La politique est reconnue universellement comme l’art de gérer la cité. En d’autres termes, faire la politique, c’est accéder à un poste électif, en vue de se mettre au service de ses concitoyens. Pourtant, généralement en Afrique, dont les états sont parvenus assez récemment à la souveraineté, beaucoup entrent en politique pour devenir « quelqu’un » ou pour s’enrichir. En Côte d’Ivoire, par exemple, des personnes qu’on a vues il y a quelques années, dans une posture inconfortable, sont devenues aujourd’hui des richissimes personnalités. Ceux qui les ont vues, il y a moins de dix ans, ont de la peine à les reconnaître. Une d’entre elles, pour narguer ses anciens collègues, a même lancé à la cantonade, ces propos définitivement consignés dans les annales de notre jeune démocratie : « je ne serai plus jamais pauvre ». Pour ce type d’homme, la politique est une passerelle de taille, un moyen inespéré pour s’enrichir. Cette race d’hommes et de femmes constitue une frange importante du microcosme politique africain et ivoirien. A côté de ce groupe, il existe heureusement de rares personnes, pour qui, la politique ou le statut de dirigeant, n’est qu’un moyen pour se mettre au service des autres. Il en est ainsi du candidat Alassane Dramane Ouattara, qui est entré en politique et qui brigue la Magistrature Suprême de son pays, pour justement faire partager sa riche expérience nationale et internationale à ses concitoyens. Tel est le sens de sa candidature à l’élection présidentielle du 11 octobre prochain. Il l’a réitéré de vive voix, samedi dernier à Yopougon, lors de son adresse à la jeunesse de Côte d’Ivoire. « Chers amis, chers jeunes, j’ai décidé d’être candidat comme mon parti me l’a demandé, parce que je ne me résous pas à laisser à nos enfants une société où ils n’ont pas d’avenir. J’ai décidé d’être candidat parce que je ne veux pas rester les bras croisés face aux difficultés que vous rencontrez quotidiennement. J’ai décidé d’être candidat parce que j’estime que, lorsqu’on a eu autant de chances que moi, en retour, on doit s’employer à créer les conditions d’une vie meilleure pour vous, nos enfants. J’ai pris cette décision en pensant à vous les jeunes qui souffrez tant », a signifié Ouattara. A dire vrai, comme l’a dit le ministre Hamed Bakayoko, l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara aurait pu rester d’abord à la BCEAO et ensuite au poste de DGA du FMI, pour mener une vie tranquille, loin des coups bas et des intrigues politiciennes. Il a laissé les saveurs d’une telle position, qu’il serait bien difficile à opérer pour beaucoup d’entre tous ceux qui ergotent en ce moment, pour venir se mettre à la disposition de ses frères, sœurs et enfants… Contrairement à ceux que nous voyons en ce moment et que nous avons vus hier, il ne brigue pas le pouvoir pour s’enrichir ou pour devenir quelqu’un. Il s’est déjà fait un nom et une notoriété et n’a véritablement pas besoin de puiser dans les caisses de l’Etat. Il est une personnalité abonnée à la bonne gouvernance, avec ses valeurs d’excellence, de probité intellectuelle, de transparence, de rigueur dans la gestion des biens publics. C’est sans doute d’une telle personnalité dont notre pays a fortement besoin, pour prendre résolument la voie du développement et du bien-être des populations.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga
