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Politique Publié le lundi 25 mai 2009 | Le Patriote

Affi, le drame intérieur d’un homme

« N’avoir pas pitié de soi-même est le commencement de la cruauté envers autrui et le reste du monde ». Quand on observe un peu Affi N’guessan, surtout ces dernières années, on est tenté d’approuver les propos de cet auteur contemporain. On se dit que l’homme a un problème sérieux, qui est celui de se méprendre sur son propre compte et de croire pouvoir se réfugier dans celui des autres pour trouver un équilibre, ne serait-ce que moral. A défaut d’être sûr qu’il l’est vis-à-vis des autres, notamment de son sérail, il veut se convaincre lui-même qu’il est un homme qui compte pour ce sérail. Affi est à la recherche de quelque chose (disons de quelqu’un), c’est-à-dire, de lui-même. Autrement dit, du chef concret – et non pas théorique – du Front populaire ivoirien qu’il croit légitimement être. Il veut le proclamer partout à la face de ses compatriotes, mais surtout, de ses partisans du FPI. Il veut qu’à chacune de ses sorties ou actes posés, on dise : « ça c’est du Affi ! Ca c’est digne du président du FPI ! ». Il veut qu’on dise de lui qu’il est fort, qu’il n’a pas sa langue dans sa poche, qu’il est un vrai garçon, un « woudy », comme on dit chez eux, au FPI. Il veut à la vérité, et vous l’aurez compris, qu’on l’identifie, au moins sur ce plan-là, à un certain Laurent Gbagbo. Si, comme le dit le penseur : « par les airs du valet, on peut juger du maître», pourquoi Affi se priverait-il de se construire une personnalité à peu près ressemblante à celle de Gbagbo, pour qu’on le juge, lui Affi, sous le prisme de Gbagbo ? Pourquoi le domestique, à partir du moment où on lui en a miroité les bienfaits, n’enfiellerait-il pas le costume du maître de maison ? Telle semble être résumée la théorie « affiienne » du mérite politique. Et c’est donc au nom de cette théorie que cet homme, pourtant découvert sous des airs modérés, s’est forgé cette personnalité de gladiateur du FPI, qui, le couteau entre les dents, tire à hue et à dia sur tout ce qui bouge du côté qui n’est pas le sien, même si cela peut coûter très cher à l’ensemble de la communauté nationale.
En sombrant à Korhogo dans ce discours proprement ordurier, mais surtout provocateur et donc dangereux pour le processus de paix, Affi obéit à cette logique du pyromane qui met le feu pour brûler les autres, rien que pour mériter aux yeux de son patron, son statut de brave homme. Celle-là même (la théorie) qui l’avait poussé, lors des audiences foraines sous Banny, à appeler à des affrontements meurtriers de ses partisans contre ceux de l’opposition. Celle-là aussi, on s’en souvient, qui, aux premières heures de la crise, l’a poussé à accuser sans aucune preuve, le Général Robert Guéi – assassiné plus tard par des hommes en armes – de s’en aller se proclamer Président de la République à la télévision.
Affi est donc un homme sous deux types de pression : l’une pour affirmer sa personnalité aux yeux des siens, c’est-à-dire du FPI et l’autre, d’origine intérieure, pour se convaincre lui-même qu’il n’est pas finalement qu’un simple pantin, sans envergure politique véritable.
Or, c’est précisément à ce niveau qu’il y a problème. Car Affi, quoiqu’il ait fait, à l’instar de la grenouille, pour se donner la carrure du bœuf, ne sera jamais qu’une petite roussette aux yeux, et de ceux qu’il vilipende à chacune de ses sorties, et, surtout, de ceux qui comptent vraiment pour quelque chose au FPI.
Quand, au sortir de Marcoussis, on n’a pas hésité un seul instant à vous déposséder de votre titre de Premier ministre et que, par la suite, pour vous être aligné à cette occasion, à la différence d’un certain Mamadou Koulibaly, sur les décisions jugées « antipatriotiques » prises lors de cette rencontre inter ivoirienne, une femme, Simone Gbagbo en l’occurrence, fut-elle la femme du Président, vous administre cette mémorable claque pour exprimer son dégoût et que votre titre de président du parti vous est tout le temps contesté par les caciques (et même des petits pieds comme Blé Goudé), est-ce que vous avez encore, dans votre for intérieur le sentiment de compter, même pour du beurre ? Qui êtes-vous diantre, quand, par surcroît, votre compagne, sans aucun égard pour vous, est jetée en prison (par votre propre patron) et y croupit voilà plus d’un an ?
A la vérité, Affi s’agite pour rien. Il met constamment le pays en péril pour des gens pour qui il n’est qu’un pantouflard qui croit pouvoir conquérir le monde.

Koré Emmanuel
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