En sa qualité de Secrétaire général de l'Udpci, le ministre Alhassane Salif N'Diaye est membre du Directoire du Rhdp. Dans cette interview qu'il a bien voulu accorder au quotidien "Le Nouveau Réveil", il rejoint les membres des instances du Rhdp qui, lundi dernier au cours d'une réunion au siège du Pdci, ont déclaré : " les élections le 11 octobre ou rien ".
M. le ministre, que pensez-vous de l'initiative des autres leaders du Rhdp de réunir les instances dirigeantes de leur parti à une réunion qui a eu lieu le lundi dernier au siège du Pdci à Cocody ?
Vous savez que depuis le 18 mai 2005, une plate-forme a été signée entre quatre partis : Le Pdci, le Rdr, l'Udpci, le Mfa. Et cette plate-forme voulait que la Côte d'Ivoire sorte de la situation floue dans laquelle elle se trouvait depuis 2005. A savoir, un régime qui nous dirige dans l'illégalité, dans l'illégitimité. Mais enfin, un parti qui, quand on voit les actes qui sont posés, voudrait nous entraîner au-delà de 2010. Après 2005, nous avons appris, peut-être surprise divine, qu'enfin les Ivoiriens se sont rencontrés et se sont parlé. Et que l'accord de Ouagadougou était l'accord confectionné par les ivoiriens eux-mêmes. Cela fait deux ans. L'accord de Ouagadougou, si je ne m'abuse, c'était le 04 mars 2007. Il nous avait été dit qu'en dix mois, beaucoup de choses auraient pu avancer parce que les précédents accords nous étaient imposés par les étrangers. Nous nous rendons compte que deux ans après, ça coince. Et de plus en plus, nous nous rendons compte que le blocage vient de quelque part. Et que ce quelque part-là est le même. Ouagadougou, nous l'avons appuyé. Nous, au niveau du Rhdp. Nous l'avons appuyé par notre culture politique. Nous avons pensé que chaque fois qu'il était possible par des voies quelle qu'elles soient d'amener ce pays à la paix, nous ne pouvons qu'y souscrire. Et c'est ce que nous avons fait. Mais dans l'application de l'accord de Ouagadougou, accord dit inter-ivoirien, accord dit du dialogue direct, nous nous rendons compte que les blocages viennent d'un seul et même camp.
Lequel, M le ministre ?
Je n'aurai pas la langue de bois. Le camp présidentiel était contre les audiences foraines. Des initiatives ont été prises pour bloquer les audiences foraines sous le premier ministre Banny. Ensuite, nous avons connu l'identification, l'enrôlement. Vous avez vu la grande campagne qui a été faite pour dire que des étrangers voulaient s'enrôler. Mais ça ne venait que du même camp. On a essayé de perturber l'identification et l'enrôlement. Ensuite on n'a eu à dire, mais écoutez, on aurait pu aller aux élections avec les listes électorales de 2000. Je vous signale si vous ne le savez pas que Gbagbo a été élu avec 800.000 voix. On a dit qu'il y avait des fraudes. Malheureusement, ça n'a pas prospéré parce qu'il n'y avait pas de fraude. Ensuite aujourd'hui, on nous raconte qu'il y a les documents qui ont été détruits, qu'il faudrait reconstituer etc. ce qui est en cours. On nous a dit qu'il fallait 8 millions d'ivoiriens pour s'identifier. C'était une estimation. Nous avons voté en 2000 avec moins de 5 millions d'ivoiriens.
Et je vous répète, le Président Gbagbo a été élu avec 800.000 voix.
Voulez-vous dire qu'on peut aller aux élections ?
Mais, j'en suis plus que convaincu. Dans aucun pays du monde, on a dit qu'on attend que le dernier citoyen soit inscrit pour qu'on aille aux élections. Ça, c'est d'un. Deuxièment en Côte d'Ivoire, le vote n'est pas obligatoire. Troisièment, rien ne vous oblige d'aller vous identifier, d'avoir vos papiers. On ne vous convoquerait pas dans un commissariat pour vous dire, vous ne vous êtes pas inscrit. Dernière chose et c'est ce que j'observe et j'assume ce que je dis, on dit qu'il y a des retardataires. On dit qu'il y a eu une période de rattrapage. Mais, lorsque vous voyez devant les centres où on doit faire les rattrapages, mais c'est ceux qui ont été déjà identifiés qui viennent dire : on n'est pas identifié. On les amène dans ces centres-là pour montrer qu'il y a du monde qui n'est pas identifié, etc. Mais, sur une estimation de 8 millions de personnes, si nous avons dépassé le cap de 6 millions, pour les démocrates, on peut faire des élections. Dans aucun pays du monde, on n'a demandé que 100% de ceux qui étaient identifiés, inscrits, etc. viennent voter avant. Et puis, ma conviction aussi est la suivante. C'est que chaque jour que Dieu fait en Côte d'Ivoire, il y aura un Ivoirien qui aura 18 ans. On va attendre quand pour dire que le dernier qui a 18 ans peut venir s'inscrire ? C'est de bonne guerre. Mais la réalité, c'est que ceux qui sont au pouvoir ne veulent pas aller aux élections.
