Les quarante mille, voire cinquante mille personnes, des jeunes pour l’écrasante majorité, qui ont effectué le déplacement de la place Ficgayo à Yopougon pour écouter le message du président du RDR, sont, sans aucun doute, retournés chez eux avec encrée dans la tête, une conviction aussi énorme qu’un éléphant : Alassane Ouattara est désormais prêt pour le service. Quel service ? Celui de la Présidence de la République de Côte d’Ivoire, pardi ! Ils sont sûrs, ces dizaines de milliers de jeunes que même la mauvaise foi la plus manifeste, la négation la plus obtuse des évidences, ne sauraient venir à bout de cette réalité, qui crève les yeux. Pour eux, plus que jamais, ADO mérite de se voir confier le destin des Ivoiriens.
D’ailleurs, et c’est peut-être finalement le sentiment profond de ses compatriotes Ivoiriens, dont un échantillon représentatif était samedi à la place Ficgayo, Ouattara aurait dû être Président de ce pays depuis déjà pas mal d’années en arrière. Son profil, tel que l’homme l’a laissé éclater dans toutes ses formes samedi à Ficgayo – et qui, en réalité, n’a jamais changé depuis que cet éminent économiste, spécialiste du développement, est apparu, voilà deux décennies, tel un messie au chevet d’un pays en déroute – plaide trop en sa faveur. On aurait dit le portrait-robot tout craché du premier magistrat d’un pays finalement sans magistrature véritable, depuis plus de dix ans. Un pays désarticulé, proie facile et providentielle d’un conglomérat de prédateurs tel que l’a dépeint Ouattara dans un discours d’une rare densité qui, même s’il se voulait essentiellement axé sur la jeunesse, n’a occulté aucun aspect de la vie socio-économique et politique du pays. Or, cette vie socio-économique et politique est aujourd’hui un désastre. La Côte d’Ivoire des Refondateurs est une calamité sociale dans laquelle la pauvreté est reine. Notre pays est un cataclysme économique ou l’argent du contribuable, celui du cacao et du pétrole notamment, atterrit dans les poches d’une camarilla insatiable. Ce pays est enfin – peut-être en sort-il peu à peu – une catastrophe politique où, pour se maintenir au pouvoir, on a créé et exacerbé des clivages ethnique religieux, ligué les Ivoiriens les uns contre les autres jusqu’à ce qu’une guerre fratricide éclate, mettant fin à plus de quarante années de paix. La Côte d’Ivoire est, en un mot comme en cent, un pays sans repère, gérée comme une coopérative villageoise. Son chef n’en semble pas vraiment un. Après neuf ans au pouvoir, il a ruiné le pays. Peut-être pas par sa propre faute, mais à cause de son incapacité réelle à le gérer, ou sans doute du fait de ce qu’on pourrait qualifier d’analphabétisme économique, qui fait que Gbagbo ne sait pas vraiment par quel bout prendre les manivelles du développement d’une Côte d’Ivoire aux potentialités pourtant avérées.
Comment donc laisser ce pays aux mains d’une meute d’amateurs, un groupuscule de professeurs qui ont depuis lâché la craie pour les lambris dorés ? Pourquoi devrait-on continuer à laisser sombrer ce pays dans l’abîme de la misère ?
Voilà autant de questions fondamentales dont la réponse est apparue samedi aux Ivoiriens sous la forme d’un homme simple, casquette blanche, blousons beiges, tee-shirts orange, pantalon « chasseur » kaki, mocassins «alden». «Je m’appelle Alassane Ouattara, me voilà devant vous », pouvait tranquillement lancer le leader des Républicains devant une foule de jeunes littéralement hypnotisés par la profondeur, la pertinence, le réalisme et la justesse de son discours. Un discours propre, entaché d’aucune acrimonie, rassurant, galvaniseur, mais qui se voulait surtout de vérité. « 85% des chômeurs ont moins de 35 ans, 300.000 enfants sont en dehors du système scolaire, 5000 jeunes prisonniers en attente de jugement, etc. », a déploré ADO. Mais bien plus, Ouattara est apparu en homme d’espoir. « Jeunes de Côte d’Ivoire, vous n’êtes pas le problème de ce pays, vous êtes la solution (…). Je vous demande cinq ans et vous constaterez ce que je ferai pour vous ». Et de lancer comme un bol d’air frais dans la moiteur du spleen quotidien que vit cette frange de la population désemparée : « Je m’engage à consacrer 600 milliards à la jeunesse. Vous êtes ma priorité, je ne peux pas vous consacrer les miettes ». Du coup, un tel homme, qui est longtemps revenu sur sa grande expérience en matière de développement des pays, et qui a prouvé son désintérêt total pour le profit personnel – « J’ai été gâté par le Bon Dieu », a-t-il précisé – ne pouvait être perçu que comme l’homme qu’il faut pour présider à la destiné des Ivoiriens. Un homme de paix, pondéré, généreux, brillant, rassembleur, mais par-dessus tout travailleur et très soucieux du bien-être de ses compatriotes. Le portrait-robot en somme du futur président d’une Côte d’Ivoire malade et qui a besoin du docteur.
