A l'invitation du Parti conservateur anglais, Kouadio Konan Bertin dit KKB, président de la Jpdci, a séjourné à Londres. Il a mis à profit son voyage pour s'enquérir des nouvelles des Ivoiriens vivant dans ce pays. Dans l'entretien qui suit, Kkb parle de son voyage et dégage les chances de son parti le Pdci-Rda de gagner la future élection présidentielle.
Président, vous êtes de retour de Londres où vous avez séjourné pendant plusieurs jours. Dans quel cadre étiez-vous dans ce pays ?
J'ai été à Londres depuis le 04 de ce mois à l'invitation du Parti conservateur britannique qui a bien voulu, dans le cadre du partenariat avec le Pdci-Rda, organiser une grande rencontre à laquelle les jeunes du Pdci ont été associés.
Je suis allé aussi sur invitation du groupe "Grapa" d'un de nos amis là-bas. Nous y avons été pour prendre part à un séminaire. Il y a des choses extrêmement importantes que nous avons notées. Je souhaite pouvoir d'abord accorder la primeur de ces choses à ma hiérarchie avant de m'ouvrir à la presse sur le contenu réel du travail qui a été fait. Mais dans l'ensemble, je peux dire que ce fut un voyage très enrichissant. Nous nous sommes rendu compte qu'il y a beaucoup d'opportunités à saisir dans le cadre de ce partenariat. Nous rendrons compte directement au président du parti et au Secrétaire général. Et je pense que le Pdci-Rda peut avoir un bon coup à jouer de ce côté-là.
Pouvez-vous nous dire succinctement ce que votre parti pourrait gagner de ce partenariat ?
Le Pdci pourrait gagner beaucoup. Quand nous aurons fait le point au Président Bédié, nous ferons une conférence de presse. Mais je peux dire qu'il y a beaucoup d'opportunités.
Quelles ont été les activités que vous avez menées à Londres durant votre séjour ?
Après les trois jours consacrés au Parti conservateur, je me suis intéressé au Pdci-Rda lui-même. N'oubliez pas qu'en plus d'être président des jeunes du Pdci-Rda, je suis membre du Secrétariat général à l'Organisation du parti, je suis membre du Bureau politique. Donc partout où je me trouve, avec la caution du président du parti et du secrétaire général, je me mets en mission.
Comment se porte le Pdci-Rda à Londres ?
Le Pdci-Rda va décoller très bientôt à Londres. Sans me lancer dans les questions de dates, le 27 juin prochain, le Pdci-Rda au Royaume Uni devrait pouvoir prendre son envol. A cette occasion, dans l'unité retrouvée, dans la concorde, la ferveur et la fraternité et surtout avec la date de l'élection présidentielle qui est maintenant connue, une grande rencontre va s'organiser à Londres pour remettre le Pdci-Rda sur les rails de la victoire.
Vous parlez de décoller, doit-on comprendre que le Pdci-Rda est inexistant à Londres ?
Vous savez que c'est à six mille km d'Abidjan. Ils n'ont pas toujours la chance d'avoir la visite d'un membre de la direction du parti. Quand c'est ainsi, les gens sont un peu dans le doute. Les rencontres comme celles que le président Edjampan a eue avec eux avant moi sont de nature à les galvaniser, à les rassurer de ce que le lien est maintenant avec la direction du parti à Abidjan. Comme partout, il y a quelques petits problèmes qui faisaient que la délégation avait du mal à décoller. Nous nous sommes employé à ramener la cohésion en leur sein. Il y a eu une bonne rencontre à la fin. Ils ont pris l'engagement, eux-mêmes, de donner un nouvel élan au Pdci-Rda. Nous serons à leurs côtés pour les assister, les soutenir. Je peux vous dire que la diaspora va apporter beaucoup au Pdci-Rda.
Que pensent aujourd'hui ces Ivoiriens vivant à Londres de leur pays d'origine ? Quelle est leur vision de la Côte d'Ivoire ?
