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Société Publié le vendredi 22 mai 2009 | Le Repère

Débat républicain - Incroyable mais vrai ! : Un prêtre réclame l`arrestation d`un autre prête

Nous avons lu, d'abord avec perplexité et révolte, ensuite avec un certain amusement, les philippiques du père Charles Koffi contre son confrère, le père Marius Dayoro Boileau.
Car nous nous sommes très vite rendu compte que cela ne valait même pas une tempête dans un verre d'eau !

Perplexité et révolte face aux propos au vitriol du père Charles Koffi qui, de façon pernicieuse et insidieuse, va jusqu'à dénier la qualité de prêtre et le grade d'agrégé et de professeur au père Marius Dayoro Boileau :

"Mon cher frère", écrit le père Charles Koffi, "tu es prêtre. Tu sais que le prêtre est un sage. Nous l'avons appris ensemble dans ce séminaire d'Anyama qui nous a formés parce que nous avons eu les mêmes professeurs, même si pour des raisons qui te sont personnelles, tu n'as pas terminé ta formation ici en Côte d'Ivorie".

Ce qui précède sous-entend clairement : "Je ne sais pas, comment tu as pu être ordonné prêtre puisque tu n'as pas terminé tes études au séminaire d'Anyama où nous étions tous pourtant, préférant prendre la poudre d'escampette pour aller je ne sais où !".


Belles amabilités d'un prêtre à un autre prêtre !

Et le père Charles Koffi de poursuivre : "Mon cher frère, tu es professeur de philosophie. Dis-moi dans quel établissement et qui sont tes étudiants ? Qu'ils puissent comprendre que le maître est celui qui est capable de maîtriser sa colère, ses peurs, ses doutes et qui ne se laisse pas aller à dévoiler à tous, ses propres turpitudes".

Ainsi, non seulement le père Charles Koffi doute du grade de professeur de philosophie du père Dayoro, qu'il lui dénie d'ailleurs, parce qu'il ne sait pas dans quelle université il professe ni qui sont ses étudiants, mais encore et surtout, il l'accuse, à travers le mot "turpitudes", d'avoir "une conduite ignominieuse" et de mener "des actions basses et honteuses".

Quel grand degré de fraternité, d'amitié et de confraternité de la part du père Charles Koffi dont la majeure partie de la formation, à Anyama et ailleurs, semble s'être limitée à l'apprentissage des injures et aux accusations calomnieuses !.

L'on comprend ainsi que le père Dayoro s'en soit allé ailleurs, cherchant un air plus sain et plus pur et surtout un enseignement plus conforme à la vérité, ainsi que le commande le Christ qui exige que la vérité soit dite à temps et à contretemps.

Pour le père Charles Koffi, le père Dayoro est d'une ingratitude inqualifiable, quelqu'un qui refuse de voir en face la vérité qu'il vit pourtant au quotidien.

C'est pourquoi il "refuse qu'au nom de la liberté d'expression qui plus est demeure la pierre angulaire d'une société démocratique, cette démocratie que "le père Dayoro" met en doute et qui pourtant" lui "permet de traiter" son "président de "roublard sans être inquièté", il "refuse donc sous le couvert de la triple casquette que revendique le père Dayoro en tant que prêtre et professeur de philosophie et de sciences politiques que ce dernier se permette de dire tout et n'importe quoi sans la moindre preuve et jetant un discrédit sur une partie du peuple".

Comme on le voit, la générosité, la tolérance et le sens de la mesure ne sont pas, semble t-il, les vertus cardinales du père Charles Koffi, ce bon Samaritain à la parole fielleuse et empoisonnée.
Ainsi, pour le père Charles Koffi, la Côte d'Ivoire et le régime des refondateurs sont les champions toutes catégories de la démocratie et l'impunité dont parlent certains, à commencer par le père Dayoro n'est qu'une vue de l'esprit, la preuve éclatante étant que le père Dayoro continue d'être en liberté malgré le crime de lèse-majesté qu'il a commis.


C'est pourquoi, il ose écrire encore : "Mon cher frère, tu es professeur de sciences politiques. Où as-tu fait tes études ?

Encore une fois, le père Charles Koffi traite le père Dayoro de fieffé menteur devant l'Eternel parce qu'il n'aurait fait aucune des études dont il se prévaut !

