Le «Monsieur élection» du Fpi, Sokouri Bohui, analyse ici la déclaration du Rhdp sur la question de la date de l’élection présidentielle.
•Quelle analyse le Fpi fait-il de la déclaration du Rhdp qui menace de quitter le gouvernement si les élections n'ont pas lieu le 11 octobre ?
Au Fpi nous n'avons pas encore analysé cette déclaration. Mais, déjà moi je peux me prononcer. C'est l'article 20 du code électoral en son alinéa 1 qui dit que le collège électoral est convoqué par décret en Conseil des ministres. La date des élections et les heures d'ouverture et de clôture des bureaux sont fixées par le deuxième alinéa du même article. Toutes ces dates sont fixées sur proposition de l'organisme chargé des élections. La loi dit bien sur proposition de l'organisme chargé des élections. Le rédacteur n'a pas dit que c'est cet organisme qui fixe la date. Il faut apprendre au Rhdp que quand on dit sur proposition, cela veut dire que le Conseil des ministres peut décider autrement.
•Donc vous estimez qu'il y a une mauvaise lecture de la part du Rhdp.
Oui, il y a une très mauvaise lecture de l'article 20. Je dis que notre problème aujourd'hui prendra fin si l'on apprend à respecter les lois de la République. Le jour où tous les citoyens respecteront les lois de la République, nous aurons la paix en Côte d'Ivoire. Ils voient que l'article 20 dit sur proposition. Est-ce qu'un Conseil des ministres est une chambre d'enregistrement ? Un Conseil des ministres n'est pas une chambre d'enregistrement. Pourquoi le législateur n'a pas dit que l'organisme chargé des élections fixe la date des élections ? Il aurait pu dire cela un point un trait. Ou bien ajouter que la proposition faite par l'organisme chargé des élections ne peut pas être changée.
•Le Rhdp dit qu'il pense que le 11 octobre est tenable. C'est pourquoi il demande au président de signer le décret.
Mais c'est ce que eux ils pensent. Il y a une autre partie qui pense que le 11 octobre n'est pas tenable. On fait quoi ? Qu'est-ce qui nous départage ? C'est la loi. On fait les lois parce que les acteurs ne s'enttendent pas toujours sur un point.
•Ils menacent de se retirer du gouvernement et même de recourir à la rue. Qu'en pensez-vous ?
En ce moment là on verra ceux qui ne veulent pas de la paix en Côte d'Ivoire. Cela fait 7 ans qu'on attend. Ce n'est pas ce décalage d'un mois qu'on ne peut pas attendre. Que veulent-ils dire finalement ? Que le 11 octobre cache quelque chose pour eux ? Et que si ce n'est pas le 11 octobre eux perdront, c'est ça ? Sinon pourquoi le 11 octobre forcement ? Est-ce qu'ils ont mis un piège placé à cette date là ? Ils ont déjà perdu un mois et demi sur leur première simulation. Dans ce premier schéma selon eux, l'enrôlement finissait le 31 mars. Mais ils ont dû mettre du mou à entrer dans le temps. Il faut encore mettre du mou parce qu'on n'a pas encore fini.
Propos recueillis par Djama Stanislas (Coll : BKI)
•Quelle analyse le Fpi fait-il de la déclaration du Rhdp qui menace de quitter le gouvernement si les élections n'ont pas lieu le 11 octobre ?
Au Fpi nous n'avons pas encore analysé cette déclaration. Mais, déjà moi je peux me prononcer. C'est l'article 20 du code électoral en son alinéa 1 qui dit que le collège électoral est convoqué par décret en Conseil des ministres. La date des élections et les heures d'ouverture et de clôture des bureaux sont fixées par le deuxième alinéa du même article. Toutes ces dates sont fixées sur proposition de l'organisme chargé des élections. La loi dit bien sur proposition de l'organisme chargé des élections. Le rédacteur n'a pas dit que c'est cet organisme qui fixe la date. Il faut apprendre au Rhdp que quand on dit sur proposition, cela veut dire que le Conseil des ministres peut décider autrement.
•Donc vous estimez qu'il y a une mauvaise lecture de la part du Rhdp.
Oui, il y a une très mauvaise lecture de l'article 20. Je dis que notre problème aujourd'hui prendra fin si l'on apprend à respecter les lois de la République. Le jour où tous les citoyens respecteront les lois de la République, nous aurons la paix en Côte d'Ivoire. Ils voient que l'article 20 dit sur proposition. Est-ce qu'un Conseil des ministres est une chambre d'enregistrement ? Un Conseil des ministres n'est pas une chambre d'enregistrement. Pourquoi le législateur n'a pas dit que l'organisme chargé des élections fixe la date des élections ? Il aurait pu dire cela un point un trait. Ou bien ajouter que la proposition faite par l'organisme chargé des élections ne peut pas être changée.
•Le Rhdp dit qu'il pense que le 11 octobre est tenable. C'est pourquoi il demande au président de signer le décret.
Mais c'est ce que eux ils pensent. Il y a une autre partie qui pense que le 11 octobre n'est pas tenable. On fait quoi ? Qu'est-ce qui nous départage ? C'est la loi. On fait les lois parce que les acteurs ne s'enttendent pas toujours sur un point.
•Ils menacent de se retirer du gouvernement et même de recourir à la rue. Qu'en pensez-vous ?
En ce moment là on verra ceux qui ne veulent pas de la paix en Côte d'Ivoire. Cela fait 7 ans qu'on attend. Ce n'est pas ce décalage d'un mois qu'on ne peut pas attendre. Que veulent-ils dire finalement ? Que le 11 octobre cache quelque chose pour eux ? Et que si ce n'est pas le 11 octobre eux perdront, c'est ça ? Sinon pourquoi le 11 octobre forcement ? Est-ce qu'ils ont mis un piège placé à cette date là ? Ils ont déjà perdu un mois et demi sur leur première simulation. Dans ce premier schéma selon eux, l'enrôlement finissait le 31 mars. Mais ils ont dû mettre du mou à entrer dans le temps. Il faut encore mettre du mou parce qu'on n'a pas encore fini.
Propos recueillis par Djama Stanislas (Coll : BKI)