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Politique Publié le vendredi 15 mai 2009 | Nord-Sud

En un mot

ADO au chevet de Mabri

Le président du Rdr, Dr Alassane Ouattara, s'est rendu hier au chevet de son homologue de l'Udpci, Dr Albert Mabri Toikeusse, victime d'un accident de la circulation mardi alors qu'il rentrait d'une tournée dans la région des Savanes.


Le CPC a lieu lundi

La réunion du Cadre permanent de concertation (Cpc) se tient le 18 mai à Ouaga. Au cours de cette rencontre, les acteurs de la crise ivoirienne effectueront les derniers réglages pour que les élections se déroulent comme annoncé hier le 29 novembre.


Agents Sagem en grève

Les agents de valise de la Sagem dans la région des Savanes ont décrété une grève illimitée hier pour protester contre «les contrats flous» que leur ont fait signer le prestataire choisi par leur employeur. Ils annoncent qu'ils boycotteront les séances de rattrapage si les primes d'assurance maladie et autres indemnités ne leur sont pas reversées en plus du reliquat de leurs salaires.


Banny à Abobo

L'ancien Premier ministre Charles Konan Banny sera demain à Abobo. L'ancien gouverneur de la Bceao et membre du bureau politique Pdci sera dans cette commune à l'occasion de la rentrée politique de la délégation communale locale.


Fin de grève à Korhogo

Les fonctionnaires et agents de l'Etat redéployés à Korhogo ont suspendu hier, leur mouvement de grève entamé le 28 avril. Ils avaient arrêté toute activité depuis plus de deux semaines pour réclamer le paiement de leurs primes d'installation et d'incitation promises par le Comité national de pilotage du redéploiement de l'administration (Cnpra).

Les «grins» à ADO : “Attaquez, car vos adversaires ne vous feront pas de cadeau”

Le meeting tenu samedi à Yopougon par le leader des républicains, Alassane Dramane Ouattara continue d'alimenter les grins, espaces de débats, généralement favorables au parti de l'ancien Premier ministre. Dans la commune d'Adjamé, de nombreux militants déplorent le manque d'offensive dans le jeu de leur champion.


A la rue Kebler, qui jouxte la pharmacie Rapha à Massaki, un quartier d'Adjamé, se trouve l'espace «Marcoussis». C'est l'un des sites d'échanges sur l'actualité communément appelés «grins». Il est 21 heures 45 mn ce 13 mai. Comme chaque soir après le diner, cet endroit fréquenté généralement par les militants et sympathisants du Rdr (Rassemblement des républicains) connait une animation particulière. Des chaises au nombre d'une dizaine sont toutes occupées par les inconditionnels de Marcoussis. Amidou Sylla, 25 ans, le benjamin du groupe est coopté pour faire le thé. Il installe devant lui, sur une tablette, le matériel composé de deux théières, cinq verres, de la menthe, du sucre et un petit fourneau sans oublier le charbon. Au menu de la causerie débat de ce soir-là la cherté de la vie, mais surtout le discours tenu par le président du Rdr, Alassane Dramane Ouattara (ADO) lors de son meeting à Yopougon à la place Ficgayo. Diabaté K., enseignant dans une école primaire privée est le premier à se jeter à l'eau. Militant invétéré de la rue Lepic, il affirme être de ceux qui ont assisté au show du « brave-tchê » à Yop.

« ADO doit attaquer …

«J'ai écouté avec un grand intérêt son message. Dans le fond comme dans la forme, c'était un grand discours raisonné et raisonnable. Ce n'est un secret pour personne, la jeunesse constitue le maillon essentiel du développement pour ADO. C'est pourquoi, il consacre 600 milliards pour la création d'emplois», soutient-il. Un autre participant au débat ainsi ouvert acquiesce de la tête cette première analyse. Mais, Habib, c'est son nom, dit être resté sur sa faim, car son candidat à la course au pouvoir, n'a pas « bousculé » les refondeurs. «L'occasion était belle pour ADO d'attaquer le régime en place sur les questions d'ordre sécuritaire, la cherté de la vie. Il devait leur rappeler qu'ils ont trop tué. C'est sur ADO que nous comptons pour dénoncer vigoureusement les dérives totalitaires de ce régime qui a sèmé la désolation et la misère. Il faut qu'il soit très offensif comme Bédié le fait à chacune de ces sorties politiques », développe-t-il.

