Monsieur le Représentant du Gouvernement Britannique,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Président de la Fédération du Commerce des Cacaos,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Secrétaire Général de la Fédération du Commerce des Cacaos,
Messieurs les Représentants des Associations Nationales, Régionales et Mondiales du Cacao et du Chocolat,
Honorables Membres de la Fédération du Commerce des Cacaos,
Honorables Invités,
Mesdames et Messieurs,
Au nom de Son Excellence Monsieur Laurent GBAGBO, Président de la République Côte d’Ivoire, j’adresse mes sincères remerciements à la Fédération du Commerce des Cacaos (FCC) pour le statut d’invité d’honneur qu’elle a bien voulu accorder à mon pays, à l’occasion de ce Dîner.
Au fil du temps, ce dîner est devenu une véritable institution qui suscite l’adhésion et le respect de la Côte d’Ivoire, en sa qualité de Premier Producteur Mondial de Cacao. C’est pourquoi, par ma voix, la Côte d’Ivoire se propose d’abriter prochainement un dîner du Cacao.
La bienveillante sollicitude des dirigeants de la FCC, au nombre desquels Messieurs Paul DAVIS et Philip SIGLEY, respectivement Président et Directeur Général de la Fédération du Commerce des Cacaos, m’offre l’opportunité de rappeler à l’attention de la communauté cacaoyère internationale ici représentée, l’importance économique que revêt la cacaoculture pour notre pays.
Aussi, je présenterai à grands traits la politique de la Côte d’Ivoire en la matière ; et également, je jetterai un regard critique sur les multiples défis du moment, dans un contexte où la compétition économique internationale est plus rude que jamais.
• Excellences,
• Mesdames et Messieurs,
L’adage selon lequel «Quand le Bâtiment va, tout va », appliqué à la Côte d’Ivoire, pourrait être énoncé comme suit : «Quand le cacao va, tout va». Ceci, pour vous démontrer l’importance stratégique de ce produit.
La production du cacao est l’affaire de petits exploitants individuels. Je rappelle à cet égard que plus de 30% de la population ivoirienne vit directement ou indirectement de la culture et de la commercialisation du cacao. Aujourd’hui encore, la scolarisation d’une frange importante d’enfants ivoiriens reste tributaire des revenus tirés du cacao.
Honorables invités, Mesdames et Messieurs, le CACAO qui nous réunit ce soir, contribue pour près de 13% à la formation du Produit Intérieur Brut de notre pays.
Il est vrai que la grave crise politique que nous avons connue, comme bien de pays, avait fait naître quelques inquiétudes auprès des partenaires et amis de la Côte d’Ivoire, au nombre desquels le monde du cacao.
Toutefois, nous pouvons dire à ce jour, que notre pays a su apaiser les préoccupations légitimes de l’Industrie du cacao par sa capacité à respecter l’essentiel de ses engagements vis-à-vis du marché.
Et nous sommes déterminés à tenir cette position, nonobstant les aléas attachés à toute situation post-crise.
Pour l’heure, nous pouvons affirmer que le contexte politique est à la paix et à la reprise optimale des actions de développement.
En effet, depuis la conclusion de l’Accord Politique de Ouagadougou, le gouvernement s’attelle à organiser l’élection présidentielle, dont la date du premier tour est fixée au 29 novembre 2009.
Mesdames et Messieurs, Honorables invités, Il est important que le monde entier le sache : le processus de paix en Côte d’Ivoire est devenu désormais IRREVERSIBLE.
Sur le plan économique, la Côte d’Ivoire a renoué ses relations avec les partenaires au développement.
Ainsi, le gouvernement se félicite-t-il d’avoir atteint le point de décision de l’initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) et de la conclusion de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC).
La mise en œuvre de ce programme, placé sous le sceau de la bonne gouvernance, permettra à la Côte d’Ivoire de parvenir au point d’achèvement de l’initiative PPTE et par conséquent, de bénéficier de l’allégement de sa dette publique, condition sine qua non de la relance économique sur le long terme.
Dans cette perspective, Monsieur le Président de la République et tout le Gouvernement, sont déterminés, plus que jamais, à maintenir le « chantier cacao » parmi leurs priorités.
