L`ancien Directeur général-adjoint du Fmi, Alassane Ouattara a profité du Forum économique du Rotary International pour exposer sa vision et ses solutions pour un nouveau départ de la Côte d`Ivoire.
«Quelle politique économique et financière post-élection en Côte d`Ivoire ». C`est autour de ce thème que le président du Rdr (Rassemblement des républicains) Alassane Ouattara a exposé mardi à Abidjan devant un parterre de personnalités. Le diagnostic établi par l`ancien Directeur général-adjoint du Fmi (Fonds monétaire internationnal) révèle que l`économie ivoirienne repose sur des bases solides, mais le taux de croissance de 2,3% observé en 2008 reste insuffisant pour compenser la croissance démographique de 3,3%. Mais si le roseau n`a pas rompu, fait remarquer l`économiste, c`est parce que les fondamentaux historiques ont été préservés. Autant avouer pour ainsi dire que l`Etat ivoirien récolte les fruits de la cure de restructuration entreprise dans les années 90 avec les mesures structurelles telles que les privatisations, la restructuration des banques, celle des services des impôts et de la douane. Ces efforts sont remis en cause par la désorganisation des principales filières agricoles, notamment le café cacao et le coton qui font vivre près de la moitié de la population. Ces dysfonctionnements exacerbés par le fardeau de la dette estimé à 6.200 milliards de Fcfa grèvent la gestion des finances publiques. Mais avec l`éligibilité à l`Initiative Pays pauvres très endettés (PPTE), de nouvelles perspectives pointent. Elle ouvre, en effet, la possibilité d`une réduction de 23,6% la dette extérieure dans l`ordre de 1500 milliards de Fcfa. La Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (Frpc), un plan triennal (2009-2011) devrait par ailleurs accompagner vers l`atteinte du point d`achèvement de l`initiative Ppte dans un délai d`environ 18 mois. Cependant, objecte, Alassane Ouattara, l`atteinte de ce point d`achèvement n`est pas automatique. Il faut, a-t-il souligné, un effort constant, une rigueur de gestion économique et financière et surtout une restructuration approfondie de l`économie. Mais, pour atteindre des niveaux de croissance à même de réduire sensiblement la pauvreté, poursuit l`ancien Premier ministre, des investissements massifs s`imposent dans les secteurs productifs. Il s`agit d`entreprendre des travaux d`équipement pour la modernisation du pays en entretenant le réseau routier existant, en construisant de nouvelles routes et autoroutes, en développant la production et les infrastructures agricoles et de redynamiser l`exploration pétrolière.
600 milliards pour l’emploi
L`objectif d`une telle politique est d`atteindre une croissance de 7 à 8%, seuil nécessaire pour contracter les retards accumulés et briser la spirale de la paupérisation. En ce qui concerne l`augmentation de l`offre d`emplois, c`est au moins 600 milliards qu`il faudra injecter dans l`économie nationale dans les cinq ans à venir. Cette dynamique, poursuit-il, fera reculer le chômage endémique. Quant au social, les lignes d`action de M. Ouattara sont connues : permettre à chaque Ivoirien de se soigner en ayant un accès aisé à un centre de santé et à des médicaments à prix raisonnables, en bénéficiant d`une assurance maladie. «Il est possible de le faire à 1.000 Fcfa par mois et par personne », assure-t-il. Il s`agit de permettre à chacun d`avoir accès à un logement dont le coût ne dépasserait pas 5 millions de Fcfa, à l`eau potable, et de favoriser l`accès de tous au savoir et à l`instruction. Le président Ouattara, pour ainsi dire, propose une réforme intégrale du système éducatif pour l`adapter aux exigences du moment, intégrer l`exigence de formation tout au long de la vie, donner une autonomie financière aux universités, développer un régime de relations contractuelles entre universités et entreprises et surtout donner plus de moyens aux chercheurs. «Mon objectif est de réduire les inégalités entre les différentes couches de notre société. Ce que je veux c`est une République qui donne la chance à chacun de s`épanouir dans le travail. La solidarité nationale soulagera les moins chanceux d`entre nous», affirme-t-il. Il faudra en outre accroître l`efficacité de l`Etat et le rendre plus performant. Le but est de stimuler les performances des administrations et d`exiger des services de l`Etat plus de professionnalisme. « Seule une justice libre de toute pression politique servant de socle à un Etat de droit saura garantir à notre économie la croissance et à notre société la sécurité nécessaire à l`épanouissement du citoyen», explique M. Ouattara. Cela implique, soutient-il, une lutte sans merci contre la fraude et la corruption à tous les niveaux, le retour aux procédures normales d`exécution budgétaire, la bonne gestion de l`argent public. Cela suppose la mise en place de conditions fiscales incitatives pour réduire les charges des entreprises de manière à ce qu`elles puissent embaucher tout en améliorant leur compétitivité. Par ailleurs, il préconise la modernisation de l`agriculture. Pour améliorer les revenus des paysans, l`ancien cadre dirigeant du Fmi propose deux structures : l`une pour le café et le cacao et l`autre pour le coton et l`anacarde.