Lundi dernier, des membres des instances qui ont pris la parole, ont indiqué qu'il ne faut pas excéder la date du 11 octobre pour les élections présidentielles. Quelle interprétation faites-vous de cette décision des militants du Rhdp ?
Un : C'est la base qui a parlé.
Deux : la réunion d'hier avait une dimension autre qu'une rencontre avec la base. C'était les instances des quatre partis du Rhdp. Et il n'y a pas eu à mon avis un seul son discordant de tout ce qui s'est dit, hier. Les instances des quatre partis du Rhdp disent quoi ? La Cei est seule maîtresse de la fixation de la date des élections. La Cei propose au conseil des ministres, je dis bien au conseil des ministres, ce n'est pas au chef de l'Etat, la date qui a été retenue dans sa mission. Et en principe, si tout le monde était de bonne foi, dès lors que la Cei après le travail qui lui a été confié, a dit, je suis prête, je propose telle date, il n'y a en conseil des ministres qu'a prendre un décret qui est signé et nous allons aux élections. Or, il semblerait que quelque part, quelqu'un veut se substituer à la Cei. La Cei a fait des propositions, je suis en train de regarder, si vous regardez toutes les contradictions que nous avons connues, il nous faudra deux mois pour ceci. Ensuite, on nous a dit oui, ça pourrait se passer entre octobre et décembre et puis ensuite, on " nous " a dit non, ça pourrait se passer entre octobre et novembre. Non ! Et là, je le dis, le chef de l'Etat n'a rien à voir dans la fixation de la date des élections. Il reçoit sur la base républicaine de nos textes, la proposition de la Commission Electorale Indépendante. Il entérine ou il fait des amendements. Mais, il a le devoir de retourner son document à la Cei pour dire que j'estime que. Et après ses amendements, si au niveau de la Cei, on estime que ceux-ci sont valables, la Cei fixe la date des élections. Donc pour nous et après la rencontre d'hier, nous attendons que la Cei nous dise la date des élections.
Alors M. le ministre, on a constaté un ras-le-bol des membres des instances. Est-ce à dire aussi qu'il y a un ras-le-bol au niveau des présidents des quatre partis du Rhdp puisque ce sont eux qui ont souhaité la tenue de la réunion comme l'a dit le Pr Alphonse Djédjé Mady, président du Directoire du Rhdp ?
Vous savez, notre méthode de travail est très simple. Depuis le 18 mai 2005, tous les mercredi, le Directoire se réunit. Et nous faisons le tour de l'actualité sociopolitique de la Côte d'Ivoire. Et lorsque nous finissons, un rapport est fait à nos différents présidents. Pour ce qui est de la réunion de lundi, on ne l'a pas convoquée. Ce n'est pas le Directoire qui l'a convoquée. C'est la volonté de nos quatre présidents qui a fait que nous nous sommes rencontrés, hier.
Ne pensez-vous pas que les récriminations entre guillemets des membres des instances illustrent bien le ras-le-bol de ceux-ci qui, très souvent, accusent le Directoire d'avoir à travers ses communiqués accompagné le Fpi dans ce qu'il fait ?
C'est vrai que nos instances, à la réunion de lundi, ont estimé que nous avons été un peu trop respectueux de la culture politique qui est la nôtre. Ils ont estimé effectivement qu'étant que Houphouétistes, nous avons chaque fois voulu dire qu'il fallait être sage, qu'il fallait être patient. Et je retiens la phrase du président Djédjé Mady qui a dit : la force se trouve du côté de ceux qui sont endurants. On estime qu'on a été trop long à réagir. Peut-être que le moment est venu pour que la force de ceux qui ont l'endurance s'exprime.
Pensez-vous que c'est cette voie qui est engagée ?
Nous avons écouté les instances comme vous. Vous avez écouté ce que les gens ont dit. Vraiment de manière très sincère mais très profonde, c'était le Rhdp. Mais ce que vous avez entendu, hier, c'est toute la Côte d'Ivoire qui a parlé. Peut-être que cette Côte d'Ivoire-là attendait cela. Le 18 mai, il y a un Cpc, vous avez vu les résolutions que nous avons prise. Après le CPC, les instances du Rhdp vont se retrouver et en ce momentlà, on vous dira ce qu'il y a lieu de faire.
Est-ce à dire que le Rhdp est désormais fâché ?
Nous sommes fâchés mais nous savons contenir notre colère. Depuis toujours, nous avons été fâchés. Si nous en sommes-là aujourd'hui, depuis 2005, c'est notre colère qui s'exprimait mais pas de manière dont on pense que la colère doit s'exprimer. Lorsque nous faisons des rapports aux Nations unies, depuis 2005, lorsque chaque fois, nous rencontrons des représentants des Nations unies, du facilitateur et même le Président illégal, c'est pour lui dire que ça ne va pas. Enfin, il y a plusieurs manières de se fâcher. Avant de se parler même, on peut se boxer. Peut-être que nos instances nous ont indiqué lundi dernier que nous sommes restés trop souvent dans la culture qui est la nôtre, qui voudrait que tous les problèmes, quels qu'ils soient puissent se résoudre sans qu'il y ait de coups de poing.
