Anniversaire : Émotion, souvenirs, témoignages vibrants à Mopoyem

Pour le premier anniversaire de la mort de Harris Memel-Fotê, l’émotion était au rendez-vous. A l’évocation de la vie multi-dimensionnelle de l’illustre disparu. Très tôt le matin, le tam-tam parleur égrenait le riche parcours de l’homme à travers l’Afrique et le monde, ses actes d’audace, etc. A 11 heures, les invités prennent place sous les bâches, avec, à leur tête, les membres de l’Ascad, la Société savante ivoirienne dont il fut le premier président, conduite par son successeur Barthélemy Kotchy.

Quand le patriarche du village leur «demande les nouvelles», c’est tout naturellement que le Pr Séry Bailly répond : “Nous sommes venus pour qu’on se souvienne ensemble de Memel Fotê, de l’œuvre immense de l’homme, de son riche parcours…”. A peine a-t-il fini de parler qu’un groupe de chantres traditionnels entonne un chant d’hommage. La foule est traversée de frissons et tend l’oreille. Un traducteur livre, à l’intention des invités, la teneur du message de ce groupe : «L’intelligence de Fotê est sans frontière. Que tout le monde ait une pensée pieuse pour lui». Suivra une courte prière officiée par le Pasteur du village, à la mémoire du défunt. Le modérateur, quant à lui, annoncera l’un des points saillants de cette journée hommage : la conférence sur la vie de l’illustre disparu.

Prononcée par l’un de ses disciples et cadre de la région, M. Alexis Gori, elle avait pour thème “Contribution de Harris Memel-Fotê au développement du peuple Odjoukrou”. A travers cette communication, l’on a appris qu’enfant unique et fragile, Fotê, était d’une intelligence déconcertante à l’école. Rassembleur, dès l’adolescence, il faisait figure de leader déjà à cette époque.

Sur le plan économique, il a ouvert la voie à l’émergence de groupes socio-économiques dans divers domaines. Cependant, il n’a pas toujours été compris. L’on saura aussi que Fotê, malgré sa grande classe, était un homme humble et solidaire au service de ses semblables.

Sur le plan culturel, il est celui-là même qui a valorisé le port du pagne Adjoukrou, en Côte d’Ivoire. Outre la conférence, il y a eu des témoignages de ses camarades d’enfance, des gens de sa classe d’âge qui ont tout aussi édifié l’auditoire sur le caractère pluridisciplinaire de l’homme.

Comme le dira un témoin de son temps, Fotê était un grand homme au sens propre comme au figuré. Une exposition photo sur sa vie et un dépôt de fleurs sur sa tombe ont mis fin à la cérémonie.




Gueu Edison
correspondant régional