Mes chers aînés et doyens, je vous ai écoutés. Je voudrais aussi dire au Colonel Doh, que je l’ai bien entendu. Je sais que vos préoccupations ne sont pas vraiment différentes des autres associations, puisqu’il s’agit de tous les retraités, militaires ou civils. En vous écoutant, bien entendu j’ai essayé de prendre note des préoccupations qui ont été faites. Avant de répondre à certaines de ces préoccupations, je voudrais dire que j’ai retenu les notions de souffrances, de délaissements, de difficultés, de maladies, d’isolement. Et c’est vrai. C’est vrai parce que nous tous, nous avons dans nos familles, des retraités, nous avons des parents retraités et nous connaissons leur sort, ce qu’ils vivent et nous le vivons au quotidien. Donc nous savons précisément ce qui se passe dans le monde des retraités. Je dirais que n’eussent été les activités économiques internationales et politiques, je serais parmi vous. J’aurai pu être de l’autre côté, puisque je suis au delà de l’âge de la retraite prévue par la loi ivoirienne. Cela pour dire en fait, que la retraite ne doit pas être une voie de garage. La retraite doit être l’organisation d’une nouvelle vie personnelle et professionnelle et qu’il appartient, bien entendu, à chacun de l’organiser de cette manière mais également, comme vous l’avez souhaité, à l’Etat de créer l’environnement nécessaire pour qu’il en soit ainsi. Et c’est pour cela que j’insiste sur cette affaire d’environnement national. Sans vouloir faire un développement sur le programme économique que j’ai présenté récemment, je voudrais vous dire que tout dépendra en fait de la santé économique. La santé et la situation des personnes retraitées dépendent de la santé de l’économie nationale, de la santé de nos ressources, notamment publiques et de la capacité de l’Etat à donner des priorités à l’utilisation de ces ressources. C’est ce que nous appelons dans le jargon des économistes, la bonne gouvernance. Evidement, s’il y a de l’argent et que cet argent est utilisé à faire des choses qui ne sont pas dans l’intérêt national ou dans le domaine social, les retraités que vous êtes ne pourrez pas en tirer profit. Dans mon programme de gouvernement, nous mettons l’accent sur la nécessité de faire repartir notre pays, de faire rebondir la Côte d’Ivoire, de sortir de cette situation de stagnation où les choses ne bougent pas, sauf les souffrances des Ivoiriens et surtout de créer les conditions d’amélioration du quotidien de chacun et notamment des retraités, qui ont contribué à la production de la richesse nationale. Je sais que ce n’est pas chose facile à partir de cette situation de crise nationale que nous vivons depuis 2002 et de la crise internationale, depuis l’an dernier. Nous sommes dans une situation de crise et ceci ne facilite pas les choses. Mais, il faut avoir la volonté de le faire, l’organiser et il faut gérer la crise. C’est ce que je vous proposerai dans mon programme de gouvernement. Mais j’ai noté cependant, les points sur lesquels vous nous avez interpellé. Soyez rassurés, je les ai bien notés et cela nous permettra d’améliorer le programme de gouvernement que nous sommes en train de finaliser. J’ai noté en premier lieu, la mise en œuvre du régime de pension complémentaire, la liquidation prévue par décret mais jamais appliqué. Il me semble bien que quand un décret est pris, il faut le mettre en activité, il faut donc mettre les choses en conformité avec la loi et, je rappelle d’ailleurs, pour beaucoup qui étaient en activité à cette époque, c’est mon gouvernement qui a transformé la CGRAE en société à caractère commerciale et industrielle pour qu’elle ait une autonomie financière. C’était important pour nous, parce que souvenez vous, c’était un établissement à caractère administratif qui devait tout simplement s’asseoir, recevoir le transfert du trésor. Quand le trésor n’avait pas d’argent cela prenait du temps. Le décret de transformation date de 1992. Il a été transformé le 29 janvier 1992, en établissement public à caractère industriel et commercial. Je voulais à cette époque, après avoir écouté les associations des retraités et après avoir discuté avec le Président Houphouët-Boigny, que nous ayons une structure qui ait la totalité de la gestion des questions des retraités. Et je vois que certaines choses vous ont été transférées dans la CGRAE, mais que beaucoup de choses ne l’ont pas encore été. Pour moi, il faut confier la totalité de la gestion des questions des retraités à la CGRAE. C’est la seule manière de rendre la structure responsable et de lui donner les ressources nécessaires et d’investir pour pouvoir avoir des ressources additionnelles afin de faire face à tout ce que vous avez énuméré comme nécessités. Donc la CGRAE doit avoir son autonomie. Par conséquent, le décret devrait favoriser la mise en place des régimes complémentaires obligatoires et aussi faciliter la mise en place des régimes complémentaires volontaires. J’ai noté également la question de la liquidation de la pension des retraités fonctionnaires à la CGRAE. J’ai vu cette expérience en 1990 – 1991 en recevant les associations