Des membres des instances ont demandé que le Rhdp retire ses ministres du gouvernement, que le Rhdp fasse des sit-in et même des marches. Toutes ces propositions sont-elles à même d'être prises en compte ?
Ça a été le sentiment vrai et des instances et de la base. Mais si vous avez bien suivi ce qui s'est passé lundi, on a dit que nos deux leaders qui sont représentés au niveau Cpc, iront à Ouagadougou et reviendront. C'est le 18 mai, donc dans une semaine. Et on a dit à nos instances que dès que nos leaders reviendront, nous vous rencontrerons encore pour décider ce qu'il y a lieu de faire. Attendons une semaine.
Vous avez proposé le respect de la date du 11 octobre. Pour vous cette date n'est pas à négocier ?
Nous partons du principe qu'en Côte d'Ivoire et depuis l'accord de Ouagadougou, c'est la Cei qui décide, je dis bien décide de la date des élections. Mais cette décision se fait par un processus qui correspond à un processus de proposition. La Cei fait son travail technique. La primature a la charge de mettre en œuvre ce que dit la Cei. Notre constitution d'aujourd'hui dit que si la Cei, le Premier ministre sont d'accord, on envoie un document au Président pour dire que nous Cei, Moi Primature, je suis prêt à aller faire les élections. Ce n'est pas une signature de notaire. C'est une signature de citoyen. C'est une signature républicaine. Et cette date-là est discutée en conseil des ministres. Si d'aventure en Conseil des ministres, des idées viennent pour dire non, vous avez proposé telle date mais nous pensons que pour telle ou telle raison, on pourrait déplacer ça de deux jours, de trois jours ou de quatre jours, le document revient à la Cei qui prend en compte les amendements, les remarques, les observations ou qui dit non, vos observations sont totalement futiles. Tout ce que vous avez dit-là, pour nous, c'est déjà réglé. Donc nous maintenons notre date auquel cas, en Conseil des ministres, vous le faites entériner. Gbagbo ne peut que faire entériner ce que dit la Cei comme date. Or, dans le document qui est déposé depuis plus de deux mois, c'est la date du 11 octobre que la Cei a décidé qu'il est possible en Côte d'Ivoire de faire des élections le 11 octobre. C'est pourquoi, vous avez entendu le Rhdp le lundi dernier dire que le 11 octobre ou rien.
Le Rhdp a fait l'amère expérience des marches pacifiques avec ce qui s'est passé en mars 2004. Ne pensez-vous pas que le même scénario risque de se répéter ?
Si un régime veut, par la terreur, exterminer ses citoyens, c'est un régime éphémère. De 2002 à aujourd'hui, on a tenté d'instaurer la terreur en Côte d'Ivoire, de faire peur aux citoyens de Côte d'Ivoire. Comment ? En tuant. Je ne vous rappellerai pas tous les hauts faits les morts. Je ne parlerai pas de l'attitude peu républicaine de nos forces de défense dites républicaines. Il fallait traumatiser le peuple par la terreur. Ça a marché à un moment donné. On avait tous peur. Mais souvent il m'arrive de dire lorsque vous avez en face de vous des terroristes, terrorisez-les. Il faut terroriser les terroristes.
Le Rhdp est donc décidé à terroriser désormais les terroristes ?
Nous avons dit qu'au retour du Cpc, nous nous retrouverons. Nos leaders seront informés des différentes actions que nous pensons poser. Mais si vous avez retenu la phrase du Président du directoire, nous ne ferons rien qui ne soit pas républicain.
Vous avez au niveau du Rhdp pris souvent la résolution de mener l'offensive. Pour emprunter votre propre expression, vous avez préconisé un mouvement brownien qui n'a eu aucune suite. N'est-ce pas la même chose qui va se passer ?
C'est parce que nous en étions encore dans cette fameuse logique de notre culture politique Houphouétiste. Vous avez entendu les militants, les instances des différents partis du Rhdp le lundi dernier. Quelqu'un a eu à dire que le pouvoir Fpi doit faire attention. Mourir par la pauvreté tel que nous sommes en train de mourir aujourd'hui ou mourir par des balles de kalach, le résultat étant le même, nous préférons mourir par les balles de kalach.
Etes-vous en train de dire que le Rhdp a surmonté la terreur ?
