que nous soumettons au secrétaire général et au président et lorsqu'ils prennent position, cela devient des décisions. Et nous acheminons ces décisions à la base. C'est aussi la raison pour laquelle, nous faisons des conférences de presse. Tant que le secrétaire général n'a pas encore publié de communiquer, rien n'est encore validé. Donc, dès que le communiqué est rendu public, le processus de la tournée est irréversible, et immédiatement nous organisons une conférence de presse. Et quand vous, les journalistes, vous vous retirez, nous restons avec les délégués et je leur donne le programme détaillé de la visite du Président. Tout le séjour du Président dans telle ou telle ville est rédigé, tout est chronométré. C'est vrai que la presse n'a pas accès à cela, mais c'est comme ça. Et nous avons remis ce document à Bondoukou. Nous savions que le Président venait de Tanda après un meeting et qu'il allait passer la nuit à Bondoukou. Le président ne peut pas faire un meeting à Tanda et prendre le déjeuner, avoir des audiences et régler le problème de Transua-Assuefry. Donc, ce n'est pas possible qu'il soit à Bondoukou à 16h. Il avait été décidé que le Président serait accueilli à l'arc de triomphe, puis conduit chez le vice-président Yaya Ouattara pour demander les nouvelles. Mais ils ont fait un pré accueil à Gouméré, qu'il fallait accepter parce que c'est la porte d'entrée. Donc, après Gouméré nous allions chez Yaya Ouattara. C'est ce qui avait été prévu. Si vous lisez le compte rendu. Pendant que nous étions en tournée trois jours durant, ils se sont réunis pour décider qu'ils recevraient le président à la maison du parti à Bondoukou en oubliant de nous le dire. Lorsque nous étions sur le trajet Gouméré-Bondoukou, c'est en ce moment qu'on nous informe que l'accueil est à la maison du parti. Et j'ai dit " non ", parce que je n'avais pas cela sur ma feuille de route et il était 20h. Nous ne maîtrisons pas les lieux. Donc j'ai dit que nous nous en tenions à ce qui est écrit. J'ai donc dit à cette population de savoir être humble et d'expliquer la réalité aux militants. Les délégués Kossonou et Kouassi Dongo sont partis à la maison du parti où ils ont tenu un langage de vérité. Honoré Kossonou leur a dit que nous avions voulu bien faire et nous avions envoyé quelqu'un vous faire la commission qui a failli à sa mission. Les chefs ont donc reconnu que ce n'était pas de notre faute parce que eux aussi n'avaient pas l'information. Ils se sont donc déportés chez Yaya Ouattara pour demander les nouvelles au président Bédié. Il y a donc eu un problème d'information.

Concernant Sorobango, si vous lisez bien le communiqué, Sorobango n'est pas une étape officielle. C'est par la volonté du Président. Ayant une famille là-bas, il voulait y aller. Mais les gens ont fait de cela un problème de sous-préfecture. Mais, il y a eu des exceptions. Nous sommes partis de Bettié à Abengourou. Et entre ce trajet, il y a trois sous-préfectures et, sans faire exprès, nous étions obligés de nous arrêter. Et le Délégué départemental voulait nous inviter chez lui à domicile. A Sankadjokro. Donc nous ne pouvions pas arriver à Sankadjiokro et y déjeuner sans saluer le chef canton de Yakassé-féyassé. Donc nous étions obligés d'aller à Yakassé. Trafin, Dimalokro, Ebilassokro, Diaramou et l'on trouve Yakassé et les gens ont dit qu'il restait Amélékia et Aniansué et nous avons remarqué que ce qui est dit était logique. Mais si on s'arrête-là, les populations ne comprendraient pas.

Mais ce n'était pas prévu. Parce que sans faire exprès, sur 6 cantons, nous avons visité 4. Donc, c'est comme si on pénalisait les 2 autres. Cependant à Sorobango, il y a beaucoup de cantons et de sous-préfectures. Et, on s'est dit que ce qui est arrivé à Abengourou ne doit plus arriver. C'est pour cela que nous avons mis Sorobango après le meeting. Mais, il a remarqué que l'objetif pour lequel il y allait n'était plus atteint. Parce qu'il dit qu'on vient de faire un grand meeting à Bondoukou. L'étape de Sorobango était destinée à aller saluer sa famille. Il voulait donner à ce déplacement un caractère privé. Parce que c'est lui qui a décidé d'y aller. On ne sait pas pourquoi il voulait y aller. Et comme c'était privé, il a décidé de ne plus y aller.


Mais, les militants qui étaient sortis attendaient au moins qu'on leur donne l'information ?

Mais l'information a été donnée. C'est encore cela le problème. Nous les représentants, c'est comme cela. Même quand on la donne, on ne le transmet pas parce qu'on a peur de faire le retour de l'information. Dès le samedi, avant d'aller au stade, le président m'a dit de préparer une petite délégation. Dès qu'on finit le meeting, on va en retrait et ces autres vont au repas. On les rejoindrait après parce qu'on ne devait pas durer. C'était une affaire de 30 minutes. A notre grande surprise, ça a pris tout le stade. Alors que c'était une visite strictement privée. Ce n'était pas prévu sur le calendrier.


