Ce n’est vraiment pas la gaieté dans les zones sous contrôle rebelle. Et les populations, avec à leur tête des élus, ne cachent pas la misère qu’elles vivent depuis le déclenchement de la guerre en septembre 2002. “Dans certaines zones centre, nord, ouest, la mairie collabore avec les ex-rebelles. Mais ici, ce sont les Forces nouvelles qui gèrent. On a faim. Si la crise finit, il faut qu’on continue à fonctionner. Il faut qu’on collecte les fonds pour relever les recettes”. Cri du cœur et de détresse de M. Bamba Lamine. Le maire résident de Touba, interrogé récemment, à l’occasion de la visite des partenaires au développement et du ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle dans la cité de l’arbre céleste (Touba), n’a pas eu tort de dire que la population a faim. Sinon comment comprendre la propension des groupes de danse, des griots et même de certains individus non constitués qui tout le temps envahissaient la place de la cérémonie et happaient tous les illustres visiteurs qui prenaient la parole. Rien que pour amener les différents intervenants à “travailler” sur eux. Parce que visiblement persuadés que les représentants des bailleurs de fonds accompagnant le ministre Dosso Moussa de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle pour recenser les problèmes de réinsertion sociale ont des proches pleines d’argent. Dans la plupart des cas, ces “envahisseurs” ne quittent pas la scène déçus. Car ayant réussi à engranger quelques billets de banque. Mais ce triste ballet qui se justifie par le dénuement des populations connaîtra une fin. Grâce au dispositif sécuritaire spécial mis en place par les ex-rebelles. Qui choisissent de former un cordon autour des personnalités visiteuses. Tout le temps.
Ces difficultés humiliantes ne concernent pas uniquement la cité de l’arbre céleste. “Le problème ici, c’est que l’argent ne circule pas. Tout le monde n’a rien. Malgré ça, les Forces nouvelles n’ont pas pitié. Ils prennent de l’argent à ceux qui osent voyager”, explique amer une élève rencontrée à Mankono. Même constat chez ce jeune tenancier de maquis qui dit supporter mal la mauvaise santé de son activité commerciale. “Je connais bien les rebelles d’ici. Certains étaient mes amis avant la crise. Mais aujourd’hui, ils roulent dans des voitures rutilantes. Je ne peux plus les approcher. Ce sont eux seuls qui vivent ici. Nous autres, on survit. On n’a rien. C’est vraiment difficile”, commente-t-il. Cette galère dépeinte est perceptible dans le marché de Mankono où les denrées alimentaires tirées de l’agriculture sont rares. Pour ne pas dire inexistantes. Dans la ville même, assez déserte et mal entretenue, les habitants n’ont pas bonne mine. Comme à Touba, les recettes de la mairie tombent dans les poches des rebelles. Et comme on pouvait s’y attendre, les employés ne sont presque pas rémunérés. La faim est également au rendez-vous à Mankono. Et le maire résident de cette cité ne s’en cache nullement. Les rebelles sont mis à l’index. “Les Forces nouvelles nous disent de patienter. Nous travaillons avec le minimum de service. Nous sommes sans moyen. Depuis la crise, ce sont les Forces nouvelles qui gèrent les recettes municipales. Il est difficile de parler de nos activités. Nous avons approché les forces nouvelles. Ils nous ont dit de nous référer à leurs supérieurs hiérarchiques. Mais jusqu’à ce jour, rien n’est fait après l’entretien”, déplore M. Ibrahim Tambla.
Le ministre Dosso Moussa, perçu chez les rebelles comme le ministre de l’Economie et des Finances, donne tout de même des assurances quant à la fin du calvaire des populations dans les zones sous contrôle rebelle. “Nous sommes à un moment critique de la sortie de crise. Les conseils généraux et les mairies retrouveront la gestion des marchés après la passation des charges entre les préfets et les comzones”, promet le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle. Citant le président Laurent Gbagbo, à l’occasion de son discours du 1er mai dernier. Mais en attendant, la rareté de l’argent dans les zones CNO continue. Ce qui, on le voit, va maintenir encore la population dans cette situation peu enviable.
Félix Téha Dessrait: dessrait@yahoo.fr
Ces difficultés humiliantes ne concernent pas uniquement la cité de l’arbre céleste. “Le problème ici, c’est que l’argent ne circule pas. Tout le monde n’a rien. Malgré ça, les Forces nouvelles n’ont pas pitié. Ils prennent de l’argent à ceux qui osent voyager”, explique amer une élève rencontrée à Mankono. Même constat chez ce jeune tenancier de maquis qui dit supporter mal la mauvaise santé de son activité commerciale. “Je connais bien les rebelles d’ici. Certains étaient mes amis avant la crise. Mais aujourd’hui, ils roulent dans des voitures rutilantes. Je ne peux plus les approcher. Ce sont eux seuls qui vivent ici. Nous autres, on survit. On n’a rien. C’est vraiment difficile”, commente-t-il. Cette galère dépeinte est perceptible dans le marché de Mankono où les denrées alimentaires tirées de l’agriculture sont rares. Pour ne pas dire inexistantes. Dans la ville même, assez déserte et mal entretenue, les habitants n’ont pas bonne mine. Comme à Touba, les recettes de la mairie tombent dans les poches des rebelles. Et comme on pouvait s’y attendre, les employés ne sont presque pas rémunérés. La faim est également au rendez-vous à Mankono. Et le maire résident de cette cité ne s’en cache nullement. Les rebelles sont mis à l’index. “Les Forces nouvelles nous disent de patienter. Nous travaillons avec le minimum de service. Nous sommes sans moyen. Depuis la crise, ce sont les Forces nouvelles qui gèrent les recettes municipales. Il est difficile de parler de nos activités. Nous avons approché les forces nouvelles. Ils nous ont dit de nous référer à leurs supérieurs hiérarchiques. Mais jusqu’à ce jour, rien n’est fait après l’entretien”, déplore M. Ibrahim Tambla.
Le ministre Dosso Moussa, perçu chez les rebelles comme le ministre de l’Economie et des Finances, donne tout de même des assurances quant à la fin du calvaire des populations dans les zones sous contrôle rebelle. “Nous sommes à un moment critique de la sortie de crise. Les conseils généraux et les mairies retrouveront la gestion des marchés après la passation des charges entre les préfets et les comzones”, promet le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle. Citant le président Laurent Gbagbo, à l’occasion de son discours du 1er mai dernier. Mais en attendant, la rareté de l’argent dans les zones CNO continue. Ce qui, on le voit, va maintenir encore la population dans cette situation peu enviable.
Félix Téha Dessrait: dessrait@yahoo.fr