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Politique Publié le mercredi 13 mai 2009 | Notre Voie

Polémique : Quand le diable veut se faire ange

Ainsi donc Alassane Ouattara, le président du Rassemblement des Républicains (RDR), a déjà ouvert sa campagne pour la prochaine présidentielle. Alors que la date de l’élection n’est pas encore fixée. L’ancien ministre de l’intérieur Emile Boga Doudou, tué aux premières heures de la rébellion, disait qu’un homme politique est en permanence en campagne. Cependant, toute campagne (législative, municipale ou présidentielle) s’inscrit forcément dans un cadre légal. On dira qu’il n’y a rien d’étonnant puisque Alassane Ouattara et son parti ne sont pas des modèles de respect de la loi.

Devant cette précoce entrée en campagne, un journaliste ouest-africain a eu ce commentaire : «soyez indulgents avec lui. Il est pressé de participer à sa première élection présidentielle». Soit. On comprend qu’il est novice en la matière et qu’il croit que c’est qui prend le premier le départ qui est proclamé vainqueur. Mais qu’il croit que tout le monde est aussi novice que lui est assez ahurissant. Qu’il entre en campagne en se présentant comme l’espoir de la jeunesse ivoirienne est totalement navrant. Qu’il se permette en plus de faire des promesses fantaisistes à la jeunesse ivoirienne, quelle foutaise !

Enfin ! Alassane Ouattara croit-il pouvoir aussi facilement effacer de la mémoire de la jeunesse ivoirienne sa politique catastrophique des années 1990 ? Croit-il que les Ivoiriens sont aussi amnésiques pour le prendre pour celui qui va les sauver ? C’est vrai, que dans la vie, il y a des gens qui, pour leurs intérêts du moment, renient jusqu’à leurs origines. Déploient mille et un efforts pour effacer toute trace d’un passé compromettant. Ceux-là, on le sait, ne sont pas des hommes dignes. Ils ne sont nullement intègres. Et la jeunesse ivoirienne des années 90 ne peut pas être confondue à ces gens-là. C’est grâce à son action qu’en 1990, le PDCI-RDA qui considérait le multipartisme comme une vue de l’esprit, a cédé. C’est encore grâce à sa mobilisation exceptionnelle depuis l’année 2000 que la Côte d’Ivoire est encore la propriété des Ivoiriens. Cette jeunesse n’a pas oublié qu’en 1990, Alassane Ouattara, alors premier ministre d’Houphouet-Boigny, a introduit dans l’enseignement un salaire à deux vitesses. Qu’en 1990, Alassane Ouattara a supprimé le service de transport par car des étudiants. Qu’entre 1990 et 1993, Alassane Ouattara a combattu avec la dernière énergie toute forme de syndicalisme en milieux scolaire et universitaire. Enfin, qu’Alassane Ouattara, qui s’était déjà présenté comme le messie, avait lamentablement échoué à redresser l’économie ivoirienne. Puisque lui-même avait reconnu, en fin 1993, que dans un bref délai, il serait dans l’incapacité de verser les salaires des fonctionnaires.

Seize années se sont écoulées depuis son départ de la tête du gouvernement. Alors, il croit que la jeunesse ivoirienne a oublié. Il croit que seize années ont effacé de la mémoire des jeunes Ivoiriens une vilaine politique inspirée des institutions de Bretton Woods et que Alassane Ouattara était venue appliquer servilement. Bêtement comme le dirait l’autre. Il croit qu’un meeting à Yopougon peut, comme par un coup de baguette, effacer un passé qui n’est pas aussi lointain. C’est l’histoire du diable qui veut se faire ange. Il ne perd rien pour attendre.


Augustin Kouyo
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