En plus des jeunes du Pdci-Rda que j'ai rencontrés, j'ai eu plusieurs séances de travail avec la délégation du Pdci, plusieurs séances de travail avec les femmes, avec le "Grapa" qui est une structure informelle qui m'a invité. J'ai rencontré surtout la "communauté" qui est un bureau créé pour gérer tous les Ivoiriens, toutes appartenances politiques confondues. Elle est dirigée par des gens qui ne sont pas forcément Pdci-Rda. Dans la mesure où ce sont des Ivoiriens qui vivent à plus de six mille km d'ici, nous les avons encouragés à cultiver en leur sein la fraternité, le savoir-vivre ensemble. Pour que quelle que soit leur différence politique, ils puissent retenir une chose, la mère patrie en étant à l'extérieur.
Londres a accueilli depuis 1990, des jeunes étudiants de la Fesci qui étaient partis en exil avec les arguments de la dissolution de la Fesci. Dès le départ, beaucoup étaient dans la ferveur de l'action politique contre le Pdci-Rda.
Après surtout le passage de Blé Goudé ?
Pas forcément. Aujourd'hui, avec tout ce que Laurent Gbagbo leur a promis, avec tous les risques qu'ils ont pris, leur vie de jeune qui est un gâchis, quand ils reviennent en Côte d'Ivoire et qu'ils voient l'état de délabrement de notre pays, ils ne sont plus trop fiers du Fpi et de Laurent Gbagbo. Cela veut dire clairement que le Pdci-Rda a recruté beaucoup de gens qui sont partis. Quand je suis parti, des militants invétérés hier du Fpi sont venus me dire leur déception, qu'ils retournent en grand nombre au Pdci-Rda. Ils se sont rendus compte, à la pratique des choses, que le Pdci a raison. Le Fpi a complètement déçu tous les Ivoiriens qui sont à Londres. Le jour où nous avons les élections, à Londres, c'est terminé. Plus personne ne peut prétendre avoir Londres à sa guise. Le Pdci-Rda compte et frappera un grand coup à Londres.
Vous imaginez un Ivoirien qui veut se rendre à Londres aujourd'hui, il est obligé de partir à Accra parce que l'ambassade du Royaume Uni a délocalisé à Accra. Vous y allez pour rechercher un visa. Le premier jour où vous déposez les dossiers, on vous donne un rendez-vous. Vous êtes donc obligé de revenir sur Abidjan. Puis repartir pour répondre au rendez-vous. Et quand vous arrivez et ce fut mon cas, qu'on vous dit que votre visa n'est pas prêt et que vous devez encore attendre quatre jours, j'ai raté à quatre reprises l'avion pour attendre à Accra. Quand vous faites la somme de toute cette souffrance pour obtenir un visa, ça devrait nous situer sur le recul que nous connaissons aujourd'hui. Vivement que le Pdci-Rda reprenne le pouvoir. C'est des détails qui montrent clairement que la Côte d'Ivoire a reculé. C'est ici que les gens venaient faire leurs papiers. Ce n'est pas un Ivoirien qui doit payer plus d'un million pour aller chercher un visa à Accra. Le Fpi a fait trop de torts à la Côte d'Ivoire.
Quels sont les messages forts que vous avez obtenus des Ivoiriens de Londres ?
J'ai obtenu une seule chose, les Ivoiriens de Londres déplorent que l'image de la Côte d'Ivoire ait été davantage écorchée. Les Ivoiriens de Londres, toutes tendances confondues, ne sont plus fiers de leur pays. Ils ne reconnaissent plus leur Côte d'Ivoire. Ils sont profondément déçus et ne supportent plus de raser les murs partout où ils passent. Les Ivoiriens de Londres ont besoin que la Côte d'Ivoire renaisse. Ils sont obligés de reconnaître que la Côte d'Ivoire d'aujourd'hui n'est pas celle d'hier. Le slogan " La Côte d'Ivoire is back " de Laurent Gbagbo est d'à propos. Leurs vœux le plus ardent, c'est de redorer le blason de leur pays. Et ils reconnaissent tous que c'est le Pdci-Rda seul qui peut redonner fière allure à leur pays.
La date de l'élection présidentielle est connue. Croyez-vous au 29 novembre ?