M. le ministre, aviez-vous rencontré des problèmes au niveau organisationnel durant toute cette tournée ?

Peut-être on aurait eu un peu plus de difficultés si on avait maintenu ce cap des 100 bâches. Alors, ça nous aurait fait plus de véhicules. Parce que des gens qui ont déjà fait une tournée de 11 jours avec 100 bâches, monter 50 bâches c'était un jeu d'enfant. Les difficultés qu'on a eues sont que parfois dans certaines zones, on rencontrait des problèmes d'électricité. La tension est faible. Et c'était difficile avec les appareils. Mais, heureusement avec le concours du groupe Cie-Sodeci, nous avons eu un groupe qui nous suivait et lorsque la tension baissait, cela nous permettait d'assurer le relais. Nos inquiétudes, c'était les branchements électriques. Ça fait longtemps qu'on tourne avec la même équipe. Donc, nous avons acquis des réflexes. Chacun sait ce qu'il doit faire. Au début, il y avait de l'animosité au sein de certains groupes. Mais, surtout après Aboisso, ils sont tous devenus des amis. C'est devenu presqu'une même équipe. Et, c'était cela, notre objectif. Aujourd'hui, je peux affirmer que le bilan est très positif parce que maintenant, nous avons une équipe soudée pour faire la campagne du Président.


Est-ce que vous êtes satisfait des innovations ? Par exemple, le nombre d'intervenants avant le Président…

Vous faites bien de le signaler. Parce que c'était vraiment une innovation. Il fallait réduire le nombre de discours et de temps. Vous avez vu qu'à part Nassian qui avait des relents festifs et où Watt soum est intervenu, le meeting de Bouna a été purement traditionnel. Il n'y a pas eu d'artistes modernes. Nous avons utilisé la richesse du folklore. L'innovation c'est cela. C'est-à-dire, on maîtrise le timing.


Cela n'empêche pas que certains discours sont très longs ?
Oui, certains discours sont longs. Surtout les discours des maires qui souvent confondent les discours d'accueil.


Est-ce à dire que votre comité d'organisation n'a pas un droit de regard sur les discours avant le meeting ?

Il y a un comité scientifique qui est présidé par le Directeur de cabinet du Président, le Pr Lénissongui. Donc, il fait son travail. Mais, souvent vous savez, vous corrigez un discours et après, on vous sort un autre.


Voulez-vous dire que les consignes n'ont pas été respectées ?

Il y a des endroits où les consignes ont été respectées. Mais, dans beaucoup endroits, elles n'ont pas été respectées.


On vous voit souvent faire des gestes avec le maître de cérémonie pour lui dire d'être bref. Est-ce que vous ne planifiez pas l'intervention des maîtres de cérémonie ? On sent souvent une cacophonie, comme le cas de Bondoukou entre l'animateur et le maître de cérémonie.
Il y a une différence entre l'animateur et le maître de cérémonie. C'est-à-dire avant que le président n'arrive, c'est de l'animation. Mais, dès que le Président fait son tour d'honneur et qu'il s'assoit, c'est le maître de cérémonie qui entre en jeu. Il n'y a pas eu de cacophonie à Bondoukou. Mais, avant la cérémonie, il y a eu une réunion technique pour faire le fil conducteur de la cérémonie. Donc, la veille, on nous a présenté Gbané Abdoulaye comme maître de cérémonie. Et puis, il y a un jeune de Bondoukou qui a pris Amany. Or, pour les organisateurs, Amany n'est pas connu. C'est un des leurs qui l'a pris, mais sans dire cela aux autres. Voici donc l'origine du problème de Bondoukou. Les deux maîtrises de cérémonie se retrouvent sur le podium. Amany anime alors que Gbané est officiellement désigné. Après, on a fait une conciliation. Finalement, il n'y a eu ni Amany, ni Gbané. C'est un troisième qui a animé la cérémonie.


Il y a eu beaucoup d'engouement, la mobilisation a été très forte au cours de cette tournée. Qu'est-ce que la direction du parti va faire pour maintenir la ferveur constatée au cours de cette tournée ?

C'est là qu'intervient l'élément clé qui est la qualité de l'encadrement. Si vous l'avez remarqué, chaque fois que le Président finit, il lance un message à la cohésion des responsables politiques. J'ai dit, après le meeting de Bondoukou, aux responsables politiques qui étaient tous là que là-bas, si nous ne faisons pas un bon résultat, ce serait une défaillance de l'encadrement politique. Parce que tout est réuni pour faire un bon résultat dans les régions du Zanzan. Il ne reste qu'à encadrer et à organiser les militants. Vous parlez du vote, mais, il faudrait qu'on explique après le passage du Président. On doit prendre son bâton de pèlerin. D'abord, par nos responsables locaux et par nous également pour appeler les gens à voter. Pour vérifier si tout le monde a sa carte d'identité, sa carte d'électeur. Dans la zone, il reste globalement 46% de la population à enrôler. Donc, nous devons être très vigilants sur les séances de rattrapage. Parce qu'il y a 46% de la population qui n'est pas encore enrôlé. On est en moyenne à 54%. Il y a des pics de 75%. Mais, la moyenne de la région, c'est 56%. Le Président l'a relevé chaque fois dans les départements pour dire à peu près l'effort qu'il fallait faire. Donc, c'est cette vigilance qu'il faut avoir. Il faut redoubler d'effort pour profiter des séances de rattrapage. Ensuite, organiser les gens et les former au vote. Et le passage du président n'est pas suffisant. Mais, ça nous encourage. Et, il faut faire maintenant un travail de folie.


Où la prochaine étape est-elle prévue ?

Ce n'est pas encore désigné. Tout est transcrit dans l'agenda du Président qui va décider bientôt pour la prochaine étape.

Interview réalisée par eddy péhé, André silver Konan, Parfait Tadjau, paul koffi
et diarrassouba sory
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