Il n'a pas chargé. Il n'a porté aucune observation, encore moins une critique quelconque, sur la gestion du régime Fpi. Il a d'ailleurs évité de ruer dans les brancards contre « l'ennemi commun », Laurent Gbagbo. Pourtant, il a eu plus d'une heure de temps de parole, samedi dernier, dans une place Ficgayo de Yopougon noire de monde. Principalement, de dizaines de milliers de jeunes. Une tribune de rêve, pour tout homme politique de chez nous, pour faire feu de tout bois. Sauf que le leader des républicains, lui, n'a rien dégainé. En tout cas, cette attitude n'est pas du goût de la presse proche de son principal allié du Rhdp (le Pdci) qui n'a pas manqué de noter cette molesse. ADO, s'est plutôt concentré sur son « sujet » ; présenter ses exposer «solutions» pour la jeunesse. Aucun mot sur la responsabilité de Gbagbo sur les évènements meurtriers de mars 2004 et l'avènement de la crise du 19 septembre 2002. Pas de diatribe sur les promesses de campagne non tenues du candidat du Fpi en 2000 et sa conduite du processus de sortie de crise. Une logique qui pousse «Le Nouveau réveil» à s'interroger : «Gbagbo et le Fpi, totems de Ouattara ? ». Pour le journal du parti doyen, en refusant de «désigner nommément les refondateurs et leur chef de file qu'il tient cependant pour responsables des malheurs qui frappent la jeunesse», la démarche du président du Rdr suscite une avalanche d'interrogations chez ses compagnons de lutte. «Discrétion ?», « Stratégie politique ? », « Refus de donner dans la provocation? », «Volonté d'ignorer ses adversaires?», ou «De mener une campagne civilisée?»… Et le Nouveau réveil de conclure, en reprochant ouvertement à l'ancien Premier ministre, de faire ainsi preuve de peu de courage politique : «Ce qui est sûr, c'est que le président du Rdr les a royalement ignorés, faisant ainsi planer de l'ombre sur ce qu'il pense réellement de ses plus farouches adversaires. Mais, entre nous, peut-on engager la bataille politique, vouloir la gagner sans avoir le courage de citer nommément ceux qui ont mis le pays à genoux et la jeunesse dans cette situation insoutenable». Analysant également le discours du champion de la rue Lepic dans ses écrits du mardi 12 mai, le quotidien «Le Jour plus», a cru voir dans ses choix, un «refus d'aller à l'affrontement». « Bédié ose, ADO calcule, Gbagbo observe», a titré le journal.
Djama Stanislas
Djama Stanislas