J’avais été choqué par cela. Au moment où j’étais gouverneur à la Banque centrale trois mois avant le départ à la retraite, toutes les formalités étaient remplies. Si la mise à la retraite intervient en novembre, dès fin octobre, la personne recevait sa pension. Alors, vous vous souvenez, à cette époque, j’avais fait venir un de mes directeurs de la Banque centrale, Patrice Kouamé qui était le ministre de la Fonction publique et je lui ai demandé de faire la même chose qu’à la Banque centrale. Et je crois que sur une période, les choses ont connu une amélioration et les pensions étaient payées à peu près à bonne date. Mais, malheureusement, évidemment avec le temps, les choses se sont détériorées. Mais, il est important que le retraité touche sa pension dès le premier mois pour ne pas être dans les besoins. Cela me paraît indispensable. Il faut qu’on organise cela. C’est une question d’efficacité. Si nous, on a pu le faire à la Banque centrale pour 7 pays, on devrait pouvoir le faire dans notre propre pays. Je crois que ce n’est pas très compliqué (tonnerre d’applaudissements, NDLR). Et il faut transférer à la CGRAE, la totalité du régime de la pension des fonctionnaires en même temps que la CNPS. Je vous ai entendu tout à l’heure, les choses semblent bien se passer avec la CNPS. Vous avez parlé également de la création, au sein de la CGRAE, d’un fonds pour une contribution aux frais funéraires des retraités. Je sais que cette situation existe déjà avec la MUGEFCI, mais ce sont des situations que l’on peut encourager et sans aller dans les détails, je dirais que dans notre programme, nous avons prévu un plan santé pour que, avec une cotisation de 1000 francs par mois, les adhérents puissent avoir un certain nombre de services de base dans les CHU. Nous avons chiffré ce plan et les détails seront donnés en temps opportun quand je ferai un discours sur la santé. Cela existe d’ailleurs dans certaines branches du secteur privé. Nous considérons qu’il faut généraliser cette assurance pour que les retraités n’aient pas ce genre de difficultés.
J’ai noté également la question de la défiscalisation des pensions. Evidemment, vous avez raison. C’est une pension et non un revenu que vous recevez et la question des impôts sur le salaire, la contribution nationale se pose. Je suis un économiste, mais banquier d’abord, je suis prêt à examiner toutes les décisions, mais il faut que j’en connaisse le coût et que je voie comment le financer. Autrement, ce serait vous mentir. Quand on étudie et qu’on voit, ça peut coûter par exemple 100 milliards de nos francs, évidemment, on dira ça coûte cher donc, c’est une question à étudier, à chiffrer avant de donner satisfaction en partie ou entièrement. Parce que, dans certains pays effectivement, il y a tout simplement une libération de la taxation de la fiscalité dans d’autres, il y a une réduction du taux. Il faut tenir compte que n’étant plus en activités et ayant un revenu moindre, il faut donc réduire la fiscalité sur les pensions, c’est quelque chose que nous allons étudier et je souhaite que nous puissions nous donner rendez-vous pour dire ce que nous pouvons faire précisément. Obtenir la réversion de la pension du veuf en cas du décès du mari dont la femme perçoit la pension, mais ce n’est pas l’inverse en cas du décès de la femme, ce qui me paraît aberrant d’ailleurs. Je vais vous rappeler que à Marcoussis, il y a une personnalité importante qui n’est pas là aujourd’hui, mais qui a contribué à regretter ce problème de l’égalité des femmes et des hommes. C’était Mme Henriette Dagri Diabaté. Parce que, dans notre code de la nationalité, il était dit que quand un Ivoirien épouse une étrangère, elle devient automatiquement Ivoirienne. Mais on disait aussi que quand une Ivoirienne épouse un homme, l’homme ne devient pas nécessairement Ivoirien. Il y avait toute une procédure à faire. Je vois que c’est la même chose ici. Donc, dans les sociétés modernes, nous en sommes une, l’homme et la femme sont égaux (applaudissements, NDLR). Ce qui se fait pour l’homme, doit se faire pour la femme. Donc le veuf, on doit dire le conjoint, doit avoir les mêmes possibilités. Alors, la mise en place dans les CHU et CHR des services de gériatrie et la prise en charge des personnes du 3ème âge, j’ai noté toute une série de choses que nous avons déjà dans notre programme de gouvernement.