On ne peut pas dire à 100% qu'on y croit. Mais il faut y croire. J'ai toujours dit que je suis optimiste sur l'avenir de mon pays. D'ailleurs, j'ai conseillé aux Ivoiriens de l'extérieur de ne pas perdre espoir en l'avenir de notre pays. Maintenant nous avons un chronogramme précis. Le Premier ministre nous avait promis qu'il ferait tout pour qu'on aille aux élections. Le président de la Cei est au travail. Apparemment, tout porte à croire que nous ne sommes pas trop loin du bout du tunnel. Je me conforme à ce qui a été décidé. A partir de maintenant, il faut préparer les élections. Je suis revenu, je peux vous dire en exclusivité maintenant que la date est connue, je considère que nous rentrons de plain-pied dans la campagne. La jeunesse est le fer de lance de la bataille. Je l'ai souvent dit, le leader qui gagne le combat de la jeunesse est certainement assuré de la victoire. Je vais mettre les jeunes du Pdci-Rda en ordre de bataille pour qu'on puisse passer ce dernier cap. Depuis 1999, nous avons connu un long parcours. Le chemin a été difficile, semé de beaucoup d'embûches. Nous n'avons pas perdu espoir. Nous avons été constant, vigilant. Notre foi au Président Bédié n'a jamais varié d'un seul iota. En Afrique noire, c'est la première fois qu'on voit un chef d'Etat chassé par les armes qui revient, seulement deux ans après, de façon triomphale comme le Président Bédié est rentré en Côte d'Ivoire. Chacun de nous vient sur terre avec un destin. Nul ne peut empêcher que le destin d'autrui se réalise.
Bédié a un destin. Houphouët-Boigny l'a choisi pour gouverner ce pays. Ce destin va s'accomplir et nous ne sommes pas loin. La Jpdci doit donc faire peau neuve.
Que doit-on comprendre par faire peau neuve ?
Il faut que nous ayons une jeunesse avec beaucoup plus de détermination, plus "d'agressivité". Cela veut dire qu'en premier lieu, nous devons nettoyer nos écuries. Il y a trop de sons discordants dans le Bureau national. Je vais en campagne, je ne peux pas accepter qu'il y ait trop de sons discordants dans le bureau. J'ai accordé à chacun le temps de la réflexion nécessaire pour que ceux qui s'estimaient frustrés pour telle ou telle raison, avec le dialogue, puissent revenir à la raison. Je ne peux pas aller à une bataille avec des éléments sur qui je ne peux pas compter à 100%.
A Abobo samedi dernier, le Premier ministre Charles Konan Banny a dit qu'on ne divise pas en période électorale. Qu'il faut toujours dialoguer. Votre avis ?
C'est une bonne chose. Nous avons toujours fait preuve du dialogue au Pdci-Rda. Seulement, j'observe qu'il y a des gens qui sont membres de mon bureau et qui battent campagne pour Gbagbo. Voulez-vous que je maintienne dans mon bureau quelqu'un qui a pour candidat l'adversaire du candidat du Pdci-Rda ? J'ai fait tout ce que je pouvais. Depuis longtemps que des jeunes prêchent pour d'autres chapelles, vous ne m'avez jamais vu attaquer quelqu'un, changer un seul jeune. Même du temps où des jeunes disaient qu'il fallait changer de fusil d'épaule au Pdci. Je n'ai jamais chassé quelqu'un du Bureau. J'ai usé du dialogue, de clairvoyance pour ramener les uns et les autres à la raison. Il y a quelque deux ou trois qui battent au grand jour campagne pour Gbagbo.
Êtes vous optimiste pour la victoire ?
J'ai toujours cru en la victoire du Président Bédié. J'ai toujours pensé que cette victoire proviendra d'une organisation efficace. Le Pdci-Rda est un parti puissant, fort sur le terrain. Pourvu qu'il soit organisé, il gagne les élections. Tant qu'on n'est pas organisé, les gens sont dans la nature, le jour des élections, on ne sait pas où passent les voix. Pour ces élections à venir, la victoire du Président Bédié ne fait l'ombre d'aucun doute. J'y ai cru depuis 1999 et je continue d'y croire. Je n'en ai jamais douté. Maintenant qu'on connaît la date, vous verrez l'apothéose.