Le Rhdp, à la vérité, n'avait pas peur en tant que tel pour dire que nous avons surmonté la peur. Ce n'est pas tout à fait cela la réalité. C'est le peuple de Côte d'Ivoire qu'on voulait terroriser. Souvent je dis à des amis qui nous reprochent de ne rien faire, de ne pas nous voir, que si depuis 2002 nous en sommes-là, nous voyons aujourd'hui le bout du tunnel, c'est parce que nous n'étions pas terrorisés. Nous faisons toutes nos réunions tous les mercredi. On sait où elles se tiennent. Si on avait peur, personne ne viendrait. Nous faisons nos meetings. Si on était terrorisés, on n'aurait rien fait. Je dis bien, si aujourd'hui on envisage la date des élections vers le 11 octobre, qu'on nous rende un peu grâce. Si on était terrorisés, qu'on s'était tous terrés après les différentes résolutions : la 1521, la 1733, Prétoria etc…, on se retrouverait dans le cas de certains pays qui sont tous terrorisés. Ils sont proches de nous ou loin de nous. C'est la terreur qui fait le Zimbabwé. C'est la terreur qui a fait le Liberia. C'est la terreur qui a fait la Sierra Leone. Si on était terrorisés, nous Ivoiriens qui avons connu la paix pendant plus de quarante ans, sept ans c'est trop long. Il y en a qui sont restés 33 ans dans la terreur. Parce qu'on a terrorisé le peuple. Je parle de l'Angola. Le peuple était terrorisé et donc personne ne bougeait. La Côte d'Ivoire au bout de sept ans, je le répète, par l'action du Rhdp, commence à voir le bout du tunnel. Parce qu'on n'a pas accepté la terreur.
Pensez-vous que le Président Laurent Gbagbo fera le pas décisif pour amener les Ivoiriens aux élections le 11 octobre prochain comme vous le recommandez ?
J'écris beaucoup. Je n'ai jamais parlé de Laurent Gbagbo. Je dis que son régime est mauvais. Au stade où on en est, avec les résolutions que nous sommes en train de prendre, peut-être que ce régime-là comprendra que la Côte d'Ivoire refuse de subir cette terreur ce diktat. Laurent Gbagbo est chef de l'Etat. C'est un homme d'Etat. Je pense qu'il comprendra le peuple.
Comment entrevoyez-vous l'avenir de la Côte d'Ivoire si d'aventure les élections n'ont pas lieu cette année ?
Je ne suis pas jeteur de cauris. Je ne lis pas dans les boules de cristal. Mais je dis que chaque fois que le peuple est bafoué, chaque fois que le peuple sait qu'il n'a pas d'horizon et que le peuple se révolte, la lumière pointe à l'horizon. Et c'est le peuple qui le fera.
Vous rejoignez-là le président Anaky ?
Qui a dit quoi ?
Qui a demandé au peuple de prendre ses responsabilités
Mais enfin, chacun de nous responsables politiques disons qu'il revient au peuple de prendre ses responsabilités, que quelque chose se prépare. Ce n'est pas Anaky qui a dit imiter le Madagascar. On n'a pas augmenté le prix du carburant en Madagascar.
Le financement des élections semble poser problème. Quel est votre opinion ? Et quel est aussi votre avis sur le débat du désarmement avant ou après les élections ?
Nous Rhdp ne sommes pas signataires de l'accord politique de Ouagadougou. L'avenant 4 de l'accord de Ouagadougou traite le problème du désarmement et tout. Les signataires n'ont qu'à l'appliquer. Nous Rhdp n'avons pas de branches armées. Nous, notre problème est que l'avenant 4 de l'accord dit que les gens doivent être cantonnés, désarmés, redéployés. Anaky l'a dit à partir d'une question assassine d'un journaliste. Quand Anaky dit au peuple de Côte d'Ivoire de prendre ses responsabilités, on en déduit Anaky dit faites comme à Madagascar. Ce qui est totalement faux et de mauvaise foi, malhonnête. Oui, le peuple de Côte d'Ivoire doit prendre ses responsabilités.
Qui doit amener ce peuple à prendre ses responsabilités ?
C'est nous les animateurs de la vie politique. C'est la société civile. Ce n'est pas que les partis politiques. C'est tout ça qui forme le peuple qui doit prendre ses responsabilités. On augmente le prix du super bientôt. J'ai lu dans la presse. Que la nouvelle armée républicaine doit se mettre en place. Il a été aussi dit dans l'accord de Ouagadougou que toutes les milices doivent être démantelées. Il y a certains chefs miliciens qui disent, nous on est là. Et personne ne parle de cela. Mais les milices sont où ? Quand beaucoup de gens parlent pour dire on ne peut pas faire d'élections avec une kalach sur la tempe ils pensent aux ex-rebelles. Mais moi j'aurai une kalach sur la tempe avec la milice qui est à Gagnoa chez moi où je serais candidat. Tout cela est contenu dans l'avenant 4 de l'accord de Ouaga. Nous Rhdp disons, respectez vos engagements. Respectez vos signatures. La Cei qui est là pour les élections nous dit que c'est possible pour le 11 octobre. C'est la proposition qui a été faite et qui est déposée depuis deux mois sur la table du Président de la République pour qu'elle passe en conseil des ministres.
Votre avis sur le financement des élections
Je ne pourrai rien vous dire là-dessus. Dans ce que je lis dans la presse, il a été dit il y a moins de trois semaines que tout était bouclé. Qu'il n'y avait pas de problème de financement. Je suis surpris qu'aujourd'hui ce soit le ministre de la Défense qui parle de problème de financement. Il n'a rien à voir dans ça. Je suis un peu gêné et je ne peux rien dire de plus. Je le répète, le Rhdp n'a aucun rapport avec les belligérants, les militaires. Depuis 2005, on n'a fait aucune réunion sur l'aspect militaire parce qu'on n'est pas dedans.
