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Économie Publié le mercredi 20 mai 2009 | Le Nouveau Navire

Touré Gaoussou (président de l`ADEFICA) : "Tous les moyens sont réunis, nous n`attendons que l`Etat pour commencer l`industrialisation du cajou"

M. Touré Gaoussou, vous avez organisé les 12 et 13 mai derniers, une conférence internationale sur la filière cajou. A quoi répond-elle?

La conférence que nous avons organisée avait pour thème : '' La transformation locale de la noix de cajou : défis et perspective''. Nous sommes très heureux parce que tous les pays africains producteurs de noix de cajou étaient présents. Nous avons pu nous accorder sur les problèmes réels posés à l'industrie de la noix de cajou. Cette conférence a enregistré la participation de partenaires financiers qui nous ont rassurés sur la disponibilité de moyens financiers nécessaires au développement de la filière cajou. Maintenant, nous savons quelles sont les actions concrètes que nous devons poser pour que l'Afrique puisse passer du stade d'exportateur de noix brute à celui d'exportateur d'amande de cajou dans les dix années à venir.


Avec ces résolutions, comment entrevoyez-vous l'avenir de cette filière en Côte d'Ivoire ?

L'avenir de la filière cajou est en rose pour l'ensemble des acteurs. C'est là l'intérêt de cette conférence. Il s'agissait pour les acteurs de faire un diagnostic de tous les problèmes. C'est ce que nous avons fait. Nous avons tracé le schéma d'industrialisation qui peut nous amener à la réussite. Nous avons défini ensemble les actions que nous devons poser pour maximiser nos revenus. Par ailleurs, nous pouvons affirmer que nous sommes bien partis pour asseoir de façon durable les bases du développement de la filière cajou. Nous avons défini le type d'industrialisation qu'il nous faut pour éviter les échecs que nous avons connus auparavent. Nous avons décidé qu'à partir de maintenant, les capacités des unités que nous allons installer ne dépasseront pas 3.000 tonnes. Et que la technique utilisée pour le décortiquage de la noix de cajou sera celle du traitement manuel car elle utilise une main d'œuvre importante. C'est elle qui est utilisée dans les pays qui ont réussi l'industrialisation. Aujourd'hui, nous avons des experts, des partenaires qui sont prêts à nous aider pour mettre en place les procédures de démarche qualité qu'il faut pour que nous ayons les certifications nécessaires qui vont nous permettre de vendre sans problème nos produits.


Président, quelles sont les démarches que vous avez effectuées pour que cette industrialisation soit effective ?

Je suis très optimiste parce qu'aucun Etat ne peut dire qu'il ne se soucie pas du sort de ses citoyens. Nous disons à nos Etats : vous avez des problèmes de chômage, de disparités régionales et d'équilibre de vos balances de paiement. Nous, producteurs et industriels de la filière cajou, nous avons des solutions à vos problèmes. Rencontrons-nous. Et c'est ce genre de contrat que nous appelons ''gagnant-gagnant''. Donc les Etats gagnent, les producteurs gagnent. Ce que nous demandons aux Etats, c'est de mettre en place les mesures d’incitation fiscales qui vont rendre l'industrialisation plus rentable que la vente de la noix de cajou brute. Que les Etats protègent les producteurs. Que le prix d'achat ne soit plus un prix indicatif et que les prélèvements perçus se réduisent au stricte minimum et qu'ils correspondent à des services rendus aux producteurs. Ce sont des fonds publics qui seront prélevés, nous devrions avoir une obligation de bonne gestion et une obligation de rendre compte. Sur ce point, nous sommes en phase avec l'ensemble des bailleurs de fonds qui sont prêts à nous aider. Nous avons demandé à nos Etats de lutter contre les tracasseries qui augmentent les prix. Selon une étude de la banque mondiale, dans un pays comme la Côte d'Ivoire, les tracasseries coûtent plus de 100 milliards aux opérateurs économiques.


Si l'Etat joue son rôle par rapport à tout ce que vous venez de dire, à quand le début de l'industrialisation de la filière cajou en Côte d'Ivoire ?

Le séminaire a décidé que chacun dans son pays fasse le point. Aujourd'hui, à partir de l'initiative cajou africaine, la filière est financée par le fonds Bill gate à hauteur de 50 millions de dollars pour l'industrialisation de la filière cajou en Afrique. En plus de ce fonds, il y a tous les bailleurs de fonds qui veulent investir aujourd'hui dans la filière. Ce sont entre autres l'Union Européenne, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international. Tout ce qu'il faut aujourd'hui, c'est que chacun joue son rôle. A partir du moment où ceux qui doivent donner les moyens sont prêts à le faire, l'Etat n'a plus de difficultés à réunir les moyens pour les mettre à disposition.

Edmond Kouadio
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