Meeting politique - Alassane trompe des milliers de jeunes à Yopougon

Le samedi dernier, Alassane était en campagne au stade Ficgayo de Yopougon devant des milliers de jeunes.

“Si Alassane a rempli le stade Ficgayo, c`est qu`il va devenir Président.” Exulte comme un gamin, un homme notoirement connu dans le quartier malfamé de Yop- Sicobois, comme un malien bon teint. Le samedi dernier, sanglé dans un tee-shirt à l`effigie de Ouattara, il a tenu à venir l`applaudir au stade Ficgayo. C`est quand même leur avocat. Et comme ce vieillard, il y a avait quasiment un peu de tout au meeting du " Bravetchè ". Certes des Ivoiriens, mais de tout ce qu`il y a dans la Cedeao. Pour l`occasion, Ficgayo a donc fait le plein. C`est quand même Alassane qui vient à Yopougon. Il y en a qui ont été convoyés. Mais d`autres sont arrivés d`eux-mêmes. Le ministre Ahmed Bakayoko, visiblement heureux, peut alors savourer sa victoire, dans un discours fleuve et creux. Puisqu`il n`y avait pas la conviction. Il allie bien mensonge et absurdité ? " Avec Ouattara, les jeunes auront du travail. " Annonce-t-il, comme si les années Ouattara, ce n`était pas hier, avec leur lot de chômage record. Mais comme il fallait parler, Bakayoko a parlé avec les pires maladresses. N`est quand même pas éloquent qui veut. Le public reste d`ailleurs insensible à ses cris. Il évoque un bilan élogieux de Ouattara à la Primature. Alassana a construit des écoles, des lycées et des Universités. C`est le fils du maître. Il faut qu`il justifie sa place à côté de Ouattara. Mais la foule ne réagit quasiment pas. Sûrement qu`elle attend le discours du mentor. Il y a longtemps qu`ils sont là. Alors que jusqu`à midi, l`homme n`a pas encore pris la parole. Entre-temps, Ahmed Bakoyoko continue son one man show ennuyeux et ridicule. Il veut être calife à la place du roi en faisant promesses sur promesses à la place du maître. En fait, avec lui, on apprend que Alassane va résoudre avec une baguette magique, les problèmes de la Côte d`Ivoire. Et à force de vouloir tout attribuer au " Bravetchè ", il tombe dans les travers du mensonge. " C`est Ouattara qui a construit le Palais de la culture." Annonce-t-il. De quoi à donner des excès de colère au vieux N`Zuéba qui a posé la première pierre de cet établissement. Le décor maladroitement planté, le mentor du Rdr monte sur le podium sous les cris du public. Presqu`un délire pour l`enfant terrible de la tribu qui va parler. "Vous me connaissez. Je m`appelle Alassane Ouattara. Mais vous m`appelez Ado ". Lâche-t-il à ses militants. Qu`est-ce qu`il veut dire par là ? Se demande-t-on. Mais la foule exulte. C`est ça le Rdr. Toutes les absurdités de Ouattara sont des paroles d`Evangile. Il évoque son passé, parle de ses parents et sa carrière universitaire et professionnelle qui est un cas unique au monde. Comme s`il suffisait ça pour être un brillant homme politique. Ado se compare encore à Obama. Et s`en prend au système universitaire. Il s`insurge contre le système des " cambodgiens " dans les cités universitaires. Il n`est pas amnésique. Seulement dans la foule, ils ne seront pas nombreux à mettre en doute ses propos. D`ailleurs, beaucoup n`y comprenait rien. Car la plupart d`entre eux étaient des analphabètes exerçant dans les petits métiers. Heureusement que lui-même s`en est vite rendu compte. " Il n`y a pas de honte à être chauffeur de woro-woro ". Conseille le mentor à ses fans. Le discours inutilement long est plein de promesses incongrues. Il va donner du travail aux jeunes. Mais il ne dit pas comment il va le faire. Il promet des centaines de milliards de francs. Mais le public commence par être lassé. Ouattara dit qu`il n`a pas changé. Il est resté le même. Mais au Rdr, certains ont changé. Car par le passé, ce n`est pas à Ficgayo qu`il devait tenir un tel meeting. On l`a vu Ouattara remplir le complexe sportif d`Abobo, il y a quelques années. Bref, le mythe Ouattara commence à fondre. Et pendant son discours, certains ont commencé à quitter la place Ficgayo. Ils avaient beaucoup à faire ailleurs. Dans la foule, certains pleurent aussi leurs portables ou leurs porte-monnaie disparus dans la folie Ouattara. Bon, c`est aussi ça le monde du Rdr. Sûrement que ce samedi, il y a eu moins d`agressions à Abobo et à Adjamé.

Guéhi Brence