Après un mois de congé annuel, nous renouons avec nos zooms hebdomadaires sur l’évolution de notre société. Qu’elle soit ivoirienne ou mondiale. Pour ce come-back, jetons ensemble un regard rétrospectif sur un événement majeur qui a focalisé l’attention, le jeudi 30 avril 2009, sur l’une des principales communautés religieuses de notre pays : la communauté musulmane. Il s’agit de la réconciliation entre les leaders religieux : le Cheick Aboubacar Fofana et l’imam Koné Idriss Koudous. La presse nationale n’a pas suffisamment dépouillé cet événement qui constitue, à mon sens, le fait marquant de ce premier semestre de l’année 2009. On a certes parlé de l’émotion qui a enveloppé la cérémonie de réconciliation tenue au palais présidentiel d’Abidjan-Plateau, des colombes de la paix qui survolent désormais la communauté musulmane et du maître d’œuvre de ce dénouement heureux, en l’occurrence, le Président de la République, Laurent Gbagbo.
Mais, rien n’a été dit ou presque, sur la face cachée du conflit de leadership qui a opposé ces deux ténors de la communauté musulmane et de l’artisan de cette division. En ouvrant grandement les oreilles pour écouter les uns et les autres au sein de la communauté musulmane. Les adversaires d’hier, pro-Koudous et anti-Fofana ; pro-Fofana et anti-Koudous, nous nous sommes rendus compte que la gestion du Hadj constituait la face visible de l’iceberg d’antagonisme qui opposait le Cheick Aboubacar Fofana à l’imam Idriss Koudous. Que le conflit n’était pas, non plus, uniquement une question de succession du Cheick Anzoumana Konaté, défunt imam de la mosquée de l’avenue 8 (Abidjan-Treichville) et président du Conseil supérieur des imams (COSIM). Qu’il avait de surprenantes ramifications politiques qui conduisaient toutes au RDR, parti dirigé par Alassane Dramane Ouattara.
Les langues qui se sont déliées, maintenant que la paix est revenue grâce à l’action du Chef de l’Etat, indexent (à tort ou à raison) M. Ouattara d’avoir divisé l’imam Idriss Koudous et le Cheick Aboubacar Fofana dans ses initiatives d’instrumentalisation de la communauté musulmane en Côte d’Ivoire à des fins électoralistes. Des fidèles musulmans soutiennent que c’est Alassane Ouattara et le RDR qui ont, dans un élan machiavélique, poussé l’imam Aboubacar Fofana à “un exil” volontaire aux Etats-Unis au début de la crise politico-militaire. Cela pour accréditer la thèse diffamatoire selon laquelle, le régime du Président Laurent Gbagbo persécutait les musulmans. Pendant que Fofana était en “exil”, Koudous est demeuré sur place en Côte d’Ivoire, aux côtés de la communauté musulmane. A la mort du Cheick Anzoumana Konaté, les partisans de l’imam Koudous ont estimé que le poste revenait de droit à leur champion.
C’est alors que le RDR et Ouattara seraient entrés en lice pour imposer l’imam Aboubacar Fofana. Campagne de proximité auprès des imams, membres du COSIM, tout a été mis en place pour positionner Aboubacar Fofana. Au grand dam d’Idriss Koudous qui s’est senti trahi et humilié pour tout ce qu’il a fait au profit de “la cause”. D’où la vive inimitié entre les deux leaders religieux à laquelle, fort heureusement, le Chef de l’Etat a mis fin, le 3 avril 2009 au terme d’un conclave de réconciliation de plusieurs heures à Yamoussoukro. Une nouvelle page de paix s’est donc ouverte pour Idriss Koudous et Aboubacar Fofana.
Par Didier Depry: ddepry@hotmail.com
Mais, rien n’a été dit ou presque, sur la face cachée du conflit de leadership qui a opposé ces deux ténors de la communauté musulmane et de l’artisan de cette division. En ouvrant grandement les oreilles pour écouter les uns et les autres au sein de la communauté musulmane. Les adversaires d’hier, pro-Koudous et anti-Fofana ; pro-Fofana et anti-Koudous, nous nous sommes rendus compte que la gestion du Hadj constituait la face visible de l’iceberg d’antagonisme qui opposait le Cheick Aboubacar Fofana à l’imam Idriss Koudous. Que le conflit n’était pas, non plus, uniquement une question de succession du Cheick Anzoumana Konaté, défunt imam de la mosquée de l’avenue 8 (Abidjan-Treichville) et président du Conseil supérieur des imams (COSIM). Qu’il avait de surprenantes ramifications politiques qui conduisaient toutes au RDR, parti dirigé par Alassane Dramane Ouattara.
Les langues qui se sont déliées, maintenant que la paix est revenue grâce à l’action du Chef de l’Etat, indexent (à tort ou à raison) M. Ouattara d’avoir divisé l’imam Idriss Koudous et le Cheick Aboubacar Fofana dans ses initiatives d’instrumentalisation de la communauté musulmane en Côte d’Ivoire à des fins électoralistes. Des fidèles musulmans soutiennent que c’est Alassane Ouattara et le RDR qui ont, dans un élan machiavélique, poussé l’imam Aboubacar Fofana à “un exil” volontaire aux Etats-Unis au début de la crise politico-militaire. Cela pour accréditer la thèse diffamatoire selon laquelle, le régime du Président Laurent Gbagbo persécutait les musulmans. Pendant que Fofana était en “exil”, Koudous est demeuré sur place en Côte d’Ivoire, aux côtés de la communauté musulmane. A la mort du Cheick Anzoumana Konaté, les partisans de l’imam Koudous ont estimé que le poste revenait de droit à leur champion.
C’est alors que le RDR et Ouattara seraient entrés en lice pour imposer l’imam Aboubacar Fofana. Campagne de proximité auprès des imams, membres du COSIM, tout a été mis en place pour positionner Aboubacar Fofana. Au grand dam d’Idriss Koudous qui s’est senti trahi et humilié pour tout ce qu’il a fait au profit de “la cause”. D’où la vive inimitié entre les deux leaders religieux à laquelle, fort heureusement, le Chef de l’Etat a mis fin, le 3 avril 2009 au terme d’un conclave de réconciliation de plusieurs heures à Yamoussoukro. Une nouvelle page de paix s’est donc ouverte pour Idriss Koudous et Aboubacar Fofana.
Par Didier Depry: ddepry@hotmail.com