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Politique Publié le mardi 26 mai 2009 | Notre Voie

Pour sa campagne présidentielle : Mabri Toikeusse rançonne Etat et particuliers

Mabri Toikeusse est véritablement un cas singulier parmi ces femmes et hommes que la crise ivoiro-ivoirienne ont projetés au devant de la scène politique. Boulimique à souhait, il piétine même la loi quand il s'agit de remplir ses poches de billets de banque. Ces derniers temps surtout, l'homme qui veut se présenter à l'élection présidentielle mène une véritable course contre la montre, pour préparer cette échéance très électorale.

Bientôt, l'élection présidentielle. Les candidats potentiels sont à pied d'œuvre pour se donner les moyens d'atteindre leur objectif. Si on peut voir que certains candidats bien connus sont pratiquement en précampagne, d'autres plus ou moins anonymes, notamment le ministre des Transports, Mabri Toikeusse, ne sont pas en reste. Ils préparent activement la campagne en cherchant frébrilement les moyens qui leur permettront de faire figure honorable. Mabri Toikeusse, le candidat de l'UDPCI, dont nous avions déjà interpellé le directeur de cabinet sur ses manières peu orthodoxes de rechercher les moyens financiers, n'a pas arrêté pour autant de rançonner les structures sous sa tutelle auxquelles il a ajouté de simples citoyens depuis.
La DGTTC, l'OIC, la SONATT, Interflex, Startem, Biomédical sont, entre autres, les structures que le ministre Mabri Toikeusse rançonne ou utilise pour rançonner d'autres structures ou d'honnêtes citoyens.

M. Albert Fluidé, économiste, directeur de cabinet du ministre Mabri Toikeusse, est celui-là même affecté à la recherche des fonds.

Nous avions pris langue avec lui. Sur les questions des sous engrangés dans la confection du nouveau permis de conduire et la délivrance illégale de documents, il est toujours resté de marbre et répond invariablement que tout ceci “n'est que mensonge et invention calomnieuse”. Et pourtant les faits sont là, têtus ; les témoignages sont abondants et concordants.

Le fait le plus troublant sur lequel nous n'avons cessé d'interpeller le gouvernement est la grosse combine du ministre Mabri qui consiste à dépouiller la SONATT et l'OIC de toutes leurs prérogatives et de les transférer à la Direction générale des transports terrestres (DGTTC). Ainsi la DGTTC, qui n'a qu'un pouvoir régalien, est devenue, avec Mabri et malgré la loi, une structure de production parallèle. On y délivre des titres de transport, le permis de conduire international, des lettres de transport, la carte grise et bien d'autres produits au détriment de la SONATT et de l'OIC. Ce sont environ 50 millions FCFA par jour, selon nos sources, que Mabri pompe dans les caisses de l'Etat par l'accomplissement de cette mission illégale conduite par la DGTTC que contrôle son directeur de cabinet, Albert Fluidé et son neveu Vé Sodeh qu'il a nommé premier responsable de cette structure.

La DGTTC du neveu Vé Sodeh ne s'arrête pas à la production illégale de documents. Ainsi, par exemple, la DGTTC s'est arrogé le droit, grâce à la bénédiction de Mabri Toikeusse, de violer la réglementation en vigueur en Côte d'Ivoire en délivrant des autorisations de circuler aux véhicules ayant leur voltant à droite. Ce type de véhicules importés généralement des pays anglosaxons constituent un véritable danger sur nos routes. Au dire des techniciens de la SICTA, ces véhicules sont éliminés d'office lorsqu'ils se présentent à la visite technique. Malheureusement, contre la loi et pour la recherche effrénée du gain et surtout à cause de Mabri, la DGTTC, sur des critères inconnus, octroie des “dérogations de circulation” aux propriétaires de ces engins sans tenir compte des risques qu'ils font courir à tous les usagers des routes. La dérogation octroyée sous forme de documents par la DGTTC contre 70 000 FCFA va directement dans les poches de Mabri. Ces véhicules au volant à gauche sont désormais des dizaines à circuler sur nos routes, au grand bonheur de Mabri Toikeusse et malgré les plaintes et les interpellations de la SICTA et de l'OSER.

Le nouveau permis de conduire est une occasion inespérée pour Mabri de grossir ses gains. Il a créé une structure dénommée biomédical qui intervient dans l'examen médical exigé pour la confection du nouveau permis. Avec l'intervention de Biomédical, Mabri Toikeusse encaisse 3 000 FCFA par permis délivré. A ce jour, 10 000 permis de conduire ont été confectionnés. Multipliez 3 000 FCFA par 10 000 permis et vous verrez la somme que Mabri a encaissée sur ce seul volet.

Dans la recherche effrénée de sous pour sa campagne, Mabri Toikeusse passe allègrement du rackettage des structures étatiques au rançonnage des simples citoyens. Le créneau ici, c'est l'examen du permis de conduire. M. Vé Sodeh, premier responsable de la DGTTC, a instauré le paiement d'une certaine somme par le postulant à chaque étape de cet examen. Vé Sodeh, transfuge de l'ex-direction des transports terrestres dissoute sous la pression de la Banque mondiale lors de la réforme pour assainir le secteur, a pratiquement légalisé la corruption pour l'examen du permis de conduire. Ainsi, pour espérer être admis à l'examen du code, le candidat doit débourser 15 000 FCFA. Pour l'examen de conduite, c'est 25 000 FCFA que le candidat paie cash, s'il veut avoir la chance d'être titulaire du permis de conduire. Le comptable sur ce chapitre s'appelle Ader Ya. Ici, le pactole est partagé entre les inspecteurs, les directeurs et son cabinet. Mabri empoche 70 % de cette manne venue des candidats au permis de conduire. Selon nos sources, ils sont entre 200 et 300 personnes qui passent le permis par jour. C'est donc environ 240 millions FCFA que ces dessous de table produisent par mois. Mabri Toikeusse empoche les 70 % de cette somme après le point fait par Ader Ya. Le tuyau est tellement performant qu'on assiste ici à Abidjan à des examens de conduite en pleine nuit.

Tout cet argent récolté par Mabri et ses hommes ne l'empêche pas de faire des incursions dans les sociétés sous sa tutelle pour demander du “frais” pour les déplacements, les réunions de son parti politique, UDPCI, et les prises en charge des membres de son cabinet. Aucun patron n'y échappe. De la SOTRA à la SONATT, en passant par l'OIC, le guichet unique, la direction générale des affaires maritimes et portuaires (DGAMP). Dans cette dernière structure, Mabri fait et défait la direction générale au gré de ses humeurs et de la promptitude des responsables à satisfaire sa boulimie.


Franck Dally: franckdali1@yahoo.fr
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