Vous et des membres de votre bureau sortez d'un conclave à Grand Bassam. Qu'est ce qu'on retient de cette rencontre ?
Nous sortons d'un conclave de réflexion profonde sur notre structure, sur notre participation à la victoire du président Bédié. Nous sommes partis d'un groupe informel, le MNG qu'on appelait à l'époque les sans grade. Nous nous sommes battus pour que le président Bédié, ayant subi un coup d'Etat militaire, où on a tenté de ruiner son image dans l'opinion nationale, demeure dans cette opinion une réalité vivante et incontournable. Ensuite qu'il revienne d'exil. Et tout le monde sait comment il est revenu au bercail. L'autre bataille a été de faire du président Bédié président du PDCI-RDA. Tout le monde est aussi témoin de la façon dont il a accepté la démocratie au sein du parti. Une fois redevenu président du PDCI-RDA, nous voulons que le président Henri Konan Bédié redevienne président de la République. C'est ce combat que nous avons engagé. Malheureusement, ça met du temps. Mais, il me semble que ces derniers temps, l'horizon se dégage. Les élections, dit-on, devraient se tenir à la fin du mois de novembre. Je sais que les jeunes auront une grande responsabilité dans la victoire du prochain président. Vous comprenez donc que le temps n'est plus à la plaisanterie, la recréation est terminée, il faut qu'on se réveille. La JPDCI qu'on a connu en 2003, 2004, 2005, 2006 revient sur la scène. Nous allons procéder à l'installation d'un site Web Jpdci-Rda. Le lancement aura lieu le jeudi 11 juin à la maison du PDCI de Cocody. Nous allons l'alimenter de façon à ce que l'endroit où l'on se trouve, qu'on puisse participer à la campagne du président. A ce niveau, ce sont des petits outils qu'on apporte pour compléter ce qui existe où le groupe de presse "Le Réveil" joue un rôle extrêmement important. En fin de semaine, nous allons annoncer les grandes décisions après avoir échangé avec le président du parti et le Secrétaire général.
Interview réalisée par Paul Koffi
Président, vous êtes de retour de Londres où vous avez séjourné pendant plusieurs jours. Dans quel cadre étiez-vous dans ce pays ?
J'ai été à Londres depuis le 04 de ce mois à l'invitation du Parti conservateur britannique qui a bien voulu, dans le cadre du partenariat avec le Pdci-Rda, organiser une grande rencontre à laquelle les jeunes du Pdci ont été associés.
Je suis allé aussi sur invitation du groupe "Grapa" d'un de nos amis là-bas. Nous y avons été pour prendre part à un séminaire. Il y a des choses extrêmement importantes que nous avons notées. Je souhaite pouvoir d'abord accorder la primeur de ces choses à ma hiérarchie avant de m'ouvrir à la presse sur le contenu réel du travail qui a été fait. Mais dans l'ensemble, je peux dire que ce fut un voyage très enrichissant. Nous nous sommes rendu compte qu'il y a beaucoup d'opportunités à saisir dans le cadre de ce partenariat. Nous rendrons compte directement au président du parti et au Secrétaire général. Et je pense que le Pdci-Rda peut avoir un bon coup à jouer de ce côté-là.
Pouvez-vous nous dire succinctement ce que votre parti pourrait gagner de ce partenariat ?
Le Pdci pourrait gagner beaucoup. Quand nous aurons fait le point au Président Bédié, nous ferons une conférence de presse. Mais je peux dire qu'il y a beaucoup d'opportunités.
Quelles ont été les activités que vous avez menées à Londres durant votre séjour ?
Après les trois jours consacrés au Parti conservateur, je me suis intéressé au Pdci-Rda lui-même. N'oubliez pas qu'en plus d'être président des jeunes du Pdci-Rda, je suis membre du Secrétariat général à l'Organisation du parti, je suis membre du Bureau politique. Donc partout où je me trouve, avec la caution du président du parti et du secrétaire général, je me mets en mission.
