Kouadio Konan Bertin est membre du sécrétariat générial du PDCI RDA et par ailleurs Président de la jeunesse de ce parti. De passage à Londres dans le cadre d`une visite de travail, il a accepté de nous accorder un entretien.
Interview
abidjanglais.com (A.C): Pouvez-vous nous dire les raisons de votre passage au bord de la Tamis ?
Kouadio Konan Bertin (KKB): Je suis ici dans le cadre d’un séminaire organisé par le parti conservateur à l`intention des leaders africains. Le parti conservateur est un parti frère avec lequel le PDCI RDA entretient des relations de coopération et d`échange. Je suis ici aussi pour rencontrer les militants de mon parti qui sera effectivement présent aux élections présidentielles prochaines en Cote d’Ivoire. Ce sera donc l`occasion pour moi d’échanger avec les militants, les responsables et les sympathisants du PDCI RDA.
A.C: Bédié vient d`avoir 75 ans. Selon la constitution ivoirienne, il a atteint la limite d`âge quant à son éligibilité aux élections en Côte d’Ivoire. Est-ce qu`il doit encore se présenter ?
KKB: Ce que vous omettez de dire est que la constitution ivoirienne prévoit entre autres que le mandat du Président de la République de Côte d’Ivoire est limité à cinq ans. Cela fait aujourd’hui pratiquement neuf ans que Mr. Laurent Gbagbo est au pouvoir. Si nous devons respecter la constitution, il doit démissionner de son fauteuil présidentiel. Nous n’insisterons pas sur cette question. Ce qu’il faut dire simplement est qu`une fois sortis de Marcoussis, nous avons tous accepté de nous soumettre aux accords qui nous liaient. Mais, il existe en Côte d’Ivoire des gens qui ont peur de notre candidat. Ils parlent de son age parce qu`ils ne veulent pas l`avoir comme adversaire aux consultations à venir. Sa candidature risque de ruiner leurs ambitions. Ils ont peur de l’affronter. D’où son âge et tout ce que vous pouvez imaginer. Mais ce n’est pas un problème pour nous autres. L’âge de Bédié est un âge d’or, un âge plein d’expérience. En plus Bédié, c’est aussi une équipe, car il n’est pas seul. C`est d`ailleurs une équipe dynamique. Il travaille avec des jeunes qui n’ont rien à envier intellectuellement aux autres. Il allie autour de lui des jeunes compétents avec lesquels il partage son expérience. Je pense que c’est un atout qu’il ne faut pas négliger.
A.C: Il semble que le PDCI est divisé ici à Londres. Il y a des groupes qui s`opposent à l`intérieur de la base dans le Royaume Uni. Qu’entendez-vous faire à ce sujet ?
KKB: Il est clair qu’à Abidjan, les échos qui nous parviennent ne sont pas reluisants. Cela dit, je ne crois pas qu`il s`agisse de division au sein du PDCI RDA ici à Londres. Je suis tout de même conscient de l`existence de quelques petites difficultés. Notre tâche entant que responsable étant de pallier au plus vite, je mettrai mon séjour à profit pour faire comprendre à tous les animateurs du PDCI RDA, qu’ils soient statutaires ou non, mais de bonnes volontés que ce qui nous unit est plus important que ce qui peut nous désunir. Aujourd’hui, nous avons un parti dont l’ambition se passe de tout commentaire. Notre rôle est de travailler à son rayonnement partout où nous sommes. A quelques doigts des élections, nos efforts doivent être conjugués à la mobilisation autour de nos idéaux et surtout au succès de notre candidat, le Président Henri Konan Bédié. C’est en lui que se trouve le succès du parti mais aussi de la Côte d’Ivoire notre chère patrie. Ce message je pense qu’ils l’ont déjà compris et qu’ils se mettront à la tâche pour assurer la victoire du PDCI RDA aux consultations qui arrivent.
