Conférence de presse - Exposé liminaire
Mesdames et Messieurs les journalistes ;
L’ONG Actions pour la Protection des Droits de l’Homme (APDH) vous salue et vous remercie pour avoir honoré son invitation à prendre part à cette conférence de presse par laquelle elle voudrait se prononcer et échanger avec vous sur la situation sociopolitique actuelle, notamment sur le processus de sortie de crise et sur les événements d’Akoupé.
I. Le processus électoral en côte d’Ivoire
Par Décret numéro 2009-181 du 14 Mai 2009, le président de la république, sur proposition du président de la Commission Electorale Indépendante, a convoqué le collège électoral en vue de l’élection du président de la république de Cote d’Ivoire le 29 Novembre 2009.
En outre, à la suite de la 5ème réunion du Cadre Permanent de Concertation, un chronogramme des taches préparatoires à l’élection présidentielle a été rendu publique le 18 Mai 2009;
Il faut rappeler que du fait de la crise militaro politique que traverse la Cote d’Ivoire depuis le 19 septembre 2002, les élections présidentielles
qui devaient avoir lieu en octobre 2005 n’ont pu se tenir jusqu’à ce jour.
Or les élections sont pour la démocratie ce que représentent les poumons dans l’organisme humain.
L’APDH, qui a toujours réclamé la tenue des élections libres, transparentes et crédibles, gage d’un Etat de droit, se réjouit de la fixation de la date des élections présidentielles attendues de tous.
L’APDH félicite le gouvernement Ivoirien et la CEI pour la prise de cette décision qui traduit leur volonté de sortir la Cote d’Ivoire de la crise
par des élections.
Cependant, il ne faudra pas donner dans l’euphorie et dans un optimisme béat car l’on se souvient que dans le passé des dates pour la tenue
des élections avaient été fixées sans qu’elles ne se tiennent.
En conséquence, l’APDH exhorte le gouvernement et la CEI d’une part, à tout mettre en œuvre pour que cette fois ci, les élections puissent se tenir effectivement à la date convenue et d’autre part à s’assurer qu’avant le 29 Novembre 2009 toutes les conditions pour des élections libres et crédibles soient réunies, notamment la bonne tenue du processus de l’identification et de l’enrôlement, la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire, l’achèvement du plan de sécurisation du processus électoral et l’effectivité du désarmement des ex rebelles et de tous les miliciens.
II. Les événements d’Akoupé
Il convient d’indiquer que suite aux nombreux cas d’atteintes aux droits humains perpétrées lors des événements d’Akoupé et rapportés par la presse, le BEN de l’APDH a conduit une mission d’enquête sur ladite localité.
1. Les faits
Notre enquête révèle que dans la journée du mercredi 12 Mai 2009 à 11Heures, un des quartiers de la ville habité en majorité par des allogènes a été le théâtre de violents affrontements entre les populations Attié et Dioula.
Pour comprendre ces événements, il faut remonter à leur origine, c’est à dire à la nuit de Mardi 11 au Mercredi 12 Mai, selon les informations que nous avons recoupés, des jeunes élèves, au nombre de huit (08) qui reviendraient vers 22h d’une ballade ont entendu le bruit d’une mangue tombée sur le toit d’un Kiosque situé dans une cours appartenant à un allogène Béninois. L’un d’entre eux le nommé ADJE Djan Prince Rodrigue (14 ans, élève en classe de 6ème 1 au Lycée Moderne d’Akoupé aurait décidé d’aller la chercher en montant sur un banc ;C’est alors qu’un coup de feu serait parti blessant mortellement le jeune Lycéen. La balle aurait transpercé l’avant bras droit pour se loger dans l’abdomen. Ils se sont alors se seraient alors rendu au poste de police pour demander de l’aide ; l’agent leur aurait dit qu’il ne pouvait pas se déplacer par manque de moyen et que le Commissaire serait absent. Toujours selon nos sources, l’agent de service aurait joint le commissaire qui se trouvait chez lui en dans une autre localité. C’est finalement vers 2 heures du matin que le commissaire, qui entre temps est arrivée aurait fait enlever le corps sans aucune forme de procédure requise en la matière en l’occurrence, le constat de décès par un médecin légiste.
Le lendemain, ayant été informé, les camarades de la victime auraient décidé d’infliger une représailles aux allogènes qui seraient à la base de ce crime. Les allogènes à leur tour auraient décidé de riposter et finalement la bagarre s’est généralisée et a pris la forme qu’on lui attribue en ce moment (Attié contre Dioula). Ainsi, armées de machettes, des gourdins et même d’armes de petit calibre les populations se sont affrontées de façon sporadique jusqu’au jeudi soir avec l’arrivée de certaines autorités fils et filles de la régions sont arrivés pour appuyer l’action des autorités administratives et militaires sur place.
