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Politique Publié le lundi 11 mai 2009 | Le Nouveau Réveil

Doubé Binty s’inquiète et s’interroge - Opposition ivoirienne : prise au piège ou otage ?

L'immense et longue torpeur de l'opposition, particulièrement du Rhdp, qui dure depuis l'arrivée calamiteuse des refondateurs au pouvoir nous amène à nous poser la question d'une opposition prise au piège ou otage du Fpi.

Il est en effet difficilement compréhensible qu'un régime, une fois au pouvoir, s'assigne pour seules missions le pillage et la destruction du pays et que les partis censés faire contrepoids pour s'opposer à toutes ces dérives, se contentent d'être des observateurs neutres et passifs.
On nous rétorquera naturellement que lorsque cette opposition a voulu marquer sa différence en mars 2004, c'est un déluge de souffre et de feu qui s'est abattu sur elle, à l'instar de ce qui est arrivé à Sodome et à Gomorrhe et qu'elle a été massacrée trois jours durant par nos ( ?) Forces de défense et de sécurité, utilement secondées par des milices tribales surarmées.

Nous ne saurions contester ni minimiser l'impact de ces 518 morts et de ces centaines de blessés et de disparus des 25, 26 et 27 mars 2004, trucidés pour la plupart à leur domicile.
Est-ce pour autant une raison suffisante pour que l'opposition soit en panne de stratégie et qu'elle demeure sans réaction quoi que fassent monsieur Gbagbo et le Fpi ?

N'est-ce pas le même Fpi qui, par la voix de son leader, avait résolu, lorsqu'il était dans l'opposition, de rendre le pays ingouvernable ? Ils s'y sont employés avec détermination jusqu'à ce que survienne le coup d'Etat, idiot et stupide du 24 décembre 1999, action diabolique de ceux-là qui savaient qu'ils ne pourraient jamais remporter une élection libre, transparente, juste et crédible en Côte d'Ivoire et que l'ambitieux programme du Président Bédié dérangeait !

Dès lors, quoique les massacres de mars 2004 de même que les "exploits ( ?)" lugubres des sinistres escadrons de la mort, les innombrables méfaits des milices tribales, de la Fesci et des gueux de patriotes soient tétanisants, nous en arrivons à nous demander si l'imagination a fui l'opposition ivoirienne qui, par sa léthargie, donne l'impression qu'elle ne dispose plus d'aucune "arme" alternative pour contrer les actions diaboliques du Fpi !

Qu'on en juge :

-les pseudo attaques d'Anyama, d'Azaguié et d'Agboville

-les complots imaginaires, notamment celui de ces jeunes gens attirés dans un traquenard au carrefour de la mort, pour justifier toutes les tueries.

-les déchets toxiques importés par le Fpi pour se faire de l'argent en tuant ou rendant impotents à vie d'autres Ivoiriens

-les massacres des jeunes de l'opposition réclamant la tenue effective des audiences foraines

-la répression sanglante, avec des tirs à balles réelles, de femmes criant famine et demandant du pain avec à la clé le fauchage d'un jeune homme qui manifestait avec elles. Certaines de ces femmes continuent de porter et porteront toujours les stigmates de cette barbarie aveugle d'un régime aux abois.

Nous en passons et des meilleurs !

Dans tous ces cas, l'opposition s'est contentée de vagues protestations sans effet, parce que, officiellement, on ne veut pas tomber dans le piège de monsieur Gbagbo qui cherche tous les prétextes pour se cramponner au pouvoir et conduire davantage la Côte d'Ivoire dans l'abîme et le chaos.

Malgré toutes ces précautions ( ?) prises par l'opposition, monsieur Gbagbo est toujours au pouvoir et la Côte d'Ivoire est synonyme de désintégration et de chaos !

C'est dire qu'à force de "chercher à avoir raison", de réfléchir et de raisonner sans cesse, l'opposition en est arrivée à être la complice objective de monsieur Gbagbo et du Fpi dans leur entreprise de démolition du pays.

On peut ainsi opposer à cette opposition ivoirienne ces vers de Molière contenus dans sa pièce "Les femmes savantes" : "Raisonner est l'emploi de ma maison. Et le raisonnement en bannit la raison".

A quoi sert-il en effet de se masturber l'esprit pour sauver ce qui peut l'être si la partie adverse a décidé qu'il n'y a rien à sauver et qu'il faut tout détruire ?

Car l'argument de partis dits responsables qui ne veulent pas être comptables de l'anéantissement de la Côte d'Ivoire et de l'accroissement de la misère des populations ne tient plus la route.

L'opposition est-elle vraiment convaincue qu'il existe encore un pays qui s'appelle la Côte d'Ivoire ? Ce pays a vécu depuis longtemps déjà sous les coups de boutoir de monsieur Gbagbo et du Fpi.

Si bien que notre imagination, quoique fertile, est incapable de donner à ce qui reste le nom de pays !

