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Politique Publié le jeudi 14 mai 2009 | Nord-Sud

Meeting de ADO à Yopougon, ultimatum du Rhdp, Cci…. : Comment les “agoras” et “parlements” préparent la riposte

Après le meeting animé samedi par le président du Rdr à Yopougon et l'ultimatum lancé par le Rhdp au chef de l'Etat, nous avons fait le tour de quelques lieux de la parole libérée pour voir la réaction des « jeunes patriotes ». Ils sont sereins et ne sont nullement inquiétés par l'offensive lancée par ADO et ses « boys » et « girls ».


Comme il fallait s'y attendre, les orateurs des « agoras » et « parlements » se sont mis à l'œuvre pour « décortiquer et démonter» le discours de ADO à Yopougon. Les partisans du chef de l'Etat préparent également la riposte à la menace du Rhdp de descendre dans la rue si le décret de fixation de la date des élections n'est pas signé cette semaine. Hier, à la faveur d'une tournée que nous avons effectuée dans certains espaces d'expression publique de la capitale économique, nous nous sommes rendu compte que les « étudiants » et « les professeurs » de ces « universités à ciel ouvert» ne sont nullement inquiétés par la forte mobilisation du Rdr à la place Ficgayo et les menaces du Rhdp. Il est 13 heures ce 13 mai. Nous sommes à l'espace appelé «Sorbonne Côte d'Ivoire », le « parlement» cher à Richard Doukoury en plein cœur du Plateau. Ici le premier orateur, le Pr Salam décide de «confier le cours et les étudiants à Dieu» par une prière à forte senteur politique. « Avant de commencer, je vais confier notre rencontre à Dieu pour ne pas que ce qui est arrivé à Mabri Toikeusse nous arrive. Il est allé insulter Gbagbo et les Ivoiriens au Nord et Dieu lui a dit tu ne vas pas arriver à Abidjan sans passer par un lit d'hôpital. Je le dis, pas parce que je souhaite sa mort. D'ailleurs quand il est vivant, je ne gagne rien avec lui, donc ce n'est pas sa mort qui va changer quelque chose. C'est un Ivoirien, que Dieu le garde et le relève afin qu'on puisse toujours le compter parmi nous », a imploré Salam avant “son cours magistral” en science politique. Le chapitre premier de son intervention est intitulé « La farce du Rhdp ». Pour lui, la volonté de ce groupement de retirer ses ministres du gouvernement si la date des élections n'est pas fixée serait une mesure salutaire pour les « Ivoiriens ». « Si les ministres Rhdp veulent sortir du gouvernement, gloire à Dieu ! C'est ce que nous cherchons depuis longtemps », a souhaité le Pr Salam. Dans un deuxième temps, il a expliqué aux abonnés de ce lieu de « la parole libérée » comment Laurent Gbagbo a eu les Forces nouvelles à l'usure dans le cadre du déploiement des 8.000 hommes devant composer le Centre de commandement intégré (Cci). « Les Forces nouvelles disent qu'elles comptent 45.000 hommes, mais elles sont incapables de fournir 4.000 éléments pour le Cci. Au fait Gbagbo les a piégées et les eues. Il a dit qu'il n'y aura pas de militaire dans le Cci. Ce sont donc seulement des gendarmes et des policiers qui le composeront, donc des intellectuels. Or les Forces nouvelles ont une armée d'illettrés et d'analphabètes, donc elles ne seront pas en mesure de fournir le chiffre qu'il faut », a-t-il indiqué. A sa suite, le Pr Sotchi a pris la relève pour « démonter » les aspects économiques et financiers du discours de ADO à la place Ficgayo et son intervention au Forum organisé par le Rotary club. Pour lui, la venue d'Alassane Ouattara, « est le pire des malheurs qui soit arrivé à la Côte d'Ivoire ». Il fonde son argumentaire sur les programmes de privatisation et de restructuration entreprise par le président des républicains quand il était Premier ministre. « Aujourd'hui, il vient dire aux Ivoiriens qu'ils a des solutions à leurs problèmes alors que c'est lui qui est à la base de tous leurs malheurs. Quand Houphouët l'a envoyé en 90, il a vendu toutes les sociétés d'Etat, divisé les salaires des enseignants par deux, supprimé les bourses et les bus des étudiants, vendu les véhicules administratifs etc. Mais de qui se moque Ouattara ? » s'est interrogé le Pr Sotchi avant de céder le micro au maître de cérémonie qui n'a pu réunir que seulement 825 Fcfa pour le rafraîchissement du prof. A quelques mètres de là, se tiennent dans un tohu-bohu indescriptible les cours dans une autre université, la « Sorbonne solidarité » dont le maître Nado Clément est absent à notre passage. Après les cours de théologie et de pharmacopée africaine dispensés par des habitués du coin, l'honneur a échu au professeur Ben Sahiri pour « éblouir » les étudiants par ses « scoops » à couper le souffle. Il est dans un premier temps revenu sur les relations franco-ivoiriennes pour lesquelles a-t-il précisé, le président Gbagbo est en train de faire tomber les derniers symboles de la Franceafrique. Concernant le meeting du Rdr à la place Ficgayo, Ben Sahiri a révélé que les républicains avaient en projet de « semer la chienlit » à Yopougon. « Il y avait des projets funestes qui devaient être exécutés à la suite du meeting. Mais très tôt le matin, nos hommes ont aseptisé le coin. C'est pourquoi leur président a eu des propos très contrôlés et très courtois. Ils ont vu ce qui les attendaient ! », a révélé l'orateur. Une autre commune, un autre décor.

« Le Rhdp n'a pas le courage de prendre la rue »

A 16 heures, nous sommes au ''Tout puissant congrès d'Abobo''. Pendant que les organisateurs sont à pied d'œuvre pour installer la logistique, Gaoussou Yahiri Paul, président de ce parlement et quelques uns de ses collaborateurs nous donnent un avant goût du contenu des cours. Sur l'ultimatum lancé par le Rhdp au chef de l'Etat pour signer le décret de la date des élections, le président Gaoussou est formel. Pour lui, il n'y a pas péril en la demeure. « Chacun est libre de prendre la rue mais le peuple qui est notre seul juge appréciera. S'ils sont courageux et qu'ils veulent vraiment prendre la rue, qu'ils démissionnent d'abord du gouvernement. Moi je connais le Rhdp, ils se font seulement peur, c'est tout. Ils n'ont ni les moyens, ni le courage de prendre la rue dans le contexte actuel », a indiqué Gaoussou Paul avant d'ajouter que le meeting du Rdr à la place Ficgayo est le bienvenu. « Si le gens veulent cesser d'être les tuteurs et les pères de la rébellion pour venir compétir sur le terrain politique, je pense que c'est une bonne chose. C'est ce que nous leur demandons depuis longtemps. On pourra maintenant confronter les différents projets de société. Mais on ne peut pas pousser quelqu'un dans le dos pour devenir rebelle et puis après se faire passer pour un agneau. Nous, on sait qui est le père de la rébellion. Si le Rdr a décidé de quitter le maquis pour venir sur le terrain politique, on ne peut que lui souhaiter bonne arrivée ! », a conclu le président du « Tout puissant congrès d'Abobo ».

K.B
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