C’est en conséquence que d’importantes mesures ont été prises pour assainir la filière et la rendre plus performante.
A cet effet, des procédures ont été initiées en vue de corriger les dérapages enregistrés dans la gestion de la filière pendant la période de crise. Le cadre institutionnel est en cours de révision. Des réformes structurelles sont envisagées avec pour but de supprimer les travers de la libéralisation de la filière, qui se sont traduits par un appauvrissement relatif du producteur.
Depuis le 19 septembre 2008, un Comité de Gestion de la Filière du Café et du Cacao a été mis en place pour assurer l’animation de la campagne cacaoyère 2008-2009. La nouvelle instance reprend directement toutes les missions précédemment dévolues aux structures intervenant dans les opérations indispensables à la commercialisation de la production ivoirienne sur le marché international.
A la vérité, aujourd’hui plus qu’hier, la Côte d’Ivoire peut se prévaloir d’avoir expérimenté toutes les formes possibles de gestion de la filière du cacao, en passant d’un système étatique à un système libéral.
De ce fait, les autorités compétentes pourront choisir le modèle de gestion adapté qui réconcilie les intérêts convergents du producteur ivoirien et de l’industrie du cacao.
Monsieur le Président de la Fédération du Commerce des cacaos,
Chers membres de la grande famille du cacao,
Honorables invités,
A travers cette réforme, le souci de l’Etat est de créer, avant tout, les conditions objectives qui lui permettent de tenir son rang, de jouer la partition que lui impose son statut de premier producteur mondial de cacao; en un mot d’assumer ses responsabilités vis-à-vis du marché international.
Nous sommes convaincus qu’une telle démarche ne peut être une œuvre solitaire. Les pays producteurs ne peuvent faire l’économie d’un partenariat constructif avec les différents opérateurs du monde du cacao. C’est seulement à ce prix que nous pourrons créer les conditions qui garantiront au marché, au départ de la Côte d’Ivoire, une quantité optimum de cacao de bonne qualité dont l’industrie a besoin.
Les réformes de la filière du café et du cacao actuellement en cours visent, certes à améliorer le vécu du producteur ; mais aussi à assurer la pérennité de la cacaoculture. C’est pourquoi la Côte d’Ivoire, respectueuse de sa signature, tient à conduire ces réformes dans un cadre institutionnel transparent et efficace.
En fait, notre réforme a pour point d’orgue de concilier à la fois les besoins du producteur et ceux de l’industrie du chocolat.
S’agissant spécifiquement du producteur, nous devons tous admettre la nécessité d’un juste prix rémunérateur au titre des efforts qu’il déploie.
Autrement, la démotivation gagnant, il en résultera un périssement du verger et une baisse du rendement. La conséquence à terme sera la dégradation de la qualité et la baisse de la production. La tentation sera ainsi forte pour le producteur de détourner ses terres vers d’autres cultures de rentes. Il est bien entendu que le gouvernement reste déterminer à encourager et améliorer les performances du producteur dans l’exportation de la cacaoculture.
Mesdames et Messieurs, honorables invités, une autre préoccupation majeure concerne la fourniture au marché mondial de produits compétitifs de bonne qualité. Nous pensons que cela constitue une forte attente du marché.
Il est indéniable que la réalisation de cet objectif passe inéluctablement par l’amélioration des revenus du producteur.
L’expérience accumulée depuis 1998 nous autorise à affirmer que ce résultat ne peut être acquis au moyen de simples campagnes de sensibilisation, comme l’a laissé croire une certaine réforme qui, hélas ! basée sur des travaux de respectables Experts inspirés par des pratiques observées sous d’autres cieux, avait ignoré les réalités sociologiques de notre pays.
Pour nous, la bataille de la qualité démarre avec la production et finit au moment de l’embarquement du produit aux Ports d’Abidjan et de San Pedro.
Ce combat, qui s’inscrit dans le processus de certification de la production du cacao en Côte d’Ivoire, ne sera remporté que si nous mettons en œuvre, outre des campagnes de sensibilisation, des actions d’assistance et d’encadrement des producteurs. Nos réalités sociologiques l’imposent. Les ignorer serait signer l’échec de la réforme.
