Il a été de tous les gouvernements pendant plus de vingt ans. Homme de confiance d’Houphouet-Boigny, Laurent Dona Fologo s’est rallié à Laurent Gbagbo à un moment où il était difficile de choisir son camp. A 70 ans, il fait aujourd’hui figure de “vieux” sage. Mais l’homme a encore de la ressource. Son bâton de maréchal, c’est la présidence du Conseil économique et social de la République de Côte d’Ivoire. Elle lui donne la légitimité et l’audience nécessaires lorsqu’il court les grandes capitales européennes pour jouer les missi domici.
“Je suis le Bernard Kouchner du président Gbagbo”, ironise-t-il. Depuis la crise de 2002, qui a connu son apogée avec l’attaque de la base de Bouaké en novembre 2004, qui fit neuf morts parmi les militaires français et 67 parmi les manifestants ivoiriens, les relations entre Abidjan et Paris ont connu des heures difficiles. C’est seulement au lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy que les deux pays ont véritablement recommencé à se parler.
Un nouveau partenariat
Depuis “ces journées noires”, Laurent Dona Fologo s’emploie à recoller les morceaux. L’attitude de l’ancien président Chirac, resté sourd à ses démarches entre 2004 et 2007, est comme une blessure qui ne s’est jamais refermée. “Il était mal informé sur la situation et sur la personnalité de Gbagbo. Pendant les événements, je lui ai écrit une lettre. Il n’y a jamais répondu”, regrette-t-il. «Gbagbo n’est pas Bokassa. La France s’est trompée sur son compte», martèle son plus fidèle supporter.
Du côté ivoirien, on veut tourner la page. “Cette situation nous a valu sept années de léthargie qui ont été préjudiciables à notre économie et à l’image de notre pays”, constate Laurent Dona Fologo. L’homme se fait le porte-voix de la réconciliation. “Il faut réinventer un partenariat, mais un partenariat juste bâti sur des relations saines et rationnelles, pas seulement affectives. Il faut que la décolonisation soit réelle dans les esprits des deux côtés et qu’on sache que l’Afrique est un continent riche et plein d’avenir”, dit-il. La France reste le premier fournisseur et le premier client du pays.
“On ne peut pas détruire un demi-siècle de relations. C’est le résultat de l’histoire. Nous sommes francophones. Le président Gbagbo n’est pas un anti-Français; c’est un esprit indépendant. Il n’a jamais parlé de rupture avec la France”, ajoute le président du Conseil économique et social de Côte d’Ivoire. Les temps ont changé.
La promesse de Sarkozy
La France n’a plus de pré carré en Afrique. Et Laurent Dona Fologo rappelle que “la Côte d’Ivoire s’est ouverte à d’autres puissances, comme la Chine, l’Inde, le Brésil…” Le message est passé. Des personnalités françaises se rendent de plus en plus souvent à Abidjan.
Nicolas Sarkozy a promis de venir en Côte d’Ivoire. Mais, avant cela, le pays doit procéder à des élections. La date du scrutin a été reportée plusieurs fois, donnant le sentiment d’un président qui essaie à tout prix de se maintenir au pouvoir. “C’est un mauvais procès qu’on lui fait. C’est injuste. Il n’a qu’une chose en tête, ces élections. Elles auront lieu avant la fin de l’année. Il faut qu’elles soient fiables et incontestables pour que la Côte d’Ivoire retrouve sa place de locomotive francophone de l’Afrique de l’Ouest”, explique Laurent Dona Fologo.
Elections: le 29 novembre
Reportée depuis 2005, l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire a finalement été fixée au jeudi 29 novembre 2009 par la Commission électorale indépendante (CEI). L’annonce a été faite jeudi. Lancées en septembre 2008, les opérations de recensement ont été prolongées à plusieurs reprises.
Fin avril, Laurent Gbagbo s’était refusé à annoncer une date précise en raison de ces prolongations, mais avait assuré que le scrutin aurait lieu en octobre ou novembre, alors que la communauté internationale exprimait de plus en plus ouvertement son impatience.