Je vous ai parlé de l’assurance maladie à 1000 FCFA. J’ai noté la nécessité d’instaurer des médecins généralistes et nous avons également la possibilité d’encourager les collectivités locales à créer ce genre de service. Ce sont des questions que nous traitons déjà dans le programme de gouvernement. La représentation réelle des retraités dans les conseils d’administration dans les structures qui les gèrent. Bien entendu, je sais que la situation actuelle ne prévoit pas la participation des retraités dans ces structures. A la CGRAE il y a un seul représentant et rien à la CNPS. Je pense qu’il est tout à fait normal que les retraités soient représentés. C’est d’ailleurs le cas maintenant et que ceci doit se faire bien sûr à travers les associations. Il vous appartiendra de vous mettre d’accord sur la manière d’organiser tout cela.
J’ai noté aussi la question de la révision des pensions du secteur privé enfin que celles-ci ne soient pas inférieures au SMIG. Je déplore cette situation. Je félicite Mme le ministre des Affaires Sociales. Je sais qu’elle est vraiment à l’écoute de toutes ces questions. Je l’ai vue à l’œuvre dans le domaine des mal voyants, des mal entendants. Elle a donc une sensibilité particulière pour régler ce genre de problèmes et moi, je me réjouis déjà que les choses se passent déjà à moitié. Si c’est la moitié, c’est déjà un pas. Quand je lui ai posé la question, elle m’a dit que pour la suite cela demandera un reversement des points de cotisation ou un effort budgétaire important. Là encore, ce sont des questions à étudier en fonction des capacités du gouvernement de faire ces choses-là. Il faut que l’inflation ne touche pas le pouvoir d’achat du retraité. J’ai noté également la question de vie du retraité qui est rendue difficile par la modicité de la pension et de l’absence de soins de santé et les avantages sociaux dont le retraité bénéficiait pendant qu’il était en exercice. Moi, je vais vous dire que ces questions sociales doivent être traitées mais, elles sont plus facilement traitées dans le cadre d’une économie en croissance. C’est-à-dire une économie où les choses bougent et où il y a des créations d’emplois. Les créations d’emploi permettront déjà aux retraités de ne pas se préoccuper de leurs enfants qui sont à la maison qui n’ont pas de travail. Il y a toute une série de charges qui peuvent être allégées si déjà l’économie va mieux. Par exemple, s’il y a un système de santé qui fonctionne, si au niveau des écoles, des universités, si nous avons un peu plus d’universités et qu’il y a moins de distances à parcourir, parce que nous avions déjà commencé avec l’université de Bouaké, l’université d’Abobo-Adjamé et notre volonté, c’était de créer d’autres universités notamment à Korhogo et à Daloa. Ce sont des choses que nous, nous allons faire quand nous serons au pouvoir dans les cinq ans qui viennent. Cette décentralisation permet déjà aux enfants d’être dans les écoles proches de leur milieu de vie et que tout le monde n’ait pas chaque fois, à descendre sur Abidjan. Ceci permettra de faire également la décentralisation nécessaire au niveau des parents qui préféraient par exemple, qu’un certain nombre de services leur soient rendu sur place. La place des enfants dans les foyers est particulièrement importante pour les retraités. Je vois tous les jours, j’ai beaucoup d’oncles qui me disent : « j’ai six enfants mais aucun d’eux ne travaille ». Six enfants qui ne travaillent pas, lui-même est à la retraite avec très peu de moyens, il faut que notre solidarité nationale joue. C’est ce que nous essayons de faire. Et la solidarité nationale ne doit pas jouer seulement au niveau de la famille ou de la communauté. Elle doit jouer pour tout le pays. Parce que si le pays est riche, cela permet de prendre des ressources et de les reverser en contre-partie. J’ai déjà parlé d’indemnisation sur le coût de la