Le bilan de ces affrontements est le suivant :
La majorité des commerces appartenant g aux allogènes ont été pillés,
Des bétails volés,
Les compteurs d’eau détruis, des domiciles cambriolés
46 blessés par balles, armes blanches et autres (Voir rapport de l’hôpital général d’Akoupé)
2. Analyses
Devant de telles atrocités, synonymes de cruautés humaines inimaginables qui caractérisent leurs auteurs ; des actes ignobles, manifestement violateurs des droits de l’homme, l’APDH ne peut qu’être indignée et révoltée. Elle déplore donc le décès du jeune élève qui était dans la fleur de l’âge et adresse très respectueusement ses condoléances les plus sincères à la famille endeuillée, sans distinction aucune, apporte tout son réconfort à tous les blessés, enfin l’APDH apporte tout son soutien à tout ceux qui ont perdu leur biens.
Cependant, l’APDH ne peut manquer de s’interroger sur ces événements et les circonstances dans lesquelles ils ont eu lieu.
L’APDH trouve paradoxal, en effet, que l’assassinat soit intervenu dans des conditions non encore élucidées. De même, l’APDH s’interroge encore sur l’identité de l’auteur du crime. Si les témoignages concordants se confirmaient, selon lesquels l’agresseur aurait quitté la ville après le drame, il y aurait lieu de s’interroger quant l’efficacité de la police dans cette localité.
L’APDH, pour sa part, s’inquiète déjà sur l’effectivité du processus de sortie de crise, suite à des foyers d’affrontements qui, mal gérés, peuvent entravés ce processus.
L’APDH marque également son indignation et condamne avec la dernière énergie la légèreté coupable dont ont fait preuve les forces de sécurité dans la gestion de ces évènements. Une vigilance assidue de leur part aurait évité les affrontements.
Face à toutes ces préoccupations, l’APDH fait les recommandations suivantes.
3 – Recommandations :
A l’endroit du Gouvernement de Réconciliation Nationale :
L’APDH demande une enquête pour situer les responsabilités et punir les coupables de ces agissements.
A l’endroit des populations locales:
L’APDH invite les populations au calme et à la tolérance.
Enfin, L’APDH invite tous les acteurs de la crise ivoirienne à prendre leurs responsabilités, afin d’éviter le pire à la Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan, le 20 Mai 2009
Pour l’APDH
Le Président
Maître Hervé GOUAMENE
Avocat à la cour
Mesdames et Messieurs les journalistes ;
L’ONG Actions pour la Protection des Droits de l’Homme (APDH) vous salue et vous remercie pour avoir honoré son invitation à prendre part à cette conférence de presse par laquelle elle voudrait se prononcer et échanger avec vous sur la situation sociopolitique actuelle, notamment sur le processus de sortie de crise et sur les événements d’Akoupé.
I. Le processus électoral en côte d’Ivoire
Par Décret numéro 2009-181 du 14 Mai 2009, le président de la république, sur proposition du président de la Commission Electorale Indépendante, a convoqué le collège électoral en vue de l’élection du président de la république de Cote d’Ivoire le 29 Novembre 2009.
En outre, à la suite de la 5ème réunion du Cadre Permanent de Concertation, un chronogramme des taches préparatoires à l’élection présidentielle a été rendu publique le 18 Mai 2009;
Il faut rappeler que du fait de la crise militaro politique que traverse la Cote d’Ivoire depuis le 19 septembre 2002, les élections présidentielles
qui devaient avoir lieu en octobre 2005 n’ont pu se tenir jusqu’à ce jour.
Or les élections sont pour la démocratie ce que représentent les poumons dans l’organisme humain.
L’APDH, qui a toujours réclamé la tenue des élections libres, transparentes et crédibles, gage d’un Etat de droit, se réjouit de la fixation de la date des élections présidentielles attendues de tous.
L’APDH félicite le gouvernement Ivoirien et la CEI pour la prise de cette décision qui traduit leur volonté de sortir la Cote d’Ivoire de la crise
par des élections.
Cependant, il ne faudra pas donner dans l’euphorie et dans un optimisme béat car l’on se souvient que dans le passé des dates pour la tenue
des élections avaient été fixées sans qu’elles ne se tiennent.
En conséquence, l’APDH exhorte le gouvernement et la CEI d’une part, à tout mettre en œuvre pour que cette fois ci, les élections puissent se tenir effectivement à la date convenue et d’autre part à s’assurer qu’avant le 29 Novembre 2009 toutes les conditions pour des élections libres et crédibles soient réunies, notamment la bonne tenue du processus de l’identification et de l’enrôlement, la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire, l’achèvement du plan de sécurisation du processus électoral et l’effectivité du désarmement des ex rebelles et de tous les miliciens.