Cependant, tous ces efforts seront vains si, en plus des actions destinées à améliorer la qualité au stade de la production, des mesures ne sont pas prises pour la conserver tout le long du circuit de la commercialisation.
Pour atteindre cet objectif, le gouvernement ivoirien se propose de mettre en oeuvre une politique qui supprime toute possibilité d’offre au marché, à partir de l’origine Côte d’Ivoire, de tous les produits jugés non conformes par les instances de régulation du secteur.
Nous affirmons aujourd’hui, que nous disposons de cette capacité. Elle fait partie intégrante d’un dispositif plus global dont les détails ne seront dévoilés qu’au terme du processus en cours. Il est indéniable que cette opération a besoin de moyens.
Il incombe à notre filière de les générer dans un cadre transparent et efficace.
Le consommateur de chocolat est aujourd’hui, plus qu’hier, soucieux de connaître les conditions dans lesquelles le cacao est produit. Plusieurs ONGs sont actives sur le terrain pour apporter au consommateur l’assurance recherchée. La Côte d’Ivoire, comme vous avez pu le constater, a souscrit à la démarche de la Transparence. Elle s’est inscrite, pour ce faire, dans la dynamique de la certification de son processus de production.
Mesdames et Messieurs, honorables invités,
il reste bien entendu que cette certification ne saurait être envisagée sans la prise en compte de la question fort sensible du travail des enfants que nous avons inscrite au cœur de nos préoccupations. A toutes fins utiles, je rappelle à tous, que le travail des enfants en Côte d’Ivoire est illégal.
Notre pays poursuivra sans relâche les actions en matière de scolarisation qui lui ont permis de se doter des ressources humaines nécessaires à son développement. A cet égard, la place de choix accordée à l’éducation en général, et à la scolarisation des filles et des garçons dans tous les programmes post-conflit qui ont été élaborés, est une illustration éloquente de cette volonté politique.
Pour sa part, la Côte d’Ivoire s’est engagée, à travers le Système de Suivi sur le Travail des Enfants et de la Certification du cacao ivoirien, à une plus grande communication au plan national mais aussi international, sur les avancées du processus. C’est le lieu de réaffirmer notre totale ouverture aux critiques et à toute proposition constructive, susceptible de nous permettre d’atteindre nos objectifs en la matière.
Par ailleurs, j’ai noté avec intérêt le soutien apporté par les pays consommateurs au programme de certification. Cet appui est de nature à mettre l’industrie du cacao en position de toujours démontrer la conformité de ses activités avec les exigences les plus strictes en matière d’éthique et de développement durable. En cela réside aussi l’intérêt des pays producteurs, et je suis d’avis que cette action doit être encouragée et amplifiée.
A cette fin, améliorer de façon significative la part mondiale du marché du commerce équitable qui plafonne pour l’instant à 1%, apparaît comme une exigence.
Monsieur le Président de la Fédération du Commerce des cacaos, vous avez fait le choix de vous impliquer de façon active dans le développement social.
Hier, la fédération soutenait les producteurs ghanéens. Aujourd’hui, elle se tourne vers les producteurs ivoiriens, en décidant de se joindre à nos efforts d’équipement national en infrastructures de base.
Souffrez que je dévoile à cette distinguée assemblée, le projet de la FCC pour la Côte d’Ivoire, car il mérite d’être connu et magnifié.
Grâce à ce projet FCC, verront le jour en Côte d’Ivoire, un nouveau village SOS à Yamoussoukro comprenant 12 maisons familiales, des bureaux administratifs, un centre médical, un établissement préscolaire pour 150 enfants et une école primaire.
Une telle implication dans le développement social ne peut laisser indifférent le Gouvernement ivoirien qui voudrait, par ma voix, vous exprimer sa sincère gratitude. Elle illustre, à n’en point douter, la citation du célèbre écrivain Anglais, William SHAKESPEARE, qui disait :
« Now join your hands, and with your hands, your hearts».
Sur ces mots, permettez-moi de souhaiter une excellente soirée à toutes et à tous.