Et de poursuivre : "qui t'a dit que politiquement tu as le droit de traiter ton président de roublard et tous les hommes politiques de voleurs, de menteurs et d'infidèles sans que tu en aies la moindre preuve ? Et tu parles d'impunité ? Oui, j'en conviens, puisque c'est cette même impunité qui te permet d'être encore en liberté, parce que politiquement, on trouvera antidémocratique de jeter en prison quelqu'un qui donne dans la diffamation. Peut-être qu'il te faudra ajouter à la longue formation des études de droit et tu comprendras que la diffamation est un délit pénal"
Pour le grand justicier pénaliste qu'est le père Charles Koffi, le régime ivoirien est le parangon de la démocratie et de la justice, parce que le père Dayoro qui aurait traité son Président de roublard est encore en liberté profitant ainsi de l'impunité dont il accuse le régime.

Simplisme sidérant et phatitudes affligeantes de la part de quelqu'un qui est appelé à être un guide pour les autres !

Nous avons dit plus haut que nous avons lu les écrits du père Charles Koffi avec perplexité et révolte puis avec amusement.

Amusement parce qu'à mesure que nous avancions dans notre lecture, nous avons découvert que si aujourd'hui dans notre pays, avec le système éducatif qui s'est écroulé, nous avons des étudiants Fesci, des policiers, des gendarmes, des soldats, des agents de l'Administration Fesci, il n'était pas surprenant qu'il y eût des prêtres ( ?) Fesci et grands patriotes à l'instar de ceux qui dans les "sorbonnes et les agoras" débitent à longueur de journée des débilités qui donnent la mesure de ce qu'est devenue la Côte d'Ivoire dans sa chute dans les abîmes.

Car nous nous nous sommes très vite aperçus que le père Charles Koffi n'est qu'un perroquet qui répète les leçons de ses maîtres :

"Je te prie de laisser aux hommes politiques de l'opposition ivoirienne leur rôle pour faire avancer la démocratie. Ils le font déjà si bien. Je crois qu'ils n'ont pas besoin que les prêtes viennent leur donner un coup de main. Nous ne sommes pas payés pour jouer l'opposition politique. Garde toi de telles dérives…"

Il est étonnant que le père Charles Koffi parle de faire avancer la démocratie alors que selon lui notre pays et son régime sont les modèles achevés de la démocratie, une démocratie où n'existe aucune impunité.

Poursuivant sa récitation, le père Charles Koffi déclare que "nous n'avons plus besoin de nous déchirer pour survivre. Je crois comme vous que nous sortirons de cette crise plus forte que jamais. Le temps, dit-on, est l'autre non de Dieu (qui soit dit en passant ne peut-être enfermé dans le temps).

Laissons le temps au temps. Quand le moment que Dieu a choisi viendra, nous irons aux urnes et alors chacun aura l'occasion de s'exprimer.

En attendant, si on suit bien le père Charles Koffi, nous devons nous contenter de réciter des patenôtres et la providence fera le reste.

Les élections pourraient donc intervenir dans mille ans puisque que pour Dieu, mille ans sont comme hier.

Pour le père Charles Koffi peu importent la durée, la souffrance, l'extrême pauvreté et la misère des populations et le pays en déconfiture, nous devons nous contenter d'attendre et peu importe le temps que cela prendra.

On croirait entendre un certain refondateur en chef dont les élections ne sont pas la tasse de thé !
Pourquoi les Ivoiriens se sont-ils avilis à ce point, tournant le dos à la vérité, à la dignité et à l'honneur et ne cherchant à plaire qu'à celui qui sert une soupe…faisandée ? Pauvres de nous surtout lorsque les hommes d'Eglise s'y mettent !

Et pourtant le père Marius Dayoro n'a fait que relever les tares de notre société en totale décomposition et que seul le père Charles Koffi ne voit pas et ne perçoit pas tout simplement parce qu'il attend sans doute un complément de bourse de la présidence de la République !
Le père Charles Koffi accuse le père Dayoro de parler sans preuve alors que ce dernier a commencé son écrit par des preuves irréfutables à travers deux citations contradictoires de l'ancien Président de la République :

1)"Si vous voyez vos fils, vos cousins, dites leur : faisons vite pour aller aux élections pour que la Côte d'Ivoire ressuscite comme Jésus est ressuscité"

2)"On va faire les élections, je travaille pour qu'on les fasse en juin 2008. Mais si on ne les fait pas à cette date, ce n'est pas la mort parce qu'on ne les a pas faites en octobre 2005 et il n'y a rien eu".