A la différence d'Habib, Vassiriki B., entrepreneur de son état, n'a pas assisté au meeting de Yopougon. Mais, il ne s'empêche pas de donner son opinion, d'ailleurs plus corsée que celle de l'enseignant. «ADO doit changer de stratégie. Nous avons en face de nous un régime belliqueux. Le président doit donner une riposte conséquente. Car, en face on ne lui fera pas de cadeau. Qu'il sorte de sa diplomatie parce que nous avons affaire à des loups », persiste-t-il. N'empêche, ajoute Casimir Y. doctorant en sciences économiques et gestion, que le discours tenu par leur porte-flambeau est coloré de vérité et de sincérité, «comme d'habitude». « ADO est un homme de parole et il est concret. Cela s'est justifié lors de son passage à la primature. Mais, notre problème c'est qu'il n'est pas incisif comme Bédié. Il faut qu'il pèse de tout son poids pour qu'on aille effectivement aux urnes pour clouer le bec au Fpi. C'est la pression constante qui pourra faire fléchir Gbagbo», analyse-t-il. Soudain, un silence envahit l'atmosphère. Les regards se fixent en direction d'un membre qui venait de se tenir debout. C'est Amidou. Il tient entre les mains un plateau dans lequel sont disposés des verres remplis d'un liquide noirâtre avec une mousse blanche. «Le thé est prêt», lâche-t-il en faisant le tour. Chacun se sert. On accompagne la boisson chaude de quelques grains d'arachide grillée ou de la viande braisée qui était soigneusement emballée dans du papier alu. On rit, on se donne des tapes amicales en sirotant le nectar. Puis, les échanges reprennent. «C'est comme cela que nous passons nos soirées entre amis. Les jours ouvrables on ferme le grin à minuit, mais le week-end et principalement le samedi, on peut rester jusqu'à 2 heures du matin. C'est surtout les sujets politiques que nous développons avec une argumentation soutenue», rapporte Tidiane M., le président de ce cadre de libre échange. Autre lieu, même décor. Le discours de l'ancien Premier ministre est au centre des échanges au grin du «Cpc» (Cadre permanent de concertation) sis au quartier Bory, derrière le commissariat de police du 11ème arrondissement. Traoré Ahmed et son équipe de 15 «parlementaires» réitèrent leur volonté de voir «un ADO plus percutant dans ses propos». « Nous étions tous au meeting à Yopougon. On est restés sur notre faim parce que nous étions sur un terrain réputé être la chasse gardée du Fpi (...) L'occasion était bonne pour le mentor de clouer au pilori le régime Gbagbo qui nous appauvrit chaque jour (…) Il faut que le mentor mette souvent du piment dans ses propos, ça fait du bien, ça marque la virilité », argumentent-ils, presqu'en chœur.

…pour aller aux élections cette année »

Pour Traoré, un membre du Cpc, toutes les conditions sont réunies pour aller aux urnes le 11 octobre. Il recommande à l'opposition de n'accepter aucun report de date. A la rue les « Champs Elysées » à Williamsville, Touré Moussa, directeur d'une école primaire, inconditionnel du Cpc, est l'un des rares militants rencontrés ce jour-là, qui soit totalement d'accord avec le « nouveau ton » du candidat de la rue Lepic. Après avoir rappelé que cet espace a été crée en 1994 à la naissance du Rdr il a expliqué : «Nous voulons vivre notre militantisme. C'est pourquoi, on se réunit tous les soirs pour débattre des questions politiques et de la vie de notre parti. Je pense que le président ADO a adopté une bonne stratégie. La politique est loin des injures ou des attaques. La démarche actuelle du mentor peut amener des personnes à adhérer aux idéaux du parti. De par son éducation et sa formation intellectuelle le Dr. Alassane Dramane Ouattara veut amener ses adversaires aux débats contradictoires sans passion avec au cœur des arguments les programmes de société qui permettront aux Ivoiriens de choisir librement. Je suis pleinement en phase avec cette approche », confie-t-il. Son avis n'est pas partagé par Kouassi Marius qui pense plutôt que l'ancien banquier doit changer de stratégie. « En politique, seule l'action compte. Et les rapports de forces se mesurent en fonction de la capacité à riposter aux attaques de l'adversaire. Le régime est dans une logique d'offensive tous azimuts. Si ADO pense que les autres seront aussi civilisés que lui. Il se trompe. Car, dès que la campagne sera ouverte, l'on recommencera à le traiter de Burkinabé, voleur de nationalité et je ne sais quoi d'autre. Personne ne peut me convaincre du contraire », se persuade-t-il. Comme on le constate, le « Nouveau ADO » cousu du « bon ton » cher au général Guéi, ne laisse pas indifférent. Les adversaires y voient un simple baratin et les alliés houphouétistes le manque de courage. Au sein du Rdr, les déçus de la « mollesse » de leur candidat, le font sentir. Dans tous les cas, attendons de voir la suite des évènements pour juger de la « forme civilisée » introduite dans le débat national par l'ancien Premier ministre.


O.M.
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