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Politique Publié le vendredi 15 mai 2009 | Le Repère

Militantisme à Yopougon et à Adzopé : Bédié repousse les limites du Fpi

Il est des signes qui ne trompent pas dans la vie, dit-on. La commune de Yopougon et le pays Akyé incarné par Adzopé (ville ou Département, à votre convenance) sont en voie d'en faire l'illustration, en raison de la perte de vitesse du Fpi en ces lieux. Considérés naguère comme deux bastions imprenables du parti de M. Laurent Gbagbo, Yopougon et Adzopé ont quasiment basculé ou, tout au moins, connaissent une percée remarquable de l'opposition notamment du Pdci toujours sous la houlette de son leader Henri Konan Bédié. Le samedi 9 mai 2009, les Républicains et leur mentor Ouattara ont fait une démonstration de force à travers une mobilisation à la place Ficgayo à Yopougon. Mobilisation succédant à celle du Pdci ayant eu lieu en mars 2008 et qui a fait école.

PDCI, présent et vif à Yopougon

A la vérité, le président Bédié y était passé avant Ado, précisément au complexe sportif. Question de prendre le pouls de l'environnement politique et d'y ensemencer les germes d'un renversement de vapeur aux dépens du Fpi. Chose d'ailleurs en voie de se réaliser. La sortie du président Bédié était la troisième du genre. Juste après Dabou et Koumassi. Selon les militants ayant participé à l'événement, il a été riche en sons et en couleurs devant une foule innombrable. Pour sûr, Yopougon, en terme de mobilisation, a été un succès tout comme Dabou et Koumassi. Ce fut un rassemblement des grands jours de l'époque coloniale où le président Houphouët-Boigny et son parti mobilisaient les Ivoiriens dans le cadre de la lutte pour l'indépendance. Sous la direction du président du comité d'organisation Djédjé Bagnon, on a frôlé la perfection à ce rendez-vous politique historique. L'affluence d'environ 50.000 militants et partisans ayant dépassé les espérances, on se demandait si le cadre était vraiment Yopougon, commune supposée acquise à la cause du Fpi. C'est que la curiosité et l'euphorie gagnent les masses populaires et les militants du Pdci Rda, qui se déplacent alors en masse, chaque fois que le président Bédié tient un meeting. Ce qui est rassurant et sonne en même temps le défi de déloger le Fpi de son fief, c'est qu'on a craint, en son temps, qu'il y ait de la provocation devant aboutir éventuellement à un affrontement. Finalement, il y a eu plus de peur que de mal. Etant entendu que, d'ordinaire, les refondateurs lancent à l'assaut, "chiens de garde et gibiers de potence, de la chair à canon", à l'effet de faire échouer l'opération en semant le grabuge. Mais ce mois de mars-là, les jeunes patriotes et les gueux à la solde du leader de la refondation n'ont pas fait l'ombre de vie. Même le passage à la rue princesse, la veille, du président Gbagbo en compagnie de son hôte français Jack Lang, n'a pas suffi pour les motiver à s'engager dans cette opération suicidaire. Car il aurait été impossible que les jeunes partisans du président Bédié eussent laissé passer l'occasion de régler les comptes à ces fauteurs de troubles instrumentalisés depuis 1990, année de départ de la contestation en Côte d'Ivoire. Rideau et cap sur Adzopé qui présente les mêmes caractéristiques. Cette partie de la Côte d'Ivoire est réputée pour son hostilité au Pdci Rda. Hostilité qui ne se justifierait d'ailleurs pas. Etant donné que le pays Akyé, zone agricole par excellence, reste un maillon essentiel du tissu économique ivoirien grâce à sa richesse intellectuelle, culturelle et culturale. Curieusement, Adzopé et alentours ont offert les tout premiers députés au Fpi en l'occurrence Atsé Atsé Jean et Mollet Mollet, peut-être même avant Gagnoa. Du coup, le Pdci était réduit à l'état de relique. Le pays Akyé est resté inflexible jusqu' en 2000, année qui a consacré l'arrivée au pouvoir du candidat permanent des refondateurs en l'occurrence Laurent Gbagbo. Ironie du sort. Au moment où le Fpi s'offre la possibilité de sceller définitivement le bail avec les Akyé, on assiste plutôt à une désaffection de ses militants les plus convaincus et sincères.

un nouveau bail avec le pays akyé

De sources crédibles, la rupture est quasiment consommée entre le Fpi et les Akyé. Illusions perdues et retour sur terre ! Récemment, lors de sonpassage dans la région d'Adzopé, le cortège du président Bédié a été happé par les foules formant la haie en bordure de route. Selon nos envoyés spéciaux, à Moapé entre autres villes, le leader du parti éléphantesque a été contraint par les militants, les partisans et les déçus de la refondation, à marquer une escale. Histoire de communier ponctuellement avec eux et de se donner rendez-vous dans quelques temps pour vivre ensemble une probable tournée dans la zone. Toujours selon des sources fiables, ce serait un acquis à capitaliser au regard de l'accord de principe entre les deux parties. Pour celui qui a suivi la dernière tournée du Secrétaire général du Pdci, en pays Akyé, ce type de réaction des militants n'est que pure récidive là-bas. Car la délégation du Pdci Rda conduite par le Pr Djédjé Mady, en 2008, avait eu déjà vent de cette ferveur militante. Elle avait pris bonne note du constat sur le terrain. D’Afféry à Anyama en passant par Moapé, Boapé, Boudépé, Akoudzin, Agou, Buécoffin, Akoupé, pour ne citer que ces villes et villages, on a remarqué une adhésion massive du peuple Akyé. Les uns réaffirmaient leur attachement au Pdci, les autres affichaient une désaffection vis-à-vis du Fpi. D'autres encore coupaient publiquement le pont avec le parti de Laurent Gbabo au motif qu'il y a eu une véritable trahison de la part du chef de file de la refondation, qui n'aurait tenu aucune de ses promesses. Sentiment de dépit et de regret dont sont tenus pour responsables, les principaux cadres Fpi de la région, à l'instar de Léon Emmanuel Monnet, Atsé Atsé Jean, Mollet Mollet, Mme Monnet Agnès, Mme Ohouchy Clotilde. Car ceux-ci auraient traité les "patriotes" Akyé avec un mépris royal dont seul les refondateurs ont le secret. Autre preuve attestant que le président Bédié est fortement réclamé dans les "trois A" à savoir Adzopé, Akoupé et Afféry : alors que le Rdr était en difficulté à travers sa secrétaire générale Henriette Diabaté, le Pdci marque des points. C'est bon signe de quiétude pour le parti de Houphouët-Boigny, par ces temps de quête de voix et reconquête de militants perdus. Bédié à Yopougon, Bédié à Adzopé, autant de perspectives qui mettent le candidat du Pdci Rda dans la peau du favori dans la course au poste de président de la République, étant entendu qu'il s'agira d'engranger ou de grignoter des voix sur toute l'étendue du territoire. En tout cas, "A'banan", comme dirait, en malinké, l'écrivain Ahmadou Kourouma, c'est-à-dire, c'en est fini pour le Fpi là-bas.

Marc Koffi
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