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Société Publié le vendredi 15 mai 2009 | Le Patriote

Méité Valy (porte-parole de l’UNARCI): “Les retraités souffrent”

M. le Premier ministre, M. les Ministres, Honorables invités, M. les présidents d’association de Retraités, Camarades seniors, Mesdames, Messieurs ;

Monsieur le Premier ministre,

En initiant personnellement vous-même cette première rencontre fraternelle d’échange avec les associations des retraités et leurs adhérents, vous marquez à la fois votre engagement manifeste à œuvrer à la recherche d’une solution aux problèmes spécifiques qui sont les nôtres, mais également vous traduisez votre volonté à accorder un point d’honneur à tous ce qui touche les travailleurs d’hier, agents de développement qui ont bâti ce pays et qui aujourd’hui, sont tombés dans l’oubli. Nous percevons votre geste comme un acte de reconnaissance de haute portée sociale. Merci Monsieur le Premier ministre.

Avant l’entame des débats, il est bon de retenir que l’Union Nationale des Retraités de Côte d’Ivoire (l’UNARCI) a accueilli avec satisfaction votre appel pour une telle rencontre. Nul doute, nous pensons qu’il s’agit là pour nous de vous exposer les préoccupations qui font l’objet de notre lutte quotidienne. L’UNARCI, pour toutes ces raisons, attache donc un grand intérêt à ces échanges, une première, qui suscite espoir pour tous ceux et toutes celles qui vous ont connu à la tâche au plus fort moment de la première crise financière et économique qu’a connue la Côte d’Ivoire de 1989 à 1993, crise que vous avez courageusement réussi à dénouer et à juguler. Ce matin, nos remerciements vont également à l’endroit du Professeur Sociologue Abdou Touré maître d’œuvre de l’organisation parfaite du rassemblement.

Monsieur le Premier ministre, ces échanges vous permettront de saisir à travers les différents exposés, les insuffisances du système de retraite et aussi, les difficiles conditions de vie des retraités qui, après de longues années de loyaux services rendus à la Nation sont aujourd’hui confrontés et accablés par des problèmes économiques, sanitaires, sociaux et psychologiques.
Certes, depuis des années, la gestion du système de retraite pose problème. C’est un échec dans une Côte d’Ivoire considérée comme une puissance économique en Afrique de l’Ouest. Résultat : un fort taux de paupérisation qui effraie, entraînant des souffrances inutiles des seniors face aux fréquentes flambées des prix des produits de première nécessité. Pour préserver la paix sociale, l’UNARCI interpelle les décideurs d’aujourd’hui et les nouvelles autorités ivoiriennes de demain (président et gouvernement) qui seront issues des élections prochaines à s’engager résolument sur la voie d’une refonte de toutes les lois sur la retraite à commencer (par la loi n°62-405 du 7 novembre 1962) et à des réformes structurelles qui prennent en compte les vraies conditions de vie des retraités et travailleurs pour tous les secteurs d’activités. (F/P et CNPS.

Pour y arriver, l’UNARCI a tenté de décrire en recommandant quelques aspects essentiels en sept points :

1- La revalorisation de la pension
2 – La suppression des impôts
3- Le système de santé des retraités
4- La liquidation des pensions par la F/P
5- La pension de réversion aux veufs
6- Les logements
7- Les loisirs


1 Au plan économique

L’UNARCI note l’insuffisance du pouvoir d’achat des retraités. Il faut nécessairement améliorer le pouvoir d’achat des retraités par la revalorisation des pensions de retraité indexée sur l’évolution des salaires et sur l’indice des prix à la consommation.

a) l’Impôt sur les pensions :
Il faut exonérer les pensions de tout impôt : (IGR-CN-Impôt sur salaire).

II – Au plan sanitaire :
La majorité des retraités n’arrivent pas à faire face à leur frais sanitaire : raison : la pension étant la moitié du salaire (50 %) en activité pour les retraités de la fonction publique ; la moitié du SMIG de 36.000 F ou 32. à 40 % pour ceux du privé ; ajouter à cela qu’aucun retraité ne bénéficie actuellement d’aucune bonne prise en charge médicale.