Quant à la misère du peuple ivoirien, nous n'avons pas connaissance d'une souffrance supérieure à celle de l'enfer. Or, il se trouve qu'avec monsieur Gbagbo et le Fpi, le peuple ivoirien est en enfer et vit l'enfer !

Dès lors, la seule et unique mission de l'opposition, devenue pour elle un impératif catégorique, c'est d'œuvrer à la résurrection de la Côte d'Ivoire et de redonner chair à un peuple désincarné !
Alors pourquoi cette nonchalance extrême de l'opposition, devenue un alibi pour monsieur Gbagbo pour justifier sa force d'inertie quand il s'agit d'aller à la paix et aux élections ?

Est-ce parce que l'opposition se sent particulièrement honorée d'être dans le gouvernement au point de se satisfaire de ce rôle de strapontin que lui fait jouer monsieur Gbagbo ?

Monsieur Gbagbo ne dit-il pas avec ironie et sarcasme qu'il n'y a pas d'opposition en Côte d'Ivoire et que ce n'est pas le seul Fpi qui est au pouvoir mais l'ensemble des partis significatifs du pays ?
Comment l'opposition pourra t-elle prétendre que telle décision, telles tueries, tel crime n'ont pas eu son onction alors qu'elle trône dans cet exécutif aux mains ensanglantées ?

L'opposition craint-elle de ne pas être suivie par ses ministres présents au gouvernement si elle leur demande de quitter ledit gouvernement et partant de perdre des militants…de poids ( ?)
De compromis en compromis, l'opposition en est arrivée à se compromettre en avalisant toutes les dérives de monsieur Gbagbo et du Fpi.

Il est en effet de notoriété que les pouvoirs des ministres de l'opposition se limitent à leur cabinet, les directions centrales dans l'administration et les sociétés publiques et parapubliques étant toutes entre les mains de pontes du Fpi généralement notoirement incompétents.

Allez-y expliquer au vulgum pecus pour faire croire que vous êtes blancs comme neige et il vous rira au nez.

Alors pourquoi l'une des stratégies de l'opposition ne serait-elle pas le départ de ses ministres du gouvernement lorsque la coupe est trop pleine ?

Que dira l'opposition lorsqu'on lui reprochera son inaction face au drame des déchets toxiques qui continuent de tuer alors que les pontes du régime, les importateurs, qui s'en sont mis plein les poches continuent de rouler carrosse et de narguer les Ivoiriens ?

Que répondra l'opposition de son manque de réaction face à la répression des femmes aux mains nues sur qui nos ( ?) Forces de défense et de sécurité, sur ordre du chef d'Etat major et des grands commandements, n'ont pas trouvé mieux que de tirer à balles réelles et d'abattre un jeune homme ?

Quelle explication fournira l'opposition ivoirienne lorsqu'on lui reprochera d'avoir laissé massacrer sa jeunesse qui réclamait la tenue des audiences foraines ?

Quelle justification donnera l'opposition pour sa réaction particulièrement timorée après l'hécatombe des 25, 26 et 27 mars 2004 ?

L'opposition ivoirienne s'est-elle laissé piéger par les paroles mielleuses du refondateur en chef promettant monts et merveilles ?

Et dans ce cas, cette opposition a-t-elle perdu toute faculté d'analyse et toute autonomie d'action ?
Sont-ce les rémunérations de ses ministres qui ont pris l'opposition en otage ?

Si tel est le cas, notre opposition sera tombée bien bas !

Si la prudence et la sagesse sont de bonnes choses lorsqu'il s'agit de la vie et de l'avenir d'une nation et de son peuple, il n'est pas dit que cette sagesse et cette pondération ne doivent se trouver que dans un seul camp, l'autre camp pouvant tout se permettre, assuré " qu'il n'y a rien au village " parce qu'il pense avoir affaire à des mauviettes ou à des hommes et à des femmes dont la sagesse et leur extrême prudence les a rendus aphones et tétraplégiques.

La récente arrestation de monsieur Anaky par le général Mangou et ses grands commandements démontrent sans équivoque aucune que nous n'avons ni une armée, ni une gendarmerie, ni une police républicaines à équidistance des différents clochers.

Ils ont choisi leur camp : celui où on sert la soupe et parce qu'ils savent ce qu'ils doivent à ce régime.

Leur situation d'abord, celle du peuple et du pays peut-être ! Cela ne saurait pour autant justifier que l'opposition ivoirienne soit si amorphe.

Quoi qu'elle dise et quoi qu'elle fasse, l'opposition ivoirienne ne pourra pas éluder sa part de responsabilité dans les malheurs qui frappent la Côte d'Ivoire !

Car c'est son inaction qui a donné un blanc seing à monsieur Gbagbo pour violer tous les accords signés y compris celui qu'il dit avoir initié et signé à Ouagadougou.

Aujourd'hui, malgré Ouaga IV, nous savons tous que l'accord de Ouagadougou a été un grand bide, un piège à cons qui a lamentablement échoué !

Cependant, l'opposition, faisant la politique de l'autruche et se voilant la face continue de … soutenir " ce bruit que fut " l'accord de Ouagaduogou.