Je vous remercie de votre aimable attention./-
Londres, le vendredi 22 mai 2009
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Président de la Fédération du Commerce des Cacaos,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Secrétaire Général de la Fédération du Commerce des Cacaos,
Messieurs les Représentants des Associations Nationales, Régionales et Mondiales du Cacao et du Chocolat,
Honorables Membres de la Fédération du Commerce des Cacaos,
Honorables Invités,
Mesdames et Messieurs,
Au nom de Son Excellence Monsieur Laurent GBAGBO, Président de la République Côte d’Ivoire, j’adresse mes sincères remerciements à la Fédération du Commerce des Cacaos (FCC) pour le statut d’invité d’honneur qu’elle a bien voulu accorder à mon pays, à l’occasion de ce Dîner.
Au fil du temps, ce dîner est devenu une véritable institution qui suscite l’adhésion et le respect de la Côte d’Ivoire, en sa qualité de Premier Producteur Mondial de Cacao. C’est pourquoi, par ma voix, la Côte d’Ivoire se propose d’abriter prochainement un dîner du Cacao.
La bienveillante sollicitude des dirigeants de la FCC, au nombre desquels Messieurs Paul DAVIS et Philip SIGLEY, respectivement Président et Directeur Général de la Fédération du Commerce des Cacaos, m’offre l’opportunité de rappeler à l’attention de la communauté cacaoyère internationale ici représentée, l’importance économique que revêt la cacaoculture pour notre pays.
Aussi, je présenterai à grands traits la politique de la Côte d’Ivoire en la matière ; et également, je jetterai un regard critique sur les multiples défis du moment, dans un contexte où la compétition économique internationale est plus rude que jamais.
• Excellences,
• Mesdames et Messieurs,
L’adage selon lequel «Quand le Bâtiment va, tout va », appliqué à la Côte d’Ivoire, pourrait être énoncé comme suit : «Quand le cacao va, tout va». Ceci, pour vous démontrer l’importance stratégique de ce produit.
La production du cacao est l’affaire de petits exploitants individuels. Je rappelle à cet égard que plus de 30% de la population ivoirienne vit directement ou indirectement de la culture et de la commercialisation du cacao. Aujourd’hui encore, la scolarisation d’une frange importante d’enfants ivoiriens reste tributaire des revenus tirés du cacao.
Honorables invités, Mesdames et Messieurs, le CACAO qui nous réunit ce soir, contribue pour près de 13% à la formation du Produit Intérieur Brut de notre pays.
Il est vrai que la grave crise politique que nous avons connue, comme bien de pays, avait fait naître quelques inquiétudes auprès des partenaires et amis de la Côte d’Ivoire, au nombre desquels le monde du cacao.
Toutefois, nous pouvons dire à ce jour, que notre pays a su apaiser les préoccupations légitimes de l’Industrie du cacao par sa capacité à respecter l’essentiel de ses engagements vis-à-vis du marché.
Et nous sommes déterminés à tenir cette position, nonobstant les aléas attachés à toute situation post-crise.
Pour l’heure, nous pouvons affirmer que le contexte politique est à la paix et à la reprise optimale des actions de développement.
En effet, depuis la conclusion de l’Accord Politique de Ouagadougou, le gouvernement s’attelle à organiser l’élection présidentielle, dont la date du premier tour est fixée au 29 novembre 2009.
Mesdames et Messieurs, Honorables invités, Il est important que le monde entier le sache : le processus de paix en Côte d’Ivoire est devenu désormais IRREVERSIBLE.
Sur le plan économique, la Côte d’Ivoire a renoué ses relations avec les partenaires au développement.
Ainsi, le gouvernement se félicite-t-il d’avoir atteint le point de décision de l’initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) et de la conclusion de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC).
La mise en œuvre de ce programme, placé sous le sceau de la bonne gouvernance, permettra à la Côte d’Ivoire de parvenir au point d’achèvement de l’initiative PPTE et par conséquent, de bénéficier de l’allégement de sa dette publique, condition sine qua non de la relance économique sur le long terme.
Dans cette perspective, Monsieur le Président de la République et tout le Gouvernement, sont déterminés, plus que jamais, à maintenir le « chantier cacao » parmi leurs priorités.