Interview réalisée par Paul Koffi et Diarrassouba Sory
M. le ministre, que pensez-vous de l'initiative des autres leaders du Rhdp de réunir les instances dirigeantes de leur parti à une réunion qui a eu lieu le lundi dernier au siège du Pdci à Cocody ?
Vous savez que depuis le 18 mai 2005, une plate-forme a été signée entre quatre partis : Le Pdci, le Rdr, l'Udpci, le Mfa. Et cette plate-forme voulait que la Côte d'Ivoire sorte de la situation floue dans laquelle elle se trouvait depuis 2005. A savoir, un régime qui nous dirige dans l'illégalité, dans l'illégitimité. Mais enfin, un parti qui, quand on voit les actes qui sont posés, voudrait nous entraîner au-delà de 2010. Après 2005, nous avons appris, peut-être surprise divine, qu'enfin les Ivoiriens se sont rencontrés et se sont parlé. Et que l'accord de Ouagadougou était l'accord confectionné par les ivoiriens eux-mêmes. Cela fait deux ans. L'accord de Ouagadougou, si je ne m'abuse, c'était le 04 mars 2007. Il nous avait été dit qu'en dix mois, beaucoup de choses auraient pu avancer parce que les précédents accords nous étaient imposés par les étrangers. Nous nous rendons compte que deux ans après, ça coince. Et de plus en plus, nous nous rendons compte que le blocage vient de quelque part. Et que ce quelque part-là est le même. Ouagadougou, nous l'avons appuyé. Nous, au niveau du Rhdp. Nous l'avons appuyé par notre culture politique. Nous avons pensé que chaque fois qu'il était possible par des voies quelle qu'elles soient d'amener ce pays à la paix, nous ne pouvons qu'y souscrire. Et c'est ce que nous avons fait. Mais dans l'application de l'accord de Ouagadougou, accord dit inter-ivoirien, accord dit du dialogue direct, nous nous rendons compte que les blocages viennent d'un seul et même camp.
Lequel, M le ministre ?
Je n'aurai pas la langue de bois. Le camp présidentiel était contre les audiences foraines. Des initiatives ont été prises pour bloquer les audiences foraines sous le premier ministre Banny. Ensuite, nous avons connu l'identification, l'enrôlement. Vous avez vu la grande campagne qui a été faite pour dire que des étrangers voulaient s'enrôler. Mais ça ne venait que du même camp. On a essayé de perturber l'identification et l'enrôlement. Ensuite on n'a eu à dire, mais écoutez, on aurait pu aller aux élections avec les listes électorales de 2000. Je vous signale si vous ne le savez pas que Gbagbo a été élu avec 800.000 voix. On a dit qu'il y avait des fraudes. Malheureusement, ça n'a pas prospéré parce qu'il n'y avait pas de fraude. Ensuite aujourd'hui, on nous raconte qu'il y a les documents qui ont été détruits, qu'il faudrait reconstituer etc. ce qui est en cours. On nous a dit qu'il fallait 8 millions d'ivoiriens pour s'identifier. C'était une estimation. Nous avons voté en 2000 avec moins de 5 millions d'ivoiriens.
Et je vous répète, le Président Gbagbo a été élu avec 800.000 voix.
Voulez-vous dire qu'on peut aller aux élections ?
Mais, j'en suis plus que convaincu. Dans aucun pays du monde, on a dit qu'on attend que le dernier citoyen soit inscrit pour qu'on aille aux élections. Ça, c'est d'un. Deuxièment en Côte d'Ivoire, le vote n'est pas obligatoire. Troisièment, rien ne vous oblige d'aller vous identifier, d'avoir vos papiers. On ne vous convoquerait pas dans un commissariat pour vous dire, vous ne vous êtes pas inscrit. Dernière chose et c'est ce que j'observe et j'assume ce que je dis, on dit qu'il y a des retardataires. On dit qu'il y a eu une période de rattrapage. Mais, lorsque vous voyez devant les centres où on doit faire les rattrapages, mais c'est ceux qui ont été déjà identifiés qui viennent dire : on n'est pas identifié. On les amène dans ces centres-là pour montrer qu'il y a du monde qui n'est pas identifié, etc. Mais, sur une estimation de 8 millions de personnes, si nous avons dépassé le cap de 6 millions, pour les démocrates, on peut faire des élections. Dans aucun pays du monde, on n'a demandé que 100% de ceux qui étaient identifiés, inscrits, etc. viennent voter avant. Et puis, ma conviction aussi est la suivante. C'est que chaque jour que Dieu fait en Côte d'Ivoire, il y aura un Ivoirien qui aura 18 ans. On va attendre quand pour dire que le dernier qui a 18 ans peut venir s'inscrire ? C'est de bonne guerre. Mais la réalité, c'est que ceux qui sont au pouvoir ne veulent pas aller aux élections.
Lundi dernier, des membres des instances qui ont pris la parole, ont indiqué qu'il ne faut pas excéder la date du 11 octobre pour les élections présidentielles. Quelle interprétation faites-vous de cette décision des militants du Rhdp ?