L'opposition ivoirienne pense-t-elle que si monsieur Gbagbo qui viole au quotidien la Constitution, se déclare vainqueur comme en 2000 après sa défaite, qu'il y aurait quelqu'un, en dehors des Ivoiriens eux-mêmes et partant de l'opposition, pour l'empêcher d'opérer le même hold-up qu'en 2000 ?

Pareille pensée serait celle d'un rêveur et d'un sybarite et il est temps que l'opposition apprenne à avoir des réactions appropriées face aux actions provocatrices et déraisonnables de monsieur Gbagbo et du Fpi.

Compter sur autrui, c'est se fourrer le doigt dans l'œil jusqu'au calcanéum !

Les différents accords demandaient que fussent regroupées toutes les forces belligérantes sous la supervision des Forces impartiales.

Aujourd'hui, subrepticement, monsieur Gbagbo et le Fpi ont pratiquement fait admettre que seules les Forces nouvelles sont concernées.

Par contre, concernant le camp dit présidentiel, les Forces de défense et de sécurité, notoirement partisanes, les milices tribales, la Fesci et les va-nu-pieds de patriotes demeureront les armes au pied, conservant toutes leurs forces de frappe et de nuisance sans que l'opposition ne dise mot et s'en émeuve.

Conséquences de tout cela. Et selon la version Fpi : ce sont les Forces nouvelles qui sont désormais l'obstacle pour le retour de la paix.

Le Fpi peut donc poser comme condition qu'elles désarment avant toute élection.
Tandis que tout ce qui est attaché ou rattaché au camp dit présidentiel demeurera sur pied de guerre et armé jusqu'aux dents pour fondre sur les Forces nouvelles regroupées et désarmées.
N'oublions pas que la grande spécialité des forces dites de défense et de sécurité, c'est de tirer à balles réelles, avec au besoin le concours des hélicoptères et des avions de combat, de même que des chars d'assaut sur des femmes et des manifestants aux mains nues… surtout à leurs domiciles !

Et l'opposition est là qui ne "pipe mot", attendant que lui tombent du ciel les élections tant désirées.
Monsieur Gbagbo pourra, à cette allure, rester mille ans au pouvoir s'il le désire.

Le dernier os jeté à l'opposition est celui de cet ambassadeur qui fixe la date des élections dans une fourchette de 3 mois depuis New York.

Il s'agit-là d'un ballon d'essai lancé par monsieur Gbagbo et comme à son habitude, l'opposition s'est livrée à ce qu'elle sait faire le mieux : protestations vaseuses, mièvres et inutiles !
Quant à monsieur Gbagbo dont on attendait "l'importante déclaration" à la télévision, il s'est contenté de reprendre le chant du Fpi, les élections ne devant intervenir qu'après le dernier enrôlement. Il rejoint ainsi implicitement son ambassadeur à New York qui n'a été que la voix de son maître.

Il se refuse donc à prendre un autre décret qui deviendrait caduc comme les deux premiers oubliant que c'est lui qui a freiné des quatre fers pour que rien ne se produise.

Monsieur "Promesse" nous fait donc savoir que le dernier décret sera le bon puisque les 8 millions d'électeurs auront été enrôlés.

Il reste à se demander où monsieur Gbagbo met la Cei, seule habilitée à fixer des dates suivant qu'elle estime suffisant le nombre d'électeurs enrôlés.

Monsieur Gbagbo, qui n'avait strictement rien à nous dire et qui n'a absolument rien de nouveau à déclarer, aurait pu nous épargner le supplice de ce réchauffé qu'on nous sert à tout vent.
On le comprend cependant. L'opposition ayant abdiqué, il faut bien qu'il occupe le terrain.
Nous osons espérer que l'opposition ivoirienne finira par comprendre qu'il n'y a pas que les marches et les manifestations de rue pour contraindre monsieur Gbagbo à aller à la paix et aux élections. D'autres moyens existent et il faut en user et en abuser… à profusion !

Faute de cela, l'opposition aura plus que ses yeux pour pleurer lorsque monsieur Gbagbo lui volera sa victoire comme il l'a fait avec le général Guéi. Il est vrai que personne n'acceptera qu'un certain parti socialiste français, avec Guy Laberti, vienne encore trafiquer les résultats.

L'opposition devra tout de même retenir que la fameuse communauté internationale ne compose en réalité qu'avec ceux qui ont la force de leur côté.

Il y aura certes des protestations d'usage pour condamner le coup de force, et puis on s'en accommodera.

L'opposition gagnerait à montrer ses muscles et à se dégager du piège et du joug de monsieur Gbagbo et du Fpi. La force populaire devra être de son côté pour faire échec à ces forces que le peuple paie mais qui ont décidé de tourner le dos au peuple.

Quelle sera alors la réaction de notre communauté internationale ?

Nous nous contenterons de citer madame Golda Meir alors ministre des Affaires étrangères, d'Israël : " Mieux vaut vos condamnations que vos condoléances ".

Doubé Binty
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