L’Alliance pour la nouvelle Côte d’Ivoire, née des entrailles du Rassemblement des républicains, il y a près de deux ans, a du mal à décoller.
Avec tambour et trompette, Zémogo Fofana, alors deuxième Secrétaire général adjoint chargé des relations extérieures du Rdr, quitte officiellement et solennellement le parti de Alassane Dramane Ouattara. «Je me dois donc, autant par éducation que par convenance, de quitter le parti (Rdr), notre parti», clame-t-il pour la première fois devant la presse, le 14 juin 2007. Au cours d’une conférence de presse au siège de son entreprise privée, au Vallon (Cocody). Le maire de Boundiali et président du Conseil général de ce département motive sa démission du Rdr par «une rupture de confiance» (dixit) entre la direction du parti et lui. Cette déclaration est en fait l’aboutissement d’une longue crise qui a éclaté entre ses anciens camarades et lui depuis 2003. Année où le Président Laurent Gbagbo lui confie le ministère de la Sécurité dans le premier gouvernement de transition après le fameux accord de Linas Marcoussis. Ses détracteurs au sein de son parti le soupçonnent de collaborer avec le Chef de l’Etat. La méfiance entre certains pontes du Rdr et Zémogo atteint son paroxisme quand, en 2005, il manifeste des velléités de succéder au Premier ministre Seydou Elimane Diarra. On comprend donc son ras-le-bol du 14 juin 2007. «J’ai résisté à cette corrosion de nos rapports militants et fraternels. Mais la virulence des allusions tendancieuses qui ont souvent pris l’allure d’une croisade contre mon intégrité morale et intellectuelle, voire contre mon honneur et ma dignité, durant des années et par les voies les plus viles de la rumeur planifiée et de la presse aux ordres, ont fini par avoir raison de cette valeur si précieuse», lâche-t-il pratiquement sur un ton de colère, lui, l’homme connu pour sa mesure. Comme à toutes fins utiles, le conférencier précise qu’il claque certes la porte de son ancien parti, mais seul, qu’il n’entraîne personne avec lui. De même, il avertit qu’il ne quitte pas la scène politique. Bien au contraire, il annonce un nouveau combat, le combat pour le triomphe du consensus.
Dès lors, les observateurs savent qu’il n’est pas vrai que Zémogo part seul du Rdr. D’autant qu’avant sa déclaration, les noms de certains cadres Républicains ont circulé comme devant créer un nouveau parti avec lui. Entre autres, ceux de Jean-Jacques Béchio, conseiller diplomatique de Alassane Dramane Ouattara, Ali Kéita, porte-parole du Rdr, N’Golo Fatogoma Coulibaly, président du Conseil général de Korhogo, Abdoulaye Koné, président du Conseil général de d’Odienné, Béhi Bernard, Secrétaire général adjoint du Rdr, chargé des Nouvelles technologies de l’information et de la communication... Même le fils du fondateur du Rdr, Franck Djéni, est pressenti pour être le président des jeunes du futur parti de Zémogo. De même, l’ancien juge de Dimbokro, Epiphane Zoro Bi Ballo, rendu célèbre par l’affaire du certificat de nationalité d’Alassane Ouattara, est également annoncé à ses côtés.
La grande révélation se fera le 16 juillet 2007 quand l’Alliance pour la nouvelle Côte d’Ivoire voit officiellement le jour et prend le contre-pied des déclarations de Zémogo. Il est bel et bien parti avec des cadres du Rdr. Et pour cause. La totalité des membres de son Secrétariat général sont issus de la case verte des républicains. Jean-Jacques Béchio (Secrétaire général), Diomandé Bouraïma (Secrétaire général adjoint chargé de la mobilisation des ressources et de la promotion du parti), Amidou Sylla (Secrétaire général adjoint chargé des finances et du patrimoine), Aly Kéita (Secrétaire général adjoint chargé de la communication et de la presse), Attébi Dago Robert (Secrétaire général adjoint chargé de la mobilisation, de l’organisation et de la vie du parti), Koné Dramane (Secrétaire général adjoint chargé des élections), Diabaté Drissa (Secrétaire général adjoint chargé des relations extérieures), Jouhaire Mobio Elisabeth (Secrétaire général adjoint, chargé des institutions, des partis politiques et du monde associatif, qui aujourd’hui, ne fait plus partie de l’équipe), Bérété Siaka (Secrétaire général adjoint, chargé de la formation politique et idéologique) et Nicole Doué (Secrétaire général adjoint, chargé des nouvelles adhésions). Le jugement de ses anciens collaborateurs sur la naissance du parti de Zémogo ne se fait pas attendre. Pour le Secrétaire national chargé des affaires juridiques et institutionnelles du Rdr, Cissé Bacongo, «Zémogo, Béchio, Aly Kéita …viennent de sauter dans le vide» (in Fraternité Matin du 26 juin 2007). Ils sont traités de feuilles mortes dont le départ ne fera pas crouler la case verte et obliger les républicains à se loger chez eux. En plus, Jean-Jacques Béchio et Aly Kéita, qui sont rentrés d’exil le 30 mai, sont notamment accusés d’avoir été achetés à 50 millions de francs chacun, par le Fpi et Laurent Gbagbo. Certes, deux ans après sa création, l’Anci a peut-être perturbé le Rdr. Mais les grosses têtes du parti d’Alassane Dramane Ouattara, en dehors du président de l’Anci, n’en sont pas vraiment parties.