vie. J’ai parlé de la mise en place de l’assurance maladie de base. J’ai aussi noté qu’en lieu et place de l’attention que le retraité devrait attendre de la part de la société pour avoir participé à son édification, c’est la misère, l’isolement. J’ai dit au départ, que je trouvais cela déplorable. Quand on regarde le chiffre, je crois que pour le moment, nous avons tout de même au niveau de l’effectif des retraités de la Fonction publique, 42 000 retraités qui émargent à la CGRAE dont 12 000 veufs et autant d’orphelins. Quand on fait l’addition, on arrive à 65 000 personnes sur un effectif de fonctionnaires de 140 000 personnes. C’est dire que si l’économie nationale ne retrouve pas sa croissance et sa richesse, si les politiques que nous devrions mettre en œuvre ne sont pas bien faites, si l’économie reste dans l’état où elle est, il y aura des difficultés de paiement de pension dans les années à venir. Il y a donc une nécessité de reprendre la gestion économique du pays en main pour que non seulement, on puisse faire face aux engagements actuels mais aussi pour que nous puissions donner un peu plus aux retraités. Pour le secteur privé, où on retrouve 500 000 personnes, les retraités avoisinent 100 000 personnes, 95 000 selon les statistiques. Ce sont des chiffres importants. C’est dire que nous avons à faire face à des situations où les deux grands organismes doivent avoir une autonomie de gestion. C’est pour cela que j’avais transformé la CGRAE en établissement industriel et commercial. Il faut que la CGRAE retrouve toute son autonomie, que la gestion soit rigoureuse et que l’Etat joue sa partition pour que la CGRAE puisse avoir des ressources mais aussi, puisse lever des ressources par émission de bons ou de titres ou d’emprunts hypothécaires. Il y a des mécanismes qu’on peut mettre en place pour améliorer la liquidité de ces structures : ce qui va permettre de verser les pensions à temps, de permettre des aménagements par rapport aux conditions de vie, par rapport à l’augmentation, par rapport au SMIG, mais également de créer des espaces qui permettent aux retraités de pouvoir jouir de la retraite et non de se retrouver comme des personnes délaissées. Ceci permet de faire un certain nombre de choses comme des tarifs préférentiels pour certains endroits. C’est le cas par exemple en France, où des structures font payer aux retraités le quart de leurs prestations. Ce sont des mesures qui peuvent être prises mais, c’est une question d’organisation, de gestion et surtout de faire en sorte que l’économie traduise et génère les ressources nécessaires pour pouvoir le faire.
J’ai noté également la question de l’application de la convention entre la CGRAE et la CNPS. Moi, je trouve que c’est une évidence, c’est quelque chose qui se comprend et qui devrait être mise en œuvre dans les plus brefs délais. Je ne veux pas être long mais, je voudrais vous dire que j’ai bien recensé les préoccupations que vous m’avez soumises par les trois syndicats et j’espère aussi que bien sûr le Colonel Doh a les mêmes préoccupations que vous. Je comprends qu’il soit retenu par l’obligation de réserve. Mais je voudrais vous dire que si nous sommes venus ce matin, c’est précisément pour vous écouter, parce qu’on ne peut pas dire qu’on veut résoudre les problèmes des gens en restant chez soi. Moi, j’ai décidé de rencontrer les différentes couches de la population dont les retraités que vous êtes. Pour mieux vous écouter, pour mieux écouter vos préoccupations et je vous remercie de tout ce que vous m’avez donné comme informations. Nous allons améliorer notre programme de gouvernement. Nous avons des solutions pour des problèmes qui ont été posés. Mais, nous ne pouvons pas résoudre tous les problèmes en 1 ou 2 ans mais, nous allons faire le maximum de chemin si vous m’accordez votre confiance pour 5 années après l’élection présidentielle, si Dieu le veut.