A.C: Nous avons eu écho de ce que vous auriez tenu envers Mr. Gnamien Yao ancien ministre des PME des propos désobligeants et que d`ailleurs vous lui auriez porté une gifle
KKB: La vie politique ne rime ni avec violence, ni avec brutalité. J`ai été bercé au PDCI RDA qui célèbre permanemment la paix et la cordialité. Le président Félix Houphouët Boigny nous l`a enseigné toute sa vie et le cas Gnamien Yao, je voudrais vous le dire sincèrement, est un cas particulier. Je ne lui ai jamais porté main. Vous savez que Mr. Gnamien Yao était de ceux qui hier appelaient à lyncher toute personne qui insultait Bédié quand ce dernier était en France. Il les appelait Judas. Entendez par là des individus qui poignardaient le Président Bédié dans le dos. Revenu en Côte d’Ivoire, le Président lui a fait confiance et a facilité son accession à un portefeuille ministériel. Voila qu’une fois entré dans le gouvernement et dans les grâces du pouvoir en place, il se transforme en un individu qui à longueur de journée insulte le Président Bédié. Je voudrais vous dire que je ne pus l’accepter, car durement encré dans la tradition. J’ai donc trouvé Mr. Gnamien au siège de notre parti. Je lui ai rappelé la sentence qu’il réservait aux Judas. Je lui ai demandé par la suite de dire la sentence qu’il attend de lui-même maintenant qu’il est devenu Judas. Mr. Gnamien Yao s’est enfui, pensant que je suis aussi brutal que lui. Mais je ne suis pas violent. C’est son imagination seule qui l’a fait fuir. Et ce qui a été écrit par la suite dans les journaux n’est point représentatif de ce qui s’est passé. Je peux vous l’assurer, je ne l’ai jamais touché.
A.C: Dans la situation de crise aigue que traverse la Cote d’Ivoire l’on voudrait bien se demander quels sont les rapports entre le PDCI RDA, le RDR, le Front Populaire ivoirien et les autres formations politiques. Quels sont vos rapports ?
KKB: Nous avons de bons rapports. Ce sont des rapports de civilité. Retenez que quand la guerre a déclenché, Mr Henri Konan Bédié, qui est un grand juriste et ancien président de la République a été celui qui à Marcoussis a empêché que les institutions de la Cote d’Ivoire soient dissoutes. Il a dit, si nous venons ici à Marcoussis pour donner aux rebelles ce qu’ils n’ont pas eu par les armes, je sors de la salle. Affi N’Guessan en est témoin. Notre Voie a titré le lendemain, « le grand patriote », parlant d’Henri Konan Bédié. Chacun de ces partis s’imagine que Bédié doit le servir. Ce n’est pas juste. Il sert les Ivoiriens et il a des rapports de civilité avec tous. Je ne peux donc pas être à l’intérieur du PDCI RDA et ne pas me consacrer à la paix et la tolérance. C’est pourquoi je ne ménage aucun effort pour que mes rapports avec les autres acteurs en Cote d’Ivoire soient emprunts de cordialité.
A.C: En Cote d’Ivoire, les problèmes fonciers sont aujourd’hui une source de trouble et un frein à la cohésion sociale. Quelles sont les solutions que prévoit votre parti pour donner la sérénité aux populations ?
KKB: Je voudrais reconnaître avec vous que la question du foncier est devenue préoccupante. C’est un sujet très délicat, qu’il faut éviter coûte que coûte de politiser. Notre parti travaille d’arrache pied à la recherche d’une solution appropriée au cas ivoirien. Il y a déjà des pistes, mais souffrez que je ne vous en dise pas plus pour l’instant. Le président Henri Konan Bédié, croyez moi, en fait une question primordiale.
A.C: Si vous le permettez venons-en au problème de l’ivoirité. Vous savez qu’il a été source de discorde. Aujourd’hui, vous prônez le retour d’Henri Konan Bédié qui en fut l’initiateur au pouvoir. Est-ce que vous pensez que les Ivoiriens vous suivront ?
KKB: [Rire]. Si l’ivoirité était un problème en Cote d’Ivoire, il n’y aurait pas eu de guerre. Ou encore, la guerre serait déjà terminée puisque Henri Konan Bédié n’est plus au pouvoir depuis 1999. Je crois que le président Henri Konan Bédié a clairement expliqué ce qu’il entendait par ivoirité. Il s’agit d’une idée qui parle d’identité culturelle pour le peuple ivoirien. Cette identité se veut un objet de rapprochement entre nos populations. Mais vous savez, il y a ce que le mot veut dire et ce qu’on veut faire dire au mot. Je crois que des gens ont décidé de faire dire à Bédié ce qu’il ne dit pas. Mais les Ivoiriens ne sont pas dupes. Ils comprennent que le coup d’Etat avait besoin d’une justification. Mais cette justification ne tient pas, car Guéi est venu et Gbagbo ensuite sans pouvoir mettre fin aux projets que cachent l’attaque contre l’idée d’ivoirité.