C'est à partir de ces déclarations sortant de la bouche du même homme que le père Dayoro demande au chef de l'Etat le "pourquoi de cette "attitude qui frise la roublardise, l'ingratitude et le mépris".


Devrait-on rappeler au père Charles Koffi que les jeunes que le régime des refondateurs a envoyés comme chair à canon en novembre 2004 n'ont eu pour seules récompenses que le chômage et la misère ?

Concernant l'impunité que le père Charles Koffi, sans doute frappé de berlue et d'amnésie récuse, le père Dayoro a fait état des déchets toxiques importés par le Fpi pour s'enrichir en tuant des Ivoiriens, de même que des 100 milliards censés indemniser les victimes mais qui sont partis en fumée dans les poches des refondateurs laissant les pauvres victimes à leur sort, agonisant et mourant à petit feu.


Le père Charles Koffi peut-il nous dire qui a été sanctionné ?

Pendant que les vrais responsables de ce crime étaient réinstallés de force dans leur fonction par nos ( ?) fameuses forces de défense et de sécurité, deux sous lampistes étaient jetés en prison pour faire croire que justice a été rendue !


Cette comédie morbide ne heurte t-elle pas le père Charles Koffi ?

Le père Dayoro a également mentionné le meurtre du jeune Séa à Yopougon, qui manifestait avec les femmes aux mains nues contre la vie chère et pour réclamer du pain.

Nos ( ?) Forces de défense et de sécurité, véritable garde prétorienne de monsieur Gbagbo, ont tiré sur elles à balles réelles, blessant affreusement certaines d'entre elles et tuant le jeune Séa.
Le père Charles Koffi peut-il nous indiquer quelle sanction a été prise contre ces assassins ?
Le père Dayoro plaint la jeunesse ivoirienne, filles comme garçons, livrée à elle-même, victime de cette pauvreté, du chômage et de la misère qu'a semés le Fpi et qui conduisent à la médiocrité.
Le Sida est partout à chacune de nos portes.

Il n'est un secret pour personne, à l'exclusion du père Charles Koffi, que la gent féminine est obligée de se livrer à la prostitution et de se rabattre sur ces nouveaux riches pour survivre.
Seul le père Charles Koffi n'a pas été informé de ce mariage pompeux entre une fille d'à peine 18 ans et un sexagénaire de la refondation.

Les véhicules RAV4 ne sont-ils pas les cadeaux de prédilection offerts à ces fillettes ?
Pendant 8 ans, les Ivoiriens n'ont jamais rien su de ce que leur rapportaient leur pétrole et leur gaz, traités hors budget, c'est-à-dire à l'issu des députés et partant du peuple et dont les revenus disparaissaient dans la poche des refondateurs.


Que dire de la filière café-cacao pillée systématiquement par les refondateurs, le pauvre paysan devant se contenter d'un prix bord champ de 100 ou de 125 franc le kg alors que le prix officiel est de 500 francs le kilogramme ?

Il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre et pire aveugle que celui qui ne veut pas voir et le père Charles Koffi est de ceux-là, préférant régler un contentieux personnel qu'il a sans doute avec le père Dayoro plutôt que de plaindre le sort de ses concitoyens ( ?).

Qui ignore dans cette Côte d'Ivoire désincarnée, les fortunes colossales dignes de faire pâlir Crésus de jalousie que se sont constituées les refondateurs en l'espace de deux ans ? Le père Charles Koffi est le seul à l'ignorer !

Il convient donc de dire au père Charles Koffi que certains hommes se disant de Dieu ont eu une attitude trop trouble, trop suspecte et trop compromettante pour que certains d'entre eux se permettent de s'ériger en donneurs de leçon :

1) Les massacres des 25, 26 et 27 mars 2004 ont laissé les hommes de Dieu de marbre quand certains n'ont pas hésité à avancer que l'opposition l'avait bien mérité qui aurait défié l'autorité.
Et pourtant, combien de fois dans l'opposition, monsieur Gbagbo et le Fpi ont défié le pouvoir et l'autorité sans se faire tirer dessus !