Recueillis par Thiery Latt
J’avais été choqué par cela. Au moment où j’étais gouverneur à la Banque centrale trois mois avant le départ à la retraite, toutes les formalités étaient remplies. Si la mise à la retraite intervient en novembre, dès fin octobre, la personne recevait sa pension. Alors, vous vous souvenez, à cette époque, j’avais fait venir un de mes directeurs de la Banque centrale, Patrice Kouamé qui était le ministre de la Fonction publique et je lui ai demandé de faire la même chose qu’à la Banque centrale. Et je crois que sur une période, les choses ont connu une amélioration et les pensions étaient payées à peu près à bonne date. Mais, malheureusement, évidemment avec le temps, les choses se sont détériorées. Mais, il est important que le retraité touche sa pension dès le premier mois pour ne pas être dans les besoins. Cela me paraît indispensable. Il faut qu’on organise cela. C’est une question d’efficacité. Si nous, on a pu le faire à la Banque centrale pour 7 pays, on devrait pouvoir le faire dans notre propre pays. Je crois que ce n’est pas très compliqué (tonnerre d’applaudissements, NDLR). Et il faut transférer à la CGRAE, la totalité du régime de la pension des fonctionnaires en même temps que la CNPS. Je vous ai entendu tout à l’heure, les choses semblent bien se passer avec la CNPS. Vous avez parlé également de la création, au sein de la CGRAE, d’un fonds pour une contribution aux frais funéraires des retraités. Je sais que cette situation existe déjà avec la MUGEFCI, mais ce sont des situations que l’on peut encourager et sans aller dans les détails, je dirais que dans notre programme, nous avons prévu un plan santé pour que, avec une cotisation de 1000 francs par mois, les adhérents puissent avoir un certain nombre de services de base dans les CHU. Nous avons chiffré ce plan et les détails seront donnés en temps opportun quand je ferai un discours sur la santé. Cela existe d’ailleurs dans certaines branches du secteur privé. Nous considérons qu’il faut généraliser cette assurance pour que les retraités n’aient pas ce genre de difficultés.
J’ai noté également la question de la défiscalisation des pensions. Evidemment, vous avez raison. C’est une pension et non un revenu que vous recevez et la question des impôts sur le salaire, la contribution nationale se pose. Je suis un économiste, mais banquier d’abord, je suis prêt à examiner toutes les décisions, mais il faut que j’en connaisse le coût et que je voie comment le financer. Autrement, ce serait vous mentir. Quand on étudie et qu’on voit, ça peut coûter par exemple 100 milliards de nos francs, évidemment, on dira ça coûte cher donc, c’est une question à étudier, à chiffrer avant de donner satisfaction en partie ou entièrement. Parce que, dans certains pays effectivement, il y a tout simplement une libération de la taxation de la fiscalité dans d’autres, il y a une réduction du taux. Il faut tenir compte que n’étant plus en activités et ayant un revenu moindre, il faut donc réduire la fiscalité sur les pensions, c’est quelque chose que nous allons étudier et je souhaite que nous puissions nous donner rendez-vous pour dire ce que nous pouvons faire précisément. Obtenir la réversion de la pension du veuf en cas du décès du mari dont la femme perçoit la pension, mais ce n’est pas l’inverse en cas du décès de la femme, ce qui me paraît aberrant d’ailleurs. Je vais vous rappeler que à Marcoussis, il y a une personnalité importante qui n’est pas là aujourd’hui, mais qui a contribué à regretter ce problème de l’égalité des femmes et des hommes. C’était Mme Henriette Dagri Diabaté. Parce que, dans notre code de la nationalité, il était dit que quand un Ivoirien épouse une étrangère, elle devient automatiquement Ivoirienne. Mais on disait aussi que quand une Ivoirienne épouse un homme, l’homme ne devient pas nécessairement Ivoirien. Il y avait toute une procédure à faire. Je vois que c’est la même chose ici. Donc, dans les sociétés modernes, nous en sommes une, l’homme et la femme sont égaux (applaudissements, NDLR). Ce qui se fait pour l’homme, doit se faire pour la femme. Donc le veuf, on doit dire le conjoint, doit avoir les mêmes possibilités. Alors, la mise en place dans les CHU et CHR des services de gériatrie et la prise en charge des personnes du 3ème âge, j’ai noté toute une série de choses que nous avons déjà dans notre programme de gouvernement.