Un : C'est la base qui a parlé.
Deux : la réunion d'hier avait une dimension autre qu'une rencontre avec la base. C'était les instances des quatre partis du Rhdp. Et il n'y a pas eu à mon avis un seul son discordant de tout ce qui s'est dit, hier. Les instances des quatre partis du Rhdp disent quoi ? La Cei est seule maîtresse de la fixation de la date des élections. La Cei propose au conseil des ministres, je dis bien au conseil des ministres, ce n'est pas au chef de l'Etat, la date qui a été retenue dans sa mission. Et en principe, si tout le monde était de bonne foi, dès lors que la Cei après le travail qui lui a été confié, a dit, je suis prête, je propose telle date, il n'y a en conseil des ministres qu'a prendre un décret qui est signé et nous allons aux élections. Or, il semblerait que quelque part, quelqu'un veut se substituer à la Cei. La Cei a fait des propositions, je suis en train de regarder, si vous regardez toutes les contradictions que nous avons connues, il nous faudra deux mois pour ceci. Ensuite, on nous a dit oui, ça pourrait se passer entre octobre et décembre et puis ensuite, on " nous " a dit non, ça pourrait se passer entre octobre et novembre. Non ! Et là, je le dis, le chef de l'Etat n'a rien à voir dans la fixation de la date des élections. Il reçoit sur la base républicaine de nos textes, la proposition de la Commission Electorale Indépendante. Il entérine ou il fait des amendements. Mais, il a le devoir de retourner son document à la Cei pour dire que j'estime que. Et après ses amendements, si au niveau de la Cei, on estime que ceux-ci sont valables, la Cei fixe la date des élections. Donc pour nous et après la rencontre d'hier, nous attendons que la Cei nous dise la date des élections.
Alors M. le ministre, on a constaté un ras-le-bol des membres des instances. Est-ce à dire aussi qu'il y a un ras-le-bol au niveau des présidents des quatre partis du Rhdp puisque ce sont eux qui ont souhaité la tenue de la réunion comme l'a dit le Pr Alphonse Djédjé Mady, président du Directoire du Rhdp ?
Vous savez, notre méthode de travail est très simple. Depuis le 18 mai 2005, tous les mercredi, le Directoire se réunit. Et nous faisons le tour de l'actualité sociopolitique de la Côte d'Ivoire. Et lorsque nous finissons, un rapport est fait à nos différents présidents. Pour ce qui est de la réunion de lundi, on ne l'a pas convoquée. Ce n'est pas le Directoire qui l'a convoquée. C'est la volonté de nos quatre présidents qui a fait que nous nous sommes rencontrés, hier.
Ne pensez-vous pas que les récriminations entre guillemets des membres des instances illustrent bien le ras-le-bol de ceux-ci qui, très souvent, accusent le Directoire d'avoir à travers ses communiqués accompagné le Fpi dans ce qu'il fait ?
C'est vrai que nos instances, à la réunion de lundi, ont estimé que nous avons été un peu trop respectueux de la culture politique qui est la nôtre. Ils ont estimé effectivement qu'étant que Houphouétistes, nous avons chaque fois voulu dire qu'il fallait être sage, qu'il fallait être patient. Et je retiens la phrase du président Djédjé Mady qui a dit : la force se trouve du côté de ceux qui sont endurants. On estime qu'on a été trop long à réagir. Peut-être que le moment est venu pour que la force de ceux qui ont l'endurance s'exprime.
Pensez-vous que c'est cette voie qui est engagée ?
Nous avons écouté les instances comme vous. Vous avez écouté ce que les gens ont dit. Vraiment de manière très sincère mais très profonde, c'était le Rhdp. Mais ce que vous avez entendu, hier, c'est toute la Côte d'Ivoire qui a parlé. Peut-être que cette Côte d'Ivoire-là attendait cela. Le 18 mai, il y a un Cpc, vous avez vu les résolutions que nous avons prise. Après le CPC, les instances du Rhdp vont se retrouver et en ce momentlà, on vous dira ce qu'il y a lieu de faire.
Est-ce à dire que le Rhdp est désormais fâché ?
Nous sommes fâchés mais nous savons contenir notre colère. Depuis toujours, nous avons été fâchés. Si nous en sommes-là aujourd'hui, depuis 2005, c'est notre colère qui s'exprimait mais pas de manière dont on pense que la colère doit s'exprimer. Lorsque nous faisons des rapports aux Nations unies, depuis 2005, lorsque chaque fois, nous rencontrons des représentants des Nations unies, du facilitateur et même le Président illégal, c'est pour lui dire que ça ne va pas. Enfin, il y a plusieurs manières de se fâcher. Avant de se parler même, on peut se boxer. Peut-être que nos instances nous ont indiqué lundi dernier que nous sommes restés trop souvent dans la culture qui est la nôtre, qui voudrait que tous les problèmes, quels qu'ils soient puissent se résoudre sans qu'il y ait de coups de poing.