La manifestation de l'opposition était prévue pour le 25 mars et elle a été étouffée dans l'œuf. Pourtant, pendant trois jours, les meurtres et assassinats allaient se perpétrer sans discontinuer faisant plus de 500 morts et des centaines de blessés et de disparus.

Le père Charles Koffi pense t-il que le Christ, son maître aurait gardé un silence complice devant ce carnage planifié ?

Et ces bourreaux ont été félicités pour "avoir fait leur devoir".


2) L'asile refusé au général Guéi est encore dans toutes nos mémoires, qui a donc été livré aux escadrons de la mort qui l'on trucidé avec sa famille et ses proches.
Nous suggérons au père Charles Koffi de lire le roman de Victor Hugo, "Notre Dame de Paris" pour comprendre ce que représente l'asile pour l'Eglise et dans une église.

3) Les larmes de sangs provoqués par les escadrons de la mort rappellent à tout le régime de terreur sous lequel nous vivons.

4) Les charniers et les fosses communes, sans nombre, sont à chaque recoin de notre pays et les auteurs de ces crimes abominables paradent sous nos yeux.

5) Les visiteurs de marque du chef de l'Etat convoyés dans les lupanars de la rue Princesse sont la traduction éloquente de la déliquescence du pays, de la dégradation des mœurs et du pourrissement de la société, favorisés par un régime sans morale et sans repère.

6) L'état déplorable de nos infrastructures, jadis notre fierté, aujourd'hui notre honte, démontent la faillite d'un régime et d'un pays.

Et le père Charles Koffi, se moquant des Ivoiriens, ose demander des preuves sans doute parce qu'il vit douillettement à l'étranger aux frais de la princesse.

Que cela est pitoyable !

Pour le père Charles Koffi, le prêtre, grand "rassembleur" n'est pas payé pour jouer l'opposition politique.

Par contre, le prêtre est payé pour transporter le Saint Sacrement chez le Chef de l'Etat pour le soutenir dans la misère qu'il inflige aux populations.

Le prêtre est également payé pour que, à la faveur d'un semblant de consultation nationale, la hiérarchie de l'Eglise adopte une position qui est la copie conforme de celle du chef de l'Etat, du Fpi et du pouvoir.

Aucun prêtre, aucun homme d'église n'est obligé de prendre position en faveur de l'opposition. On ne le leur demande pas d'ailleurs et personne ne leur suggère de jouer les héros.

Cependant, dire la vérité n'est pas interdit aux hommes d'église et nous pensons que c'est même une de leurs missions premières, surtout quand il s'agit de voler au secours du peuple.
Nous savons que Monseigneur Romérin abattu en pleine célébration eucharistique et l'évêque Dom Helder Camara n'ont pas forcément des émules en Côte d'Ivoire a fortiori la doctrine de la Libération.

Dès lors, si le prêtre ou l'homme d'église ne doit pas prendre position pour l'opposition, il est par contre malsain qu'il épouse servilement les vues d'un pouvoir dictatorial, corrompu et sanguinaire qui a plongé le pays et son peuple dans les abîmes.

Il est même immoral et criminel que le prêtre ou l'homme d'église se substitue au pouvoir pour réclamer l'arrestation d'un prêtre qui a osé dire la vérité.

Le père Charles Koffi demande des preuves, qui surabondent pourtant, parce que ni lui, ni aucun des siens n'ont souffert des effets des déchets toxiques, des méfaits des escadrons de la mort, des conséquences du pillage de nos richesses et de la corruption devenue une institution de l'Etat.

Aucun parent du père Charles Koffi n'appartient au monde paysan pour souffrir du brigandage dont sont victimes les paysans.

Il est dommage que quelqu'un qui prétend se consacrer à Dieu et partant servir la vérité se fourvoie de cette manière et tente vainement d'ailleurs de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Dans tous les cas, le père Charles Koffi doit être un homme particulièrement heureux aujourd'hui puisque nous apprenons que le père Dayoro serait un homme traqué, recherché par la police.
Il va être jeté en prison et cela comblera le père Charles Koffi que nous laissons avec sa conscience, pour autant qu'il en ait une !

Doubé Binty
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