II. Les événements d’Akoupé
Il convient d’indiquer que suite aux nombreux cas d’atteintes aux droits humains perpétrées lors des événements d’Akoupé et rapportés par la presse, le BEN de l’APDH a conduit une mission d’enquête sur ladite localité.
1. Les faits
Notre enquête révèle que dans la journée du mercredi 12 Mai 2009 à 11Heures, un des quartiers de la ville habité en majorité par des allogènes a été le théâtre de violents affrontements entre les populations Attié et Dioula.
Pour comprendre ces événements, il faut remonter à leur origine, c’est à dire à la nuit de Mardi 11 au Mercredi 12 Mai, selon les informations que nous avons recoupés, des jeunes élèves, au nombre de huit (08) qui reviendraient vers 22h d’une ballade ont entendu le bruit d’une mangue tombée sur le toit d’un Kiosque situé dans une cours appartenant à un allogène Béninois. L’un d’entre eux le nommé ADJE Djan Prince Rodrigue (14 ans, élève en classe de 6ème 1 au Lycée Moderne d’Akoupé aurait décidé d’aller la chercher en montant sur un banc ;C’est alors qu’un coup de feu serait parti blessant mortellement le jeune Lycéen. La balle aurait transpercé l’avant bras droit pour se loger dans l’abdomen. Ils se sont alors se seraient alors rendu au poste de police pour demander de l’aide ; l’agent leur aurait dit qu’il ne pouvait pas se déplacer par manque de moyen et que le Commissaire serait absent. Toujours selon nos sources, l’agent de service aurait joint le commissaire qui se trouvait chez lui en dans une autre localité. C’est finalement vers 2 heures du matin que le commissaire, qui entre temps est arrivée aurait fait enlever le corps sans aucune forme de procédure requise en la matière en l’occurrence, le constat de décès par un médecin légiste.
Le lendemain, ayant été informé, les camarades de la victime auraient décidé d’infliger une représailles aux allogènes qui seraient à la base de ce crime. Les allogènes à leur tour auraient décidé de riposter et finalement la bagarre s’est généralisée et a pris la forme qu’on lui attribue en ce moment (Attié contre Dioula). Ainsi, armées de machettes, des gourdins et même d’armes de petit calibre les populations se sont affrontées de façon sporadique jusqu’au jeudi soir avec l’arrivée de certaines autorités fils et filles de la régions sont arrivés pour appuyer l’action des autorités administratives et militaires sur place.
Le bilan de ces affrontements est le suivant :
La majorité des commerces appartenant g aux allogènes ont été pillés,
Des bétails volés,
Les compteurs d’eau détruis, des domiciles cambriolés
46 blessés par balles, armes blanches et autres (Voir rapport de l’hôpital général d’Akoupé)
2. Analyses
Devant de telles atrocités, synonymes de cruautés humaines inimaginables qui caractérisent leurs auteurs ; des actes ignobles, manifestement violateurs des droits de l’homme, l’APDH ne peut qu’être indignée et révoltée. Elle déplore donc le décès du jeune élève qui était dans la fleur de l’âge et adresse très respectueusement ses condoléances les plus sincères à la famille endeuillée, sans distinction aucune, apporte tout son réconfort à tous les blessés, enfin l’APDH apporte tout son soutien à tout ceux qui ont perdu leur biens.
Cependant, l’APDH ne peut manquer de s’interroger sur ces événements et les circonstances dans lesquelles ils ont eu lieu.
L’APDH trouve paradoxal, en effet, que l’assassinat soit intervenu dans des conditions non encore élucidées. De même, l’APDH s’interroge encore sur l’identité de l’auteur du crime. Si les témoignages concordants se confirmaient, selon lesquels l’agresseur aurait quitté la ville après le drame, il y aurait lieu de s’interroger quant l’efficacité de la police dans cette localité.
L’APDH, pour sa part, s’inquiète déjà sur l’effectivité du processus de sortie de crise, suite à des foyers d’affrontements qui, mal gérés, peuvent entravés ce processus.
L’APDH marque également son indignation et condamne avec la dernière énergie la légèreté coupable dont ont fait preuve les forces de sécurité dans la gestion de ces évènements. Une vigilance assidue de leur part aurait évité les affrontements.
Face à toutes ces préoccupations, l’APDH fait les recommandations suivantes.
3 – Recommandations :
A l’endroit du Gouvernement de Réconciliation Nationale :
L’APDH demande une enquête pour situer les responsabilités et punir les coupables de ces agissements.
A l’endroit des populations locales:
L’APDH invite les populations au calme et à la tolérance.
Enfin, L’APDH invite tous les acteurs de la crise ivoirienne à prendre leurs responsabilités, afin d’éviter le pire à la Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan, le 20 Mai 2009
Pour l’APDH
Le Président
Maître Hervé GOUAMENE
Avocat à la cour