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Politique Publié le mardi 2 juin 2009 | Fraternité Matin

Sortie de crise : Le Niéné célèbre Gbagbo et la décentralisation

N’da Kouamé Jean Noël a été installé le samedi 30 mai, préfet du département de Kouto. Son autorité s’étendra sur trois anciennes sous-préfectures (Kouto, Kolia, Gbon) et deux nouvelles (Blességué et Sanhrala), selon le décret n°2008-96 du 05 mars 2008 portant création de nouveaux départements, sous-préfectures et communes. Les cadres, élus, imams, chefs de canton, …et les populations venues de ces différentes localités se sont mobilisés pour vivre cet instant de bonheur agrémenté d’une part par les artistes Aîcha Koné et son fils Tchaga, Ismaël Isaac et de nombreuses danses traditionnelles. Et rehaussé, d’autre part, par la présence de Désiré Tagro, ministre de l’Intérieur. La cour de la mairie avait du mal à contenir la foule qui a mis les forces de l’ordre à rude éprueuve. Pour ces populations, cette cérémonie revêt plusieurs intérêts. Pour M. Koné Nadio Thomas, maire de Kouto, cet enthousiasme vient du fait que «la population a toujours rêvé de voir Kouto être érigé en chef- lieu de département compte-tenu de sa position géographique de ville carrefour sur le tronçon Boundiali-Tengréla et Sanhrala-Kasséré pour sortir à Korhogo”. 47 villages composent cette nouvelle entité de développement dont l’économie repose sur l’agriculture de rente (coton et anacarde), vivrière (riz, maïs, mil, igname et arachide) et l’élevage. Au niveau du peuplement, le département est composé de Malinké et majoritairement de Sénoufo. Par cette cérémonie aussi, a soutenu le porte-parole des populations, le Niéné (nom donné à l’ensemble des villages arrosés par le fleuve Bagoué) retrouve son unité perdue au profit de l’évolution. Car historiquement, le Niéné regroupait trois cantons devenus trois sous-préfectures (Kolia, Gbon et Kouto) et qui aspiraient chacune à être le chef-lieu de département. Le Niéné a ainsi célébré le Président Gbagbo pour sa politique de décentralisation qui est, selon M. Koné Nadio, «un atout important pour le développement des localités. Ensuite, elle rapproche l’administration de l’administré. Cela permet à la population de se voir entourée par l’administration et de se sentir en sécurité». Le Colonel Doya Traoré, administrateur des douanes et porte-parole des populations, a exprimé «l’adhésion des populations à la politique de décentralisation» du Président Gbagbo et lui a traduit «l’infinie reconnaissance de celles-ci pour ses actions de développement». Avant d’égrener un chapelet de doléances ayant trait au bitumage du tronçon Boundiali-Tengréla, l’érection du centre de santé en hôpital général, la résolution du problème d’eau, l’électrification des villages (seulement 10 sur 47 villages sont électrifiés). Appuyant leurs propos, le ministre Désiré Tagro a souligné l’intérêt pour eux d’ériger leur localité en chef-lieu de département. «On a cassé le département de Boundiali pour donner une autonomie à Kouto». Seule la décentralisation, a-t-il ajouté, répondra à leurs aspirations légitimes au développement. Mais pour que cette autonomie soit bénéfique à la population, il a conseillé à tous de se mettre au travail en vue de soutenir les actions de développement du futur conseil général: «Célébrez le conseil général, mais célébrez surtout le travail», a-t-il indiqué. Enfin, il a prodigué aux populations de sages conseils dans le cadre du processus de paix en cours. Il leur a demandé de recevoir comme il se doit les fonctionnaires et agents de l’Etat redéployés et surtout de respecter l’autorité du préfet qui est aussi celle du Chef de l’Etat. Pour le Niéné, l’érection de Kouto en chef-lieu de département a un autre avantage. Elle sonne le décollage du développement. Les cadres l’ont si bien compris en transformant un club de soutien aux actions de l’ancien ministre Koné Dossongui en Mutuelle de développement. Pour aider cette structure, les cadres ont remis à chaque responsable une moto et mis un fonds de 80 millions de F à la disposition des jeunes à travers cette mutuelle en vue de les aider à créer des activités génératrices de revenus.

Martial Niangoran
Correspondant régional
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