Lanciné Bakayoko
«Quelle politique économique et financière post-élection en Côte d`Ivoire ». C`est autour de ce thème que le président du Rdr (Rassemblement des républicains) Alassane Ouattara a exposé mardi à Abidjan devant un parterre de personnalités. Le diagnostic établi par l`ancien Directeur général-adjoint du Fmi (Fonds monétaire internationnal) révèle que l`économie ivoirienne repose sur des bases solides, mais le taux de croissance de 2,3% observé en 2008 reste insuffisant pour compenser la croissance démographique de 3,3%. Mais si le roseau n`a pas rompu, fait remarquer l`économiste, c`est parce que les fondamentaux historiques ont été préservés. Autant avouer pour ainsi dire que l`Etat ivoirien récolte les fruits de la cure de restructuration entreprise dans les années 90 avec les mesures structurelles telles que les privatisations, la restructuration des banques, celle des services des impôts et de la douane. Ces efforts sont remis en cause par la désorganisation des principales filières agricoles, notamment le café cacao et le coton qui font vivre près de la moitié de la population. Ces dysfonctionnements exacerbés par le fardeau de la dette estimé à 6.200 milliards de Fcfa grèvent la gestion des finances publiques. Mais avec l`éligibilité à l`Initiative Pays pauvres très endettés (PPTE), de nouvelles perspectives pointent. Elle ouvre, en effet, la possibilité d`une réduction de 23,6% la dette extérieure dans l`ordre de 1500 milliards de Fcfa. La Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (Frpc), un plan triennal (2009-2011) devrait par ailleurs accompagner vers l`atteinte du point d`achèvement de l`initiative Ppte dans un délai d`environ 18 mois. Cependant, objecte, Alassane Ouattara, l`atteinte de ce point d`achèvement n`est pas automatique. Il faut, a-t-il souligné, un effort constant, une rigueur de gestion économique et financière et surtout une restructuration approfondie de l`économie. Mais, pour atteindre des niveaux de croissance à même de réduire sensiblement la pauvreté, poursuit l`ancien Premier ministre, des investissements massifs s`imposent dans les secteurs productifs. Il s`agit d`entreprendre des travaux d`équipement pour la modernisation du pays en entretenant le réseau routier existant, en construisant de nouvelles routes et autoroutes, en développant la production et les infrastructures agricoles et de redynamiser l`exploration pétrolière.
600 milliards pour l’emploi
L`objectif d`une telle politique est d`atteindre une croissance de 7 à 8%, seuil nécessaire pour contracter les retards accumulés et briser la spirale de la paupérisation. En ce qui concerne l`augmentation de l`offre d`emplois, c`est au moins 600 milliards qu`il faudra injecter dans l`économie nationale dans les cinq ans à venir. Cette dynamique, poursuit-il, fera reculer le chômage endémique. Quant au social, les lignes d`action de M. Ouattara sont connues : permettre à chaque Ivoirien de se soigner en ayant un accès aisé à un centre de santé et à des médicaments à prix raisonnables, en bénéficiant d`une assurance maladie. «Il est possible de le faire à 1.000 Fcfa par mois et par personne », assure-t-il. Il s`agit de permettre à chacun d`avoir accès à un logement dont le coût ne dépasserait pas 5 millions de Fcfa, à l`eau potable, et de favoriser l`accès de tous au savoir et à l`instruction. Le président Ouattara, pour ainsi dire, propose une réforme intégrale du système éducatif pour l`adapter aux exigences du moment, intégrer l`exigence de formation tout au long de la vie, donner une autonomie financière aux universités, développer un régime de relations contractuelles entre universités et entreprises et surtout donner plus de moyens aux chercheurs. «Mon objectif est de réduire les inégalités entre les différentes couches de notre société. Ce que je veux c`est une République qui donne la chance à chacun de s`épanouir dans le travail. La solidarité nationale soulagera les moins chanceux d`entre nous», affirme-t-il. Il faudra en outre accroître l`efficacité de l`Etat et le rendre plus performant. Le but est de stimuler les performances des administrations et d`exiger des services de l`Etat plus de professionnalisme. « Seule une justice libre de toute pression politique servant de socle à un Etat de droit saura garantir à notre économie la croissance et à notre société la sécurité nécessaire à l`épanouissement du citoyen», explique M. Ouattara. Cela implique, soutient-il, une lutte sans merci contre la fraude et la corruption à tous les niveaux, le retour aux procédures normales d`exécution budgétaire, la bonne gestion de l`argent public. Cela suppose la mise en place de conditions fiscales incitatives pour réduire les charges des entreprises de manière à ce qu`elles puissent embaucher tout en améliorant leur compétitivité. Par ailleurs, il préconise la modernisation de l`agriculture. Pour améliorer les revenus des paysans, l`ancien cadre dirigeant du Fmi propose deux structures : l`une pour le café et le cacao et l`autre pour le coton et l`anacarde.
Lanciné Bakayoko