Koré Emmanuel
D’ailleurs, et c’est peut-être finalement le sentiment profond de ses compatriotes Ivoiriens, dont un échantillon représentatif était samedi à la place Ficgayo, Ouattara aurait dû être Président de ce pays depuis déjà pas mal d’années en arrière. Son profil, tel que l’homme l’a laissé éclater dans toutes ses formes samedi à Ficgayo – et qui, en réalité, n’a jamais changé depuis que cet éminent économiste, spécialiste du développement, est apparu, voilà deux décennies, tel un messie au chevet d’un pays en déroute – plaide trop en sa faveur. On aurait dit le portrait-robot tout craché du premier magistrat d’un pays finalement sans magistrature véritable, depuis plus de dix ans. Un pays désarticulé, proie facile et providentielle d’un conglomérat de prédateurs tel que l’a dépeint Ouattara dans un discours d’une rare densité qui, même s’il se voulait essentiellement axé sur la jeunesse, n’a occulté aucun aspect de la vie socio-économique et politique du pays. Or, cette vie socio-économique et politique est aujourd’hui un désastre. La Côte d’Ivoire des Refondateurs est une calamité sociale dans laquelle la pauvreté est reine. Notre pays est un cataclysme économique ou l’argent du contribuable, celui du cacao et du pétrole notamment, atterrit dans les poches d’une camarilla insatiable. Ce pays est enfin – peut-être en sort-il peu à peu – une catastrophe politique où, pour se maintenir au pouvoir, on a créé et exacerbé des clivages ethnique religieux, ligué les Ivoiriens les uns contre les autres jusqu’à ce qu’une guerre fratricide éclate, mettant fin à plus de quarante années de paix. La Côte d’Ivoire est, en un mot comme en cent, un pays sans repère, gérée comme une coopérative villageoise. Son chef n’en semble pas vraiment un. Après neuf ans au pouvoir, il a ruiné le pays. Peut-être pas par sa propre faute, mais à cause de son incapacité réelle à le gérer, ou sans doute du fait de ce qu’on pourrait qualifier d’analphabétisme économique, qui fait que Gbagbo ne sait pas vraiment par quel bout prendre les manivelles du développement d’une Côte d’Ivoire aux potentialités pourtant avérées.
Comment donc laisser ce pays aux mains d’une meute d’amateurs, un groupuscule de professeurs qui ont depuis lâché la craie pour les lambris dorés ? Pourquoi devrait-on continuer à laisser sombrer ce pays dans l’abîme de la misère ?
Voilà autant de questions fondamentales dont la réponse est apparue samedi aux Ivoiriens sous la forme d’un homme simple, casquette blanche, blousons beiges, tee-shirts orange, pantalon « chasseur » kaki, mocassins «alden». «Je m’appelle Alassane Ouattara, me voilà devant vous », pouvait tranquillement lancer le leader des Républicains devant une foule de jeunes littéralement hypnotisés par la profondeur, la pertinence, le réalisme et la justesse de son discours. Un discours propre, entaché d’aucune acrimonie, rassurant, galvaniseur, mais qui se voulait surtout de vérité. « 85% des chômeurs ont moins de 35 ans, 300.000 enfants sont en dehors du système scolaire, 5000 jeunes prisonniers en attente de jugement, etc. », a déploré ADO. Mais bien plus, Ouattara est apparu en homme d’espoir. « Jeunes de Côte d’Ivoire, vous n’êtes pas le problème de ce pays, vous êtes la solution (…). Je vous demande cinq ans et vous constaterez ce que je ferai pour vous ». Et de lancer comme un bol d’air frais dans la moiteur du spleen quotidien que vit cette frange de la population désemparée : « Je m’engage à consacrer 600 milliards à la jeunesse. Vous êtes ma priorité, je ne peux pas vous consacrer les miettes ». Du coup, un tel homme, qui est longtemps revenu sur sa grande expérience en matière de développement des pays, et qui a prouvé son désintérêt total pour le profit personnel – « J’ai été gâté par le Bon Dieu », a-t-il précisé – ne pouvait être perçu que comme l’homme qu’il faut pour présider à la destiné des Ivoiriens. Un homme de paix, pondéré, généreux, brillant, rassembleur, mais par-dessus tout travailleur et très soucieux du bien-être de ses compatriotes. Le portrait-robot en somme du futur président d’une Côte d’Ivoire malade et qui a besoin du docteur.
Koré Emmanuel