Pascal Soro
Avec tambour et trompette, Zémogo Fofana, alors deuxième Secrétaire général adjoint chargé des relations extérieures du Rdr, quitte officiellement et solennellement le parti de Alassane Dramane Ouattara. «Je me dois donc, autant par éducation que par convenance, de quitter le parti (Rdr), notre parti», clame-t-il pour la première fois devant la presse, le 14 juin 2007. Au cours d’une conférence de presse au siège de son entreprise privée, au Vallon (Cocody). Le maire de Boundiali et président du Conseil général de ce département motive sa démission du Rdr par «une rupture de confiance» (dixit) entre la direction du parti et lui. Cette déclaration est en fait l’aboutissement d’une longue crise qui a éclaté entre ses anciens camarades et lui depuis 2003. Année où le Président Laurent Gbagbo lui confie le ministère de la Sécurité dans le premier gouvernement de transition après le fameux accord de Linas Marcoussis. Ses détracteurs au sein de son parti le soupçonnent de collaborer avec le Chef de l’Etat. La méfiance entre certains pontes du Rdr et Zémogo atteint son paroxisme quand, en 2005, il manifeste des velléités de succéder au Premier ministre Seydou Elimane Diarra. On comprend donc son ras-le-bol du 14 juin 2007. «J’ai résisté à cette corrosion de nos rapports militants et fraternels. Mais la virulence des allusions tendancieuses qui ont souvent pris l’allure d’une croisade contre mon intégrité morale et intellectuelle, voire contre mon honneur et ma dignité, durant des années et par les voies les plus viles de la rumeur planifiée et de la presse aux ordres, ont fini par avoir raison de cette valeur si précieuse», lâche-t-il pratiquement sur un ton de colère, lui, l’homme connu pour sa mesure. Comme à toutes fins utiles, le conférencier précise qu’il claque certes la porte de son ancien parti, mais seul, qu’il n’entraîne personne avec lui. De même, il avertit qu’il ne quitte pas la scène politique. Bien au contraire, il annonce un nouveau combat, le combat pour le triomphe du consensus.
Dès lors, les observateurs savent qu’il n’est pas vrai que Zémogo part seul du Rdr. D’autant qu’avant sa déclaration, les noms de certains cadres Républicains ont circulé comme devant créer un nouveau parti avec lui. Entre autres, ceux de Jean-Jacques Béchio, conseiller diplomatique de Alassane Dramane Ouattara, Ali Kéita, porte-parole du Rdr, N’Golo Fatogoma Coulibaly, président du Conseil général de Korhogo, Abdoulaye Koné, président du Conseil général de d’Odienné, Béhi Bernard, Secrétaire général adjoint du Rdr, chargé des Nouvelles technologies de l’information et de la communication... Même le fils du fondateur du Rdr, Franck Djéni, est pressenti pour être le président des jeunes du futur parti de Zémogo. De même, l’ancien juge de Dimbokro, Epiphane Zoro Bi Ballo, rendu célèbre par l’affaire du certificat de nationalité d’Alassane Ouattara, est également annoncé à ses côtés.
La grande révélation se fera le 16 juillet 2007 quand l’Alliance pour la nouvelle Côte d’Ivoire voit officiellement le jour et prend le contre-pied des déclarations de Zémogo. Il est bel et bien parti avec des cadres du Rdr. Et pour cause. La totalité des membres de son Secrétariat général sont issus de la case verte des républicains. Jean-Jacques Béchio (Secrétaire général), Diomandé Bouraïma (Secrétaire général adjoint chargé de la mobilisation des ressources et de la promotion du parti), Amidou Sylla (Secrétaire général adjoint chargé des finances et du patrimoine), Aly Kéita (Secrétaire général adjoint chargé de la communication et de la presse), Attébi Dago Robert (Secrétaire général adjoint chargé de la mobilisation, de l’organisation et de la vie du parti), Koné Dramane (Secrétaire général adjoint chargé des élections), Diabaté Drissa (Secrétaire général adjoint chargé des relations extérieures), Jouhaire Mobio Elisabeth (Secrétaire général adjoint, chargé des institutions, des partis politiques et du monde associatif, qui aujourd’hui, ne fait plus partie de l’équipe), Bérété Siaka (Secrétaire général adjoint, chargé de la formation politique et idéologique) et Nicole Doué (Secrétaire général adjoint, chargé des nouvelles adhésions). Le jugement de ses anciens collaborateurs sur la naissance du parti de Zémogo ne se fait pas attendre. Pour le Secrétaire national chargé des affaires juridiques et institutionnelles du Rdr, Cissé Bacongo, «Zémogo, Béchio, Aly Kéita …viennent de sauter dans le vide» (in Fraternité Matin du 26 juin 2007). Ils sont traités de feuilles mortes dont le départ ne fera pas crouler la case verte et obliger les républicains à se loger chez eux. En plus, Jean-Jacques Béchio et Aly Kéita, qui sont rentrés d’exil le 30 mai, sont notamment accusés d’avoir été achetés à 50 millions de francs chacun, par le Fpi et Laurent Gbagbo. Certes, deux ans après sa création, l’Anci a peut-être perturbé le Rdr. Mais les grosses têtes du parti d’Alassane Dramane Ouattara, en dehors du président de l’Anci, n’en sont pas vraiment parties.
Pascal Soro