Meeting à la place ficgayo de Yopougon - ADO déroule son programme pour les jeunes de Côte d’Ivoire

Mocassins marron, pantalon «chasseur» kaki, polo orange, sous un blouson de couleur beige, casquette blanche, signe de pureté et de «jeune premier». Le président Alassane Dramane Ouattara, candidat à l’élection présidentielle du 11 octobre 2009, était en harmonie avec le style de ses jeunes frères ivoiriens, avant-hier samedi à la place Ficgayo de Yopougon, qui a refusé du monde. Il l’a dit lui-même, à ces dizaines de milliers de jeunes avec qui il a signé un pacte pour le retour des emplois et de la prospérité en Côte d’Ivoire. «Je vais vous faire une confidence : je suis toujours le jeune Alassane, le jeune ADO, je n’ai pas vraiment changé. J’ai toujours des rêves et des projets et, surtout, je suis resté fidèle aux valeurs qu’on m’a inculquées. Oui, le jeune ADO vit toujours en moi. Il vous écoute et vous comprend. Il connaît vos problèmes, il partage vos angoisses et vos espoirs. C’est sans doute aussi le jeune Alassane qui a conseillé au Docteur Ouattara de s’entourer de jeunes pour constituer son équipe à la Primature, en 1990… je n’ai donc pas changé. J’ai confiance en vous les jeunes», a-t-il martelé, dans un tonnerre d’applaudissements, qui a éclairci subitement un ciel ombrageux. Les signes du temps étaient plus que favorables pour «Al Hassan», le pur, le généreux. Connaissant parfaitement les jeunes et les problèmes qu’ils vivent depuis plusieurs années, Ouattara ne pouvait que les placer «au cœur de son programme» et de faire d’eux, «le socle de son projet». Tout en confiance et très en verve devant les jeunes, Alassane Ouattara, en politicien averti des réalités de son pays, a dressé le tableau peu reluisant des problèmes qui assaillent la plus grande composante du peuple. La liste des maux n’est pas exhaustive. Le chômage qui concerne 85% des jeunes, l’insuffisance des infrastructures scolaires et université, le rejet de 300.000 enfants en dehors du système éducatif, l’emprisonnement de 5000 jeunes en attente de jugements, la prostitution dans le milieu de la jeunesse, la violence à l’université… Un état des lieux qui révolte le candidat Ouattara : «je pourrais passer ainsi des heures à citer des chiffres qui traduisent vos angoisses, votre désarroi, votre colère et vos frustrations». Face à de tels scandales, ADO ne perd pas pour autant confiance. Il croit fermement que la jeunesse a un rôle fondamental à jouer dans la nouvelle Côte d’Ivoire : «jeunes Ivoiriens, vous êtes capables de réveiller les opinions d’ici et d’ailleurs. Vous êtes capables de faire tomber les murs d’incompréhension, de balayer les divisions qui minent notre société…les victoires contre l’injustice, contre l’impunité et contre les violations des droits de l’homme. C’est vous! Le vote à 18 ans, c’est vous». Fort de ces constats, le candidat Ouattara a clairement signifié sa volonté de rompre les digues de l’arriération. C’est parce qu’il a des solutions pour une jeunesse qui est la solution de la Côte d’Ivoire, que Ado a choisi de briguer la Magistrature Suprême.
«J’ai décidé d’être candidat parce que je ne me résous pas à laisser à nos enfants une société où ils n’ont pas d’avenir. J’ai décidé d’être candidat parce que j’estime que, lorsqu’on a eu autant de chances que moi, en retour, on doit s’employer à créer les conditions d’une vie meilleure pour vous, nos enfants. J’ai pris cette décision en pensant à vous les jeunes qui souffrez tant», a signifié fortement le président Ouattara.

“Vous êtes le socle de mon projet… vous êtes la solution”

Dans une place Ficgayo acquise à sa cause et en attente d’un sauveur, Ado a proposé un pacte, un nouveau contrat social aux jeunes. Tout en proposant la formation d’un gouvernement de rassemblement, intégrant toutes les compétences et les composantes politiques de la République, dès son élection, dans un état où il réaffirmera les principes de neutralité et de laïcité, Alassane Ouattara a déroulé son programme, qui tourne autour de quatre axes majeurs : la construction d’écoles et d’université, la préparation à la vie active, la formation permanente, l’accompagnement des enfants à la maîtrise des outils d’apprentissage. Dans la pratique, Ouattara consacrera 600 milliards à la jeunesse pendant cinq ans, créera 200000 emplois par an dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des services, de l’agriculture. Les structures d’encadrement des jeunes bénéficieront d’un apport de 90 milliards. En plus de l’école gratuite et obligatoire jusqu’à 15ans, Ado annonce, dès qu’il sera à la tête du pays, la construction de 60000 classes au primaire, de 5000 classes au collège, le recrutement de 60.000 instituteurs. En outre, Alassane Ouattara engagera la lutte contre le sida, la drogue, la prostitution et l’exploitation des enfants. Au plan sportif, l’ancien premier ministre se propose de dégager 25 milliards pour la réhabilitation et la construction d’infrastructures sportives. «Je veux construire un stade digne de la Côte d’Ivoire avec une capacité importante pour éviter le drame que nous avons connu, il y a quelques mois, au Félicia. Cela s’impose parce que nous avons des jeunes talentueux, notamment des footballeurs de haut niveau qui évoluent dans des clubs prestigieux», a-t-il déclaré dans une liesse indescriptible. Et Ado de confier une tâche à ses partenaires, à ses apôtres, celle d’annoncer partout la bonne nouvelle et surtout de fédérer les énergies autour de son projet ambitieux pour les jeunes et pour son pays. «Annoncez partout que nous préparons une Côte d’Ivoire nouvelle, une Côte d’Ivoire meilleure pour l’avenir des jeunes, une Côte d’Ivoire qui donne à chacun la possibilité de se réaliser. Allez porter cette grande espérance que je nourris : celle de reconstruire un pays où les hommes et les femmes s’affirment comme des citoyens épanouis et ouverts aux autres, des artisans inlassables de la paix», a-t-il ordonné aux ADO Boys et aux ADO girls, du nom du nouveau mouvement de jeunes qui porteront sa candidature et sa campagne.
Autant le dire tout net. Au cours de son meeting, Ouattara a donné de nouveaux espoirs aux jeunes en proie au doute depuis plusieurs années. Il leur a proposé ses solutions, parce que selon lui, ils sont «la solution de la Côte d’ivoire».


Bakary Nimaga