Boué Yodé Gaston est responsable du service encadrement des opérateurs économiques et de la documentation à l'Ocpv. Dans une interview, il explique les difficultés que rencontrent les commerçantes de gros dans leur métier.
Les commerçantes nous ont affirmé que les tracasseries routières et le coût du transport ont un impact sur les prix des produits vivriers sur le marché. Que fait alors l'Ocpv ?
L'Ocpv s'occupe du système d'information sur le marché. Il donne les informations économiques qui concernent les produits. C'est un service d'éveil pour dire par exemple attention tel jour voilà combien coûte un produit sur le marché d'Abidjan, sur les grands marchés d'Abidjan (Treichville, Abobo et autres) et en même temps sur les marchés de l'intérieur du pays. Cette mission va pratiquement de paire avec la mission d'approvisionnement. En tant que structure de l'Etat, L'Ocpv délivre un document qu'on appelle le certificat de provenance.
Nous voulons savoir ce que l'office en tant que structure d'aide fait pour mettre un terme aux difficultés des femmes sur les routes ?
C'est de l'amélioration qu'on parle. Le certificat de provenance est un papier de l'Etat de Côte d'Ivoire qui a été mis en place depuis pratiquement 1992 pour accompagner le secteur qui permet aux populations qui veulent approvisionner les marchés. Souvent ce sont des individus ou des coopératives. Mais l'objectif pour l'Ocpv, pour l'Etat de Côte d'Ivoire, c'est de capter les informations économiques et permettre de connaître la transabilité des produits c'est-à-dire où on prend les produits, où les produits vont être vendus, quels sont les acteurs qui jouent au milieu, je veux parler du transporteur, du véhicule, du volume du produit. Le prix varie entre 500F et 5000F (pour le certificat de provenance). Ce document sert à capter les informations économiques. Si, par exemple, on dit que la Côte d'Ivoire a produit 5000 tonnes d'igname. Il y a la zone d'approvisionnement du produit et la zone destinataire. Quand des informations sont captées, ça permet le flux de l'information. Ce qui est consommé n'est pas capté, mais plutôt ce qui est vendu qu'on arrive à capter. Et c'est sur ces bases qu'on capte des informations. Quand les produits sortent de Côte d'Ivoire quel que soit le volume, c'est 5000F. Si on a un produit de 0 kg à 999 kg, ce n'est que 500f. Et quand elles arrivent à un corridor, c'est-à-dire lorsqu'elles prennent le document au premier corridor de la zone d'approvisionnement à 500f pour le tonnage que j'ai eu à dire. S'il sort du centre pour aller au Sud ou au Nord, ils ont 48h normalement pour arriver à la zone de destination. C'est pour permettre à quelqu'un qui quitte Bouaké avec un camion de banane, comme nous savons que ce sont des produits périssables, la personne n'a pas intérêt à durer sur la route. C'est pour dire que le document est valable pour 48h et que sur ces 48h, aucune autre taxe ne doit être prélevée normalement. C'est-à-dire que s'ils arrivent à un corridor et présentent ce document, ce document indique aux forces de l'ordre, les produits qui sont dans le camion. Donc, " la tracasserie n'est pas organisée par l'Ocpv ". Nous, ce qu'on doit faire est de s'entendre avec les opérateurs pour qu'ils sachent qu'avec ce document, ils ne doivent pas payer d'autres frais à part le transport.
En cas de panne de camion, que se passe-t-il ?
Ce n'est pas notre rôle. Mais, ce que nous pensons est que de plus en plus, on essaie de créer un dynamisme dans ce secteur. Mais, il y a trop d'écarts entre les structures et les coopératives souvent parce que ce sont des structures avec lesquelles on travaille. Les structures de coopérative du secteur de la commercialisation où les transporteurs ne sont pas dans les mêmes secteurs d'activité, ils ne se sentent pas concernés. Donc cela crée des problèmes. Ils mettent un accent sur, par exemple, la transformation du café-cacao quand c'est la période. Cela fait que ce secteur (produit vivrier) est lésé. Ils préfèrent envoyer les camions vers ces zones parce qu'ils se disent que c'est plus rentable pour eux et le secteur du vivrier est laissé pour compte. Et quand un camion tombe en panne, ce que nous demandons cest que nous soyons informés. Dans ce cas, nous recherchons une structure qui a des camions et qui peuvent les aider à transporter les produits. Donc, ça se passe entre la société de transport et eux.
Que voulez-vous dire par "le secteur du vivrier est lésé au profit du café-cacao" ?