C’est en conséquence que d’importantes mesures ont été prises pour assainir la filière et la rendre plus performante.
A cet effet, des procédures ont été initiées en vue de corriger les dérapages enregistrés dans la gestion de la filière pendant la période de crise. Le cadre institutionnel est en cours de révision. Des réformes structurelles sont envisagées avec pour but de supprimer les travers de la libéralisation de la filière, qui se sont traduits par un appauvrissement relatif du producteur.
Depuis le 19 septembre 2008, un Comité de Gestion de la Filière du Café et du Cacao a été mis en place pour assurer l’animation de la campagne cacaoyère 2008-2009. La nouvelle instance reprend directement toutes les missions précédemment dévolues aux structures intervenant dans les opérations indispensables à la commercialisation de la production ivoirienne sur le marché international.
A la vérité, aujourd’hui plus qu’hier, la Côte d’Ivoire peut se prévaloir d’avoir expérimenté toutes les formes possibles de gestion de la filière du cacao, en passant d’un système étatique à un système libéral.
De ce fait, les autorités compétentes pourront choisir le modèle de gestion adapté qui réconcilie les intérêts convergents du producteur ivoirien et de l’industrie du cacao.
Monsieur le Président de la Fédération du Commerce des cacaos,
Chers membres de la grande famille du cacao,
Honorables invités,
A travers cette réforme, le souci de l’Etat est de créer, avant tout, les conditions objectives qui lui permettent de tenir son rang, de jouer la partition que lui impose son statut de premier producteur mondial de cacao; en un mot d’assumer ses responsabilités vis-à-vis du marché international.
Nous sommes convaincus qu’une telle démarche ne peut être une œuvre solitaire. Les pays producteurs ne peuvent faire l’économie d’un partenariat constructif avec les différents opérateurs du monde du cacao. C’est seulement à ce prix que nous pourrons créer les conditions qui garantiront au marché, au départ de la Côte d’Ivoire, une quantité optimum de cacao de bonne qualité dont l’industrie a besoin.
Les réformes de la filière du café et du cacao actuellement en cours visent, certes à améliorer le vécu du producteur ; mais aussi à assurer la pérennité de la cacaoculture. C’est pourquoi la Côte d’Ivoire, respectueuse de sa signature, tient à conduire ces réformes dans un cadre institutionnel transparent et efficace.
En fait, notre réforme a pour point d’orgue de concilier à la fois les besoins du producteur et ceux de l’industrie du chocolat.
S’agissant spécifiquement du producteur, nous devons tous admettre la nécessité d’un juste prix rémunérateur au titre des efforts qu’il déploie.
Autrement, la démotivation gagnant, il en résultera un périssement du verger et une baisse du rendement. La conséquence à terme sera la dégradation de la qualité et la baisse de la production. La tentation sera ainsi forte pour le producteur de détourner ses terres vers d’autres cultures de rentes. Il est bien entendu que le gouvernement reste déterminer à encourager et améliorer les performances du producteur dans l’exportation de la cacaoculture.
Mesdames et Messieurs, honorables invités, une autre préoccupation majeure concerne la fourniture au marché mondial de produits compétitifs de bonne qualité. Nous pensons que cela constitue une forte attente du marché.
Il est indéniable que la réalisation de cet objectif passe inéluctablement par l’amélioration des revenus du producteur.
L’expérience accumulée depuis 1998 nous autorise à affirmer que ce résultat ne peut être acquis au moyen de simples campagnes de sensibilisation, comme l’a laissé croire une certaine réforme qui, hélas ! basée sur des travaux de respectables Experts inspirés par des pratiques observées sous d’autres cieux, avait ignoré les réalités sociologiques de notre pays.
Pour nous, la bataille de la qualité démarre avec la production et finit au moment de l’embarquement du produit aux Ports d’Abidjan et de San Pedro.
Ce combat, qui s’inscrit dans le processus de certification de la production du cacao en Côte d’Ivoire, ne sera remporté que si nous mettons en œuvre, outre des campagnes de sensibilisation, des actions d’assistance et d’encadrement des producteurs. Nos réalités sociologiques l’imposent. Les ignorer serait signer l’échec de la réforme.