Des membres des instances ont demandé que le Rhdp retire ses ministres du gouvernement, que le Rhdp fasse des sit-in et même des marches. Toutes ces propositions sont-elles à même d'être prises en compte ?
Ça a été le sentiment vrai et des instances et de la base. Mais si vous avez bien suivi ce qui s'est passé lundi, on a dit que nos deux leaders qui sont représentés au niveau Cpc, iront à Ouagadougou et reviendront. C'est le 18 mai, donc dans une semaine. Et on a dit à nos instances que dès que nos leaders reviendront, nous vous rencontrerons encore pour décider ce qu'il y a lieu de faire. Attendons une semaine.
Vous avez proposé le respect de la date du 11 octobre. Pour vous cette date n'est pas à négocier ?
Nous partons du principe qu'en Côte d'Ivoire et depuis l'accord de Ouagadougou, c'est la Cei qui décide, je dis bien décide de la date des élections. Mais cette décision se fait par un processus qui correspond à un processus de proposition. La Cei fait son travail technique. La primature a la charge de mettre en œuvre ce que dit la Cei. Notre constitution d'aujourd'hui dit que si la Cei, le Premier ministre sont d'accord, on envoie un document au Président pour dire que nous Cei, Moi Primature, je suis prêt à aller faire les élections. Ce n'est pas une signature de notaire. C'est une signature de citoyen. C'est une signature républicaine. Et cette date-là est discutée en conseil des ministres. Si d'aventure en Conseil des ministres, des idées viennent pour dire non, vous avez proposé telle date mais nous pensons que pour telle ou telle raison, on pourrait déplacer ça de deux jours, de trois jours ou de quatre jours, le document revient à la Cei qui prend en compte les amendements, les remarques, les observations ou qui dit non, vos observations sont totalement futiles. Tout ce que vous avez dit-là, pour nous, c'est déjà réglé. Donc nous maintenons notre date auquel cas, en Conseil des ministres, vous le faites entériner. Gbagbo ne peut que faire entériner ce que dit la Cei comme date. Or, dans le document qui est déposé depuis plus de deux mois, c'est la date du 11 octobre que la Cei a décidé qu'il est possible en Côte d'Ivoire de faire des élections le 11 octobre. C'est pourquoi, vous avez entendu le Rhdp le lundi dernier dire que le 11 octobre ou rien.
Le Rhdp a fait l'amère expérience des marches pacifiques avec ce qui s'est passé en mars 2004. Ne pensez-vous pas que le même scénario risque de se répéter ?
Si un régime veut, par la terreur, exterminer ses citoyens, c'est un régime éphémère. De 2002 à aujourd'hui, on a tenté d'instaurer la terreur en Côte d'Ivoire, de faire peur aux citoyens de Côte d'Ivoire. Comment ? En tuant. Je ne vous rappellerai pas tous les hauts faits les morts. Je ne parlerai pas de l'attitude peu républicaine de nos forces de défense dites républicaines. Il fallait traumatiser le peuple par la terreur. Ça a marché à un moment donné. On avait tous peur. Mais souvent il m'arrive de dire lorsque vous avez en face de vous des terroristes, terrorisez-les. Il faut terroriser les terroristes.
Le Rhdp est donc décidé à terroriser désormais les terroristes ?
Nous avons dit qu'au retour du Cpc, nous nous retrouverons. Nos leaders seront informés des différentes actions que nous pensons poser. Mais si vous avez retenu la phrase du Président du directoire, nous ne ferons rien qui ne soit pas républicain.
Vous avez au niveau du Rhdp pris souvent la résolution de mener l'offensive. Pour emprunter votre propre expression, vous avez préconisé un mouvement brownien qui n'a eu aucune suite. N'est-ce pas la même chose qui va se passer ?
C'est parce que nous en étions encore dans cette fameuse logique de notre culture politique Houphouétiste. Vous avez entendu les militants, les instances des différents partis du Rhdp le lundi dernier. Quelqu'un a eu à dire que le pouvoir Fpi doit faire attention. Mourir par la pauvreté tel que nous sommes en train de mourir aujourd'hui ou mourir par des balles de kalach, le résultat étant le même, nous préférons mourir par les balles de kalach.
Etes-vous en train de dire que le Rhdp a surmonté la terreur ?
Le Rhdp, à la vérité, n'avait pas peur en tant que tel pour dire que nous avons surmonté la peur. Ce n'est pas tout à fait cela la réalité. C'est le peuple de Côte d'Ivoire qu'on voulait terroriser. Souvent je dis à des amis qui nous reprochent de ne rien faire, de ne pas nous voir, que si depuis 2002 nous en sommes-là, nous voyons aujourd'hui le bout du tunnel, c'est parce que nous n'étions pas terrorisés. Nous faisons toutes nos réunions tous les mercredi. On sait où elles se tiennent. Si on avait peur, personne ne viendrait. Nous faisons nos meetings. Si on était terrorisés, on n'aurait rien fait. Je dis bien, si aujourd'hui on envisage la date des élections vers le 11 octobre, qu'on nous rende un peu grâce. Si on était terrorisés, qu'on s'était tous terrés après les différentes résolutions : la 1521, la 1733, Prétoria etc…, on se retrouverait dans le cas de certains pays qui sont tous terrorisés. Ils sont proches de nous ou loin de nous. C'est la terreur qui fait le Zimbabwé. C'est la terreur qui a fait le Liberia. C'est la terreur qui a fait la Sierra Leone. Si on était terrorisés, nous Ivoiriens qui avons connu la paix pendant plus de quarante ans, sept ans c'est trop long. Il y en a qui sont restés 33 ans dans la terreur. Parce qu'on a terrorisé le peuple. Je parle de l'Angola. Le peuple était terrorisé et donc personne ne bougeait. La Côte d'Ivoire au bout de sept ans, je le répète, par l'action du Rhdp, commence à voir le bout du tunnel. Parce qu'on n'a pas accepté la terreur.