Interview
abidjanglais.com (A.C): Pouvez-vous nous dire les raisons de votre passage au bord de la Tamis ?
Kouadio Konan Bertin (KKB): Je suis ici dans le cadre d’un séminaire organisé par le parti conservateur à l`intention des leaders africains. Le parti conservateur est un parti frère avec lequel le PDCI RDA entretient des relations de coopération et d`échange. Je suis ici aussi pour rencontrer les militants de mon parti qui sera effectivement présent aux élections présidentielles prochaines en Cote d’Ivoire. Ce sera donc l`occasion pour moi d’échanger avec les militants, les responsables et les sympathisants du PDCI RDA.
A.C: Bédié vient d`avoir 75 ans. Selon la constitution ivoirienne, il a atteint la limite d`âge quant à son éligibilité aux élections en Côte d’Ivoire. Est-ce qu`il doit encore se présenter ?
KKB: Ce que vous omettez de dire est que la constitution ivoirienne prévoit entre autres que le mandat du Président de la République de Côte d’Ivoire est limité à cinq ans. Cela fait aujourd’hui pratiquement neuf ans que Mr. Laurent Gbagbo est au pouvoir. Si nous devons respecter la constitution, il doit démissionner de son fauteuil présidentiel. Nous n’insisterons pas sur cette question. Ce qu’il faut dire simplement est qu`une fois sortis de Marcoussis, nous avons tous accepté de nous soumettre aux accords qui nous liaient. Mais, il existe en Côte d’Ivoire des gens qui ont peur de notre candidat. Ils parlent de son age parce qu`ils ne veulent pas l`avoir comme adversaire aux consultations à venir. Sa candidature risque de ruiner leurs ambitions. Ils ont peur de l’affronter. D’où son âge et tout ce que vous pouvez imaginer. Mais ce n’est pas un problème pour nous autres. L’âge de Bédié est un âge d’or, un âge plein d’expérience. En plus Bédié, c’est aussi une équipe, car il n’est pas seul. C`est d`ailleurs une équipe dynamique. Il travaille avec des jeunes qui n’ont rien à envier intellectuellement aux autres. Il allie autour de lui des jeunes compétents avec lesquels il partage son expérience. Je pense que c’est un atout qu’il ne faut pas négliger.
A.C: Il semble que le PDCI est divisé ici à Londres. Il y a des groupes qui s`opposent à l`intérieur de la base dans le Royaume Uni. Qu’entendez-vous faire à ce sujet ?
KKB: Il est clair qu’à Abidjan, les échos qui nous parviennent ne sont pas reluisants. Cela dit, je ne crois pas qu`il s`agisse de division au sein du PDCI RDA ici à Londres. Je suis tout de même conscient de l`existence de quelques petites difficultés. Notre tâche entant que responsable étant de pallier au plus vite, je mettrai mon séjour à profit pour faire comprendre à tous les animateurs du PDCI RDA, qu’ils soient statutaires ou non, mais de bonnes volontés que ce qui nous unit est plus important que ce qui peut nous désunir. Aujourd’hui, nous avons un parti dont l’ambition se passe de tout commentaire. Notre rôle est de travailler à son rayonnement partout où nous sommes. A quelques doigts des élections, nos efforts doivent être conjugués à la mobilisation autour de nos idéaux et surtout au succès de notre candidat, le Président Henri Konan Bédié. C’est en lui que se trouve le succès du parti mais aussi de la Côte d’Ivoire notre chère patrie. Ce message je pense qu’ils l’ont déjà compris et qu’ils se mettront à la tâche pour assurer la victoire du PDCI RDA aux consultations qui arrivent.