Je vous ai parlé de l’assurance maladie à 1000 FCFA. J’ai noté la nécessité d’instaurer des médecins généralistes et nous avons également la possibilité d’encourager les collectivités locales à créer ce genre de service. Ce sont des questions que nous traitons déjà dans le programme de gouvernement. La représentation réelle des retraités dans les conseils d’administration dans les structures qui les gèrent. Bien entendu, je sais que la situation actuelle ne prévoit pas la participation des retraités dans ces structures. A la CGRAE il y a un seul représentant et rien à la CNPS. Je pense qu’il est tout à fait normal que les retraités soient représentés. C’est d’ailleurs le cas maintenant et que ceci doit se faire bien sûr à travers les associations. Il vous appartiendra de vous mettre d’accord sur la manière d’organiser tout cela.
J’ai noté aussi la question de la révision des pensions du secteur privé enfin que celles-ci ne soient pas inférieures au SMIG. Je déplore cette situation. Je félicite Mme le ministre des Affaires Sociales. Je sais qu’elle est vraiment à l’écoute de toutes ces questions. Je l’ai vue à l’œuvre dans le domaine des mal voyants, des mal entendants. Elle a donc une sensibilité particulière pour régler ce genre de problèmes et moi, je me réjouis déjà que les choses se passent déjà à moitié. Si c’est la moitié, c’est déjà un pas. Quand je lui ai posé la question, elle m’a dit que pour la suite cela demandera un reversement des points de cotisation ou un effort budgétaire important. Là encore, ce sont des questions à étudier en fonction des capacités du gouvernement de faire ces choses-là. Il faut que l’inflation ne touche pas le pouvoir d’achat du retraité. J’ai noté également la question de vie du retraité qui est rendue difficile par la modicité de la pension et de l’absence de soins de santé et les avantages sociaux dont le retraité bénéficiait pendant qu’il était en exercice. Moi, je vais vous dire que ces questions sociales doivent être traitées mais, elles sont plus facilement traitées dans le cadre d’une économie en croissance. C’est-à-dire une économie où les choses bougent et où il y a des créations d’emplois. Les créations d’emploi permettront déjà aux retraités de ne pas se préoccuper de leurs enfants qui sont à la maison qui n’ont pas de travail. Il y a toute une série de charges qui peuvent être allégées si déjà l’économie va mieux. Par exemple, s’il y a un système de santé qui fonctionne, si au niveau des écoles, des universités, si nous avons un peu plus d’universités et qu’il y a moins de distances à parcourir, parce que nous avions déjà commencé avec l’université de Bouaké, l’université d’Abobo-Adjamé et notre volonté, c’était de créer d’autres universités notamment à Korhogo et à Daloa. Ce sont des choses que nous, nous allons faire quand nous serons au pouvoir dans les cinq ans qui viennent. Cette décentralisation permet déjà aux enfants d’être dans les écoles proches de leur milieu de vie et que tout le monde n’ait pas chaque fois, à descendre sur Abidjan. Ceci permettra de faire également la décentralisation nécessaire au niveau des parents qui préféraient par exemple, qu’un certain nombre de services leur soient rendu sur place. La place des enfants dans les foyers est particulièrement importante pour les retraités. Je vois tous les jours, j’ai beaucoup d’oncles qui me disent : « j’ai six enfants mais aucun d’eux ne travaille ». Six enfants qui ne travaillent pas, lui-même est à la retraite avec très peu de moyens, il faut que notre solidarité nationale joue. C’est ce que nous essayons de faire. Et la solidarité nationale ne doit pas jouer seulement au niveau de la famille ou de la communauté. Elle doit jouer pour tout le pays. Parce que si le pays est riche, cela permet de prendre des ressources et de les reverser en contre-partie. J’ai déjà parlé d’indemnisation sur le coût de la vie. J’ai parlé