Pensez-vous que le Président Laurent Gbagbo fera le pas décisif pour amener les Ivoiriens aux élections le 11 octobre prochain comme vous le recommandez ?
J'écris beaucoup. Je n'ai jamais parlé de Laurent Gbagbo. Je dis que son régime est mauvais. Au stade où on en est, avec les résolutions que nous sommes en train de prendre, peut-être que ce régime-là comprendra que la Côte d'Ivoire refuse de subir cette terreur ce diktat. Laurent Gbagbo est chef de l'Etat. C'est un homme d'Etat. Je pense qu'il comprendra le peuple.
Comment entrevoyez-vous l'avenir de la Côte d'Ivoire si d'aventure les élections n'ont pas lieu cette année ?
Je ne suis pas jeteur de cauris. Je ne lis pas dans les boules de cristal. Mais je dis que chaque fois que le peuple est bafoué, chaque fois que le peuple sait qu'il n'a pas d'horizon et que le peuple se révolte, la lumière pointe à l'horizon. Et c'est le peuple qui le fera.
Vous rejoignez-là le président Anaky ?
Qui a dit quoi ?
Qui a demandé au peuple de prendre ses responsabilités
Mais enfin, chacun de nous responsables politiques disons qu'il revient au peuple de prendre ses responsabilités, que quelque chose se prépare. Ce n'est pas Anaky qui a dit imiter le Madagascar. On n'a pas augmenté le prix du carburant en Madagascar.
Le financement des élections semble poser problème. Quel est votre opinion ? Et quel est aussi votre avis sur le débat du désarmement avant ou après les élections ?
Nous Rhdp ne sommes pas signataires de l'accord politique de Ouagadougou. L'avenant 4 de l'accord de Ouagadougou traite le problème du désarmement et tout. Les signataires n'ont qu'à l'appliquer. Nous Rhdp n'avons pas de branches armées. Nous, notre problème est que l'avenant 4 de l'accord dit que les gens doivent être cantonnés, désarmés, redéployés. Anaky l'a dit à partir d'une question assassine d'un journaliste. Quand Anaky dit au peuple de Côte d'Ivoire de prendre ses responsabilités, on en déduit Anaky dit faites comme à Madagascar. Ce qui est totalement faux et de mauvaise foi, malhonnête. Oui, le peuple de Côte d'Ivoire doit prendre ses responsabilités.
Qui doit amener ce peuple à prendre ses responsabilités ?
C'est nous les animateurs de la vie politique. C'est la société civile. Ce n'est pas que les partis politiques. C'est tout ça qui forme le peuple qui doit prendre ses responsabilités. On augmente le prix du super bientôt. J'ai lu dans la presse. Que la nouvelle armée républicaine doit se mettre en place. Il a été aussi dit dans l'accord de Ouagadougou que toutes les milices doivent être démantelées. Il y a certains chefs miliciens qui disent, nous on est là. Et personne ne parle de cela. Mais les milices sont où ? Quand beaucoup de gens parlent pour dire on ne peut pas faire d'élections avec une kalach sur la tempe ils pensent aux ex-rebelles. Mais moi j'aurai une kalach sur la tempe avec la milice qui est à Gagnoa chez moi où je serais candidat. Tout cela est contenu dans l'avenant 4 de l'accord de Ouaga. Nous Rhdp disons, respectez vos engagements. Respectez vos signatures. La Cei qui est là pour les élections nous dit que c'est possible pour le 11 octobre. C'est la proposition qui a été faite et qui est déposée depuis deux mois sur la table du Président de la République pour qu'elle passe en conseil des ministres.
Votre avis sur le financement des élections
Je ne pourrai rien vous dire là-dessus. Dans ce que je lis dans la presse, il a été dit il y a moins de trois semaines que tout était bouclé. Qu'il n'y avait pas de problème de financement. Je suis surpris qu'aujourd'hui ce soit le ministre de la Défense qui parle de problème de financement. Il n'a rien à voir dans ça. Je suis un peu gêné et je ne peux rien dire de plus. Je le répète, le Rhdp n'a aucun rapport avec les belligérants, les militaires. Depuis 2005, on n'a fait aucune réunion sur l'aspect militaire parce qu'on n'est pas dedans.
Interview réalisée par Paul Koffi et Diarrassouba Sory