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Économie Publié le mercredi 13 mai 2009 | Le Nouveau Réveil

Forum économique du Rotary club - Dr Alassane Ouattara (Ex-Directeur général adjoint du Fmi) : "On ne sait pas où va l`argent du pétrole, du cacao de la Côte d`Ivoire” - "Les années 2009 et 2010 seront difficiles”

L'ex-Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (Fmi), le Dr Alassane Dramane Ouattara a indiqué, hier mardi 12 mai, que les années 2009 et 2010 seront très difficiles pour la Côte d'ivoire, mais elle s'en sortira, si la volonté y est. C'était à l'hôtel du Golf de la Riviéra, à l'occasion d'un petit déjeuner débat organisé par le Rotary international sur le thème : "Quelle politique économique et financière post élection en Côte d'ivoire?" Dans ses propos liminaires, Dr Alassane Ouattara a fait l'état des lieux de la situation économique de la Côte d'ivoire. "La Côte d'Ivoire n'est pas en bonne situation économique. Nous voyons l'appauvrissement de la population, la baisse de l'espérance de vie de 55 à 46 ans, le taux de pauvreté a atteint 49%, le chômage des jeunes a atteint 85%. L'économie a carrément stagné depuis 2002, ce qui est un miracle. Le pays aurait pu s'effondrer. La dette intérieure a atteint un niveau inquiétant. Le détournement des ressources vers la consommation au lieu des investissements et le manque de transparence dans la gestion des ressources pétrolières et café cacao. L'économie a été soutenue par le pétrole, le transport et le commerce. Il faut des élections apaisées pour en sortir et ne plus y revenir. Les temps seront très durs après les élections, mais nous nous en sortirons avec de la volonté. Il faut y aller vite avec fermeté et franchise. Les propositions que nous faisons sont cohérentes et forment un tout", a-t-il soutenu. Poursuivant, le conférencier a fait un développement de l'initiative Ppte (Pays pauvre très endetté). "La dette de la Côte d'Ivoire s'élève à 6,200 milliards Fcfa. Le point d'achèvement peut être atteint dans 18 mois. En 2011, nous espérons un allègement substantiel de la dette. Cette mesure n'est pas automatique. C'est l'aboutissement d'un effort constant de rigueur dans la gestion et de restriction économique et la mise en œuvre du document stratégique de réduction de la pauvreté (Drsp), pour atteindre le point de décision. Malgré la gestion considérée comme mauvaise, la situation socio politique économique s'est améliorée en 2008", a-t-il rappelé. Abordant les propositions, l'invité du Rotary s'est voulu rassurant. "Nous avons un programme d'un coût de 10.000 milliards Fcfa sur cinq ans, soit 2000 milliards Fcfa par an. La force d'une politique économique est constituée des hommes, des femmes et l'ouverture sur l'extérieur. Il faut également une gestion transparente. La sortie de crise prend des années. Cinq à six ans, c'est possible. Il faut la sécurisation des biens et des personnes qui rassure les investisseurs et accroît la richesse. Pour réduire la pauvreté, il faut un taux de croissance économique de 7 à 8%, c'est-à-dire le double du taux de croissance démographique (3,8%). La priorité doit être l'amélioration de la qualité des infrastructures (routes, santé, écoles, électricité, eau), l'augmentation de l'emploi, l'allègement fiscal pour les entreprises, l'assurance santé pour tous à 1000 fcfa, les logements économiques, etc. Nous avons une fonction publique formidable et de qualité, mais il y a un relâchement. Une reprise en main des responsabilités pour une administration performante est nécessaire. Notre vision prend en compte l'utilisation de la fiscalité sur les produits pétroliers, ainsi que la valorisation des secteurs importants tels que l'agriculture (café, cacao, anacarde, les produits vivriers etc). C'est possible, je ne le ferai pas seul, c'est une équipe qui le fera. Il faut ajouter le soutien de la communauté internationale. Cela peut produire des effets miraculeux. Les propositions que nous faisons constituent un tout cohérent", a-t-il déclaré. Concernant l'emploi des jeunes, l'orateur principal dira. "Toute politique économique doit tenir compte des plus nombreux et des plus faibles. Il faut faire une plus grande place à la jeunesse". A propos du racket, il a révélé : "La Banque mondiale a fait un document sur cette question. Dans le désordre, beaucoup en profitent, mais nombreux en sont victimes. Cela demande un gouvernement qui a les moyens de sa politique. On ne peut pas résoudre cela par des phrases, mais par des actions. Pour moi, ce n'est pas un problème difficile à résoudre. C'est une question de volonté et d'organisation. La Côte d'Ivoire, on ne sait pas où vont les ressources produites par le pétrole, le cacao, le café etc. Il faut une surveillance. Cela permet d'avoir une meilleure utilisation des ressources pour l'avenir. Le 2ème décaissement des partenaires au développement (Ppte), n'interviendra pas tant que les élections n'auront pas lieu". Au début de la rencontre, Mme Laurence Kouassi, présidente du Forum économique du Rotary, après avoir présenté son organisation, a donné le sens de ce petit déjeuner débat. "C'est une plate forme pour échanger et développer une base de mutuelle compréhension et d'entente cordiale dans notre société", a-t-elle dit. Poursuivant, elle a précisé le but visé par la rencontre. "Cette plate-forme vise à contribuer à faire face à la crise mondiale et à la pauvreté galopante". Notons que cette rencontre a enregistré la présence de plusieurs autorités politiques, économiques et des centaines de participants, tous repartis satisfaits de ces échanges.

François Bécanthy et Serge Amany
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