Enfin, il est là ! Le décret nouveau de convocation du corps électoral a été signé hier. Il place le premier tour de l'élection présidentielle du 29 novembre. Les acteurs politiques, la population, les partenaires extérieurs, tous espèrent que ce décret ne subira pas le même sort que le précédent, celui de 2008. Le texte de jeudi a été pris par le chef de l'Etat dans un contexte spécial. Le président de la Commission électorale indépendante (Cei) avait été ramené publiquement à sa copie par le président de la République qui estimait que le projet qui fixait le premier tour au 11 octobre n'était pas réaliste. La proposition de Robert Mambé Beugré avait été rendue publique en plein meeting, en avril, par le candidat du Rassemblement des républicains (Rdr). Puis, la pression était montée. L'opposition soutenant que la date de la Cei n'était pas négociable alors que l'exécutif arguait qu'il s'agissait d'une date assortie de quatre conditions, donc ne tenant pas compte des réalités du moment et à venir.
Puis, la crispation est allée en s'amplifiant, entretenue par les pressions diverses. La première est sans doute cette lassitude généralisée qui a gagné la population. D'autant que des informations ont commencé à circuler sur un réarmement des ex-belligérants, la circulation des armes, en un mot, les conditions d'un retour à la case départ. Au plan politique, les acteurs majeurs ne cachaient plus leur volonté d'en découdre le plus tôt possible , dans les urnes. Une impatience bien perçue par les diplomates qui accompagnent le pays vers la sortie de crise.
Bras de fer
Pour ceux-ci, il fallait coûte que coûte éviter que ce cocktail n'explose. Surtout que des manifestations importantes de l'opposition n'étaient pas exclues à partir du 11 octobre. Le terreau était donc favorable pour ceux qui voulaient étaient tentés de profiter de la non fixation de la date de l'élection pour décréter l'impasse de l'Accord politique de Ouagadougou (Apo) et tenter une aventure.
D'où la forte pression des grands pays contributeurs au financement de la sortie de crise. L'Union européenne, le Japon, les Etats-Unis, et surtout la France, principal avocat de la Côte d'Ivoire au Conseil de sécurité de l'Onu. Selon une bonne source, Paris a ainsi expressément dépêché son secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet, dans le seul but d'amener les Ivoiriens à fixer très rapidement la date tant attendue. Le gouvernement Fillon voulant éviter aussi que son opinion publique ne s'en mêle, via les deux chambres du Parlement. De fait, les parties ivoiriennes ont, semble-t-il, compris le message. Le président et son Premier ministre ont eu au moins cinq réunions sur le sujet au cours des derniers jours. La Primature et la Cei ont aussi travaillé d'arrache-pied.
Finalement, la fumée blanche est sortie de ce ballet technico-diplomatique. Mais, certains spécialistes continuent à s'interroger sur la vraie couleur de cette fumée. A cause des incertitudes sur la capacité de la Cei à bien maîtriser son sujet.
Kesy B. Jacob
Puis, la crispation est allée en s'amplifiant, entretenue par les pressions diverses. La première est sans doute cette lassitude généralisée qui a gagné la population. D'autant que des informations ont commencé à circuler sur un réarmement des ex-belligérants, la circulation des armes, en un mot, les conditions d'un retour à la case départ. Au plan politique, les acteurs majeurs ne cachaient plus leur volonté d'en découdre le plus tôt possible , dans les urnes. Une impatience bien perçue par les diplomates qui accompagnent le pays vers la sortie de crise.
Bras de fer
Pour ceux-ci, il fallait coûte que coûte éviter que ce cocktail n'explose. Surtout que des manifestations importantes de l'opposition n'étaient pas exclues à partir du 11 octobre. Le terreau était donc favorable pour ceux qui voulaient étaient tentés de profiter de la non fixation de la date de l'élection pour décréter l'impasse de l'Accord politique de Ouagadougou (Apo) et tenter une aventure.
D'où la forte pression des grands pays contributeurs au financement de la sortie de crise. L'Union européenne, le Japon, les Etats-Unis, et surtout la France, principal avocat de la Côte d'Ivoire au Conseil de sécurité de l'Onu. Selon une bonne source, Paris a ainsi expressément dépêché son secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet, dans le seul but d'amener les Ivoiriens à fixer très rapidement la date tant attendue. Le gouvernement Fillon voulant éviter aussi que son opinion publique ne s'en mêle, via les deux chambres du Parlement. De fait, les parties ivoiriennes ont, semble-t-il, compris le message. Le président et son Premier ministre ont eu au moins cinq réunions sur le sujet au cours des derniers jours. La Primature et la Cei ont aussi travaillé d'arrache-pied.
Finalement, la fumée blanche est sortie de ce ballet technico-diplomatique. Mais, certains spécialistes continuent à s'interroger sur la vraie couleur de cette fumée. A cause des incertitudes sur la capacité de la Cei à bien maîtriser son sujet.
Kesy B. Jacob