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Politique Publié le lundi 25 mai 2009 | Notre Voie

Menace sur la libre circulation des Ivoiriens sur tout le territoire national : Les Forces nouvelles empêchent Affi N’Guessan de rencontrer les Dozos

Le séjour du président du Front populaire ivoirien (FPI) ne s’est pas déroulé sans heurt dans le Nord de la Côte d’Ivoire. Voulant se rendre dans un village pour rencontrer des chasseurs traditionnels appelés dozos, samedi dernier, Pascal Affi N’Guessan en a été empêché par les ex-rebelles de Fofié Kouakou.

Le samedi 23 mai 2009, il est 8h45 à Korhogo. Le convoi du président du FPI qui séjourne depuis deux jours, dans la région des Savanes, est bloqué par des ex-rebelles. Interdiction formelle de franchir le corridor, à la sortie de la ville de Korhogo sur la voie menant à Boundiali . Selon le programme du jour, Pascal Affi N’Guessan doit se rendre dans le village de Lafi (Boundiali) puis celui de Nénékré où il doit rencontrer les Dozos. Après 30mn d’explication avec l’aide de camp d’Affi N’Guessan, les ex-rebelles demeurent inflexibles : “Vous devez retourner immédiatement d’où vous venez, vous ne pouvez pas sortir de la ville”. On les informe que le président du FPI est en communication avec la hiérarchie de la rébellion, l’attente se poursuit. Bientôt, le colonel Bamba Sinima (Forces nouvelles) est en ligne avec Affi N’Guessan. Il demande à parler aux ex-rebelles. L’aide de camp leur porte le téléphone cellulaire du président du FPI. Niet ! Ils ne veulent même pas parler à leur patron. “Les ordres doivent venir de Korhogo ici”, soutiennent-ils, surexcités.
Fofié Kouakou, chef local de la rébellion, est joint par le président du FPI. Mais il tente de convaincre Affi N’Guessan que ses hommes agissent ainsi parce que la sécurité des responsables du FPI ne serait pas assurée chez les Dozos. Affi N’Guessan n’est pas rassuré par ces propos. La longue attente se poursuit jusqu’à 9h53 où un appel du ministre Konaté Sidiki met fin au mouvement des ex-rebelles. Ils ouvrent enfin la grille du corridor pour laisser passer le convoi. Le président du FPI ne pourra pas se rendre à Nénékré où il devait avoir une importante séance de travail avec les Dozos. Il n’a même pas eu le temps de leur dire que le rendez-vous ne pourra pas être respecté.

Il ressort des informations reçues que depuis la veille, les ex-rebelles ont fait savoir qu’ils ne souhaitent pas que le président du FPI rencontre les Dozos pour échanger avec eux. Pourquoi ? Des cadres du RDR dont Amadou Gon Coulibaly ont maintes fois tenté de rencontrer les Dozos. Ceux-ci ont opposé une fin de non recevoir. Ensuite, cela a été au tour du PDCI de connaître le même sort. Jamais les Dozos n’ont accepté de discuter avec ces deux partis politiques auxquels ils reprochent beaucoup de choses.

Le RDR était donc en pleines négociations pour se faire accepter quand la visite du président du FPI dans la région a été annoncée. Les Dozos eux-mêmes ont alors pris la résolution d’inviter Affi N’Guessan dans leur village afin d’échanger avec lui. Selon nos sources, ce sont donc les militants du RDR qui ont actionné Fofié Kouakou et ses hommes afin de tout mettre en œuvre pour empêcher la rencontre entre Affi N’Guessan et les Dozos. Ce serait, pour eux, un camouflet inacceptable. Leur argument : “Est-ce que nous pouvons aller rencontrer comme ça les groupes d’auto-défense dans le Sud ?”

C’est à 11h30 que la délégation conduite par Affi est arrivée à Lafi où une mobilisation extraordinaire est constatée. Hommes, femmes et enfants sont dehors pour recevoir le président du FPI. C’est qu’il est le parrain d’une journée de reconnaissance et de soutien au président Gbagbo, que le village organise. Cadres, étudiants et élèves sont aux premiers rangs pour faire de cette journée, une fête réussie. “La jeunesse n’attendait que cette opportunité pour célébrer la journée de reconnaissance au président Gbagbo qui a permis l’ouverture de notre centre de santé. Construit en 1986, il n’a reçu son premier infirmier qu’en 2008, grâce au président Gbagbo qui a même entièrement équipé le centre de santé”, a expliqué le président des jeunes, Koné Lassina, fils du village.

Les villageois souhaitent que leur village soit relié au réseau électrique national, qu’il soit érigé en chef-lieu de commune et que des enseignants y soient affectés. Il n’y a ici en effet, qu’un seul instituteur pour une école de six classes.

Satisfait de la mobilisation constatée dans ce village, le président du FPI a promis de transmettre les doléances de ceux-ci au président Gbagbo. « Je vous promets que vous aurez de bonnes réponses, parce que la cérémonie d’aujourd’hui vous donne droit à autre chose, demain. Celui qui sait dire merci après avoir reçu quelque chose, mérite d’en recevoir plus », a-t-il déclaré. La journée de reconnaissance au président Gbagbo s’est poursuivie avec un match de football qui a opposé Lafi à un autre village.

Paul D. Tayoro (Envoyé spécial)
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