Comment se porte le Pdci-Rda à Londres ?
Le Pdci-Rda va décoller très bientôt à Londres. Sans me lancer dans les questions de dates, le 27 juin prochain, le Pdci-Rda au Royaume Uni devrait pouvoir prendre son envol. A cette occasion, dans l'unité retrouvée, dans la concorde, la ferveur et la fraternité et surtout avec la date de l'élection présidentielle qui est maintenant connue, une grande rencontre va s'organiser à Londres pour remettre le Pdci-Rda sur les rails de la victoire.
Vous parlez de décoller, doit-on comprendre que le Pdci-Rda est inexistant à Londres ?
Vous savez que c'est à six mille km d'Abidjan. Ils n'ont pas toujours la chance d'avoir la visite d'un membre de la direction du parti. Quand c'est ainsi, les gens sont un peu dans le doute. Les rencontres comme celles que le président Edjampan a eue avec eux avant moi sont de nature à les galvaniser, à les rassurer de ce que le lien est maintenant avec la direction du parti à Abidjan. Comme partout, il y a quelques petits problèmes qui faisaient que la délégation avait du mal à décoller. Nous nous sommes employé à ramener la cohésion en leur sein. Il y a eu une bonne rencontre à la fin. Ils ont pris l'engagement, eux-mêmes, de donner un nouvel élan au Pdci-Rda. Nous serons à leurs côtés pour les assister, les soutenir. Je peux vous dire que la diaspora va apporter beaucoup au Pdci-Rda.
Que pensent aujourd'hui ces Ivoiriens vivant à Londres de leur pays d'origine ? Quelle est leur vision de la Côte d'Ivoire ?
En plus des jeunes du Pdci-Rda que j'ai rencontrés, j'ai eu plusieurs séances de travail avec la délégation du Pdci, plusieurs séances de travail avec les femmes, avec le "Grapa" qui est une structure informelle qui m'a invité. J'ai rencontré surtout la "communauté" qui est un bureau créé pour gérer tous les Ivoiriens, toutes appartenances politiques confondues. Elle est dirigée par des gens qui ne sont pas forcément Pdci-Rda. Dans la mesure où ce sont des Ivoiriens qui vivent à plus de six mille km d'ici, nous les avons encouragés à cultiver en leur sein la fraternité, le savoir-vivre ensemble. Pour que quelle que soit leur différence politique, ils puissent retenir une chose, la mère patrie en étant à l'extérieur.
Londres a accueilli depuis 1990, des jeunes étudiants de la Fesci qui étaient partis en exil avec les arguments de la dissolution de la Fesci. Dès le départ, beaucoup étaient dans la ferveur de l'action politique contre le Pdci-Rda.
Après surtout le passage de Blé Goudé ?
Pas forcément. Aujourd'hui, avec tout ce que Laurent Gbagbo leur a promis, avec tous les risques qu'ils ont pris, leur vie de jeune qui est un gâchis, quand ils reviennent en Côte d'Ivoire et qu'ils voient l'état de délabrement de notre pays, ils ne sont plus trop fiers du Fpi et de Laurent Gbagbo. Cela veut dire clairement que le Pdci-Rda a recruté beaucoup de gens qui sont partis. Quand je suis parti, des militants invétérés hier du Fpi sont venus me dire leur déception, qu'ils retournent en grand nombre au Pdci-Rda. Ils se sont rendus compte, à la pratique des choses, que le Pdci a raison. Le Fpi a complètement déçu tous les Ivoiriens qui sont à Londres. Le jour où nous avons les élections, à Londres, c'est terminé. Plus personne ne peut prétendre avoir Londres à sa guise. Le Pdci-Rda compte et frappera un grand coup à Londres.