Ce n'est pas un secret puisque vous voyez aujourd'hui que ce secteur n'est pas financé comme le secteur du café-cacao par l'Etat. Tout le monde dit que c'est un secteur informel. Mais on ne peut pas dire que le secteur du vivrier est un secteur informel dans la mesure où il y a une loi qui régit les coopératives de Côte d'Ivoire. Depuis 1997, par la loi 97-721 du 23 décembre 1997, les structures qui existent normalement et qui font ce travail sont des coopératives. Et c'est cette même loi qui a créé des coopératives du café-cacao. C'est la même loi qui crée des coopératives du palmier. Donc, en même temps qu'il y a une loi qui régit les coopératives, on dit que ce secteur est un secteur informel alors que c'est la même loi. Peut-être que ce sont les politiques mises en place par l'Etat qui ne permettent pas au secteur de vivre comme il faut.
Revenons sur le fait que les commerçants disent que, du coût du transport et des tracasseries routières, se détermine le prix des produits vivriers sur le marché. Que faites-vous pour régulariser les prix ?
Ça c'est l'organisation du secteur. Il est libéralisé. Mais, quand un secteur est libéralisé, ça veut dire qu'il n'y a pas de structure pour pouvoir imposer un prix. Personne ne peut proposer un prix. Par exemple à Cocody, vous pouvez avoir des tomates à 100f, vous pouvez les avoir à 25f à Abobo. Puisqu'il n'y a pas de structure pour dire, de telle période à telle période, on doit avoir 3 tomates à 25f sur tout le marché. Non, c'est libéralisé. Si elles obtiennent les produits à bas prix et que le transport ne les épuise pas et qu'il n'y a pas d'autres formes de taxes qu'elles payent et qui viennent greffer ces prix là, je suis sûr que l'Ivoirien pourra manger à sa faim avec la bourse qu'il a. Mais tant qu'on n'essayera pas de régler ces différentes structures comme le transport, le transporteur est trop libre, dans sa profession. Ça aussi, il faut canaliser parce que le transporteur fait le coût qu'il veut, quand il veut. Nous voulons vraiment que les opérateurs puissent faire confiance à l'Ocpv. Ce n'est pas une structure qui a été créée par l'Etat contre les opérateurs. Mais c'est plutôt pour appuyer leurs activités, leur apporter des conseils, des solutions aux différents problèmes qu'ils rencontrent sur le terrain. Ce que je voudrais ajouter et dire que les certificats de provenance ne sont pas des impôts. Ils sont là pour permettre à l'Etat d'avoir les informations économiques sur le secteur du vivrier.
Interview réalisée par CRA et L.G (Stagiaires)
Les commerçantes nous ont affirmé que les tracasseries routières et le coût du transport ont un impact sur les prix des produits vivriers sur le marché. Que fait alors l'Ocpv ?
L'Ocpv s'occupe du système d'information sur le marché. Il donne les informations économiques qui concernent les produits. C'est un service d'éveil pour dire par exemple attention tel jour voilà combien coûte un produit sur le marché d'Abidjan, sur les grands marchés d'Abidjan (Treichville, Abobo et autres) et en même temps sur les marchés de l'intérieur du pays. Cette mission va pratiquement de paire avec la mission d'approvisionnement. En tant que structure de l'Etat, L'Ocpv délivre un document qu'on appelle le certificat de provenance.
Nous voulons savoir ce que l'office en tant que structure d'aide fait pour mettre un terme aux difficultés des femmes sur les routes ?
C'est de l'amélioration qu'on parle. Le certificat de provenance est un papier de l'Etat de Côte d'Ivoire qui a été mis en place depuis pratiquement 1992 pour accompagner le secteur qui permet aux populations qui veulent approvisionner les marchés. Souvent ce sont des individus ou des coopératives. Mais l'objectif pour l'Ocpv, pour l'Etat de Côte d'Ivoire, c'est de capter les informations économiques et permettre de connaître la transabilité des produits c'est-à-dire où on prend les produits, où les produits vont être vendus, quels sont les acteurs qui jouent au milieu, je veux parler du transporteur, du véhicule, du volume du produit. Le prix varie entre 500F et 5000F (pour le certificat de provenance). Ce document sert à capter les informations économiques. Si, par exemple, on dit que la Côte d'Ivoire a produit 5000 tonnes d'igname. Il y a la zone d'approvisionnement du produit et la zone destinataire. Quand des informations sont captées, ça permet le flux de l'information. Ce qui est consommé n'est pas capté, mais plutôt ce qui est vendu qu'on arrive à capter. Et c'est sur ces bases qu'on capte des informations. Quand les produits sortent de Côte d'Ivoire quel que soit le volume, c'est 5000F. Si on a un produit de 0 kg à 999 kg, ce n'est que 500f. Et quand elles arrivent à un corridor, c'est-à-dire lorsqu'elles prennent le document au premier corridor de la zone d'approvisionnement à 500f pour le tonnage que j'ai eu à dire. S'il sort du centre pour aller au Sud ou au Nord, ils ont 48h normalement pour arriver à la zone de destination. C'est pour permettre à quelqu'un qui quitte Bouaké avec un camion de banane, comme nous savons que ce sont des produits périssables, la personne n'a pas intérêt à durer sur la route. C'est pour dire que le document est valable pour 48h et que sur ces 48h, aucune autre taxe ne doit être prélevée normalement. C'est-à-dire que s'ils arrivent à un corridor et présentent ce document, ce document indique aux forces de l'ordre, les produits qui sont dans le camion. Donc, " la tracasserie n'est pas organisée par l'Ocpv ". Nous, ce qu'on doit faire est de s'entendre avec les opérateurs pour qu'ils sachent qu'avec ce document, ils ne doivent pas payer d'autres frais à part le transport.
