Insécurité en Côte d`ivoire et Bavures policières

Forces de défense et de sécurité au banc des accusés

Les bandits terrorisent et tuent chaque jour. Troublant ainsi la quiétude des populations. Le comble, c'est que les agents de sécurité commis pour assurer la sécurité des personnes et des biens ont troqué leur veste contre celle des grands bandits. A preuve, ces derniers temps, il ne se passe de jour ou de nuit sans que certaines forces de défense et de sécurité ne soient impliquées dans des braquages ou attaques à mains armées.

Ce qui suit mérite beaucoup d'attention. Dans la nuit du mercredi 20 mai dernier, aux environs de 20 h, comme de coutume, l'adjudant Konan Kouassi et ses collègues, le sergent-chef, Ayewa Kouadio et le sergent Kassi N'Dassohou embarquent tous trois à bord de leur véhicule de service pour une patrouille. Leur mission les conduit au quartier Remblais, dans la commune de Koumassi, précisément au carrefour sans fil. A cet endroit, les agents de police découvrent un taxi en mauvais stationnement.

L'adjudant Konan et son collègue, le sergent-chef Ayewa qui ont jugé anormal un tel stationnement descendent de leur véhicule de patrouille. Ils demandent alors au chauffeur du taxi de leur remettre les pièces du véhicule. Ce dernier qui s'est certainement senti menacé, a tenté de prendre le large avec sa voiture. Prompt, l'Adjudant parvient à se retrouver à bord du taxi qui démarre en trombe. Le taxi avait à son bord trois passagers selon les témoins (une dame, son enfant et un homme).

Six cent mètres plus loin, de source proche de la police, est postée une équipe de la brigade de lutte contre la criminalité de proximité de la zone de Marcory V.G.E de Gaulle. Selon l'officier responsable de l'équipage, ses éléments prennent position à cet endroit tous les soirs. A son tour, le commissaire de 6ème arrondissement réplique "mes éléments effectuent une patrouille tous les soirs à l'intérieur de leur zone de compétence".

Pour revenir aux faits, le taxi ayant à son bord l'Adjudant Konan parvient à la hauteur de la pharmacie Sainte Agathe, sise à la rue du canal. C'est en ce moment que le pire va arriver. Selon les meurtriers, alors qu'ils étaient assis dans leur véhicule d'intervention, leur attention est attirée par la présence d'un taxi."Cette voiture vient de marquer un arrêt et les passagers qui y étaient sont sortis en courant. La dame qui portait l'enfant est sortie par la portière arrière droite et l'homme par le côté gauche. Ces personnes ont alerté en criant au voleur", ont affirmé " les meurtriers ". Les policiers au nez et à la barbe de qui les faits se déroulent descendent de leur voiture pour prendre position derrière un mur élevé dans les environs à trois mètres de l'endroit où est stationné le taxi. Sans coups de sommation, les flics qui croyaient certainement avoir affaire à de véritables gangsters tirent par rafales sur le taxi : quinze à vingt impacts de balles ont été enregistrés. Malheureusement pour l'Adjudant et le chauffeur du taxi, ils ont été tués sur le coup.

Voici l'identité des indélicats agents de police qui ont endeuillé des familles en ces moments de vache maigre : Sergents Amaffou Agoh, N'zi Serge et Seri Kpeukpa. Ils sont détenus à l'Ecole nationale de police. Le commissaire du gouvernement, procureur près le tribunal militaire, Ange Kessi informé s'est rendu sur les lieux pour le constat d'usage. Quant aux victimes, elles sont à l'Ivosep de Treichville.

Honoré Banhi