Le président Gbagbo devrait affronter, lors de ce scrutin, le leader du PDCI, l’ex-chef de l’Etat Henri Konan Bédié, ainsi qu’Alassane Ouattara. Les deux opposants ont déjà lancé leur campagne.
(Cf. La Tribune de Genève N° 11421 du lundi 18 mai 2009)
“Je suis le Bernard Kouchner du président Gbagbo”, ironise-t-il. Depuis la crise de 2002, qui a connu son apogée avec l’attaque de la base de Bouaké en novembre 2004, qui fit neuf morts parmi les militaires français et 67 parmi les manifestants ivoiriens, les relations entre Abidjan et Paris ont connu des heures difficiles. C’est seulement au lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy que les deux pays ont véritablement recommencé à se parler.
Un nouveau partenariat
Depuis “ces journées noires”, Laurent Dona Fologo s’emploie à recoller les morceaux. L’attitude de l’ancien président Chirac, resté sourd à ses démarches entre 2004 et 2007, est comme une blessure qui ne s’est jamais refermée. “Il était mal informé sur la situation et sur la personnalité de Gbagbo. Pendant les événements, je lui ai écrit une lettre. Il n’y a jamais répondu”, regrette-t-il. «Gbagbo n’est pas Bokassa. La France s’est trompée sur son compte», martèle son plus fidèle supporter.
Du côté ivoirien, on veut tourner la page. “Cette situation nous a valu sept années de léthargie qui ont été préjudiciables à notre économie et à l’image de notre pays”, constate Laurent Dona Fologo. L’homme se fait le porte-voix de la réconciliation. “Il faut réinventer un partenariat, mais un partenariat juste bâti sur des relations saines et rationnelles, pas seulement affectives. Il faut que la décolonisation soit réelle dans les esprits des deux côtés et qu’on sache que l’Afrique est un continent riche et plein d’avenir”, dit-il. La France reste le premier fournisseur et le premier client du pays.
“On ne peut pas détruire un demi-siècle de relations. C’est le résultat de l’histoire. Nous sommes francophones. Le président Gbagbo n’est pas un anti-Français; c’est un esprit indépendant. Il n’a jamais parlé de rupture avec la France”, ajoute le président du Conseil économique et social de Côte d’Ivoire. Les temps ont changé.
La promesse de Sarkozy
La France n’a plus de pré carré en Afrique. Et Laurent Dona Fologo rappelle que “la Côte d’Ivoire s’est ouverte à d’autres puissances, comme la Chine, l’Inde, le Brésil…” Le message est passé. Des personnalités françaises se rendent de plus en plus souvent à Abidjan.
Nicolas Sarkozy a promis de venir en Côte d’Ivoire. Mais, avant cela, le pays doit procéder à des élections. La date du scrutin a été reportée plusieurs fois, donnant le sentiment d’un président qui essaie à tout prix de se maintenir au pouvoir. “C’est un mauvais procès qu’on lui fait. C’est injuste. Il n’a qu’une chose en tête, ces élections. Elles auront lieu avant la fin de l’année. Il faut qu’elles soient fiables et incontestables pour que la Côte d’Ivoire retrouve sa place de locomotive francophone de l’Afrique de l’Ouest”, explique Laurent Dona Fologo.
Elections: le 29 novembre
Reportée depuis 2005, l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire a finalement été fixée au jeudi 29 novembre 2009 par la Commission électorale indépendante (CEI). L’annonce a été faite jeudi. Lancées en septembre 2008, les opérations de recensement ont été prolongées à plusieurs reprises.
Fin avril, Laurent Gbagbo s’était refusé à annoncer une date précise en raison de ces prolongations, mais avait assuré que le scrutin aurait lieu en octobre ou novembre, alors que la communauté internationale exprimait de plus en plus ouvertement son impatience.
Le président Gbagbo devrait affronter, lors de ce scrutin, le leader du PDCI, l’ex-chef de l’Etat Henri Konan Bédié, ainsi qu’Alassane Ouattara. Les deux opposants ont déjà lancé leur campagne.
(Cf. La Tribune de Genève N° 11421 du lundi 18 mai 2009)