Il n’existe aucune structure de santé spécialisée dans le traitement des maladies liées à la vieillesse (prostate, hypertension, diabète, déficience de vue, et de l’ouïe etc…)

La création d’un centre Hospitalo-Universitaire de gériatrie et de gérontologie s’avère nécessaire voire indispensable en Côte d’Ivoire.

La cherté d’accès dans les structures sanitaires privées est un facteur qui empêche les retraités de bénéficier des soins adéquats.

- La MUGEFCI, l’unique couverture sociale qui est à notre portée depuis 1975 est aujourd’hui noyée dans une tourmente de trésorerie. Elle peine à nous fournir de meilleures prestations. Malgré cette situation inacceptable, nous demandons au conseil d’administration qu’il accepte sans exclusion, tous les retraités qui le désirent et qui en ont les moyens à souscrire sans limite d’âge à l’assurance Ivoir Santé.

2 - Enfin, les retraités demandent la réduction des frais d’analyse, d’imagerie, de médicaments et d’hospitalisation dans les centres de santé (Publics et Privés) à hauteur de 50 %.

III – Au plan social et psychologique
a) LA liquidation des pensions par la F/PE et la CGRAE

La CGRAE gère aujourd’hui quelques 65.000 retraités. Elle rencontre plusieurs difficultés dans l’exercice de ses missions, notamment des retards dans la liquidation et la transmission des dossiers des retraités par la F/P.E. Le délai d’attente qui n’a pas d’économie. Nécessairement, il faut ramener ce délai d’attente à 15 ou 45 jours au plus à l’instar des Forces de Défense. La longue période d’attente est préjudiciable.

Que la CGRAE assure la liquidation des pensions conformément au décret 97-674 du 03 décembre 1997 et non la fonction publique qui continue de violer ledit décret.


b- Création d’un fonds de vieillesse

2 La création d’un fonds de vieillesse rattaché à la CGRAE ou à la CNPS qui serait alimenté par un prélèvement sur les cotisations de la branche retraite, renforcé par un apport de l’Etat (en vertu de la solidarité nationale). Ce fonds pourrait voir le jour en Côte d’Ivoire. C’est une question de volonté politique.

Pension de réversion au profit des veufs

L’attribution d’une pension aux veufs dans les mêmes conditions et proportions que la veuve. (La loi votée est en vigueur mais l’injustice n’est pas réparée).


3 Les logements : Sur présentation d’une carte officielle de retraité ivoirien, l’Etat pourrait accorder des tarifs spéciaux sur les coûts et les loyers des logements attribués ou occupés par les retraités (location simple, ou location vente) avec son aval auprès des opérateurs économiques pour répondre à l’accès à la propriété immobilière.

Les transports (loisirs) : Les tarifs réduit sur les titres de transport (intérieur et extérieur) au profit des personnes du 3ème âge comme cela se voit ailleurs (avion, bateau, train, car) pourraient avoir l’avantage de favoriser la détente et les loisirs pour permettre aux retraités de découvrir de nouveaux horizons.


Monsieur le Premier ministre,

Mesdames, Messieurs, voici quelques-unes de nos préoccupations qui pourraient être examinées par les éventuels candidats à la magistrature suprême afin qu’ils en tiennent compte dans leur futur programme de gouvernement car, l’avenir et l’amélioration du système de retraite tiennent une place essentielle pour nous les retraités. C’est même une dominante.

Camarades Présidents d’association, ensemble nos suggestions, recommandations pertinentes et nos interpellations constituent une force pour faire aboutir les revendications légitimes de nos adhérents. Et notre lutte pour l’instauration d’une justice sociale pour la sauvegarde de nos droits fondamentaux dans l’intérêt des générations à venir ne doit pas être perdue de vue. C’est une nécessité pour notre mission et notre survie. Elle passe par l’abrogation ou la refonte des lois sur la retraite et répond au souci de les adapter aux nouvelles conditions d’existence et de travail à l’ère de la mondialisation afin de parvenir à une vie décente.

L’avènement d`une justice sociale est à ce prix.

Je termine mon propos par la pensée d`un Philosophe politique contemporain qui dit que : "les hommes n`ont jamais fait leur histoire arbitrairement, ils la font toujours dans les conditions structurées à la fois par l`existant (c`est-à-dire les legs du passé) et par celui de leur propre vision de l`avenir à condition qu`elle soit objective et généreuse".

Je vous remercie !
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