de la mise en place de l’assurance maladie de base. J’ai aussi noté qu’en lieu et place de l’attention que le retraité devrait attendre de la part de la société pour avoir participé à son édification, c’est la misère, l’isolement. J’ai dit au départ, que je trouvais cela déplorable. Quand on regarde le chiffre, je crois que pour le moment, nous avons tout de même au niveau de l’effectif des retraités de la Fonction publique, 42 000 retraités qui émargent à la CGRAE dont 12 000 veufs et autant d’orphelins. Quand on fait l’addition, on arrive à 65 000 personnes sur un effectif de fonctionnaires de 140 000 personnes. C’est dire que si l’économie nationale ne retrouve pas sa croissance et sa richesse, si les politiques que nous devrions mettre en œuvre ne sont pas bien faites, si l’économie reste dans l’état où elle est, il y aura des difficultés de paiement de pension dans les années à venir. Il y a donc une nécessité de reprendre la gestion économique du pays en main pour que non seulement, on puisse faire face aux engagements actuels mais aussi pour que nous puissions donner un peu plus aux retraités. Pour le secteur privé, où on retrouve 500 000 personnes, les retraités avoisinent 100 000 personnes, 95 000 selon les statistiques. Ce sont des chiffres importants. C’est dire que nous avons à faire face à des situations où les deux grands organismes doivent avoir une autonomie de gestion. C’est pour cela que j’avais transformé la CGRAE en établissement industriel et commercial. Il faut que la CGRAE retrouve toute son autonomie, que la gestion soit rigoureuse et que l’Etat joue sa partition pour que la CGRAE puisse avoir des ressources mais aussi, puisse lever des ressources par émission de bons ou de titres ou d’emprunts hypothécaires. Il y a des mécanismes qu’on peut mettre en place pour améliorer la liquidité de ces structures : ce qui va permettre de verser les pensions à temps, de permettre des aménagements par rapport aux conditions de vie, par rapport à l’augmentation, par rapport au SMIG, mais également de créer des espaces qui permettent aux retraités de pouvoir jouir de la retraite et non de se retrouver comme des personnes délaissées. Ceci permet de faire un certain nombre de choses comme des tarifs préférentiels pour certains endroits. C’est le cas par exemple en France, où des structures font payer aux retraités le quart de leurs prestations. Ce sont des mesures qui peuvent être prises mais, c’est une question d’organisation, de gestion et surtout de faire en sorte que l’économie traduise et génère les ressources nécessaires pour pouvoir le faire.
J’ai noté également la question de l’application de la convention entre la CGRAE et la CNPS. Moi, je trouve que c’est une évidence, c’est quelque chose qui se comprend et qui devrait être mise en œuvre dans les plus brefs délais. Je ne veux pas être long mais, je voudrais vous dire que j’ai bien recensé les préoccupations que vous m’avez soumises par les trois syndicats et j’espère aussi que bien sûr le Colonel Doh a les mêmes préoccupations que vous. Je comprends qu’il soit retenu par l’obligation de réserve. Mais je voudrais vous dire que si nous sommes venus ce matin, c’est précisément pour vous écouter, parce qu’on ne peut pas dire qu’on veut résoudre les problèmes des gens en restant chez soi. Moi, j’ai décidé de rencontrer les différentes couches de la population dont les retraités que vous êtes. Pour mieux vous écouter, pour mieux écouter vos préoccupations et je vous remercie de tout ce que vous m’avez donné comme informations. Nous allons améliorer notre programme de gouvernement. Nous avons des solutions pour des problèmes qui ont été posés. Mais, nous ne pouvons pas résoudre tous les problèmes en 1 ou 2 ans mais, nous allons faire le maximum de chemin si vous m’accordez votre confiance pour 5 années après l’élection présidentielle, si Dieu le veut.
Recueillis par Thiery Latt