Vous imaginez un Ivoirien qui veut se rendre à Londres aujourd'hui, il est obligé de partir à Accra parce que l'ambassade du Royaume Uni a délocalisé à Accra. Vous y allez pour rechercher un visa. Le premier jour où vous déposez les dossiers, on vous donne un rendez-vous. Vous êtes donc obligé de revenir sur Abidjan. Puis repartir pour répondre au rendez-vous. Et quand vous arrivez et ce fut mon cas, qu'on vous dit que votre visa n'est pas prêt et que vous devez encore attendre quatre jours, j'ai raté à quatre reprises l'avion pour attendre à Accra. Quand vous faites la somme de toute cette souffrance pour obtenir un visa, ça devrait nous situer sur le recul que nous connaissons aujourd'hui. Vivement que le Pdci-Rda reprenne le pouvoir. C'est des détails qui montrent clairement que la Côte d'Ivoire a reculé. C'est ici que les gens venaient faire leurs papiers. Ce n'est pas un Ivoirien qui doit payer plus d'un million pour aller chercher un visa à Accra. Le Fpi a fait trop de torts à la Côte d'Ivoire.
Quels sont les messages forts que vous avez obtenus des Ivoiriens de Londres ?
J'ai obtenu une seule chose, les Ivoiriens de Londres déplorent que l'image de la Côte d'Ivoire ait été davantage écorchée. Les Ivoiriens de Londres, toutes tendances confondues, ne sont plus fiers de leur pays. Ils ne reconnaissent plus leur Côte d'Ivoire. Ils sont profondément déçus et ne supportent plus de raser les murs partout où ils passent. Les Ivoiriens de Londres ont besoin que la Côte d'Ivoire renaisse. Ils sont obligés de reconnaître que la Côte d'Ivoire d'aujourd'hui n'est pas celle d'hier. Le slogan " La Côte d'Ivoire is back " de Laurent Gbagbo est d'à propos. Leurs vœux le plus ardent, c'est de redorer le blason de leur pays. Et ils reconnaissent tous que c'est le Pdci-Rda seul qui peut redonner fière allure à leur pays.
La date de l'élection présidentielle est connue. Croyez-vous au 29 novembre ?
On ne peut pas dire à 100% qu'on y croit. Mais il faut y croire. J'ai toujours dit que je suis optimiste sur l'avenir de mon pays. D'ailleurs, j'ai conseillé aux Ivoiriens de l'extérieur de ne pas perdre espoir en l'avenir de notre pays. Maintenant nous avons un chronogramme précis. Le Premier ministre nous avait promis qu'il ferait tout pour qu'on aille aux élections. Le président de la Cei est au travail. Apparemment, tout porte à croire que nous ne sommes pas trop loin du bout du tunnel. Je me conforme à ce qui a été décidé. A partir de maintenant, il faut préparer les élections. Je suis revenu, je peux vous dire en exclusivité maintenant que la date est connue, je considère que nous rentrons de plain-pied dans la campagne. La jeunesse est le fer de lance de la bataille. Je l'ai souvent dit, le leader qui gagne le combat de la jeunesse est certainement assuré de la victoire. Je vais mettre les jeunes du Pdci-Rda en ordre de bataille pour qu'on puisse passer ce dernier cap. Depuis 1999, nous avons connu un long parcours. Le chemin a été difficile, semé de beaucoup d'embûches. Nous n'avons pas perdu espoir. Nous avons été constant, vigilant. Notre foi au Président Bédié n'a jamais varié d'un seul iota. En Afrique noire, c'est la première fois qu'on voit un chef d'Etat chassé par les armes qui revient, seulement deux ans après, de façon triomphale comme le Président Bédié est rentré en Côte d'Ivoire. Chacun de nous vient sur terre avec un destin. Nul ne peut empêcher que le destin d'autrui se réalise.
Bédié a un destin. Houphouët-Boigny l'a choisi pour gouverner ce pays. Ce destin va s'accomplir et nous ne sommes pas loin. La Jpdci doit donc faire peau neuve.
Que doit-on comprendre par faire peau neuve ?
Il faut que nous ayons une jeunesse avec beaucoup plus de détermination, plus "d'agressivité". Cela veut dire qu'en premier lieu, nous devons nettoyer nos écuries. Il y a trop de sons discordants dans le Bureau national. Je vais en campagne, je ne peux pas accepter qu'il y ait trop de sons discordants dans le bureau. J'ai accordé à chacun le temps de la réflexion nécessaire pour que ceux qui s'estimaient frustrés pour telle ou telle raison, avec le dialogue, puissent revenir à la raison. Je ne peux pas aller à une bataille avec des éléments sur qui je ne peux pas compter à 100%.