A.C: Nous avons eu écho de ce que vous auriez tenu envers Mr. Gnamien Yao ancien ministre des PME des propos désobligeants et que d`ailleurs vous lui auriez porté une gifle
KKB: La vie politique ne rime ni avec violence, ni avec brutalité. J`ai été bercé au PDCI RDA qui célèbre permanemment la paix et la cordialité. Le président Félix Houphouët Boigny nous l`a enseigné toute sa vie et le cas Gnamien Yao, je voudrais vous le dire sincèrement, est un cas particulier. Je ne lui ai jamais porté main. Vous savez que Mr. Gnamien Yao était de ceux qui hier appelaient à lyncher toute personne qui insultait Bédié quand ce dernier était en France. Il les appelait Judas. Entendez par là des individus qui poignardaient le Président Bédié dans le dos. Revenu en Côte d’Ivoire, le Président lui a fait confiance et a facilité son accession à un portefeuille ministériel. Voila qu’une fois entré dans le gouvernement et dans les grâces du pouvoir en place, il se transforme en un individu qui à longueur de journée insulte le Président Bédié. Je voudrais vous dire que je ne pus l’accepter, car durement encré dans la tradition. J’ai donc trouvé Mr. Gnamien au siège de notre parti. Je lui ai rappelé la sentence qu’il réservait aux Judas. Je lui ai demandé par la suite de dire la sentence qu’il attend de lui-même maintenant qu’il est devenu Judas. Mr. Gnamien Yao s’est enfui, pensant que je suis aussi brutal que lui. Mais je ne suis pas violent. C’est son imagination seule qui l’a fait fuir. Et ce qui a été écrit par la suite dans les journaux n’est point représentatif de ce qui s’est passé. Je peux vous l’assurer, je ne l’ai jamais touché.
A.C: Dans la situation de crise aigue que traverse la Cote d’Ivoire l’on voudrait bien se demander quels sont les rapports entre le PDCI RDA, le RDR, le Front Populaire ivoirien et les autres formations politiques. Quels sont vos rapports ?
KKB: Nous avons de bons rapports. Ce sont des rapports de civilité. Retenez que quand la guerre a déclenché, Mr Henri Konan Bédié, qui est un grand juriste et ancien président de la République a été celui qui à Marcoussis a empêché que les institutions de la Cote d’Ivoire soient dissoutes. Il a dit, si nous venons ici à Marcoussis pour donner aux rebelles ce qu’ils n’ont pas eu par les armes, je sors de la salle. Affi N’Guessan en est témoin. Notre Voie a titré le lendemain, « le grand patriote », parlant d’Henri Konan Bédié. Chacun de ces partis s’imagine que Bédié doit le servir. Ce n’est pas juste. Il sert les Ivoiriens et il a des rapports de civilité avec tous. Je ne peux donc pas être à l’intérieur du PDCI RDA et ne pas me consacrer à la paix et la tolérance. C’est pourquoi je ne ménage aucun effort pour que mes rapports avec les autres acteurs en Cote d’Ivoire soient emprunts de cordialité.
A.C: En Cote d’Ivoire, les problèmes fonciers sont aujourd’hui une source de trouble et un frein à la cohésion sociale. Quelles sont les solutions que prévoit votre parti pour donner la sérénité aux populations ?
KKB: Je voudrais reconnaître avec vous que la question du foncier est devenue préoccupante. C’est un sujet très délicat, qu’il faut éviter coûte que coûte de politiser. Notre parti travaille d’arrache pied à la recherche d’une solution appropriée au cas ivoirien. Il y a déjà des pistes, mais souffrez que je ne vous en dise pas plus pour l’instant. Le président Henri Konan Bédié, croyez moi, en fait une question primordiale.
A.C: Si vous le permettez venons-en au problème de l’ivoirité. Vous savez qu’il a été source de discorde. Aujourd’hui, vous prônez le retour d’Henri Konan Bédié qui en fut l’initiateur au pouvoir. Est-ce que vous pensez que les Ivoiriens vous suivront ?
KKB: [Rire]. Si l’ivoirité était un problème en Cote d’Ivoire, il n’y aurait pas eu de guerre. Ou encore, la guerre serait déjà terminée puisque Henri Konan Bédié n’est plus au pouvoir depuis 1999. Je crois que le président Henri Konan Bédié a clairement expliqué ce qu’il entendait par ivoirité. Il s’agit d’une idée qui parle d’identité culturelle pour le peuple ivoirien. Cette identité se veut un objet de rapprochement entre nos populations. Mais vous savez, il y a ce que le mot veut dire et ce qu’on veut faire dire au mot. Je crois que des gens ont décidé de faire dire à Bédié ce qu’il ne dit pas. Mais les Ivoiriens ne sont pas dupes. Ils comprennent que le coup d’Etat avait besoin d’une justification. Mais cette justification ne tient pas, car Guéi est venu et Gbagbo ensuite sans pouvoir mettre fin aux projets que cachent l’attaque contre l’idée d’ivoirité.