Cependant, tous ces efforts seront vains si, en plus des actions destinées à améliorer la qualité au stade de la production, des mesures ne sont pas prises pour la conserver tout le long du circuit de la commercialisation.
Pour atteindre cet objectif, le gouvernement ivoirien se propose de mettre en oeuvre une politique qui supprime toute possibilité d’offre au marché, à partir de l’origine Côte d’Ivoire, de tous les produits jugés non conformes par les instances de régulation du secteur.
Nous affirmons aujourd’hui, que nous disposons de cette capacité. Elle fait partie intégrante d’un dispositif plus global dont les détails ne seront dévoilés qu’au terme du processus en cours. Il est indéniable que cette opération a besoin de moyens.
Il incombe à notre filière de les générer dans un cadre transparent et efficace.
Le consommateur de chocolat est aujourd’hui, plus qu’hier, soucieux de connaître les conditions dans lesquelles le cacao est produit. Plusieurs ONGs sont actives sur le terrain pour apporter au consommateur l’assurance recherchée. La Côte d’Ivoire, comme vous avez pu le constater, a souscrit à la démarche de la Transparence. Elle s’est inscrite, pour ce faire, dans la dynamique de la certification de son processus de production.
Mesdames et Messieurs, honorables invités,
il reste bien entendu que cette certification ne saurait être envisagée sans la prise en compte de la question fort sensible du travail des enfants que nous avons inscrite au cœur de nos préoccupations. A toutes fins utiles, je rappelle à tous, que le travail des enfants en Côte d’Ivoire est illégal.
Notre pays poursuivra sans relâche les actions en matière de scolarisation qui lui ont permis de se doter des ressources humaines nécessaires à son développement. A cet égard, la place de choix accordée à l’éducation en général, et à la scolarisation des filles et des garçons dans tous les programmes post-conflit qui ont été élaborés, est une illustration éloquente de cette volonté politique.
Pour sa part, la Côte d’Ivoire s’est engagée, à travers le Système de Suivi sur le Travail des Enfants et de la Certification du cacao ivoirien, à une plus grande communication au plan national mais aussi international, sur les avancées du processus. C’est le lieu de réaffirmer notre totale ouverture aux critiques et à toute proposition constructive, susceptible de nous permettre d’atteindre nos objectifs en la matière.
Par ailleurs, j’ai noté avec intérêt le soutien apporté par les pays consommateurs au programme de certification. Cet appui est de nature à mettre l’industrie du cacao en position de toujours démontrer la conformité de ses activités avec les exigences les plus strictes en matière d’éthique et de développement durable. En cela réside aussi l’intérêt des pays producteurs, et je suis d’avis que cette action doit être encouragée et amplifiée.
A cette fin, améliorer de façon significative la part mondiale du marché du commerce équitable qui plafonne pour l’instant à 1%, apparaît comme une exigence.
Monsieur le Président de la Fédération du Commerce des cacaos, vous avez fait le choix de vous impliquer de façon active dans le développement social.
Hier, la fédération soutenait les producteurs ghanéens. Aujourd’hui, elle se tourne vers les producteurs ivoiriens, en décidant de se joindre à nos efforts d’équipement national en infrastructures de base.
Souffrez que je dévoile à cette distinguée assemblée, le projet de la FCC pour la Côte d’Ivoire, car il mérite d’être connu et magnifié.
Grâce à ce projet FCC, verront le jour en Côte d’Ivoire, un nouveau village SOS à Yamoussoukro comprenant 12 maisons familiales, des bureaux administratifs, un centre médical, un établissement préscolaire pour 150 enfants et une école primaire.
Une telle implication dans le développement social ne peut laisser indifférent le Gouvernement ivoirien qui voudrait, par ma voix, vous exprimer sa sincère gratitude. Elle illustre, à n’en point douter, la citation du célèbre écrivain Anglais, William SHAKESPEARE, qui disait :
« Now join your hands, and with your hands, your hearts».
Sur ces mots, permettez-moi de souhaiter une excellente soirée à toutes et à tous.
Je vous remercie de votre aimable attention./-
Londres, le vendredi 22 mai 2009