A Abobo samedi dernier, le Premier ministre Charles Konan Banny a dit qu'on ne divise pas en période électorale. Qu'il faut toujours dialoguer. Votre avis ?
C'est une bonne chose. Nous avons toujours fait preuve du dialogue au Pdci-Rda. Seulement, j'observe qu'il y a des gens qui sont membres de mon bureau et qui battent campagne pour Gbagbo. Voulez-vous que je maintienne dans mon bureau quelqu'un qui a pour candidat l'adversaire du candidat du Pdci-Rda ? J'ai fait tout ce que je pouvais. Depuis longtemps que des jeunes prêchent pour d'autres chapelles, vous ne m'avez jamais vu attaquer quelqu'un, changer un seul jeune. Même du temps où des jeunes disaient qu'il fallait changer de fusil d'épaule au Pdci. Je n'ai jamais chassé quelqu'un du Bureau. J'ai usé du dialogue, de clairvoyance pour ramener les uns et les autres à la raison. Il y a quelque deux ou trois qui battent au grand jour campagne pour Gbagbo.
Êtes vous optimiste pour la victoire ?
J'ai toujours cru en la victoire du Président Bédié. J'ai toujours pensé que cette victoire proviendra d'une organisation efficace. Le Pdci-Rda est un parti puissant, fort sur le terrain. Pourvu qu'il soit organisé, il gagne les élections. Tant qu'on n'est pas organisé, les gens sont dans la nature, le jour des élections, on ne sait pas où passent les voix. Pour ces élections à venir, la victoire du Président Bédié ne fait l'ombre d'aucun doute. J'y ai cru depuis 1999 et je continue d'y croire. Je n'en ai jamais douté. Maintenant qu'on connaît la date, vous verrez l'apothéose.
Vous et des membres de votre bureau sortez d'un conclave à Grand Bassam. Qu'est ce qu'on retient de cette rencontre ?
Nous sortons d'un conclave de réflexion profonde sur notre structure, sur notre participation à la victoire du président Bédié. Nous sommes partis d'un groupe informel, le MNG qu'on appelait à l'époque les sans grade. Nous nous sommes battus pour que le président Bédié, ayant subi un coup d'Etat militaire, où on a tenté de ruiner son image dans l'opinion nationale, demeure dans cette opinion une réalité vivante et incontournable. Ensuite qu'il revienne d'exil. Et tout le monde sait comment il est revenu au bercail. L'autre bataille a été de faire du président Bédié président du PDCI-RDA. Tout le monde est aussi témoin de la façon dont il a accepté la démocratie au sein du parti. Une fois redevenu président du PDCI-RDA, nous voulons que le président Henri Konan Bédié redevienne président de la République. C'est ce combat que nous avons engagé. Malheureusement, ça met du temps. Mais, il me semble que ces derniers temps, l'horizon se dégage. Les élections, dit-on, devraient se tenir à la fin du mois de novembre. Je sais que les jeunes auront une grande responsabilité dans la victoire du prochain président. Vous comprenez donc que le temps n'est plus à la plaisanterie, la recréation est terminée, il faut qu'on se réveille. La JPDCI qu'on a connu en 2003, 2004, 2005, 2006 revient sur la scène. Nous allons procéder à l'installation d'un site Web Jpdci-Rda. Le lancement aura lieu le jeudi 11 juin à la maison du PDCI de Cocody. Nous allons l'alimenter de façon à ce que l'endroit où l'on se trouve, qu'on puisse participer à la campagne du président. A ce niveau, ce sont des petits outils qu'on apporte pour compléter ce qui existe où le groupe de presse "Le Réveil" joue un rôle extrêmement important. En fin de semaine, nous allons annoncer les grandes décisions après avoir échangé avec le président du parti et le Secrétaire général.
Interview réalisée par Paul Koffi
