On a cru que les nuages étaient définitivement passés sur le processus de sortie de crise en cours en Côte d’Ivoire. Mais, au Front Populaire Ivoirien (FPI), les vieilles habitudes ont décidément la peau dure. En effet, invité par la population de Bokéda, dans le département de Tonla, Cissé Ibrahima Bacongo, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et directeur de campagne d’Abidjan-Sud pour le compte d’ADO, l’apprendra à ses dépens. Il s’est vu refuser l’accès du village par une frange de cette population aux ordres de Mme Odette Sauyet Likikouet, cadre du FPI et fille de Bokéda. Les faits? Se rendant, dans le cadre d’une visite privée à Akoi N’dênou, à l’occasion de la fête de Pentecôte, village Baoulé de la sous préfecture de Tiébissou, le directeur de campagne d’Abidjan-Sud a voulu joindre l’utile à l’agréable. C’est ainsi que deux meetings étaient prévus, au cours de son parcours, le vendredi 29 mai avec les populations d’Oumé et de Bokéda. Alors que le meeting d’Oumé s’est déroulé sans incident, les militants du FPI aux ordres d’Odette Sauyet, au fait de l’arrivée de M. Bacongo pour un meeting dans leur localité, ont barré l’accès du village avec des troncs d’arbre. S’en est suivi alors, un bras de fer entre le comité d’organisation dirigé par le directeur local de campagne d’Alassane Dramane Ouattara, Zeky Sayet Billy et les frontistes. Ces derniers ayant noirci leur visage de charbon de bois, commencent à exécuter une danse guerrière. Informé de la tournure que prennent les évènements, le ministre Cissé Bacongo décide de ne pas rebrousser chemin. Car, il souhaite constater les faits. Arrivé donc à l’entrée du village, il découvre des troncs d’arbre empêchant effectivement tout accès des lieux par des véhicules. Devant cette situation, l’émissaire du Dr Alassane Dramane Ouattara décide de faire demi-tour. Dans le même temps, les choses se gâtent à Bokéda. L’équipe de campagne refusant de céder à l’intimidation des militants du FPI, continue de faire l’animation dans l’espoir que leurs détracteurs reviennent à de meilleurs sentiments. Voyant la détermination de ces derniers, un groupuscule de militants FPI se rend, manu militari, chez le chef de village. Leur objectif: prendre la clé de la case abritant le transformateur afin d’empêcher l’alimentation de la sono du meeting. La clé, une fois en leur possession, ils vont ouvrir la case. Et à l’aide d’un fusil de chasse, l’un des partisans de Mme Sauyet ouvre le feu sur le transformateur. Coupant, ainsi, l’alimentation du matériel de sonorisation loué par le DLC. Le revers de la médaille? Le village tout entier n’a plus d’électricité. Il est plongé dans le noir.
CB
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