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Politique Publié le vendredi 22 mai 2009 | Notre Voie

A tout vent : Le MPCI face à l’histoire

Un ami m’a récemment rapporté les propos tenus par un prêtre lors d’une homélie dans une paroisse d’Abidjan-Cocody. C’était au cours de la messe du dimanche. J’ai trouvé les propos du prélat à la fois hilarants et pleins d’enseignements. Voici ce qu’a dit le prêtre, selon mon ami : “Savez-vous pourquoi le Seigneur Jésus-Christ aime le courage des hommes et se moque des anges ? (Les fidèles répondent : Non !!). Et bien, parce que les hommes avec tous leurs péchés, chaque fois qu’ils trébuchent et tombent, ils se relèvent avec leurs sacs de péchés, prient (pour certains) et continuent. Alors que les anges, quand ils tombent, ne reviennent plus auprès de Dieu et vont hanter la terre…”.

Ce tableau tel que décrit par ce prêtre pourrait à première vue correspondre à tous les hommes sur cette terre, mais il y a des exceptions. Ne dit-on pas que l’exception confirme la règle. Certaines personnes peinent à se relever lorsqu’elles trébuchent. Soit parce qu’elles ne le peuvent pas à cause des pressions extérieures ou des pesanteurs. Soit parce qu’elles ne le veulent pas. Elles se complaisent alors dans cette situation. Alors que, comme le dit l’adage, “ce n’est pas éviter de tomber qui est le plus important. C’est se relever chaque fois qu’on tombe qui apparaît fondamental”.

Ici, c’est le second versant de “la montagne” que l’Histoire retient. En d’autres termes, c’est la capacité de l’Homme à se relever qui le fait entrer dans l’histoire.

On peut entrer dans l’histoire par la petite porte. Comme ce fut le cas des Forces Nouvelles (ex-rébellion armée) à travers leur mouvement principal, le MPCI. Qui a porté le glaive dans la chair de la mère-patrie, la Côte d’Ivoire, au nom d’arguments dont la pertinence demeure fort discutable jusqu’à ce jour. Mais, à force de mea culpa, de bonne foi, de détermination et d’engagement, l’on peut sortir par la grande porte. Et jouer un rôle fondamental et positif dans l’histoire d’une nation. Telle est la réalité qui s’offre aujourd’hui au Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI). A son secrétaire général, l’actuel Premier ministre, Guillaume Soro, et aux ex-rebelles. Sortir de l’histoire de la Côte d’Ivoire par la grande porte ou se perdre dans les méandres abjects de cette histoire.
En leur tendant la main, à travers le dialogue direct (une main qu’ils ont saisie à juste titre), le président de la République, Laurent Gbagbo, s’est posé comme un adjuvant pour la réhabilitation des ex-rebelles, leur entrée dans l’histoire de la Côte d’Ivoire par la grande porte.

A l’instar du président Gbagbo, le chef de l’Etat burkinabé, Blaise Compaoré, facilitateur de ce dialogue direct qui a abouti à la signature le 4 mars 2007 de l’Accord politique de Ouagadougou, apparaît comme “un sauveur”.

Certes, dans la mise en œuvre de l’Accord politique de Ouagadougou, les Forces Nouvelles ont joué une partition importante. Aucun observateur de bonne foi ne saurait le nier. Il suffit de se souvenir de la suppression de la zone de confiance, de la cérémonie de la “Flamme de la paix” à Bouaké, etc., pour s’en convaincre.

Mais il leur reste des efforts supplémentaires à accomplir afin que leur partition soit consistante. Ces efforts ont pour nom : désarmement, réunification totale du pays et élection présidentielle transparente.

Face à l’histoire, le MPCI, qui aspire à devenir, a-t-on appris de source crédible, un parti politique légalement constitué, devra aider à remettre les Ivoiriens dans un jeu politique sans armes à feu. Un jeu politique où le discours et le meeting sont rois.

Le premier signal fort sera, à notre sens, la passation des charges entre les com’zones et les préfets. Sans cesse reporté, cet important rendez-vous pour la normalisation en Côte d’Ivoire est fixé au mardi 26 mai prochain. Dans une confiance mutuelle, il faut réussir cette étape. Après quoi déposer les armes et œuvrer honnêtement à la tenue d’élections transparentes, sans fraude. La voie pour la sortie de l’histoire par la grande porte est ouverte devant le MPCI. Que les Forces Nouvelles l’empruntent sans hésiter.

Si les ex-rebelles veulent effectivement que cette réconciliation avec la Côte d’Ivoire entamée par le biais de l’Accord de Ouagadougou ne soit pas une fumée qui se dissipe au contact de l’air. Mais une page importante de la jeune histoire de notre pays depuis l’indépendance. Une histoire vieille de 49 ans.


Par Didier Depry: didierdepri@yahoo.fr
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