En cas de panne de camion, que se passe-t-il ?
Ce n'est pas notre rôle. Mais, ce que nous pensons est que de plus en plus, on essaie de créer un dynamisme dans ce secteur. Mais, il y a trop d'écarts entre les structures et les coopératives souvent parce que ce sont des structures avec lesquelles on travaille. Les structures de coopérative du secteur de la commercialisation où les transporteurs ne sont pas dans les mêmes secteurs d'activité, ils ne se sentent pas concernés. Donc cela crée des problèmes. Ils mettent un accent sur, par exemple, la transformation du café-cacao quand c'est la période. Cela fait que ce secteur (produit vivrier) est lésé. Ils préfèrent envoyer les camions vers ces zones parce qu'ils se disent que c'est plus rentable pour eux et le secteur du vivrier est laissé pour compte. Et quand un camion tombe en panne, ce que nous demandons cest que nous soyons informés. Dans ce cas, nous recherchons une structure qui a des camions et qui peuvent les aider à transporter les produits. Donc, ça se passe entre la société de transport et eux.
Que voulez-vous dire par "le secteur du vivrier est lésé au profit du café-cacao" ?
Ce n'est pas un secret puisque vous voyez aujourd'hui que ce secteur n'est pas financé comme le secteur du café-cacao par l'Etat. Tout le monde dit que c'est un secteur informel. Mais on ne peut pas dire que le secteur du vivrier est un secteur informel dans la mesure où il y a une loi qui régit les coopératives de Côte d'Ivoire. Depuis 1997, par la loi 97-721 du 23 décembre 1997, les structures qui existent normalement et qui font ce travail sont des coopératives. Et c'est cette même loi qui a créé des coopératives du café-cacao. C'est la même loi qui crée des coopératives du palmier. Donc, en même temps qu'il y a une loi qui régit les coopératives, on dit que ce secteur est un secteur informel alors que c'est la même loi. Peut-être que ce sont les politiques mises en place par l'Etat qui ne permettent pas au secteur de vivre comme il faut.
Revenons sur le fait que les commerçants disent que, du coût du transport et des tracasseries routières, se détermine le prix des produits vivriers sur le marché. Que faites-vous pour régulariser les prix ?
Ça c'est l'organisation du secteur. Il est libéralisé. Mais, quand un secteur est libéralisé, ça veut dire qu'il n'y a pas de structure pour pouvoir imposer un prix. Personne ne peut proposer un prix. Par exemple à Cocody, vous pouvez avoir des tomates à 100f, vous pouvez les avoir à 25f à Abobo. Puisqu'il n'y a pas de structure pour dire, de telle période à telle période, on doit avoir 3 tomates à 25f sur tout le marché. Non, c'est libéralisé. Si elles obtiennent les produits à bas prix et que le transport ne les épuise pas et qu'il n'y a pas d'autres formes de taxes qu'elles payent et qui viennent greffer ces prix là, je suis sûr que l'Ivoirien pourra manger à sa faim avec la bourse qu'il a. Mais tant qu'on n'essayera pas de régler ces différentes structures comme le transport, le transporteur est trop libre, dans sa profession. Ça aussi, il faut canaliser parce que le transporteur fait le coût qu'il veut, quand il veut. Nous voulons vraiment que les opérateurs puissent faire confiance à l'Ocpv. Ce n'est pas une structure qui a été créée par l'Etat contre les opérateurs. Mais c'est plutôt pour appuyer leurs activités, leur apporter des conseils, des solutions aux différents problèmes qu'ils rencontrent sur le terrain. Ce que je voudrais ajouter et dire que les certificats de provenance ne sont pas des impôts. Ils sont là pour permettre à l'Etat d'avoir les informations économiques sur le secteur du vivrier.
Interview réalisée par CRA et L.G (Stagiaires)